Mais twitter me permettant de suivre des émissions sans les regarder (j’envisage donc de jeter ma télé), je découvre qu’à un moment, il est question de bisexualité. Niveau racolage, M6 et TF1 même combat. Mais il semblerait qu’au pays magique de M6, la bisexualité ne peut être que féminine. Est-ce à cause de tous ces films grivois diffusés tantôt le dimanche soir ? L’histoire ne le dit pas. Mais non, messieurs, dames, incroyable : la bisexualité est unisexe. Si j’ose dire.
Bon, je ne vais pas vous reparler des Grecs bisexuels, je le fais à chaque fois. Mais quand même, ça s’enculait joyeusement au gymnase et ce sans déranger personne. Mais aujourd’hui, la notion de bisexualité semble entrer violemment en conflit avec la virilité. Alors que la bisexualité féminine tient plus, dans l’imaginaire, d’une sorte de cajolerie amicale poussée. Ben tiens, c’est tout naturel d’aller se doigter entre copines, comme ça, parce qu’on se fait chier le samedi soir devant Mercy Hospital. Mais par contre se rabaisser à sucer ou pire à se faire pénétrer par un autre mec, ça ne va pas non ?
La plupart des hommes bi que j’ai eus dans mon lit étaient plutôt bi par expérience mais le dernier en date m’expliquait qu’il n’en parlait pas à tout le monde parce que tout le monde n’a pas de réaction rationnelle sur le sujet. J’avoue que pendant longtemps, j’ai considéré à tort qu’un individu bisexuel était souvent un(e) homo qui fait son coming out petit à petit. Je n’ai pas eu tort pour tout le monde mais le monde n’est pas aussi binaire, je l’ai déjà dit.
Mais au fond, ce qui me dérange le plus dans ces joyeux clichés, c’est de constater qu’on n’envisage pas du tout l’aspect sentimental. La bisexualité est souvent présentée comme un jeu ou, pire, comme une façon de chauffer les mecs. Oui, j’ai toujours trouvé très flatteur de choper un mec parce que j’ai une fille accrochée à mes lèvres. Pourtant des femmes qui aiment des hommes ET des femmes, dans le sens amoureux du terme, ben oui, ça existe. Ce n’est pas juste pour choper du mâle ou faire sa meuf libérée à la télé. Et c’est donc pareil pour les mecs bisexuels.
Parfois, je me demande si le traitement de la bisexualité ne dessert pas plus la cause qu’elle est censée présenter qu’autre chose. Parce que pour ma part le mini bout de la lorgnette des bi filles aventureuses et allumant les mâles à la Katy Perry ou à la Stéphanie/Coralie de Secret Story, ça finit par me fatiguer. Je pense sincèrement que nous avons tous en nous la probabilité de craquer sur une personne du sexe opposé à celui qui nous attire habituellement sans qu’il s’agisse pour autant d’une simple expérience sexuelle. Et ceci n’est pas l’apanage des femmes.
Finalement, tout dépend de ce que l’on cherche … Soit on joue, soit on aime (bon ok, certains aiment jouer) …
La bisexualité n’est pas un continent inexploré. Elle recouvre un nombre impressionnant de situations plus ou moins claires. Le seul dénominateur commun à toutes, c’est que la personne concernée aura finalement eu envie d’aller au bout de ce qu’elle éprouve, quel que soit le sexe de l’objet de son désir.
Pour ce qui est du coming-out petit à petit, c’est marrant et presque séduisant mais pas forcément exact. Cela dit, je me souviens de beaucoup de gens à qui cela irait bien 😉
Pour le coup, je regrette que tu n’aies pas VRAIMENT parlé de la bisexualité… Parce que OK il y a un aspect amoureux, sentimental, une implication psychologique qui est possible… Mais JUSTEMENT ! C’est parce que cette implication là est possible que la bisexualité est mal comprise, mal vécue, et pas réellement acceptée.
Alors moi, j’aimerai juste qu’un jour quand on parle de bisexualité on se mette à la place de la personne qui a droit au coeur et pas au cul. Quid de ceux qui sont potentiellement amoureux d’un sexe, mais qui ne peuvent pas se passer du plaisir avec l’autre sexe ? Quid de la pauvre gourde / du pauvre débile qui se retrouve pris entre les deux feux ? Parce qu’au final, c’est CA le problème avec la bisexualité, c’est qu’aucun des deux sexes n’est susceptible de convenir durablement à une relation de couple classique (c’est à dire deux personnes et c’est tout !).
Donc oui, c’est plus simple de se dire que c’est « expérimental », que c’est « un coming out déguisé », ou autre… c’est peut-être caricatural, c’est sûrement faux, mais putain qu’est-ce que ça peut soulager ! Je ne souhaite à personne de tomber amoureux/se d’un bi… c’est odieux, mais c’est vrai.
Je fais partie de ces filles qui, bien que préférant les hommes, le sexe de la personne qui me plait n’est finalement que secondaire. Si j’ai plus tendance à m’imaginer dans les bras d’un homme, je suis tout à fait capable de partir avec une fille, parce qu’elle est intéressante, drôle et que je la trouve très belle. Ce n’est finalement pas une question de pénis (ou d’absence de pénis), mais bien une question de feeling…