Par Diane
Suite à l’article de Lucas sur la question du contact homme/femme, hommes=rhaaaa tous les mêmes, ils ne pensent qu’à ça!! ;voici un petit développement sur l’agaçant mais non moins fascinant personnage du séducteur. Un petit mix entre mes observations/mes expériences/mes lectures.
Pour la petite touche de culture étymologique, faut savoir que le mot « séducteur », et c’est pas anodin, vient du latin « ducere », qui veut dire, je vous le donne émile….conduire.
Donc dès le départ, un séducteur, ça va vous mener en bateau. ça promet. En plus, en latin toujours, le mot avait aussi le sens de « trompeur »‘… bref le cadre est fixé, allons donc jeter un coup d’oeil sur les spécimens qui nous sont proposés.
Il faut l’avouer, nous nous sommes toutes, un jour ou l’autre ,faites avoir par un séducteur. On a beau être renseignées/prévenues/spirituelles et intelligentes, ce genre de considérations ne rentrent pas en ligne de compte quand le séducteur pointe le bout de son…..nez, et vient titiller nos hormones comme un bougre qu’il est.
Le specimen qu’on appelera le Don Juan, c’est celui qui court après un maximun de gonzesses. Son but: établir un tableau de chasse le plus rempli possible. Et comme tout chasseur, il se rend dans les bois (boites de nuit, soirées et autres) où il peut trouver la masse la plus conséquente de viande à dégommer, il traque, use de petits subterfuges (appeaux, ornements…), il séduit par l’apparence physique et l’opulence,(tu l’as vu ma belle chemise ralph lauren et ma montre à 10 000 balles que y’a 14 fuseaux horaires dessus parce que je voyage beaucoup, tu comprends ») voire par la virtuosité verbale, mais option ringard. (« c’est magnifique, pamela, tes yeux sont couleurs des mers du sud, ça me rappelle mes vacances à Hawai, dans mon yacht privé avec tom et brad ») Le Don Juan vise donc la quantité, est une fois satisfait a une tonne d’excuses toutes prêtes pour déguerpir en vitesse. Le Don Juan est lâche vis à vis de ses conquêtes, et il adooooore briser les beaux petits couples solides. La conquête multiple lui donne un sentiment d’auto-satisfaction très grisant et qui flatte son petit amour propre qui ne vaut pas plus qu’un gros guano de pigeon parisien diarhéïque piteusement étalé sur le capot poussiéreux d’une vieille R5 cabossée. Comme le dit son pote Sganarelle, Don Juan est « l’épouseur du genre humain ».
Citation très parlante à l’appui: « »j’ai beau être engagé, l’amour que j’ai pour une belle n’engage point mon âme à faire injustice aux autres […]il n’est rien de si doux que de triompher de la résistance d’une belle personne […] je me sens un coeur à aimer toute la terre, et comme Alexandre, je souhaiterais qu’il y eut d’autres mondes, pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses » (acte I, scène2)
Le specimen suivant, le Valmont, contrairement à son prédécesseur, à la séduction plus subtile. Quand le Don Juan cherche la quantité, le Valmont cherche la qualité. Avec lui, tout est dans le défi. Plus la demoiselle sera résistante et difficile à séduire, plus ça va l’interesser et il va tout mettre en oeuvre pour en venir à bout. Pour le Valmont, la séduction est un art
subtil qui nécessite jugeotte et habileté. Autant dire que les mecs qui n’ont ni spiritualité décapante, ni humour fin (blagues de blondes et alphabet roté ne comptent pas), ni art du compliment aussi discret qu’efficacement redoutable, peuvent bien aller se recoucher. La séduction n’est donc pas ici un moyen (le but étant, bien sûr, niquer), mais bien une fin en soi. Il n’y a en principe pas d’affectif, tout est affaire de jeu et de calcul.
Le Valmont s’attaque aux femmes sensibles et spirituelles, et comme plat de résistance se dégustent de gentilles petites dévotes prudes et fidèles. Toujours par esprit de défi, il adooore les femmes mariées. Bref, il sait s’y prendre le cancrelat, et nous laisse bien souvent comme des gourdes incapables de piger ce qu’il a bien pu se passer. C’est le genre de gros panneau dans lequel on tombe la tête la première, voire même on plonge dedans, car notre petit cerveau naïf ne parvient pas à saisir comment peut cohabiter (pour reprendre le cri d’amour du crapaud) dans un seul cerveau (le sien, vous suivez?) la perversion égoïste et une spiritualité transcendantale, parce que putain ils savent y faire, les vils vilains voleurs de volonté vertueuse.
