J’en avais envie, je me suis fait plaiz’ : j’ai enfilé mon sac à dos, pris ma fidèle Zéno sous le bras et c’est parti pour 4 jours en Terre catalane. Hop !
Avant de vous raconter le périple, faut que je vous donne quelques éléments : j’ai vécu 25 ans dans le sud ouest, je suis à moitié catalane (française, certes) et je n’ai jamais étudié l’espagnol car dans mon lycée, ça se faisait pas espagnol LV3. C’est ainsi qu’à quasi 34 ans, j’avais jamais mis les pieds à Barcelone. Cette destination virant à l’obsession, j’ai pris les quelques jours qu’il me restait à poser et nous voila parties.
Barcelona ! Like a jewel in the sun
Après une heure et quelques de coma dans un avion de la vueling (j’ai réussi à m’endormir avant le décollage), nous voici donc à Barcelone, je suis excitée comme une puce. Bus, métro, nous voici à Gracia, au nord de la ville. Point histoire : ce quartier était, à l’origine, un village qui a été avalé par l’expansion de Barcelone. Le quartier a conservé son côté village avec plein de petites placettes. Les drapeaux catalans fleurissent aux fenêtres, on va déjeuner à 13h, heure où personne ne mange car il est trop tôt.
Après un panini avec de la charcutaille espagnole, du fromage espagnol et des patatas bravos avec ailloli (écrit comme ça, oui), on se rend au Parc Güell. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est assez compliqué à décrire. A la base, il s’agissait d’une cité jardin sur les hauteurs de Barcelone mais seules 3 maisons furent construites. Edifié par Gaudì, figure de proue du modernisme catalan, c’est…comment dire… ca pourrait ressembler à des maisons conçues sous acide. Et j’adore. J’ai un amour un peu particulier pour l’architecture espagnole et son côté mi tarte à la crème mi grandiloquent. Du coup, le parc Güell et son étrangeté me séduisent, je mitraille le moindre bout de céramique. Ajoutez à ça le temps magnifique et je suis aux anges. On finit la journée par un petit dîner pépère dans un resto conseillé par notre hôte AirBnB avec des calamars ultra frais et du risotto à l’encre de seiche (ma grande passion) et je suis tombée amoureuse de Barcelone.
Le lendemain, comme il fait toujours beau, on joue de prudence et on file à la plage en profiter un peu. Quelques orteils dans l’eau, une petite sieste sous le soleil exactement. Je veux apprendre l’espagnol et venir vivre ici. Bon, par contre, se reposer sur la plage devient un véritable défi tant on est emmerdées toutes les deux minutes car des vendeurs de boissons ou des nanas TRES insistantes qui veulent nous faire des massages. Mais laisse moiiiiiiiiiiiiii ! On remonte ensuite vers le port pour nous rendre dans le quartier de la Ribera, pas loin du barrio gotico pour un nouveau déjeuner en terrasse avec un poisson hyper frais et une tartine d’un espèce de pâté poivron-tomate à se damner. Puis on repart sur Montjuic pour visiter la fondation Mirò. Alors autant vous le dire, je suis pas du tout un cador de l’art contemporain, j’essaie de garder une certaine neutralité, de ne pas rejeter le truc d’emblée mais globalement, Mirò, j’ai du mal à saisir… A la fin, ça finit à la blague « c’est quoi, ça, tu penses ? » « Oh bah comme d’hab, une femme, un oiseau, une étoile ». Le seul truc qui me parle, ce sont les titres un peu surréalistes qu’il donnait à certaines de ses oeuvres, à mi chemin entre écriture automatique et Kamoulox. A noter cependant la jolie vue sur Barcelone en direct de la terrasse.
