Dans le couple, il y a un sujet qui peut être rapidement source de tension et qu’il est difficile d’aborder : le sexe. Je ne parle pas de conversations genre « chéri, t’es tenté par ça ? » mais bien les conversations « chéri, faut qu’on rectifie le tir ! ».
Le week-end dernier, je rentrais donc sur Paris avec ma réserve de Glamour, Cosmo, Biba… quand je tombe sur un article sur la question. Ah oui, oui, c’est tout à fait ça. C’est bizarre comme le sexe reste relativement tabou, même dans un couple, à partir du moment où il touche les performances. Aujourd’hui, ou t’es un bon coup ou tu t’enterres vivant, il n’y a aucune alternative. J’ai beau répéter que le bon coup absolu n’existe pas et qu’une bonne sexualité se construit petit à petit, je suis la première à avoir un peu de mal à aborder le sujet, de peur de vexer.
Un exemple au hasard : Gabriel. Depuis le temps qu’on couche ensemble, on se connaît bien sur ce plan là mais y a un truc qui me titillait un peu et je n’osais pas trop mettre le sujet sur le tapis de peur de le blesser. L’autre jour, on discute sur MSN et là, c’est lui qui aborde le sujet et en même pas 5 minutes, le « problème » est réglé. Là, je me suis quand même sentie très conne : ça faisait quelques mois que je me demandais comment gentiment aborder la question sans pour autant le vexer et là, c’est lui qui le fait tout
seul comme un grand. Finalement, il n’y avait aucun drame dans l’affaire.
Mais il n’en reste pas moins que parler sexe avec son compagnon reste difficile, surtout quand il s’agit d’un souci. Parce que partager ses fantasmes, tout le côté positif, là, oui, c’est facile. Mais le « en fait, ce serait mieux que tu fasses ceci ou cela parce que là, ça ne me fait rien », faut arriver à le placer sans que l’autre nous fasse un complexe du « je suis un mauvais coup ». Parce que franchement, selon la façon dont c’est dit, ça peut être vexant. Si un mec me dit « non mais fais pas ça comme ça, j’aime pas », si je suis dans une période de sensibilité exacerbée, ça peut dégénérer en « je suis le pire coup du monde ». Pourtant, il y a des manières de dire les choses qui font que ça ne me choque pas. Par exemple, si je prends Laurent que j’ai revu récemment, c’est le gars qui aime demander précisément ce qu’il veut mais vu que je sais que c’est sa façon de fonctionner, je ne le prends pas pour moi. Et je me dis qu’en plus, il a raison.
Après tout, pourquoi dramatiser tout alors qu’on veut juste du mieux pour tout le monde ? Oui, pour tout le monde. Enfin, je sais pas vous mais moi, en général, j’apprécie quand on est deux à prendre notre pied. Déjà, de façon totalement égocentrique et orgueilleuse, j’aime qu’on me dise « ah, dis donc, j’avais jamais pris autant de plaisir » ou assimilé. Ouais, je sais, c’est nul mais en fait, l’idée n’est pas « ouais, je suis un bon coup, je suis trop fière de moi et je vais le raconter à tout le monde », vu que je pense que tout le monde s’en fout, mais bien que j’ai réussi à lui procurer un maximum de plaisir et on est quand même là pour ça. Du coup, à partir du moment où on dépasse le one shot, je pense qu’il est plus malin pour les deux parties impliquées de s’exprimer directement sur le sujet. Ce n’est pas que tu es un mauvais coup, sinon, je ne serais pas revenue, mais que nous n’avons pas exploité tout le potentiel érotique qui s’offre à nous.
Ouais, la prochaine fois, je vais dire ça. Après tout, le but du sexe n’est-il pas de se faire plaisir le plus possible ? Quand je dis « se », c’est
se faire plaisir à soi et à l’autre, bien sûr. Ce serait con de passer à côté d’un feu d’artifice juste parce qu’on a peur de dire que ça, ce serait mieux. Finalement, tout vient encore de cette foutue sacralisation du sexe et culte de la performance.
Article très intéressant et juste !
Effectivement, on pourra lire tout ce qu’on veut sur les blogs à propos des pratiques sexuelles , cela n’apportera pas plus à notre vie sexuelle à deux que la capacité qu’on aura à discuter sexe avec l’autre…
Ce n’est pas facile…
On se sent toujours un peu patauds…
Mais, il faut essayer, et le faire avec le sourire, en ne considérant cela que comme une plaisanterie sérieuse…
La communication est d’autant plus difficile que dans notre monde, il y a de plus en plus de relations indéfinies ou de relations longue distance…
On fait de son mieux
Bises
Salut.
