Il y a quelques mois, j’ai lu un article sur les folles passions amoureuses. En substance : on s’est installés ensemble après la première nuit, je suis tombée enceinte au bout
de 2h et on l’a gardé… Bref, des histoires d’amour fulgurantes et qui tiennent en plus. Moi, au bout de 4 ans, j’ai pas été foutue de vivre avec mon mec et la moindre perspective d’engagement m’effraie.
Petit topo de mon ambiance affective actuelle. Je passe mes journées sur des forums à lire des histoires d’amour qui finissent mal (et des fois très mal), dans ma famille, une de
mes tantes est en pleine rupture, une autre n’est pas tellement mieux. Du coup, l’amour toujours, j’ai du mal à y croire, malgré le bel exemple de mes parents. Mais ça devient tellement une exception que mon père a même demandé à ma maman l’autre soir s’ils étaient normaux. Du coup, je suis une effrayée de l’amour. A peine je sors avec un mec que je commence à serrer les fesses en attendant que ça casse parce que les histoires d’amour finissent mal, en général. Quoi que le couple qui a chanté ça (les Rita Mitsouko, pour ceux qui remettent pas) fut un couple sans histoire séparé uniquement par la mort. Comme quoi…
Dire que je suis une trouillarde affective me paraît encore gentil. M’installer avec lui ? Mais si ça marche pas, ça va être trop galère de rendre l’appart. Le mariage ? Faudrait voir à économiser pour le divorce. Les enfants ? Je serai incapable de les élever seule. Bref, je vois la vie en rose, comme vous pouvez le voir. Mais finalement, je me demande si ce n’est pas eux qui ont raison. La vie est courte, si on tergiverse à vie, on ne fait plus rien. Tout est risqué, à n’en pas douter mais qu’on s’installe ensemble au bout de 6 mois ou au bout de
2 ans, avons-nous réellement plus de garanties ? Evidemment, moi qui suis une flippée, je dirais que 6 mois, c’est trop tôt, je suis pas prête, gna gna gna. Mais je pourrai dire la même chose au bout de 2 ans à ce tarif là, dégainant le fatal « mais si ça marche pas ? ». Mais le temps n’est une garantie de rien, d’une part. D’autre part, évidemment qu’il y a des
risques que ça ne marche pas, c’est comme tout. Par exemple, quand j’ai décidé de quitter mon ancien job pour le nouveau, j’aurais pu ne pas m’entendre avec mes collègues et souffrir. A l’arrivée, je suis gagnante sur toute la ligne. D’ailleurs, là, je dois former encore deux journalistes au blog, genre les nanas qui auraient 150 trucs à m’apprendre tant elles ont du métier et c’est moi le petit scarabée qui vais partager mon savoir. Houuuuuuuu. La vie est une question de risque, si on recule au premier si, on ne fait rien et on a une vie médiocre. Par le passé, j’ai aimé, j’ai souffert, j’ai fini par me relever. Aujourd’hui, malgré les larmes versées, je ne regrette pas d’avoir foncé.
Alors peut-être qu’il faudrait que je jette ma carapace, que j’arrête de dire « non mais ça marchera pas de toute façon » parce qu’on ne sait jamais. La vie n’est pas qu’une peau de vache. Des gens qui s’installent ensemble, voire font des bébés (mais là, c’est quand même un level très élevé pour moi, faut pas déconner), ça n’a rien d’exceptionnel, ça arrive tous les jours. Je ne suis pas plus inapte à la vie en couple que ces gens là. Après tout, avec Guillaume, on vivait officieusement ensemble dans mon appart de 28 m² et on ne s’est jamais engueulés. On avait nos petites règles de vie : on faisait chacun les courses une semaine sur deux, par exemple, on se partageait les tâches ménagères, on faisait parfois des trucs ensemble, parfois des trucs de notre côté, selon nos envies ou nos impératifs. Ouais les étudiants, ça révise et ça écrit des mémoires, des fois. Bien sûr que ce n’était pas tous les jours faciles quand même mais ça n’empêche pas que ça marchait quand même.
