Je suis globalement une petite chose peureuse. J’ai peur. Essentiellement d’avoir mal, je suis un cas clinique de dolorophobie. Je parle de douleur physique ou mentale, je fuis les deux avec ardeur… Voire hystérie. Pourtant, des fois, je cherche un peu les embrouilles. Genre quand je me mets à danser sur un bar, quand je tente de sauter dans le métro. Ou ce jour de 28 août 2013 où je suis allée caler mes fesses sur un cheval.
Quand j’étais petite, mes vacances en centre aéré m’ont permise de faire de nombreuses excursions à cheval. Ainsi quand on nous proposa pour la journée off « cheval ou canyoning », le choix était facile (surtout au regard du paragraphe précédent). Sauf que du cheval, j’en ai pas fait depuis mes 17 ans, soit 16 ans sans grimper à dos de canasson… Forte de ce calcul, je me présentais plutôt faible au ranch où la dame distribue les chevaux. Je suis la dernière à entendre le nom du mien (je suppose que j’ai un physique tellement moyen que n’importe quel cheval m’allait) et j’hérite d’Altaïr, un beau brun nonchalant. Il est pas un peu haut quand même ? Bon, je me hisse avec la grâce de la patate sur l’animal, la dresseuse me règle les étriers et… Altaïr se barre. Courageuse, je crie « hiiiiii ! Je fais quoiiiiiii ? » « Rien, laisse le faire ». Oui d’accord… Mais il vient de se poser derrière un cheval un peu nerveux qui a l’air de vouloir nous donner une ruade… Allo, quelqu’un ? En fait, Altaïr, c’est un petit malin : des que le cheval nerveux s’est barré, il lui pique nonchalamment sa place. Ok, en fait, c’est juste un opportuniste.
On part et là, la dresseuse nous explique qu’il faut être ferme au départ et que c’est dans le premier quart d’heure qu’on montre qui est le chef. Super, j’ai pas réussi à le montrer en quasi 9 ans à un chat d’à peine 3 kg alors tu parles un cheval… Effectivement, Altair sentit bien que j’étais pas des plus fermes et me fit partager l’une de ses passions : les buissons. Ah, il s’y jetait avec délectation, je tentais de le dissuader en le guidant à la voix « aaaaah au secours ! », ramassant au passage de jolies égratignures sur le bras.
Autre passion d’Altair : les gaz et le caca. La fille derrière moi le matin le surnomma gentiment « le péteur » et conserva une distance de sécurité de 50m environ. Il péta donc, beaucoup. Et à un moment, en plein descente, il s’arrêta humer le caca que le cheval de devant venait de produire. De ? Hein ? Bref, un facétieux qui faisait rire tout le monde, surtout au moment où on se pose gentiment au bord d’un plan d’eau. Tous les chevaux commencent à boire, le mien préfère manger. Quand soudain, il trouve que les herbes de l’autre côté du plan d’eau ont l’air plus sympa donc ni un ni deux, il fonce dans le plan d’eau, m’offrant gentiment un bain de pieds que j’ai pu ramener jusqu’au centre UCPA grâce à mes baskets en toile. Merci Altaïr !
Altaïr était donc taquin, opportuniste, un brin masochiste (il m’a aussi fait un trot en pleine montée et adorait prendre les voies les plus casse gueules) et je le pensais séducteur. En effet, après la pause du midi, je le trouve collé serré avec une petite jument. Hihi quel malin ! Mais l’encadrante dément « oh non, Altaïr, c’est pas trop son truc les femelles ! » Ah ? Effectivement quelques temps plus tard, à la faveur d’un arrêt, il se retrouve juste à côté de la jument qui le suivait et ils commencent un peu à s’énerver. « Ah Ben oui, Altaïr et Tintin, ça devait arriver ! » Ah mais alors pourquoi on se suit alors ? Le convoi repart et là mon cheval pique soudain en avant. Je me retourne, affolée, persuadée qu’il a filé un coup à la dénommée Tintin et je demande à sa cavalière si tout va bien « oui, me répond-elle, penaude. Mon cheval a mordu les fesses du tien ». Oh choubidou !
Bon mais sinon, à part mon cheval facétieux (je suis revenue au ranch entière), la balade, c’était comment ? Gé-nial. Bon, on a fait plein de trot enlevé donc niveau cuisses, j’ai morflé, niveau fesses aussi. Et j’avais les genoux en compote au bout d’une heure tellement j’étais crispée. Mais ça valait pleinement le coup ! La petite balade dans le maquis le matin était charmante et l’apres-midi, on a eu une vue imprenable sur la baie de Sagone et une jolie fin de balade dans des lits de rivières (un peu asséchées).
Donc oui, j’ai eu mal aux cuisses et aux fesses pendant 2 jours, mes bras sont griffés et mes baskets en toile noyées mais si on me le reproposait demain, je chevaucherai Altaïr dans discuter ! En espérant qu’il ne retourne pas se baigner…
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