Je vais te poser une question assez personnelle Nina (n’y vois aucune attaque personnelle hein…) : depuis que je suis un peu ton blog je me rends compte que tu déballes ta vie sentimentale (je pèse mes mots) et sexuelle avec non seulement de la franchise mais aussi une pointe d’impudeur (on pourrait faire une liste de tes ex, de la fréquence de tes relations sexuelles et de tes pratiques, i.e. : sodomie fellation etc… et de quand et où tu te faire sauter… Si si). Tu as une certaine notoriété (environ 1750 lecteurs uniques par jours) et tu sais bien que tes collègues te lisent. Qu’est-ce que tu dirais de quelqu’un qui parlerait de toi comme d’une salope ?
a le sexe toujours dificile d’en parlé apres 15 ans de mariage …….il y a toujours des truc qu’ont dit pas ….
Pepzone, franchement, ça fait plus d’un an que je ne raconte plus du tout ma vie sexuelle ici, je ne pense pas que tu puisses dire avec qui et quand j’ai fait l’amour pour la dernière fois, avec combien de mecs j’ai couché ces 3 derniers mois…
Après, mes collègues ne lisent pas mon blog et vu qu’ils me connaissent en vrai, ils me respectent suffisamment pour ne pas parler de moi comme une salope. Après les gens pensent et disent ce qu’ils veulent. Si ce sont des gens que je ne connais pas, je vois pas en quoi ça me regarde, ce qu’ils pensent de moi, finalement, puisqu’ils parlent de Nina et pas réellement de moi. Les gens qui me connaissent savent que je suis un peu plus profonde que ça, sans mauvais jeu de mots.
Tiens, ça faisait longtemps que personne n’avait fait l’association femme libérée = salope, ça fait plaisiiiiiiiiiiiir.
D’ailleurs, t’es trop dépravée, Nina, t’es plus ma copine, tu es trop saaaaaaaaaaale! :p
Si tu parlais encore de Gautier etc… Bref ce n’était pas mon sujet. Ma question allait plus dans le sens de : tu racontes des choses au premier internaute venu que tu ne dirais jamais à la première personne que tu croiserais IRL. Il y a donc ton discours IRL et celui du blog. Comment tu gère-ça ? Je ne sais pas si je pose bien la question.
Gauthier est mon ex meilleur ami homo et tu ne réponds pas à mes questions donc je confirme, tu surinterprètes complètement mon blog et tu n’y trouves que ce que tu cherches. Et comme dit Pink, un mec qui me catalogue dans la catégorie salope parce que j’ai l’outrecuidance de coucher avant le mariage et même de pratiquer des fellations (mais quelle horreur), je ne vois pas bien l’intérêt de discuter plus avant avec lui. Par ailleurs, je ne vois pas comment tu peux dire que ce que je dis ici, je ne le dis pas in real, tu ne me connais pas.
De toutefaçon, je comprends pas pourquoi tu me poses la question sur cet article, tu l’as lu ou tu t’es arrêté au titre??
Sacraliser le sexe serait donc une « foutue » tare ? C’est un point de vue. Pour moi le sexe est un signifiant énorme. Sexer avec quelqu’un implique plus que des dialogues convenus et du plaisir onaniste (on peut être deux pour baiser mais se masturber mutuellement avec le sexe de l’autre).
En fait, je crois même que ça m’emmerde profondément. J’aimerais pouvoir baiser sans me poser de questions. Surtout en ce moment ! Sauvez-moi.
@PinkLady : Depuis quand l’association « femme libérée = salope » est interdite ? Une femme libérée qui use de sa liberté pour faire n’importe quoi avec les humains qui croisent sa route doit pouvoir être critiquée. On juge bien les coureurs de jupons comme étant des types ne valant pas le coup. Il est même probable que tu sois la première à fuir cette espèce. De fait, pourquoi pas les femmes ?
Mais attends, ne réagis pas comme ça je te pose juste une question ! Tu dis que tu ne supporte pas les gens qui jugent à l’emporte pièce mais t’as vu comment tu réagis ? Je m’en fous de ta vie, et je n’ai pas envie de te connaître, je te pose une question générale ! Ramène pas tout à toi !
Moi je retourne cherche où tu parles de fellation et sodomie dernièrement hein, je reviens quand j’aurai trouvé… (et tu peux aussi refaire le speach sur « ma vie, la vraie, ne s’arrête pas à ce que j’écris sur ce blog, même quand je parle de sexe, j’ai pas fait que ça de ma journée »)
Gaor : ce n’est pas interdit mais cette association systématique est juste gonflante. Alors on doit faire quoi? Attende 6 mois avant de coucher avec un mec des fois que ce soit bien notre John-John? Doit-on se contenter d’un missionnaire réglementaire parce que sinon, on est de vilaines filles? Mais ce que vous êtes coincés, les mecs, c’est dingue.