Re-citation à l’appui:(pour ceux qui ne connaissent pas les liaisons dangereuses, Valmont à réussi à mettre à ses pieds une bonne dévote prude et mariée, et du coup; une fois le défi relevé, s’en débarrasse par une lettre, mais une lettre mes amis….virtuose de perversité!) « On s’ennuie de tout, mon ange, c’est une loi de la nature: ce n’est pas ma faute. Depuis quelque temps je t’ai trompée, mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte! ce n’est pas ma faute.[…] Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret: je te reviendrai, peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute. »
Ce troisième specimen, le Dorian Gray, a ça de particulier qu’il exerce une fascination sur tout son entourage, mais sans le chercher. Le pouvoir de séduction réside alors dans l’esthétique (=il est beau comme un dieu, et même si vous le connaissez depuis 4 secondes 3 dixièmes, vous avez une furieuse envie de lui sauter dessus: c’est hystérique, c’est incontrôlable,
mais tout votre corps fébrile veut absolument toucher le sien, chaud, moite, sensuel, vibrant d’une irrésistible puissance mâle et féline….rhhaaaaaa….). Et plus que parler avec lui, vous aller rechercher ce fameux contact, justement. N’importe lequel: lui frôler l’épaule dans l’escalier, la main en servant la salade, toucher son bras en faisant semblant de s’intéresser à son pull (« tiens, c’est doux, c’est du cachemire? »), voire même lui marcher sur le pied, n’importe quoiiiiiiiii!!! Le Dorian Gray vous rend dingue, il aliène complètement votre riche et fertile personnalité pour faire de vous -et involontairement, c’est ça qui est fort- une pure furie en rut dont le sang se met à bouillir dès qu’il approche de moins de 50 cm de vous.
Bon, bien sûr, comment parler des séducteurs sans évoquer le petit mythe du prince charmant, que selon vos références culturelles vous pourrez appeler Prince Phillipe (belle au bois dormant), Tristan (et Yseult), M. Darcy (orgueil et préjugés + bridget jones)…. Bref le fantasme de la femme raisonnable, de l’homme fidèle, intègre, droit , riche, sensible et beau. Mais bémol étant que souvent que c’est pas franchement l’aventure et la poilade quotidienne avec celui là…
Pour mettre tout ça en application, prenons le problème à l’envers, en choisissant un bon exemple de femme qui les a enchainés: Emma Bovary
1er amour d’Emma: son mari, charles. le pti médecin de campagne pépère, aimant et fidèle. Pas très bandant tout ça, pouf, Emma va voir ailleurs. (Charles en crèvera, soit dit en passant)
2ème amour d’Emma: Léon, qui est une sorte de Valmont, avec qui elle a des discussions hautement spirituelles, qui parle à son intrinséque féminité. Communion, harmonie parfaite, mais le truc c’est qu’il est aussi infidèle qu’elle, au final ils se ressemblent trop, pouf léon disparait. Dégoutée des hommes, Emma? Que nenni
3ème amour d’Emma, Rodolphe, l’artiste fascinant….mais aussi absent, et forcément, l’abence, bah ça fait marcher l’imagination d’Emma qui se peint un homme parfait pendant que lui déguerpit aussitot… Donc que veulent les femmes pour être séduite? elles veulent souffrir! La seule séduction efficace, en somme, est celle qui n’est pas sensée!
Concluons: notons que les vilains séducteurs crèvent tous à la fin (Don Juan, couic, Valmont, couic, Dorian Gray couic -l’avait vendu son âme en échange de son éternelle jeunesse , ça se paye ça mosieur…-) et qu’au final il y a autant de séducteurs différents qu’il y a de femmes voulant être séduites… sic transit gloria mundi
pas la poilade ok, mais il me semble que darcy (fitzwilliam comme mark, d’ailleurs), c’est le paradigme du bon coup ultime. ça compense…
Article trop bien écrit, quel style Diane!! C’est un régal!
Raaaah ! Je suis jalouse… Tu renvoies mon billet sur le même sujet au fin fond d’une fosse à purin.
Pour avoir eu droit aux specimens 1, 2 et 3… je rajouterai que souvent la femme malgré toute son intelligence, sa finesse et sa subtilité aime revenir chercher sa dose de Séducteur dès qu’il revient dans les parages.
Raaaaaaaaaaah ! Le « c’est pas ma faute », ma lettre préférée.
Diantre, Diane, veux-tu m’épouser ?
L’article, le style, tout m’a ravi : merci de cet excellent moment de lecture.
Je désertais petit à petit ce blog, voilà qui refait de moi un « addict ».
