La bonne gestion de la rupture

(Article que j’avais prévu d’écrire il y a deux ou trois ans déjà, je précise)
Connaissez-vous quelqu’un qui n’a jamais connu de rupture ? Moi non. Hé oui, ça fait sans doute partie de l’aventure de la vie, on se rencontre, on s’aime, on finit parfois par se quitter parce que c’est la vie. Donc on vit tous à un moment ou à un autre cette triste aventure de la séparation, que l’on en soit l’instigateur ou la victime. Quelle que soit la place, ça fait en général mal. Donc pour gérer cette crise, il faut de la méthode, un planning. Laissez-moi vous expliquer.

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Je décortiquerai la rupture en trois temps :

– Temps 1 : le choc, la douleur. C’est le temps immédiat de la rupture, celui où l’on pleure recroquevillés dans notre lit, sur le sol de la salle de bain, sous la douche, dans les toilettes, dans la rue et peu importe où. On prend la mesure de la capacité de notre corps à expulser de l’eau par nos canaux lacrymaux. Quand on croit que c’est fini, on repense à cet autre désormais “ex” et c’est reparti pour un tour.

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– Temps 2 : la rémission. On arrête de pleurer tout le temps, ça peut nous reprendre de temps en temps mais ça va quand même mieux, on commence à ré envisager la vie sans l’Autre.

– Temps 3 : L’Autre a enfin cessé de squatter nos pensées et notre coeur, nous sommes repartis à la conquête d’un nouvel Autre (ou plusieurs, faites comme bon vous semble).

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Je ne parlerai pas du temps 3 aujourd’hui, je vais plutôt me pencher sur les temps 1 et 2. Donc comment gérer intelligemment une rupture selon Nina. Voici comment je procède. D’abord, je me laisse le temps de digérer la première phase. C’est à dire que selon l’intensité et la durée de la relation, je me dis que j’ai le “droit” à deux jours, une semaine, un mois de total laisser-aller. Manger un pot de nutella en un week-end ? Si tu veux. User 4 paquets de Kleenex par heure ? Vas-y ma fille, faut que ça sorte. Traîner en pyjama tout le week-end sans mettre le nez dehors ? Je le fais hors période de rupture alors autant en profiter pour ne même pas culpabiliser. On peut même dire aux gens “écoute, en ce moment, je suis pas la fille la plus joyeuse du monde, je préfère rester chez moi à pleurer et à manger du nutella en pyjama” ou au contraire “écoute, je viens de rompre, j’ai besoin de boire pour oublier, let’s go to the party !”.

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Sauf que le laisser-aller ne doit durer qu’un temps pour une raison très précise : il ne renvoie pas une image très valorisante de notre personne. Et puis le temps 1 présente de grands risques de cercles vicieux : plus on se lamente, plus on voit la vie en noir, plus on se lamente… C’est sans fin. Sans sous estimer notre peine, arrive un moment où pleurer toute la journée ne changera rien à la donne. Qu’il soit parti ou que vous l’ayez quitté, c’est fini. La vie continue et il va falloir en faire quelque chose. Comme dirait le poète “the show must go on”.  Donc en gros, quand rupture il y a, mesurons l’ampleur des dégâts et disons nous quelque chose comme “Ok, je me donne jusqu’à telle date pour être une larve et après, je me bouge !”. Alors attention, quand je dis je me bouge, je ne parle pas de dégainer sa carte bleue pour s’offrir un abonnement sur meetic ou remplir gratuitement son panier sur adopteunmec, tut tut tut. Non, faut pas se précipiter non plus, y a le temps 2 avant. Et le temps 2, c’est celui des projets. Je ne parle pas forcément du projet de toute une vie, ne nous surestimons pas non plus, nous ne sommes pas vraiment en état de gérer un échec. Par exemple, quand ça s’est terminé avec Guillaume 1er, j’avais la “chance” d’être en plein partiels. Bon, en plein, il ne m’en restait qu’un mais ça m’a un peu occupé la tête. Après les exams, j’ai encore un peu pleuré puis j’ai dit stop la larve ! J’ai pris mon ordinateur et j’ai cherché tous les journaux et médias existant sur Toulouse puis j’ai pris des feuilles et un stylo et j’ai écrit une dizaine de lettres de motivation à la main, j’y ai joint mon CV. Et j’ai décroché un stage. J’ai aussi fait pas mal de bagues en perles à ce moment là. Ca peut paraître quelque peu futile mais ça m’a occupée.