Après, il faut que t’arrêtes ta mauvaise foi. Un mec Don Juan est limite un modèle de société (George Clooney, par exemple, James Bond dans un registre plus fictionnel), une femme qui a couché avec plus de 3 hommes une salope (Carla Bruni). On ne se demande jamais si elle a eu des sentiments, pourquoi elle a eu envie de ces hommes, on se contente de la juger et la condamner. On a de la chance, la lapidation est interdite ici. Autre exemple que je trouve intéressant : une jeune femme qui sort avec un homme plus âgé, c’est elle qu’on montre du doigt (cf Carla Bruni, again). Une femme âgée qui sort avec un jeune homme, c’est encore elle qu’on juge (cf Claire Chazal)…
Hum…
@PinkLady : Gaffe, tu fais une combustion spontanée là. Qui a parlé d’attendre 6 mois avant de coucher et de se contenter du missionnaire ? Comment parler posément dans ces conditions, quand, implusivement, les paroles d’un détracteur d’un point précis sont caricaturées ? C’est le grand credo ça, être « coincé ». Dans la seconde suivant une manifestation d’exaspération face à ce qu’il est « obligé » de considérer comme normal et cool (baiser, avaler, sodomiser, échangismer, fist fucker), on a droit à un soupir exaspéré et au sempiternel « mon dieu quel coincé ! ». Comme s’il y avait deux clans. Comme à l’École des Fans, où c’est 1/10 ou 10/10.
Pepzone a fait montre dans son message initial d’un certain manque de respect, enrobé sous une forme de neutralo-objectivité-sympa-kikoo-lol. J’imagine que c’est parce qu’on croise deux prénoms masculins dans l’article, sans repères chronologiques pour les situer (on suppose qu’il s’agit de deux amants simultanés). En sus (!), n’étant pas moi-même un lecteur régulier de ce blog, je trouve aussi que Pepzone se trompe en disant que Nina ne parle que de bites, couilles, sexe et poils puisque j’ai constaté malgré mon manque d’assiduité une évolution de ce côté-là (liée à l’âge à mon avis : on n’est pas pareil à 25 ans qu’à 28). Bref, je ne réagissais pas précisément suite à l’article, seulement à ta négation de l’équation « femme libérée = salope », qu’il me semble essentiel de pouvoir conserver. On ne peut pas tout faire sous couvert d’émancipation sexuelle avec l’invocation systématique de la béquille des deux millénaires de soumission relative de la femme face à l’homme (relative, j’y tiens, car la femme a de tous temps eu un pouvoir certes différent et moins déterminant que celui des hommes, mais énorme malgré tout).
Cela dit, on peut comprendre Pepzone. Ce qui le tracasse n’est pas tant le fait qu’on cumule les amants que le fait qu’on le dise sans retenue sur un blog populaire, pour illustrer un cas de figure (avec un lien vers un billet dédié à l’amant, pour ceux qui auraient raté un épisode du feuilleton). On est là dans le registre de la pudeur, et on sait bien être très différents les uns des autres sur ce point. Il est possible que sa pudeur ait été heurtée par le seul fait d’écrire nonchalamment, en substance, « je me tape deux gonz en ce moment », même si : 1/ le billet ne permet pas de le dire 2/ et alors ? 3/ la réaction est maladroite.
Le Don Juan modèle de société, il est dans ta tête. Il est clair qu’une injustice persiste à ce niveau-là entre hommes et femmes, à commencer par le fait que le consommateur de femmes n’a aucun qualificatif péjoratif. Mais cela s’explique facilement : avant d’être des humains, on est des bêtes. Le mâle a pour objectif de répandre sa semence dans le plus grand nombre d’utérus, la femelle a pour fonction de choisir le meilleur mâle, opérer donc une sélection plus drastique que celle de son homologue membré. La contraception a brisé ce schéma (pas celle de Simone Veil, le processus avait déjà commencé à l’époque de Casanova — capotes en peau de hamster, toussa). Tout est à redéfinir, le plaisir est devenu la valeur cardinale, porté dans le même temps par l’avènement du consumérisme. Un schéma séculaire de plusieurs millénaires s’étiole sur quelques centenaires… tandis que d’autres codes restent inchangés (besoin d’attention de la femme, nécessité pour l’homme de rayonner aux yeux de sa compagne, etc.). Tu sais très bien tout cela. J’te dis pas le merdier. Certes l’époque abhorre la patience et la mise en perspective historique, mais ce serait pas mal qu’on s’y force de temps en temps, histoire de relativiser la pseudo infâmie de quelques réflexes présents. D’autant que ces réflexes tendent à se marginaliser auprès des jeunes générations.
