Hé hé, un peu de chômagie, ça faisait longtemps hein ?
Tout chercheur d’emploi, en quête effrénée ou en veille active, a un jour eu affaire à un cabinet de recrutement. Je me souviens la première fois que j’ai été contactée, j’étais fière comme une poule. J’y ai cru quand ils m’ont raconté qu’ils allaient chercher du taf pour moi, que je serais la candidate que tous s’arracheraient. Je te le dis : bullshit.
Quand j’ai commencé à chercher à m’échapper de Pubilon, j’ai croisé le chemin de quelques cabinets de recrutement surtout un qui m’a proposé rien de moins qu’un poste d’éditrice de site. Un peu la chef d’orchestre, quoi. Un peu comme sur mon blog sauf que c’est professionnel, faut négocier du partenariat, tout ça. Pas ma came du tout. A la fin de l’entretien, nous étions tous dubitatifs, je devais quand même rendre un travail pour expliquer ce que je ferais sur le bien du site en matière de design, contenu, référencement et partenariat. J’ai envoyé un beau powerpoint, jamais eu de retour.
Ensuite, ce fut ma recherche d’emploi suite à la fin de mon contrat chez boite-qui-n’a-pas-de-nom. Le premier, j’ai passé plusieurs entretiens pour un poste pas mal mais à la fin, je n’ai pas été retenue car, entre autres, « je n’écrivais pas assez bien ». Mmmm, oui, alors je veux bien entendre les critiques mais alors là, tu me fais rire, Elvire. Il faut dire que pour jauger mon écriture, plutôt que de me faire écrire un article sur un de leurs sujets de prédilection, je devais écrire une sorte de document d’intention sur ce que j’imaginais pour ce futur emploi, les stratégies à mettre en place… Le genre de documents où la prose se fait naturellement littéraire, aisée à lire et surtout, surtout, sans aucune bullet point. Bullshit again.
Autre cabinet : ils cherchent un community manager pour faire un truc trop cool. Hé mais oui, je suis community manager dis donc, on dirait que c’est dans mes cordes. Premier entretien (il neigeait, j’avais les pieds mouillés et glacés) nickel même si j’ai chié la partie anglais un peu prise de surprise. Ils m’ont quand même envoyé chez le client en disant que je speakais l’english. Et bah tiens… Entretien chez le client, je sens au fur et à mesure de l’entretien que le poste n’a rien à voir avec mes compétences, qu’ils cherchent un business developper et que je suis un peu une sous merde dans le domaine, j’aime pas négocier, démarcher… Bref, ils ont eu la bonne idée de pas me prendre, ça me paraissait évident que je ne correspondais pas. Quelque jours plus tard, un autre cabinet m’appelait pour le même poste ! Ils ont appelé à peu près tous les community managers de Paris et y en a un bon paquet.
D’autres exemples ? J’en ai à la pelle, mon profil fait rêver les cabinets, j’ai des propositions en pagaille. J’ai donc eu la dame qui m’appelle pour un poste correspondant à peu près à mon parcours, je lui indique que je ne suis pas intéressée. Elle me demande donc de lui donner des noms (j’aime faire le boulot des autres), je lui donne instantanément le nom de la fille qui m’avait recommandée… Elle m’a fait répéter deux fois alors qu’elle connaissait son nom ! Avant d’enchaîner : « et dans votre boîte, personne ne veut partir ? Non parce que j’ai repéré une personne avec un nom allemand, là… ». Ben si tu l’as repérée, t’as qu’à la contacter. Et cherry on the cake : le cabinet qui m’appelle officiellement pour remettre mon profil à jour(je les avais déjà rencontrés) avant de me proposer un poste… junior. Ben oui, tiens, je vais quitter mon poste senior pour un poste junior moins bien payé, c’est une bonne idée.
Bref, plus je les côtoie, plus je comprends que faut pas compter sur eux, du moins sur le digital. Ils ont dit à Isadora qu’elle était brouillonne. Genre la fille la plus organisée du monde… Si vous avez juste à expliquer qu’on nous a préféré un autre candidat, restez en là, y a pas besoin d’inventer des pourquoi… J’ai souvent la sensation que les cabinets de recrutement doivent faire du chiffre à tout prix et balancent un max de candidats à leurs clients pour justifier leur travail. Après tout, c’est effectivement leur rôle à la base. Sauf qu’en ne se montrant pas sélectifs à la base pour grossir le chiffre, ils créent un espoir chez ceux qui cherchent et ça, ça me met les nerfs en pelote. Aujourd’hui, je ne cherche pas à bouger donc leurs coups de fil à côté de la plaque me font rire mais par le passé, j’ai cru, naïvement, que s’ils me présentaient au client, j’avais mes chances. Avant de découvrir par moi même que j’avais pas le profil. Heureusement qu’arrive un moment, je fais la part des choses et ne prends pas les choses personnellement, c’est quand même assez démotivant de se prendre des refus, même si on n’était juste pas fait pour le job.
Mais bon, l’avantage par rapport au Pôle Emploi, c’est que ça entraîne pour les entretiens.
PS perso : Un petit coucou à une ancienne recruteuse en cabinet et son ex collègue car pour le coup, c’est la seule exception à la règle avec les cabinets de recrutement : j’étais relativement taillée pour le job même si j’avais pas le look luxe (mais j’avais pas le salaire non plus)