J’avais prévu le récit du mariage de ma soeur depuis deux jours mais force est de constater que j’ai un peu de mal à l’écrire. Peut-être parce que les articles purement narratifs n’incluant pas une anecdote marrante, une pointe de cynisme ou un genou cassé... Alors en attendant, je vais vous parler d’un sujet lié : celui de mon futur mariage. Planifié par les autres, je précise.
Comme ma soeur se marie, tous les gens ne m’ayant pas vu depuis une éternité et demi se sont sentis obligés de me demander “et toi alors, c’est pour quand ?”, ce à quoi j’ai répondu en toute sincérité quelque chose comme “ouhla, pffff, tu sais, moi, les mariages…”. Oui, j’ai envie de dire que si le mariage de mon unique soeur ne m’a pas donné envie de passer la robe blanche et le voile, on est quand même un peu mal barrés. Je ne dis pas que je changerai pas d’avis car 1) seuls les imbéciles bla bla bla et 2) ce blog ayant d’étranges vertus prophétiques, il aime me contredire donc si j’écris ici en toute lettres “jamais je ne me marierai”, je passerai devant M. Le maire plus vite que je ne le pense.
C’est pas que je sois contre le mariage en soi, j’estime que chacun est libre de faire ce qu’il veut et s’il a envie de se marier, je serai sincèrement heureuse pour elle et lui (et ben oui, pour le moment, en France, les mariages ne sont qu’entre elle et lui). Et je me battrai même pour la reconnaissance du mariage homosexuel. Mais à mon niveau personnel, bof. C’est très émouvant, je dis pas, j’ai bien versé ma larme et une mariée est toujours belle (enfin, ma soeur l’était en tout cas), je comprends la force du symbole, c’est un engagement fort. Mais ça reste que ce n’est pas pour moi. Je l’annonce donc sans revendication ni acrimonie aucune et systématiquement, on me répond “mais si, tu verras!”. Heu… plaît-il ?
Deux choses. La première me renvoie à ma condition de femme biberonnée aux contes de fée qui rêve forcément d’une beeeelle robe pour le plus beau jour de sa vie. Alors déjà, je peux porter une belle robe quand je veux, même une robe de mariée si l’envie m’en prend, pourquoi pas (bon, achetée sur ebay en Chine, ça fait cher le délire sinon). Et si j’en crois ma mère, le plus beau jour
de sa vie ne fut pas son mariage, gâché il est vrai par ma grand-mère paternelle qui a exigé de changer de salle pour le dîner car elle ne voulait pas être avec les ploucs (c’est à dire la famille de ma mère) mais le jour où je suis née. Et là, elle ne portait pas vraiment la grande robe blanche, ça aurait fait tache, sans mauvais jeu de mot. De toute façon, je rappelle à toutes fins utiles que la fin des contes, c’est “et ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants” et le deuxième point bloque aussi pour moi parce que si on peut discuter de l’éventualité de ma maternité future, je ne veux pas “plein” d’enfants, faut pas déconner non plus.
La seconde me fait le même effet que quand tu dis que ton célibat ne te pose aucun problème. En tant que fille, je suis programmée pour trouver l’Homme, celui qui va me refiler son nom de famille et mélanger ses gênes avec les miens. Oui… Alors, non. Quand je dis que je n’ai pas envie de me marier, ce n’est pas pour masquer l’amertume de ne pas avoir trouvé cet homme qui me donnera son nom de famille (d’ailleurs, non, je suis résolue à garder le mien sauf s’il a un nom de famille trop cool. Genre celui de l’Ex qui sonnait trop bien mais comprenez que je n’ai pas d’homonyme et que j’aime bien mon nom-prénom même si j’aurais bien aimé un nom slave genre Gnagnaska ou gnagnatova ou ovna… Mais je m’égare totalement), non, c’est juste parce que c’est le cas. Me consoler en me disant “la prochaine, c’est toi”, c’est pas très utile surtout que j’ai même pas attrapé le bouquet de la mariée. Enfin, pour être exacte, mon cousin que j’avais mandaté ne l’a pas attrapé pour moi, je pense qu’il est difficile de rattraper un bouquet en béquilles.
Donc non, je n’ai réellement pas envie de me marier, cette déclaration est faite sans amertume ni acrimonie, j’ai juste d’autres envies. Mais je vais un jour organiser une fête pour mettre quand même la robe de mariée (achetée en Chine via Ebay) comme ça, on pourra pas me sortir cet argument pour m’expliquer que, génétiquement, je dois désirer le mariage. Na.
Le soucie, c’est nous vivons (encore) dans un monde dans lequel une femme accomplie EST une femme mariée (et mieux, elle est mère en plus). Point barre.
Moi je pense comme toi. Et en matière de robe, le rêve s’est vite éteint puisque ma mère, sans le sous à l’époque, s’est marié en smoking marron!!
Lui : « veux-tu te marier avec moi ? »
Elle : « non »
Et ils vécurent heureux et n’eurent pas d’enfants.