Si les célibattantes ont eu la côte durant pas mal d’années, j’ai comme la sensation qu’il ne fait plus bon être seule au pays des magazines féminins. Après nous avoir gavées de sex friends et de liberté individualiste, voilà qu’on nous explique en long, en large et en travers que si on est célibataire… C’est qu’on l’a bien cherché.
Un soir de déprime, vous voilà seule en tête à tête avec votre bol de soupe toute prête, pas l’ombre de la queue d’un mec qui viendrait réchauffer vos draps glacés. Vous êtes célibataires et c’est un peu la honte. Mais pourquoi, ô oui pourquoi ? Rassurez-vous, tel un phare au coeur de la tempête, les magazines féminins sont là pour tout vous expliquer. Accrochez-vous à votre string, votre ego pourrait éventuellement en prendre un coup.
D’abord, si vous êtes seule, c’est que vous n’êtes physiquement pas au top. On la voit bien, la gambette velue sous votre vieux jean qui ne met pas votre cul relâché en valeur. Parce que les mecs, ils n’aiment que les filles sveltes, glabres et toujours hyper pimpantes, c’est comme ça. T’as qu’à voir dans le Bachelor, t’en as pas une de négligée ! Donc même si à priori, personne ne va contrôler la glabrilarité de vos aisselles au bout de 10 minutes, vous devez toujours, toujours être tirée à 4 épingles. Parce que sinon, vous ressemblez tellement à rien qu’il est impossible qu’un homme vous regarde. Et puis il faut travailler son corps : les hommes, ils aiment les filles taille fine, hanches plus larges (mais pas trop quand même), il faut idéalement un ratio de 0.7. Donc si t’as naturellement pas de taille, tu finiras seule et mangée par tes chats car s’il existe quelques exercices pour affiner la taille, reste qu’à un moment, on peut pas lutter contre sa morphologie (sinon, je serais ravie de mincir des os). Enfin, vu que mon ventre gonfle en journée et que ça agrandit mon tour de taille, je note de surtout draguer le matin vu que le ratio taille/hanche est plus élevé le matin que le soir.
Et puis, faut sortir aussi. Les mecs ne vont pas grimper à votre fenêtre pour vous libérer de cet horrible célibat qui vous empoisonne la vie. N’est pas Rapunsel qui veut. Il faut traquer le moindre lieu de sortie, là où il y a du monde, de la vie. Ah ben oui, tiens, j’y aurais pas pensé toute seule à ça. Pourtant, dans les magazines, ces mêmes qui nous expliquent qu’on cherche bien notre célibat, y a toujours le témoignage d’une fille qui trouve un mec pile dans son immeuble en allant demander du sel. Moi, ça ne m’est jamais arrivé (mais j’ai jamais besoin de sel, quand je vous dis que je provoque ma solitude). Donc je suppose qu’il ne me reste plus que les playboys de comptoirs et les gros lourds enrichis en whisky. Oui, oui, le célibat, c’est vraiment la plaie.
Bref, le célibat, c’est toujours la faute de la fille, cette greluche qui ose ne pas se consacrer à 100% à cette recherche de l’homme en essayant de se rapprocher d’une norme parfois surréaliste et en ne partant pas en chasse tous les soirs. Oui, les hommes, on les trouve plus facilement dans un lieu de vie que sous son lit. Oui, une fille avenante aurait potentiellement plus de succès qu’une fille qui fait la gueule. Mais ça, c’est limite de la lapalissade. Le problème, c’est qu’on nous culpabilise, encore et encore. Pourquoi suis-je célibataire ? Parce que je ne suis attirée par personne actuellement. Pourquoi je ne cherche pas ? Parce que l’hiver, j’ai pas envie de sortir. Mais jusqu’à ce que le magazine me questionne sur mon célibat, je n’y voyais aucun problème. Et après avoir lu l’article, tout va toujours très bien. La vraie question n’est pas pourquoi je suis célibataire mais plus pourquoi je rencontre pas de mecs m’intéressant et célibataires (j’insiste sur ce dernier point)? Magazines, à vous la parole !
PS : Et non, messieurs aigris que je sens prêts à me sauter la gorge, ce n’est pas parce que je suis trop difficile, merci
J’ai une théorie (foireuse) sur le pourquoi du passage de la célibattante à la célibachiante :
La célibachiante, ce vagin sur patte, ne se définit que par sa conquête de l’homme et ne cherche que les accessoires qui feront de son vagin un squatte idéal pour le mâle. C’est donc la proie rêvée des magazines féminins et des annonceurs. Donc si tu as honte de ton célibat, tu achètes le magazine qui t’aidera à en sortir.
La célibattante des années 2000, libérée de la contrainte du vagin, s’est soudain rendue compte qu’elle pouvait développer d’autres qualités. La culture (non girly), la politique (beurk), l’humanitaire (hors enfants),… en gros, elle a développé une conscience. Et une indépendance d’esprit… ce qui aurait supposé que les magazines féminins s’adaptent à cette nouvelle mentalité pour les garder. Mais, même avec les articles sur les sexfriends et autres, il est apparu que Manix et Durex étaient des annonceurs bien moins rentables que l’Oréal ou LVMH.
Du coup, ça se vendait moins bien et ça se lisait moins. Les rédacteurs/trices se sont donc dit : « ah mais on va reglisser vers la célibachiante, elle dépense plus ».
La célibattante a de nouveau été considérée comme un vagin sur patte (« Comment se faire le plus de mecs en une soirée ») puis on a glissé sur les témoignages chocs : « Avant j’étais un vagin libre, mais depuis que je suis avec Jules, je suis un vagin épanouie ».
Voilà voilà. C’est tout foireux, j’avais prévenu 😉
Je vais faire un article sur ta dernière phrase, obligé. Je trouve ça assez pertinent, je pensais plus à la crise, moi, mais ton explication est belle <3
Mon instinct de conspirationniste se réveille 😉
(Après, j’avoue, j’y crois un peu à ma dernière phrase…)
Ah mais comme on dit, la baise, c’est encore mieux quand on aime mais bon, en attendant de tomber amoureuse, on se laisse pas aller 😉
La cyclicité est sûrement à prendre en compte dans la théorie du complot. Il faut alterner de temps en temps !
Oui, nous endormir pour mieux nous réveiller brutalement, générant une angoisse nous poussant à consommer crème anti gros cul, antirides etc. Mmmm B)
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