D’autres articles sont maintenant attendus avec impatience.
Et pour rester dans le thème, je dois confesser que je crois bien avoir fait partie de la première catégorie dans mes jeunes années.
Hé oui, moi, j’écris tellement de la merde que ça donne plus envie de lire ce blog, heiiiiiiiin…
Je tiens à préciser que nous n’avons aucun « contentieux » Nina, que nous ne nous connaissons ni en réel ni en virtuel. Bref je n’ai rien contre toi et je suppose que tu n’as rien contre moi.
Si je me détache petit à petit de ce blog, c’est justement parce que tu sembles très à fleur de peau dans tes articles et tes réponses aux commentaires.
Peut être que ta réaction est ici juste ironique ou un clin d’oeil auquel cas je m’excuse.
J’imagine et le comprends bien que ce blog t’as apporté par mal d’ennuis et de désillusions (d’où un ton parfois un peu acerbe ces derniers temps).
Quoiqu’il en soit je n’y trouve plus le même plaisir de lecture qu’avant alors oui j’ai tendance à aller chercher de l’herbe plus verte ailleurs.
Cela ne change rien pour toi (un lecteur de plus, un lecteur de moins…qu’importe… ) et très peu pour moi, alors ne prends pas mal mon premier commentaire, c’était un encouragement à Diane et non pas une attaque contre toi.
Ben, écoute, quand tu auras ton blog et que tu pondras un article par jour, tu viendras me faire la leçon. En attendant, plus ça va et plus j’en ai assez de me prendre des vannes tout le temps. Hé oui, le lecteur n’est qu’un consommateur passif et à moi de me démerder pour le séduire toujours un peu plus. Et quand j’ose montrer que certaines choses me plaisent pas, ils s’en vont en boudant. BOuh.
ET puis en rédigeant ton comm, tu te doutais très bien que c’étyait assez vachard pour moi. Mais bon, tu vas encore dire que je suis à fleur de peau, blablabla.
brillante démonstration, cela me permet de catégoriser certains de mes proches « amis »…:)
Nelwynn
Bon je vais donc répéter : mon premier commentaire n’était pas une attaque contre toi.
Si une rédaction trop hâtive, imprécise, mal formulée a pu te laisser croire cela, je te présente mes excuses.
Je ne cherche en aucun cas à te donner des leçons, à te vanner ou a dévaloriser ton travail. Je l’ai longtemps apprécié ce travail (je te lis presque depuis le début), je ne vais pas cracher dessus aujourd’hui.
Pour avoir mis en place et alimenter régulièrement un site à l’usage des adhérents d’un club sportif, j’ai une petite idée de la motivation et du courage qu’il faut pour faire ce que tu fais ici et un seul mot : RESPECT.
Malgré cela, il semble que j’ai évolué différement de ce blog et que je n’y prenne plus autant de plaisir qu’avant, en conséquence je viens de moins en moins le visiter.
Je ne remets pas en question la qualité de tes écrits, c’est simplement que ce que tu offres n’est plus en adéquation avec ce que je peux attendre.
Désolé de t’avoir froissée et toutes mes excuses à Diane pour avoir pollué les commentaires de son article.
Sans rancune.
David
Surtout que mon comm au départ n’était pas méchant mais c’est vrai qu’à force de me prendre des « t’es qu’une pauvre conne » à longueur de temps et jamais un mot d’excuse, j’ai perdu le sens de l’humour. Des fois, j’aimerais que les lecteurs se refoutent un peu à leur place au lieu de toujours me balancer que ce que je fais, c’est de la merde, à mon image, quoi. Alors que bon, c’est pas comme s’il n’y avait que mon blog en France. Juste que la prochaine fois, quand tu encourageras quelqu’un, évite de faire une comparaison sous-entendue avec une autre personne qui fait un peu ce qu’elle peut pour alimenter un blog tous les jours alors qu’elle est vraiment claquée, en ce moment. Et malade, en plus.
Pour en revenir à l’excellent article de Diane, j’avoue que je suis très sensible au charme Valmont, moi. Ce qui fait que régulièrement, je ramasse mes dents, pétées lors du contact avec le mur Valmont. Vive la qualité, d’abord, euh !!
Diane, veux-tu m’épouser ??
Non mais sans rire, la Patronne va être hyper djileusse mais je t’aime déjà !! Allez on sort les chaloupes et les paquets de Kleenex pour Nina et je cree un groupe sur Facebook « Toi aussi viens soutenir la deprime de Nina »…
De l’allant, un regard narquois, du relief, de l’energie : bref, je suis fan !!
