La normalité

Par Gauthier
 

Comme dirait le sage « la normalité ne peut se définir que par rapport à un individu ou à un groupe d’individu donné », autrement dit « ce qui est normal pour moi ne l’est pas forcément pour toi ! ». Bon je ne suis pas sûr que ce que je viens de mettre entre les premiers guillemets n’ait jamais été énoncé de la sorte, et si je viens de l’inventer, ben pensez à mettre mon nom après si vous me citez.

 

Alors pourquoi je vous parle de ça ? Tout simplement parce que j’ai décidé de me prendre la tête sur ce sujet un poil polémique (j’aime être borderline !). Je me suis rendu compte qu’avec le temps « ma » normalité, ce que j’estime donc être « normal » ne l’était pas pour tout le monde.

 

Comme une très grande majorité des gens, je suis issu d’une famille d’hétérosexuels. Et toute mon enfance, j’ai regardé des Disney (que j’adore encore d’ailleurs), et j’ai toujours pensé qu’un jour je me marierais, que j’aurais des enfants, et que je ferais comme tout le monde quoi. Pour pousser le vice, je dois confesser que mon rêve de bonheur à 12 ans c’était : une femme, trois enfants, une vieille ferme en auvergne, et moi instituteur pour une classe unique avec tous les niveaux, dans un village de 200 âmes…

 

Dieu merci j’ai commencé ma puberté et j’ai évolué !!!!!! Et maintenant que j’ai 25 ans, j’avoue que je n’ai pas du tout réalisé mon rêve de bonheur de petit enfant, mais ça vous le saviez déjà !

 

Alors voilà, à l’adolescence, j’ai commencé à reluquer le cul des garçons, à 18 ans, je faisais mon premier touche-pipi, et à 25 ans j’ai baisé 20 tonnes de mecs. Outre la performance sportive que cela représente, ça m’a fait évoluer dans ma petite tête. Et ça ne m’a pas empêché de rester un éternel romantique. Oui je baise à tout va, mais je m’émeus toujours devant un bouquet de rose (note importante : jamais un mec ne m’a offert de fleurs, sauf une fois, un mec bourré qui m’a offert une rose qui pue en boite, il avait dû la trouver parterre je pense…). Ça doit être pour ça que j’aime offrir des bijoux et des fleurs à mes Moumours, parce que moi ça me ferait tellement plaisir d’en recevoir régulièrement que je transpose (il n’y a ici aucun message subliminale, je suis comblé les filles, pas de panique !).

 

Mais quelque chose s’est brisé en moi, c’est indéniable. Et aujourd’hui je suis arrivé à un point de non-retour. Oui, les films romantiques me saoulent, excepté quand il s’agit d’une histoire d’amour homo (hommes ou femmes sans distinction par contre, mais homo !). Mais voir Jean tombé amoureux d’Irène et que leur histoire se finissent bien ou mal, qu’elle soit bien jouée ou pas, qu’elle soit drôle ou émouvante, elle me saoule, point barre ! Ça ne me fait plus rêver…

 

Mais dès que je tombe sur une belle (ou pas) histoire d’amour homo, elle peut prendre toutes les formes qu’elle veut, ça peut-être un navet, c’est pas grave, je suis content/ému/révolté, selon ce qu’est le film/livre/ou autre…

 

Alors quoi ? L’hétérosexualité me saoule ? Oui en quelque sorte, mais surtout le vrai problème, c’est qu’elle ne fait plus rien vibrer en moi. Je ne ressens plus rien devant ces histoires, qu’elles soient réelles ou fictives. J’ai déplacé mon spectre de la normalité ! Pour moi un homme ne peut être qu’avec un homme, et une femme avec une femme. Et au vue de ce que la télé ou le cinéma nous servent en ce moment il n’est pas nécessaire de dire que je reste sur ma faim…

 

Et ça s’applique à tous les niveaux. La normalité chez le Gauthier, et ce depuis quelques années maintenant, c’est l’homosexualité. Alors après vous comprenez plus facilement pourquoi j’explose quand on me sert un fabuleux « mais les enfants d’homos seront malheureux, parce qu’ils ne seront pas dans une famille normale ! ». Pour moi une famille anormale, c’est un père alcoolique et une mère dépressive ! Là oui c’est anormal… Mais c’est gens là se reproduisent, et sans avoir la bénédiction des autorités (faudrait pas pousser, merci la DDASS), personne ne les en empêche…

 

Et merde, je suis revenu au mariage et à l’adoption, alors que c’était pas le but, mais je crois que ça doit vraiment me travailler maintenant…

 

Je ne demande pas grand-chose en fait, l’hétérosexualité ne me convient pas, elle ne me dérange pas, mais elle ne représente plus rien pour moi, à part quelque chose « d’autre ». Et je demande ce même droit pour moi, les gens comme moi, et nos enfants. Je comprends les gens qui s’enferment dans un ghetto, la vie est plus simple, le spectre de la normalité se déplace de lui même et on n’a plus aucun effort à fournir pour se sentir bien. Mais je ne vois pas pourquoi je devrais faire ça ! Et pourquoi pas un pays qu’avec des gays et des lesbiennes, et puis on refait les guerres Israëlo-Arabes à notre sauce aussi ?