(Pourquoi ne puis-je plus m’arrêter quand je tape un message ?)
Quand Carla Bruni lâche dans l’une de ses chansons (je crois) qu’elle a eu 40 amants, qui en fait tout un foin ? Ça passe presque comme une lettre à la Poste. Seuls quelques-uns s’en émeuvent de la même façon qu’ils s’indignent des croqueurs de femmes à la Clooney (qui lui, soit dit en passant, ne le clame pas sur un blog personnel — fermez la parenthèse). Permets au moins à ces gens de s’exprimer et aie l’élégance d’écouter leurs arguments sans pouffer. Mais là encore, si on s’interroge, on s’aperçoit qu’on a un problème : c’est précisément parce que Clooney bouffe de la femelle à longueur de semaines (selon tes dires, moi je n’en sais rien, je ne lis pas Closer) qu’il en fait rêver d’autres, voyant en cette mécanique un parti convoité, donc excellent (riche, beau, intelligent : géniteur idéal). On n’y peut rien, en plus d’être des « moi je » cérébrés, on est aussi des tas de cellules chimiquement « prévisibles ». En parallèle, si le mâle est privé de son triste rôle de prédateur conquérant parce que les meufs ouvrent leur cuisses sur simple demande écrite sans recommandé, comment stimuler son intérêt, lui qui veut être choisi parmi ses congénères ? Bon, c’est expliqué en mode « Martine à la ferme » mais tu piges le canevas.
La plus grande erreur du féminisme (puisqu’on y revient toujours, finalement) est d’avoir voulu inverser certains codes purement et simplement alors même qu’ils étaient vulgaires et pathétiques chez l’homme. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nombre de féministes intelligentes se sont éloignées de ce mouvement, aujourd’hui livré à une horde de harpies telles Marcela Iacub qui, rappelons-le, milite pour la gestation extra-utérine (dans des couveuses artificielles). Bienvenue dans Matrix. L’intelligence, c’est pour moi de comprendre en quoi on se complète, pas de nier nos différences naturelles, celles-là même qui nous fait nous attirer mutuellement. Et vive les salopes, les non salopes n’en seront que plus belles.
(Y’a rien à faire, je ne sais pas m’arrêter. Tuez-moi.)
Yo, Gaor, tu t’enflammes (réponse à la combustion spontan&e, je suis trop drôle). La question est: pourquoi t’es tu senti obligé de réagir sur mon premier comm qui n’était somme toute qu’une boutade vis à vis de notre ami « t’es quand même un peu une salope ». Je ne pense pas que ce soit une question de pudeur, réellement, plus une question de « une fille parle de cul, c’est une salope », ce qui est dit en substance dans le comm du monsieur qui ne parle pas des 2 garçons, d’ailleurs. Quant à l’article, à aucun moment il n’est dit que Nina les voit en même deux, les deux mecs.
Après, pour Carla Bruni, je ne suis quand même pas d’acc avec toi. Autant je m’en fous de sa vie et de son mari, autant ça me chafouine de voir qu’on la qualifie souvent de Marie couche-toi là. Je ne savais pas qu’elle avait eu 40 amants, j’en avais retenu une quinzaine mais au fond, whatever : elle est belle, elle peut avoir les hommes qu’elle veut, c’est elle qui gère. Moi aussi, je me serais bien tapé Charles Berling si j’avais pu ! 😉
Pour le reste, je suis d’accord avec toi et je ne clame pas l’ouverture des cuisses à tout va. Nina non plus d’ailleurs. Pour moi, femme libérée, c’est une femme qui vit sa sexualité selon ses désirs et pas selon les schémas imposés par la société mais qui ne va pas forcément sauter sur tous les mecs histoire de faire du chiffre. Je m’en fous, moi, de mes chiffres sexuels, c’est pas une compétition !
Pi sinon, je lis pas Closer non plus, ni Public ni Voici, je ne sais pas combien de femmes s’est tapé Clooney mais son statut de don juan est de notoriété publique.
Je suis plus une partisane du pouvoir de dire non que celui de coucher avec le premier venu, j’avais fait un article dessus, je crois en plus…
Ah bah oui, j’en ai parlé : http://www.vingtenaires.com/article-13588517.html
Personnellement et pour en revenir à l’article, j’ai toujours eu beaucoup de mal à concevoir ce « tabou » au niveau des performances qui persisteraient dans nombre de couples.
Demander la réalisation de nos fantasmes mutuels comme de dire « ceci ne va pas, essayons de changer ça car cela ne me/te procure pas de plaisir » ne m’a jamais dérangée, et pareil , selon elles, pour beaucoup de copines.