La semaine dernière, je vous parlais d’une boîte mail spéciale site de rencontre. Drôle d’idée ? Mmm, non, bien au contraire ! Ce n’est pas uniquement pour recevoir 10 Go de mails de notification m’avertissant que Trucmuche est passé sur ma page ou que Bidule m’aime bien, non. C’est qu’à un moment, il est plus aisé de discuter par mail sans passer par le site mais je n’ai pas envie de donner directement l’intégralité de mon identité. Tu écriras donc à Nina B. à lapilapin@gmail.com*
Il y a 6 bons mois, un soir de lose et de déprime, je décide de me lancer sur Tinder vu que tout le monde m’en parle. Problème : étant légèrement parano depuis que j’ai croisé quelques malades au sein de ce blog même mais aussi sur certains sites de rencontre, l’idée de signaler que j’habite à 2 ou 3 km de quelqu’un me donne légèrement envie de m’acheter une super serrure, un flingue, un couteau hyper aiguisé et une bombe lacrymo au cas où… Donc réflexe : je me crée un faux profil Facebook où je deviens Héloïse, 31 ans, une fille planquée derrière un avatar Manga me, des fois que… Le pire, c’est que tous les mecs que j’ai matchés m’ont matché en retour alors que j’avais même pas de vraie photo, ça situe le niveau total de dalleux… Du coup, me voici avec une fake adresse, un fake compte Facebook et je me demande limite si l’idée du faux prénom n’est pas une idée géniale. Finalement, tant qu’on se rencontre pas et que j’ai pas une idée précise de la personne face à moi, devrais-je réellement donner trop d’infos sur moi permettant à n’importe qui n’ayant pas de vie de me retrouver en fouillant un peu le net. Par exemple, j’avais fini par retrouver un mec avec qui j’avais couché et dont je n’avais que le prénom en retrouvant la page Facebook du garage Suzuka (ou une autre marque de moto) dont il était fan. Oui, il m’arrive aussi de pas avoir de vie. Et donc de découvrir son double discours où il me disait partir vivre au Brésil pour tenter l’aventure et voir qu’en fait, il partait à priori y rejoindre une nana (qu’il ne connaissait pas) (on remercie les gens qui verrouillent mal leur compte Facebook). Sachant que je suis pas forcément une cador du stalking d’une part et que j’existe sur what milliards de sites et réseaux sociaux d’autre part, je pense que rien qu’avec mon prénom et mon intitulé de poste, on peut finir par me retrouver.
Se créer des réseaux parallèles permet de créer une sorte de sas d’entrée à cet individu qui pourrait faire partie de votre vie… ou non. Une sorte de purgatoire qui laisse éventuellement le temps de voir si nous avons à faire à une charmante personne ou au ou à la psychopathe du coin. Bon, parfois, ça met du temps avant de se rendre compte que notre nouveau date a a quelques connexions synaptiques défaillantes. Mais ça permet de creuser un lien sans pour autant trop en donner dès le départ. Et puis n’oublions pas le petit côté “mise en scène du soi sur les réseaux sociaux” bien cher à mon coeur. Si on jette un oeil sur mes réseaux, on peut deviner si je suis en chasse ou pas : si je mets de bien jolies photos de moi un peu aguicheuses ou que je viens démontrer ma culture, mon intelligence, mon humour… Bref, si je suis en appel de pied permanent avec quelques subtils “han, je prendrais bien un câlin/massage là maintenant”. Le souci, c’est que mes réseaux commencent à être étendus et comprennent, outre des membres de ma famille ou mes exs, des gens qui aimeraient bien me voir toute nue pour me butiner un petit peu mais moi, j’ai pas envie d’être leur fleur. Et donc que mon subti message de séduction ne tombe pas dans la bonne oreille. Eventuellement, sur Facebook, je joue avec mes listes de diffusion mais sur Twitter, rien, nada (et ça fait bien chier). Du coup, en m’exprimant sur ces réseaux sociaux spécial drague, on sera un peu comme une soirée entre célibataires où j’aurais sélectionné les participants dès l’entrée : on sait tous bien pourquoi on est là. Ouais, en fait, mes réseaux sociaux spécial drague, ce sont un peu le casting de mon Bachelorette perso.
*En vrai, je n’utilise pas cette adresse donc n’écrivez pas là : au mieux, elle n’est pas attribuée, au pire, vous allez déranger quelqu’un qui n’a rien demandé. Mais qui a certes le tort d’avoir choisi une adresse mail bien pourrie.