Des fois, je me demande ce qu’on nous a fait avaler durant notre enfance pour faire de nous de tels sado-masochistes amoureux. Hélène et les garçons certes mais m’est avis que c’est plus profond. Mais qui a réussi à nous faire croire qu’aimer, c’est (faire) souffrir.
Quand j’étais avec l’Ex, je m’étais fixée une limite : le jour où notre relation me rend plus malheureuse qu’heureuse, je m’en vais. Comprenez-moi bien : en un an, ce ne fut pas qu’amour, paillettes et arcs-en-ciel, non, non, non. Parfois, quelque chose n’allait pas et nous en parlions ensemble pour tenter de trouver une solution. Puis est arrivé le point où de solution, il n’y avait plus. Rester pour n’avoir plus que quelques miettes de bonheur et le reste du temps de l’amertume ? Nous méritions mieux. Cette rupture a été difficile pour tous les deux mais aucun de nous deux n’était un SM de l’amour. Je n’ai pas voulu souffrir plus que nécessaire, je n’ai pas voulu lui faire du mal en jouant la carte du chantage. De toute façon, ça n’aurait pas marché avec lui.
L’amour ne doit pas etre un océan de souffrance avec quelques ilôts de bonheur. Évident à écrire, je sais mais combien d’entre nous ont assisté à cette personne, homme comme femme, torturé psychologiquement par celui ou celle qu’il aiiiiiiime qui ne cesse de jouer l’arlésienne, les « oui, non, je t’aime, je sais pas, je vais te quitter mais en fait non ». Ceux qui distribuent des paroles blessantes l’air de rien, les « oui, tu es quelqu’un de bien mais je ne suis pas sûr de t’aimer ». L’honnêteté est louable mais à trop le dire, elle devient perverse.
L’amour est un jeu où le sadique trouve son masochiste, où l’un pleure tandis que l’autre lui arrache les ailes. Ah oui, vraiment ? Qu’on vive tous un jour ce type de relation, c’est normal, c’est l’apprentissage de la vie, dirons-nous. Sauf qu’il faudrait voir à en tirer les (bonnes) leçons. Tu tombes de vélo, tu essaies de comprendre pourquoi au lieu de t’enteter bêtement et retomber deux mètres plus loin. Tu n’abandonnes pas ton vélo, ta chute t’a appris quelque chose, ce serait con de partir avec un genou écorché, l’égo en lambeau tout ça pour rien.
Pourtant certains persistent, ils se jettent encore et toujours dans le mur et avec élan s’il vous plait. L’autre leur fait un reproche, il a forcément raison, ce ne sont que des merdes, la lie de la race humaine, blablabla. Processus de soumission classique, t’as beau les rassurer, parole de l’Aimé est parole d’évangile. Mais bordel pourquoi s’inflige-t-on ça ? Pourquoi croit-on que celui/celle qui prétend nous aimer a le droit de nous cracher à la figure. Je veux dire qu’il/elle a le droit d’essayer de nous pousser à nous améliorer mais y a des façons de faire. On ne dit « c’est vraiment le bordel chez toi, je sais pas comment tu peux vivre dans une telle porcherie » mais « tu vois, si tu achetais une étagère pour ranger, tu te sentirais mieux chez toi », par exemple. Les « t’es vraiment [adjectif péjoratif] » ne sont pas de l’amour. Quand vous aimez quelqu’un (je parle aussi d’amour familial ou d’amitié), vous l’insultez ? Non, je ne crois pas.
Masochistes de l’amour, réveillez vous ! L’amour, ce n’est pas les brimades, insultes et larmes qui coulent dans l’obscurité d’une chambre quand l’autre dort. Apprenez à vous respecter, à dire non. Une personne qui se comporte de la sorte ne vous aime pas. Il/Elle n’aime que lui/elle, vous ne gagnerez rien à insister. Sauf peut-être un aller simple pour Lexomiland.
J’ai eu peur de m’y retrouver, mais en fait non, ça va. Pas trop 😉
Toi, tu as le niveau de masochisme syndical, celui qu’on a tous quand on se dit « non mais ça va peut-être s’arranger » avant de tout plaquer en disant « oh hé merde, je mérite mieux ! »
alors là je dis oui !
Je suis totalement d’accord et je sors justement d’une relation où je souffrais plus qu’autre chose. A présent, je me sens libérée et ça fais vraiment beaucoup de bien 🙂
Bisous 🙂
Le plus dur, c’est de partir. J’avais fait un article sur la théorie de l’engagement un peu sur ce thème. Mais bon, arrive un moment, je vois pas l’intérêt de souffrir.
Article que je découvre tardivement (ah le changement de flux RSS…) mais qui me parle tellement. Un bel écho a ce que je vis aujourd’hui.
Faut que je retrouve ton article sur l’engagement !
Celui sur la dissonance cognitive ou celui sur la théorie de l’engagement (ou un autre ??)
Des petits liens (je suis sympa ;))
http://www.vingtenaires.com/2011/11/25/engagement-ou-dissonance-cognitive/
http://www.vingtenaires.com/2011/11/10/engagez-vous-rengagez-vous-quils-disaient/
Ouaip très sympa merci mais la petite case « recherche » m’avait déjà éclairé.
Bon me voila rassuré, je ne suis pas dans la théorie de l’engagement ni dans la dissonance cognitive, enfin pas encore… et j’ai des mots à poser sur ce que je ne veux pas.
J’avais un peu perdu le goût de tes écrits il y a pas mal de temps mais je continuais néanmoins à te suivre de loin en loin et je retrouve depuis déjà quelques temps le plaisir de te lire.
Merci de ce partage.
Sans doute parce que j’ai retrouvé le plaisir d’écrire 🙂