 

Je me suis construit ma vie, mon univers, avec mes référents. Je suis différent de vous. Mais on peut tous vivre ensemble, et faire en sorte que tout se passe bien sans que qui que ce soit se sente spolié de quoique ce soit ! Enfin ce n’est que mon point de vue…

20 réflexions sur “La normalité

  1. bon je peux faire un mess un peu plus construis il est que 20h00
    ‘est clair que la normalité il y en a ras le cul. t’es pas normal tu sors pas 4 fois par semaine. t’es pas normal tu te trouve pas un nouveau copain chaque semaine. moi aussi ça me saoule trop. bon moins pour le côté homo ça me préoccupe moins je le suis pas.
    normalité ça devrait pas être un mot singulier dites donc !

  2. Mon message s’adressait à Lil, pardon

    Moi, j’ai jamais aimé les comédies romantiques, ça me saoule et on sait déjà comment ça va finir. Peu importe l’histoire, à la fin, Meg Ryan sort avec le bellâtre de service et voilà. Beuuuuuuuuuuuh!!

    Perso, je sais même pas comment je définirais quelqu’un de « normal »…

  3. Je croyais qu’il s’adressait à Gauthier à cause du sujet de son article. nan nan je suis pas à la masse ^^.
    même opinion sur les comédies romantiques.

  4. Je suis en Chine donc la normalite des gens est un concept bien eloigne. On est tous different, chacun avec notre culture, nos gouts, nos couleurs… C’est ca qui fait l’interet des rencontres tres enrichissantes que je fais tous les jours 🙂

  5. Selon moi la normalité n’existe pas. Ou est le norme, qui la fixe? Moi perso, je ne me pose pas cette question, je me le refuse. J’essaye de ne pas juger les autres c’est pour cela que j’évite cette question.

    Pour les comédies romantique, elles me font vomir.

  6. ok… de 1 je suis hyper étonnée de lire un post comme ça de ta part, je ne te connais pas ça c’est une réalité mais je n’aurai jamais pensé que tu puisse te soucier de la normalité au contraire il y a en toi selon moi une singularité qui te rend unique et c’est sans doute pour cela qu’on te lit et que tes amis t’aiment j’imagine, ce que j’essaie de dire très difficilement c’est que je pense que si tu étais normal selon les critères que la société impose tu ne le supporterais sans doute pas aprce que toujours selon moi et c’est mon 2 il n’y a normalité que pour le plus grand nombre et je ne suis pas sur que l’on puisse te reléguer à la masse!
    Quant à l’adoption, et au mariage cette mentalité changera, elle est déjà en train de changer doucement un jour ils finiront par comprendre qu’il n’y a aucune différence.
    « I have a dream today »

  7. Plus j’y pense, moins je sais ce qui est « normal ». Toutes les personnes que je connais ont un petit grain, je ne crois pas qu’on puisse être normal, en fait. Non, je persiste, la normalité n’existe pas!!

  8. Normalité ,oû ça commence ? oû ça finie ? En fait c l’avis des autres, leurs regards qui peuvent créer 1 anormalité oû 1 normalité. Je suis persuadé , que tt se définie aux travers d’1 société, d’1 état d’esprit, de valeurs, de codes fonctionnels,d’éducation….Pour les générations précédentes, ‘homo’ c’était plutôt ‘pas normal. Mais dans nos contrées, les mentalités évoluent ,et c tant mieux,bordel.Soyons franc et sincère, mon enfant, je souhaiterai qu’il soit hétéro, si ce n’est pas le cas, jamais, jamais, je ne le banirai. Il construira sa vie dans la direction choisie. Et je serai tjrs présent pour mon gosse. Normalité ne doit pas s’opposer à la marginalité……

  9. Euh là y’a un truc qui m’échappe : j’ai dû passer à côté de l’article, je sais pas, mais j’ai l’impression de ne pas voir précisément contre quoi tu t’indignes.

    Alors nan tu ne verras pas de grand film « thématique homo » sortir tous les mercredis au cinéma, mais là on parle moins d’art que de business : les gens (lire « les clients du cinéma ») ils vont plutot voir Nothing hill que Black moutain (tain chuis trop fort sur le choix de mes exemples).
    Mais pour tout le reste je ne vois pas ce qui te scandalise, si bien sûr on laisse de côté le thème de l’adoption qui avait déjà donné lieu à un grand débat sur ce blog. Encore une fois en tant qu’hétéro je suis peut-être complètement à côté de la plaque, mais quand je te vois écrire « on peut tous vivre ensemble » j’ai envie de te répondre qu’on vit déjà tous ensemble. L’homosexualité reste encore, je pense, source de curiosité. Mais je pense aussi que tout le dédain dont les homos étaient la cible il y a de cela encore quelques décennies s’est peu à peu évanoui. Après, les homophobes, c’est comme les racistes ou les fans de M Pokkora : y’en aura malheureusement toujours.

