Par Bobby
Gomorra, c’est un film italien comme on aimerait en voir plus souvent. A travers six personnages, six destins, on entre dans les réseaux de l’enfer de la Camorra, la mafia qui sévit à Naples et s’étend dans toute l’Italie du Sud. Une mafia toute puissante, sur laquelle l’Etat n’a pas d’emprise. C’est elle qui dirige et tire les ficelles : trafic de drogue, textile, recyclage des déchets, banques, guerilla… Tout y passe.
Le film traite ce sujet avec un réalisme choc. Les personnages sont empêtrés dans un système inextricable, où le danger menace à chaque instant, où la mort s’abat sans prévenir sur les individus, où le sang coule parfois à flot sous les yeux des voisins ou des proches.
Un jeune garçon rejoint les rangs d’une armée souterraine, manipulé par tous, deux adolescents font bande à part, armés jusqu’aux dents et immatures à souhait, un jeune homme découvre l’horreur du recyclage et les ravages sur l’envirronement, un homme cherche à s’en sortir dans l’industrie textile en venant en aide à des chinois en secret, et un vieil homme distribue de l’argent aux membres d’une des deux « tribus » adverses, risquant sa peau un peu plus chaque jour.
Je ne vous le cacherai pas, ça finit mal pour chacun d’eux, à des degrés très différents. Chacun se retrouve face à un dilemme impossible à surmonter, que seule la violence peut résoudre, brutale et tragique.
J’ai trouvé, personnellement, qu’un film de ce genre, qui reste une fiction même s’il a une portée quasi documentaire, a bien plus d’impact que les fades docu-fictions dont on nous bassine à la télé. Ce sont tous des personnages, certes, mais des personnages vivants, palpables. Ils nous immergent dans un monde sous tension, et dénoncent une horreur de notre monde, terriblement meurtrière au quotidien, et pas si loin de chez nous.
Dans la chronique ciné, mais qui n’a strictement rien à voir avec Gomorra (à part que ça rime): Rumba.
ça sort cette semaine (le 10), je l’ai vu en avant première, et le conseille à tous ceux qui se sentent ému devant un M. Hulot.
Les deux acteurs sont issus du théâtre (clowns), il y a très peu de dialogues, et l’émotion passe par les couleurs, la construction des plans, et le jeu des acteurs. A part les 2-3 personnages principaux, les autres sont des amateurs (des mômes), et l’ensemble est plein de naïveté et de fraicheur avec un sujet qui aurait pu être traité de façon désespérée (un couple de danseurs a un accident de voiture aux conséquences terribles).
Bref, je vous conseille vivement d’aller le voir, c’est court (1h17), mais c’est bon.
La Camora est une mafia qui sévit à Naples et en Campanie. Mais elle n’est pas s’étend pas vraiment dans toute l’Italie du Sud. Il y a d’autres Mafia dans le sud qui combat conre la Camorra. Elles peuvent avoir des activité criminelle différentes, et dépendent des origines des personnes qui la composent. Un sicilien ne peut pas entrer dans la Camorra.
Certes, mais la Camorra a des répercussions en dehors de Naples, hein, et ces répercussions, comme les ondes provoquées dans l’eau par la chute d’un objet, peuvent s’étendre très loin. Le film montre cette résonance de la mafia napolitaine avec brio, jusqu’à Venise, et, à mon avis, plus loin encore dans le monde.