Le Connemara – Irlande acte 2
Samedi matin, après un chouette petit déj à base de bagels, nous embarquons à 4 dans la Fiat je sais pas quoi car je suis nulle en voiture et c’est parti. On a de la place mais une menace pèse sur nous : l’essuie-glace côté passager fait des siennes, tiendra-t-il le week-end ? Isa prend le volant, elle gère à mort la conduite à gauche. Moi, j’ai pris mon permis “au cas où” en espérant ne pas avoir à prendre le volant parce que déjà que je me tape un infarctus dès que je vois une voiture en face car j’ai l’impression qu’elle nous fonce dessus, hein…
(le truc sur le panneau jaune qui vole, c’est une sorcière. Voilà)
Notre périple est le suivant : samedi, nord du Connemara et le dimanche, le sud. On prend l’autoroute, on en a pour 2h30 à peu près. On se prend une belle averse et au milieu de l’autoroute, l’essuie-glace cède et s’arrête. Bon, Isa voit toujours, elle, mais Joy doit se contenter de regarder le paysage à travers sa vitre passager en passant régulièrement la raclette pour enlever la buée. Premier arrêt identifié : l’abbaye de Ross Errily, peu après Galway. Peu après Galway, le ciel se lève et nous arrivons sur le site avec un ciel d’un bleu magnifique. Alors si vous allez en Irlande, vous devez vous y arrêter. C’est une ancienne abbaye qui a été détruite plusieurs fois lorsque l’Angleterre est passée anglicane sous les troupes de Cromwell mais à chaque fois reconstruite avant d’être finalement abandonnée. Ce qui est magique, c’est qu’elle est un peu au milieu d’un champ au bout d’un chemin de terre et qu’il n’y a strictement personne. L’ambiance est un peu étrange, y a comme une sensation de temps figé. Le vent fait chanter les portiques destinés à empêcher les moutons de se balader partout. Tu viens là de nuit, y a moyen que tu te pisses dessus parce que ça fait quand même un peu hanté comme lieu. Surtout qu’en me promenant autour, j’ai trouvé une grosse mèche de cheveux… On déambule dans les ruines de cette abbaye qui est bien plus grande que ce qu’il paraît, on trouve de vieilles tombes abandonnées. A part un anglophone qui passait par là, on n’a croisé que des moutons. A visiter impérativement.
On remonte en voiture, on s’arrête à un petit supermarché pour déjeuner. Petite aparté. Là-bas, la plupart des supermarchés proposent des corners où vous composez votre sandwich car en Irlande, on mange beaucoup le matin, sur le pouce le midi et bien le soir (l’inventeur de la chrononutrition doit faire des loopings dans sa tombe quand il y pense). On repart pour Cong Abbey. En fait, c’est une vieille abbaye abandonnée avec un petit village accroché autour. Après avoir visité les petites ruines, vous empruntez un pont devant lequel se trouve la petite maison du pêcheur. Anecdote amusante : dans cette maison, il y avait une trappe au sol. Les pêcheur mettaient leurs filets là et attendaient que les poissons s’y perdent. Quand ça “mordait” un système relié à la cuisine prévenait le pêcheur. Non mais paie ton bon plan ! Au bout du pont, un portique donne sur une forêt dense. T’as limite l’impression de rentrer dans un autre monde. Après quelques heures de voiture (et un sandwich qui tient au corps), autant dire qu’on avait hâte de se dégourdir les pattes donc on s’enfonce dans la forêt. Ca sent le humus, j’adore ! Une belle balade au soleil rasant, une tour soudain perdue en pleine forêt. Au retour, ça fleure bon le bucolisme avec la rivière au soleil couchant, ses cygnes, ses canards et ses poissons qui sautent hors de l’eau. N’en jetez plus !
On avait prévu de s’arrêter à Kylemore Abbey mais la nuit nous surprend. On photographie le coucher de soleil sur le Connemara, c’est beau ! On passe la nuit à Cliffden, à l’extrême ouest du Connemara. On arrive de nuit, on s’installe dans la petite auberge de jeunesse. L’avantage de voyager à 4, c’est qu’on peut choper une chambre pour nous toutes seules.
Le soir, on court jusqu’au pub pour éviter la pluie, direction le Marrion’s, un pub tout mignon avec une petite cheminée dont on ne profitera pas car on dîne dans une autre salle, au milieu de tous les Français du coin. Oui, au Connemara, il semble in fine n’y avoir que des Français. Encore un coup de Sardou. On se délecte de bières (pour elle) et de cidre (pour moi), on se pète le bide à coup de boeuf Wellington, de Irish Stew, de tagliatelles au saumon (saumon du connemara) et de toffee apple… Après ça, on a bien dormi, pensez bien…
Bon, demain, je vous raconte la suite du périple car cet article est déjà bien long. A demain pour le sud du Connemara !