    Je relis encore un coup ton article (oui parce que ça n’énerve de pas comprendre) et je me dis que c’est peut-être un besoin de t’isoler dont tu parles, mais là je me dis que merde si les homos font machine arrière bah on a pas le cul sorti des ronces.
    Oui tu es différent, mais aujourd’hui les homos n’ont plus rien de bêtes de foire : je vois deux lesbiennes qui s’embrassent je trouve ça trop mignon, je vois deux gays qui s’embrassent je me dis que ça me plairait pas mais je leur envie un peu leur bonheur.

    Cédric, dont c’est le com le plus bordélique en un an de com…

  10. toute norme est relative, donc à ce moment-là la « normalité » signifie autre chose en chaque point de l’esapec et à chaque seconde…. indéfinissable – mais c’est vrai qu’il y a cette « normalité » petite bourgeoise consensuelle qu’on connaît tous, qui est celle, inconsciente, de la France moyenne judéo-chrétienne héritière de siècles et de siècles d’éducation répressive: la famille de Festen en est un bon exemple (surtout ne pas déborder du cadre).
    Mais je trouve qu’en ce moment une autre normalité gagne du terrain: celle des « différents à tous prix », où tout ce qui est « anormal » pour la catégorie précédente devient « normal » et inversement. A priori sympathique (les révolutionnaires ont toujours qqchose de sympathique), cette nouvelle normalité, à partir du moment où elle est consensuelle aussi et intolérante, n’est pas plus cool que la première.
    Je déteste autant qu’on exclut qqn parce qu’il est homo ou noir ou vert que l’on toise qqn d’autre parce qu’il a pas voté à gauche ou qu’il croit en Dieu. Moi-même athée et de gauche, eh bien je trouve qu’il y a bcp de gens qui pensent comme moi tout en étant très intolérants.
    Bref, pour moi les gens normaux (en tous cas ceux que je fréquente ac plaisir) sont ceux pour qui la normalité n’existe pas; et en disnat ça finalment je suis intolérante envers les intolérants. Ma qué paradox!!!!

  11. c’est bien l’Auvergne !!!

    la normalité n’existe pas, tu as raison lorsque tu dis que chacun construit ses propres références, sa propre « normalité »

  12. Si t’aimes bien les histoires d’amour homo, lis du Sarah Waters…bon, c’est lesbien, mais c’est excellentissime!

    Sinon, c’est normal d’être pas normal, chacun à sa manière 😉

  13. Hello,
    je suis hétéro, j’ai deux amis « male » homo : Ils arrivent au même parcours initiatique que toi : les hétéros commencent à les barber car c’est vrai qu’ils doivent passer 1/3 de leur vie à « adapter » leur façon d’être aux us et coutumes sacro saints (et judéo chrétien). C’esy comme si, on me demandait pour ma part de passer 1/3 de mon temps à avoir des inclinaisons homosexuelles.. je le vivrait mal.
    Donc, je peut te dire qu’il y a quand même pas mal d’hétéros qui partagent à 101% le fait que vous avez tout à fait le droit humain de fonder une famille, d’avoir vos enfants et de les élever.
    D’ailleurs, ce qui me tue en France, c’est qu’on ne se pose pas la question de savoir ce que fait le voisin avec Madame le soir quand il s’agit d’hétéro…
    . Par contre, s’il était (le voisin) homo, alors, ça interresse tout le monde.
    Comme quoi les hétéros sont tellement préoccupés par les différences de l’autre qu’ils en oublient tout simplement une chose importante : Dans le grand livre de la vie, il est marqué qu’il faut vivre heureux comme on le souhaite.. on a jamais mis de condition d’appartenance sexuelle !

    pour info: j’ai offert de fleurs une fois à un pote.. il m’a dit ‘hé, j’suis pas PD »…
    tu vois, comme quoi, il y a vraiment des cons !!!

  14. perso je suis hétéro, je me fais assez souvent dragouiller par des mecs, ca me flatte plus qu’autre chose, je me dis que je plais autant aux femmes qu’aux hommes (et oui je me la péte). L’année derniere je suis parti en vacances chez un pote homo à San Francisco, on est donc allé dans le quartier de Castro histoire de sortir un peu…et ben mon ressentiment sur ce quartier est mitigé…je ne pense pas que la solution soit dans la délimitation géographique de leur territoire…c’est pas une solution en soit, dans le sens où gauthier a raison, à terme ca enchaine sur un pays d’homos et un autre hetero, ensuite peut etre un pays gay et un pays lesbien…et ainsi de suite…
    « il faut cultivez la difference et pas l’indifference » Pascal Legitimus dans Les Trois Freres (quel culture, je m’etonne tout seul!!!)

    tchuss

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