Je parlais vaguement d’hypocrisie l’autre jour, je me dis que j’allais un peu me défouler sur le sujet, histoire de vous faire part de ma grande sagesse. Ou à peu près.
Longtemps, j’ai considéré que le langue de putage était une petite tricherie acceptable pour toute relation sociale sereine. Je le pense toujours MAIS je pense que ce petit tour de passe-passe doit être limité à une poignée de personnes à qui je tiens vraiment. Je veux dire nous avons tous nos défauts et y a des jours où ceux des autres nous fatiguent un peu plus. Le leur dire ou se taire ? Alors, ça dépend des cas, il est difficile de trancher dans l’absolu mais personne n’apprécie les remontrances, même amicales, et certaines n’ont aucun intérêt. Je veux dire ne pas dire à quelqu’un qu’on n’aime pas son style vestimentaire ou que vous trouvez sa série préférée franchement merdique, ça ne le rendra pas meilleur et tout est question de goût. Vous avez le droit de le penser mais à quoi ça sert de le verbaliser ? Je ne vois pas. Après, s’il s’agit de quelque chose de plus grave et qui pourrait améliorer la vie de notre ami, parler est une bonne idée. Mais je m’égare.
Donc être hypocrite peut se justifier en mon sens dans deux cas spécifiques : les amis (amis, pas copains) et dans le milieu professionnel. Oui parce que vous pouvez penser que votre boss est un gros beauf incompétent, le dire ne vous apportera rien de bien. Vraiment rien. Pour le reste, bullshit.
Pendant longtemps, j’étais très attachée à être la fille gentille que tout le monde aime, une sorte de Bisounours faite femme donc j’essayais de tempérer mes ardeurs. Sauf qu’à un moment, si je fais le bilan, je me rends compte que j’étais globalement dans le faux car ce type de comportement ne m’apporte rien et même pourrait aller jusqu’à empoisonner mon existence. En étant gentiment hypocrite avec des personnes qui me saoulent, par exemple, je me retrouve souvent invitée par eux et je ne peux pas vraiment trouver des excuses à chaque fois. J’ai beau tenter de faire la morte, parfois, ça s’accroche. Le problème est que je reste une sanguine, même si ça ne se voit pas de prime abord et un jour, j’explose. Au moins, me voici débarrassée de l’importun mais ma tension et son ego en ressortent dévastés.
Et puis au fond, pourquoi faire ? Pourquoi me faire apprécier de ce cercle secondaire où je ne trouverai pas forcément de réconfort en cas de vrai coup dur, qui ne me permet in fine que de remplir les trous de mon agenda (et en fait, il est déjà blindé) ? Si on considère que a) je n’ai pas besoin de nouveaux amis et b) j’avoue que je m’en fous de savoir que quelque part, quelqu’un pense que je suis une connasse. Chacun son avis et si ce n’est pas quelqu’un qui compte pour moi, quelle incidence ça peut avoir sur ma vie ? Ah oui : aucune. Et accessoirement, il n’est pas impossible que l’antipathie soit réciproque.
Alors, oui, il est possible (et même certain) que l’on pense que je suis une connasse, une fille insupportable, prétentieuse et/ou conne parce que je ne joue plus le jeu du sirupeux. Mais, hé, vous savez quoi : j’en ai franchement rien à foutre.