Tu as une préference pour la date ??? 😉
Sinon…
Ami lecteur séducteur, va donc voir le lexique du Don Juan sur le lien ci dessous. C’es à mourir de rage : les mecs ils ont osé systemiser la seduction…
Moui, ça laisse perplexe….
Codifier la séduction pour la traiter comme un exercice de style pour experts?
Pour se faire valoir auprès de ses potes dans des termes de spécialistes initiés?
Oui et en plus on perd tout l’aspect ludique et aventurier…
je suis d’accord avec toi lucas : ce lien est caricatural, ridicule et gerbant…
Excellente description et rigolote en plus, ce qui ne gâche rien… Mais peut-être que l’être humain ne peut pas se réduire à cette mise en catégories, presque exhaustive… et que nos relations femmes/hommes (inversons le binôme, c’est plus exact aujourd’hui) se sont quelque peu « complexifiées », au point que, personnellement, j’y vois la confirmation que nous sommes tous parcourus de sentiments contradictoires et surtout un indice persistant sur l’installation de la sensation que nous sommes paumés…
Il y a différentes façons d’aimer, au point que j’y consacre, comme vous, un blog…
Si le cœur vous en dit…
Bien amicalement.
Luigi
Bon, je fais mon chieur. description pas mal dans l’idée, mais je ne suis pas tout a fait d’accord avec le choix des personnages qui te servent à l’illustrer… ^_^
Quel Don Juan par exemple? Celui de Molière, celui de Montherlant, de Tirso de Molina? Ils n’ont pas tous le même caractère, ni la même signification… Lequel as-tu utilisé?
Valmont est bien amusant. Mais il te manque à mon avis la dimension « destruction des valeurs »: il aime séduire et déshonorer des oies blanches pour le plaisir de saccager les valeurs de chasteté, mariage et famille…
Quand à Bovary, son nom même est attaché à la rêverie neurasthénique de qui s’imagine princesse quand elle n’est que grenouille.
Bon courage pour le prochain. ^_^
Eh bien eh bien….voilà qui fait bien chaud à mon petit coeur. Merci pour tous ces jolis compliments, et j’avoue que j’aime beaucoup l’idée ironique d’avoir deux demandes en mariage après un article sur la séduction… belle démonstration de la mise en abime de la séduction en somme!
spécimen n°6/ la séductrice bloggeuse qui séduit les lecteurs en leur parlant de séduction… délicieusement tordu, vous ne trouvez pas?
Lucas, SoLong, méfiez vous,qui sait dans quelle catégorie vous pourriez me retrouver… n’oubliez pas que le valmont à son pendant féminin encore plus sournois et pervers que lui: la merteuil! (c’est elle qui donne l »idée à valmont du fameux « c’est pas ma faute ») Mais cet appel à la polygamie virtuelle est des plus flatteurs, j’en prends note! (méfiez vous, méfiez vous…)
Chieur:Je causais du don juan de Molière, d’où la citation. (en me basant sur sa fameuse tirade où il fait l’apologie du libertinage)
Marine: oui, Darcy est apparemment un bon coup, (du dire de bridget en tout cas, vu que bon, Jane austin ne s’est pas attardée sur ce genre de détails, l’inconsciente) mais il est vrai que darcy a quand même plus le profil du mari potentiel que du bon coup temporaire. Et puis, en plus, en regardant/lisant bridget jones, il faut reconnaitre qu’une énorme et non raisonnable majorité de filles vont avoir tendance à baver davantage sur Daniel Cleaver (Hugh grant, qui joue le rôle du connard irrésistible à la perfection, le bougre) que sur marc Darcy. C’est mal, c’est pas raisonnable, c »est anti-féministe, mais bon dieu de bordel à queue c’est pas de notre faute aussi si il sort de l’eau tout humide de phéromones, avec ses cheveux mouillés en arrière, sa chemise trempée qui lui colle aux pectoraux et ce putain de sourire de travers qui le rend aussi irrésistible à nos yeux que trotsky à ceux d’arlette laguiller.
Lucas: merci de nous avoir montré ce lien, c’est socio-psychologiquement fantastique! Voilà qui doit bien aider à la promotion du développement du vocabulaire!
et je parie haut et fort que le créateur ingénieux de ce petit lexique n’arrive pas à la boucle de sandale de notre ami Valmont, et que à mon humble avis, cet homme là doit avoir quelque chose à compenser…
GE-NIAL !! J’ai adoré cet article.
J’aimerais bien avoir ton avis sur le type Cameleon.
C’est a dire celui capable de comprendre en une seconde ce que veut la demoiselle en face de lui.