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En fait, l’idée est simple. Le temps 2 est, si on le considère sous le bon angle, une période douce dont il faut profiter. C’est un temps de recentrage sur soi, de chouchoutage et de repos. Mine de rien, si on ne retient que le positif, une rupture est aussi synonyme de plus de soirées libres donc plus de temps pour faire ce dont on a envie sans chercher à faire coincider les agendas de l’un et de l’autre. Tiens, si je sortais (enfin) la machine à coudre qui prend la poussière à la cave pour m’en servir ? Tiens, si je me lançais dans tous ces loisirs créatifs qui me font de l’oeil depuis une éternité et demi ? En somme, puisque le nous ne vient plus soutenir le je, je pars à sa reconquête, je me reconstruis.

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Evidemment, tout est toujours plus facile à dire qu’à faire. Et le fait que je me supporte pas au fond du trou m’aide à rebondir plus vite. Et mon agenda est encore plus rempli depuis que je suis célibataire, les gens craignant qu’en fait, je sois malheureuse sans le dire et qu’il faut donc me divertir (ce qui est adorable). Donc ma machine à coudre reste pour le moment dans la cave mais promis, dès que j’ai des sous (en mars), je me lance !
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Je t’entends rire derrière ton écran, tu sais…

7 réflexions sur “La bonne gestion de la rupture

  1. je ne riais même pas derriere cet écran : je sirotais un café, attendant d’occuper l’aprèm pour ce jour de congé…j’ajouterais le temps 4, celui où peut revenir des tentatives de copinage avec les « Ex » : bon, c’est très aléatoire…ça va du souvenir des jours heureux (tu t’souviens…bla bla bla) à la carte de voeu du nouvel an (qu’est ce que tu deviens…?? t’es avec qui ??) bref au (re)tissage de liens autant suspects (surtout si t’es a nouveau en couple) qu’illusoires (why??) peut être est ce seulement dû à un trait de caractère (type le collectionneur) ou au fait de ne jamais réellement digerer le fait de se faire jeter ? (donc pas de temps 4 pour les largueurs !) d’ou cette idée d’articles que je jette à la cantonnade : peut on devenir ami(e) ou copain(ine) aprè une rupture…? sur ce, bonne aprm à tous.

  2. Alors la je viens de découvrir hier un autre cas de figure: les on s’est séparé sans larmes, sans crise, sans être malheureux, après 5ans d’amour passionne…. et ben tu vois moi je m’en suis pas remise (et en plus ils restent amis pour de vrai…)… c’est pas dingue?

  3. Pour me débarrasser de son ex qui revenait trotter dans sa tête à tout bout de champ, j’ai utilisé la technique de la Zappeuse. Il suffit, à chaque fois que la pensée de l’ex surgit, d’imaginer qu’on a entre les mains une zappeuse (contrôle ou manette de téléviseur). On presse le bouton et ça change de poste ou si vous aimez mieux, on fait disparaître la personne. On applique systématiquement cette méthode. Au début, c’est lent et un peu répétitif, mais après quelques jours (ou semaines selon la peine), ça va de plus en plus vite. Finalement, toutes pensées sur cette personne s’effacent. Vous n’êtes pas obligé de me croire.

  4. Je trouve cet article très juste! Bon je ne suis pas trop loisirs créa mais c’est l’occasion de s’investir au boulot, de repenser à ses rêves oublier, d’écrire, de se faire masser, de sortir entre copines! Je suis en pleine phase 2 car comme toi je déteste être au fond du trou, mais je pense que l’étape sera longue… et les pleurs intermittents sont bien plus traitres! Faites que ça passe et merci à la blogosphère d’être là car je n’ai pas de machine à coudre!

  5. le pire, c’est de rester bloqué en mode « je l’aime ». J’ai eu ça pendant 3ans…ne pas accepter que c’est fini et continuer d’espérer…sans pour autant être triste ou autre.

    On s’auto-empêche de passer à autre chose. Heureusement, je suis partie trèèèèèèèèèès loin de lui, et ne plus le croiser m’a permis de passer à autre chose.

  6. dans les projets on peut ajouter le fameux « tiens, si je me prenais un chaton » !

    Je fais partie des rares personnes qui n’ont connu qu’une seule rupture importante. Et encore, je m’en suis vite remise. C’est grave?

  7. Si la recette d’une « bonne gestion de rupture » existait ça ce saurait non ? En fait, existe t-il vraiment une bonne gestion d’un mariage pour atteindre les noces de chêne, d’un divorce sans cassure, d’un PACS amoureux, d’une grossesse sans fausse-couche, d’un décès non douloureux, d’un boulot sans faille, d’un concubinage sans SEX obligatoire???
    C’est étrange les Tablettes de la vie ne m’en ont rien dit ni les fées penchées sur mon berceau. On prend ce qui vient et on fait avec++prévoir 1stock de mouchoirs au cas où la vie se fout de vous:))

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