Oui, youpi, joyeuse St Valentin petits lecteurs amoureux de ma si divine prose (oui, la St Valentin étant aussi et surtout la fête des fleuristes, je m’en envoie une demi tonne)
Voilà, ce matin, je me suis réveillée et nous étions le 14 février, une journée pluvieuse qui m’a gentiment rappelé que mes sneakers n’étaient pas particulièrement étanches et que mes chaussettes ne sont pas géniales en terme de séchage rapide. C’est vendredi, j’avais pas super envie de me lever car j’aime bien traîner au lit. Un jour comme un autre. Au menu : quelques bilans, des mails relous, des impossibilités de terminer un dossier car t’es interrompue toutes les 2 mn 30 : la routine.
Mais non. Non. Le monde en a décidé autrement : c’est la St Valentin. Or, étant plus ou moins du côté des célibataires (je crois), je suis censée être aigrie, jeter des seaux d’eau boueuse aux couples dans la rue, déchiqueter des roses en sanglotant parce que ma vie, c’est de la merde car en ce 14 février, j’ai pas de mec (je crois). Ben pardon, mais non. D’abord, la St Valentin, je l’ai jamais fêtée quand j’étais en couple, je vois pas bien pourquoi ça me turlupinerait soudain. Je ne suis pas anti St Valentin, chaque couple adopte les rituels qu’il veut, ça ne me regarde pas (et limite, je m’en fous comme de ma première chaussette, mouillée ou non). Mais moi, ça m’a jamais parlé. Sauf qu’on ne me croit pas.
Ca fait donc 15 jours qu’on me bourre le mou avec la St Valentin car c’est la seule fête qui semble devoir concerner tout le monde et tu es soit dans le camp des maqués heureux, soit tu es aigrie, c’est mathématique. Il n’y a aucune alternative, AUCUNE tu entends. Car c’est finalement ce que je reproche au traitement de la St Valentin dans les médias et donc dans nos conversations. Et qui me poussent à dire SYSTEMATIQUEMENT « je te jure que je m’en fous, je la fêtais pas quand j’étais en couple ».
– Allez, les moches, boudez pas ! Les magazines féminins (pour l’essentiel) sont très inquiets, ils nous pensent à la limite du suicide à cause de notre célibat. Mais pourquoi personne ne m’aime ??? Apparemment, la question est critique le 14 février (les autres jours, moins). Bon, déjà, oui, supposons que le célibat est uniquement dû au fait que personne ne nous aime et non au fait qu’on n’est pas désespérée au point de sortir avec le premier nase à l’affût de la victime facile qui passe. Pire, la St Valentin est le meilleur allié des manipulateurs et pervers narcissiques en tout genre. A minima les Barney Stinson mais on nous vend tellement la nécessité d’être amoureux ce jour là qu’on se sent poussées à donner son coeur au premier venu. Et on part pour une belle culpabilisation parce que bon, si on est célibataire, c’est forcément notre faute car on est trop grosses/poilues/pas drôles/blondes/brunes/pas à la mode… Mais bon, quand même, les magazines viennent un peu arroser notre dépression solitaire de leur condescendance en nous expliquant gentiment qu’être célibataire, ça peut être cool un peu quand même. Ah mais merci, merci, dire que j’ai vécu quasi 34 ans sans me rendre compte que vivre seule n’était pas l’antichambre du suicide, mais youpi !!
– Des roses, des culottes en satin ou l’opprobe. Côté couple aussi, on vous fait bien culpabiliser, histoire que tous les commerçants se fassent gentiment leur beurre. Femmes, soyez épilées avec de la lingerie de dingue qui rendra votre homme tout foufou. Oui, quelque part, il semble écrit que la nuit du 14 février sera la plus hot de l’année. Homme, va acheter roses et parfum, paye un dîner de ouf à ta belle sinon tu seras le plus mauvais petit ami du monde et si tu te fais larguer, ce sera franchement bien fait pour ta gueule. Ben oui, les magazines draguant tant la fille en couple que la célibataire, on lui a bien farci la tête d’attentes démesurées. Soit à la hauteur ou prépare toi à une soupe à la grimace.
La fatigue. J’avoue que ça me crispe un peu, cet espèce de date obligée. Même Noël, j’ai l’impression qu’on nous en fait moins une montagne (faudrait faire une étude, tiens… Mais j’ai pas le temps). Cette culpabilisation de tout un chacun selon la catégorie dans laquelle tu te places fait de cette fête quelque chose qui me paraît extrêmement négatif et agressif alors qu’à la base, ça devrait être juste quelque chose d’un peu mignon. Après, au vu de mon amour de la foule, comprenez que m’entasser dans un resto romantique avec mon cher et tendre avec pleiiiiiiiin d’autres couples, ça me vend pas du rêve. Et que quitte à nous vendre de la lingerie hors de prix, glissez la St Valentin en juin : je serai de suite plus motivée pour parader en culotte à 300 €.