Quel sentiment étrange vous étreint parfois… Un jour comme les autres, je mène ma petite vie, faite d’aléas, de hasards, de rencontres. Mais l’une d’entre elles allait me couper le souffle, me déstabiliser. Face à moi un homme, un inconnu. Et au fond de moi l’intime conviction que je le connais.
Pourtant, c’est impossible. Certaines trajectoires de vie ne se croisent que très rarement, une fois dans une vie à la faveur d’un voyage de l’une des deux personnes. Des trajectoires perpendiculaires : éloignées l’une de l’autre et ne se rencontrant qu’en un point précis. Et pourtant, quand vous le voyez, il vous électrise, vous le dévisagez, interdite. Ce visage inconnu vous paraît si familier, vous n’arrivez pas à saisir à qui il vous fait penser. Ca vous obsède mais impossible de trouver.
Je ne sais pas d’où vient ce sentiment. Sachant que nous n’avons pu croiser cette personne par avant, reste la possibilité qu’il nous rappelle quelqu’un ancré dans notre subconscient mais que notre Moi a évacué pour une raison ou pour une autre. Un peu étrange cependant : de voir cet homme, ma culotte en est décédée.
On pourrait y voir une sorte de mystique amoureuse : je l’ai vu, j’ai su que c’était lui, au plus profond de moi même. Oui, en voilà une bien belle histoire mais si je prends mon petit cas perso, je l’ai vu, je l’ai reconnu, j’ai remarqué son alliance. Ah merde, ça marche pas… Oui, je sais, ça veut rien dire patati patata mais dès le départ, la romance sent un peu le moisi. Puis il n’y a bien que dans les romans que ça existe, ça. Moi, dans la vraie vie, les plus grands amours de ma vie, je les ai pas forcément calculés de prime abord alors hein…
Il n’en reste pas moins cette incroyable sensation, ce « je te reconnais alors que je ne t’ai jamais vu » qui m’agace. Mais putain à qui il ressemble de mon entourage ? Je passe en revue les mecs du même groupe ethnique que lui, ça ne colle pas. Des mecs de la même morphologie ? Non plus. Merde, merde, merde. Ca vire à l’obsession, ça me démange le cerveau plus efficacement qu’une piqûre de moustique sur un orteil. Mais j’ai beau gratter encore et encore, il n’en sort rien. Peut-être est-ce alors une sorte de décharge hormonale, mes phéromones qui deviennent toutes folles car j’aurais trouvé le reproducteur parfait, le complément idéal de mes gênes à moi. Oui sauf que je suis pas très partante à l’idée de mélanger mes gênes pour le moment, j’ai d’autres priorités, je veux bien juste mélanger mes fluides mais pas plus.
En fait, au delà de l’anecdote, je me demande toujours ce qui fait le coup de coeur, surtout quand il te frappe à ce point. Qui de la ressemblance avec un ex (amoureux ou crush), du besoin de se caser, d’une envie de s’envoyer en l’air ou de l’envie/besoin de se reproduire fait battre le plus nos coeurs ? Tout cela en même temps ? Chimie hormonale ou construction mentale ?
Je ne sais pas mais vu que les chances de revoir ce garçon sont d’à peu près zéro, j’aimerais que mon cerveau s’excite sur des cibles un peu plus réalistes (et beaucoup plus célibataires), merci bien.
Ca m’est arrivé deux fois. Curieusement, j’ai tout de suite pensé que je me faisais des films, d’une part, et que d’autre part, si j’allais voir cette femme en lui demandant « on n’est pas déjà vu qq part ? », j’allais sombrer dans le cliché du dragueur balourd à l’insu de mon plein gré (Richard, sors de ce commentaire). Etonnant comme on peut être enclin à vouloir tout de suite se rassurer en cherchant une raison à cette pulsion ; comme si le simple fait de se faire emporter devait être justifié… Oui, il y a une mystique de l’amourette éternelle, un idéal éthéré sublimé qu’on caresse doucement comme une main vierge. A vrai dire, ça me fait sourire et j’en suis bien content : c’est tellement rassurant de ne pas être blasé par tout et d’avoir encore ces émotions, ces doutes, ces espoirs… Je te fais des bidoux ma Nina. Porte-toi bien.
Ben pour ma part, j’étais sûre de n’avoir pas pu le croiser par le passé. Après, c’est pas tant que j’étais « emportée » mais il me donnait la violente sensation de le reconnaître et ça m’a agacée de pas mettre le doigt sur la personne qu’il me rappelait…
Ben voilà, j’avais commencé à faire mon deuil et v’la t’y pas que t’en remets une couche 😉
Oui enfin, la fin de l’histoire, c’est qu’il se passera jamais rien et que je ne le reverrai jamais, ça entretient pas vraiment d’espoirs 🙂