Le lendemain, la météo est plus morne, nous allons donc nous faire plein de visites avec, en tête : la Sagrada Familia. C’est ainsi que nous avons perdu la matinée. Comme une fatiguée du neurone que je suis, je pense pas 30 secondes qu’on pourrait réserver les billets sur Internet (alors que j’avais tenté de le faire pour le Musée Rodin quelques jours plus tôt) et nous voici à la fin d’une titanesque queue qui fait pas le tour du bâtiment, certes, juste la moitié. Une demoiselle vient rapidement nous voir « oui, alors voilà, les caisses sont fermées jusqu’à midi donc vous feriez mieux d’acheter vos places sur Internet, les points wifi sont là, là et là. Merci bisous ! ». Ok, il est 10h23, on va donc jouer la carte de l’Internet. Sauf que mon nouveau téléphone acheté 3 francs 6 sous n’a pas envie de bosser et celui de Zeno ne veut pas valider le paiement. Ok, on joue notre dernière carte : on rentre dare dare à l’appart (20 mn marche) pour tenter le coup sur ma tablette. Ouiiiiiiiiiii ! Bon vu qu’on a pris des places pour 14h, allons nous restaurer sur la petite place d’à côté, recouverte de pollen. Mais manifestement, je suis pas allergique au platane, en voilà une bonne nouvelle !
La sagrada familia, donc. Il y a deux faces très distinctes, la nativité, très, TRES riche et la passion, limite un peu flippante, le début et la fin de la vie du Christ en somme. Au milieu, une étrange basilique aux sublimes vitraux, à l’atmosphère très festive avec toutes ces couleurs qui rebondissent sur les surfaces blanches, des colonnes pensées comme des troncs d’arbres. Selon les endroits où l’on évolue, le style change radicalement comme le cloître qui passe presque pour « classique », l’austère façade de la Passion oppposée à la luxuriance de celle de la Nativité… Initiée par Gaudì, elle est toujours en construction. Je sais pas si vous vous rendez compte mais on assiste à la construction d’une gigantesque basilique débutée alors que nos grands-parents n’étaient même pas nés et qui s’achevera sans doute sur nos vieux jours (j’ai lu une estimation à 2026, j’y crois pas trente secondes). Bref, je suis enchantée… mais aussi épuisée. Il faut le savoir, en Catalogne, ça souffle et pas qu’un peu (foi de la fille qui a passé tous ses étés d’enfance en Catalogne) donc on ressort de là saoulées d’air, épuisées.
Après une pause cappucino, chocolat chaud, nous voici reparties à l’aventure, un petit tour chez Zara, on enchaîne Le barro gotico, la cathédrale avec des danseurs de Sardane devant, on remonte jusqu’à Passeig de Gracia avec la Casa Battlò puis on termine à Gracia dans un resto bio terriblement bon avec une serveuse géniale qui parlait très bien français, nous offrant ainsi le dialogue suivant : « bon, je vais prendre ce cocktail » « non, tu veux pas prendre ça, non » « Heu, celui là alors ? » « Non, tu veux pas non plus, c’est pas bon » »Bon alors si je veux boire du vin rouge, par exemple, je veux quoi ? » « Celui là est très bien ». Ouais, j’avoue, il est très bien.
Dimanche, je repars sous la pluie (Zeno est rentrée plus tard). Le coeur un peu gros. Parce que j’ai pas envie de rentrer. Parce que j’apprendrais bien l’espagnol pour venir vivre ici. Mais aussi parce que j’ai eu une triste aventure durant ces 4 jours : on m’a volé mon appareil photo Reflex Canon super trop chouette. Je vous raconte ça demain.
Merde pour l’appareil 🙁
Ton récit me rappelle de bon souvenirs que j’ai aussi eus là-bas. Je constate que les vendeurs de plage et les masseuses sont toujours là… 😀
Par contre, si tu comptes aller surtout en catalogne, je te conseille d’apprendre plutôt le catalan, car les catalans sont très très patriotes, et n’aiment pas trop qu’on leur parle espagnol… ;p
(si tu veux faire ton petit effet apprend l’hymne du barça!)
Bonne journée