Bon, évidemment, c’est facile de dire ça quand on est célibataire, bien sûr, j’ai pas la pression, là. Je me vois mal demander un bébé à un de mes amants ou alors ce serait pour me débarrasser de lui. Pas très classe. Le tout, finalement, c’est de ne pas vivre en fonction d’un calendrier « au bout de 3 mois, je le présente à ma sœur, à 6, à mes parents, au bout d’un an, on vit ensemble puis un an et demi, on se pacse. Au bout de 3 ans, on fait un bébé ». Finalement, c’est ridicule d’essayer de rationaliser et planifier une relation sentimentale parce qu’au fond, c’est impossible. Si l’envie de vivre à deux est là, pourquoi céder aux sirènes du pessimisme. Si ça marche pas, au moins, j’aurais tenté, pas de regrets. Après tout, on connaît des gens qui se marient au bout d’un mois et feraient même un bébé, selon les rumeurs. Mais bon, je soupçonne Nicolas d’avoir engrossé Carla par accident et de vite réparer les dégâts en l’épousant. C’est quand même un super rapide. Un vrai Speedy Gonzales !
Bienvenue dans la génération du non-engagement …
Notre vie de tous les jours est régie par des engagements terribles : forfait téléphonique, internet, contrat de travail … autant de paris que nous faisons sans réfléchir. De la même manière, nous prenons parti pour des causes, des hommes politiques, « comme ça ».
Mais au niveau personnel, nos générations ont perdu ce sens de l’engagement, du pari … trop peur de se faire mal, trop peur des statistiques débiles, trop peur du qu’en dira-t-on … ?
Et si on réfléchit deux secondes, il est sûr qu’on ne sait pas de quoi sera fait demain, ni de quoi l’autre sera fait demain … nous sommes en perpétuelle évolution. Ensuite, on peut évoluer dans des directions similaires, tant mieux, ou différentes, tant pis. Mais il faut le vivre, le tester … pour le savoir !
Beh moi j’ai décidé de tenter l’aventure … advienne que pourra.
Tu serres les fesses quand tu sors avec un mec ?
Tu nous cherches ou quoi ?
Je suis assez d’accord avec Vinz, on ne peut pas prédire l’évolution de l’autre dans la relation. Mais on ne connaitra son évolution qu’en vivant à ses cotés. Aujourd’hui, ma boite est en pleine révolution et je ne sais pas ce que cela va devenir. Mais je ne vais pas démissionner par crainte de ce qu’elle deviendra. Si son évolution ne me plait pas, alors je partirai.
Mais, sinon, moi aussi, j’ai tenté l’aventure, et on verra bien. En tous cas, on fait tout pour que ca marche. 🙂
VINZ : Je ne sais pas si notre non engagement vient d’une peur de l’engagement ou sur le manque de motivation pour tout ou notre côté zapping? Je sais pas. MOi, c’est vrai qu’à force de voir des gens malheureux, je ne vois pas pourquoi j’y échapperais, surtout que j’ai pas toujours été aidée par mes ex conquêtes dans ce domaine… Après, en effet, comme on dit, qui vivra verra. SI je me mouille pas, c’est vrai que je ne souffrirai pas. Mais je risque d’avoir pas mal de regrets à la fin et j’aime pas les regrets.
FRANSSOIT : En général, les mecs n’aiment pas qu’on serre les fesses.
ARNAUD : En effet, j’ai tendance à trop calquer mon vécu sur les autres. Je suis sortie avec un mec incapable de s’engager pour telle ou telel raison et si un nouveau se présente avec le même vécu, je vais le condamner aussi sec. D’un autre côté, j’ai pas forcément tort… De toute façon, faut pas se prendre la tête, c’est stérile, on ne peut pas savoir.
Celui qui a peur de souffrir ne peut vivre pleinement sa vie …
Moi je flippe ma race sur l’engagement !! Je n’arrive pas à m’imaginer marié pâr exemple ! Ou alors une succession de mariages episodiques symptomatques d’une partie de ma vie !