En pleine période de Noël, libérée de mon Ulysse, je décidais donc de lire tout ce que je pouvais, un peu comme une orgie de gras après un gros régime. Dans ma besace, un livre acheté longtemps avant : mon Doudou divin de Katarina Mazetti.
Quand j’ai acheté ce livre, je n’avais pas encore lu « Le mec de la tombe d’à côté » donc je ne savais pas qui était Mazetti et surtout que je n’aimais pas trop sa prose. Attirée par le 4e de couverture, je fonçais : une nana qui part dans une sorte de quête spirituelle, ça me parle, oui. Donc voici l’histoire de Wera, une journaliste à la pige qui décide de faire un papier en monde immersion sur une retraite spirituelle qu’elle a trouvé dans les petites annonces du supermarché. Ce livre suit deux personnages : Wera et un autre personnage féminin dont j’ai même oublié le prénom. Elles se retrouvent toutes deux dans cette retraite menée tambour battant par un Jésus-hippie, sa dévouée compagne hippie qui passe de soumise à féministe revendicatrice sans qu’on comprenne bien pourquoi, un médecin, une femme étrange et un musulman. Cette retraite ridicule tourne autour d’un temps fort : tous les jours, un des participants doit prendre la parole pour présenter sa spiritualité. Donc voilà, vous l’aurez compris : ce roman est bavard. Bavard et creux.
Reconnaissons un talent à Mazetti : elle sait nous concocter des héroïnes infectes, imbues d’elles-mêmes, condescendantes… Bref, ça démange, on a envie de les baffer. Evidemment, elles vont rencontrer un nouveau monde, remettre en cause leurs certitudes mais pas tant que ça finalement. Manichéisme et bons sentiments sont au rendez-vous, les personnages sont censés mener une quête, se (re)trouver mais la fin est tellement délirante qu’on se demande bien à quoi ça a bien pu servir, tout ça. Quelques réflexions de ci de là qui pourraient pousser à réfléchir un peu plus, le personnage du gourou, pour le coup, pas mal réussi mais après… La femme dont j’ai oublié le prénom a une histoire intéressante mais pas du tout creusé. Wera est juste une conne alcoolique qui se croit au milieu de la masse et pense qu’un foulard lui confèrera une spiritualité.
En fait, le problème de ce livre, c’est son axe de départ, franchement improbable : quel pigiste irait faire un reportage suite à un papier posté au supermarché ? Au mieux, ça vaut un entrefilet mais on est loin des cures détox hors de prix qui pourraient effectivement faire un long reportage. A moins que la presse suédoise soit vide et creuse, je ne sais pas. A la limite, l’improbabilité du départ aurait pu être compensée par la suite mais les rebondissements font souvent lever les yeux au ciel tant ça n’a pas de sens.
Bref, un livre parfait pour un voyage en train (je l’ai tué en deux jours) ou sur la plage mais n’en attendez rien.
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