Je suis une femme de tribu. Ma petite vie est rythmée par mes interactions avec elles : ma famille, mes amis « historiques », mes amis de la plongée, mes collègues, mes anciens collègues, mes amants… Sans parler des tribus virtuelles avec lesquelles j’echange quand je suis devant mon pc. J’ai parfois envie de dire que le taf de community manager était fait pour moi, tant je suis communautaire. Sauf que le communautaire, à un moment, ça suffit.
Semaine dans le Var donc. Durant une semaine, j’ai partagé ma chambre avec 5 autres personnes : 2 hommes et 2 femmes la première nuit puis 5 filles le reste de la semaine. Oui, tu lis bien, on a été 6 filles dans la même piaule pendant 5 jours et 5 nuits. Avec une seule salle de bain. Bon, j’avoue en toute immodestie que j’ai parfaitement géré cette partie là : au lieu de glander après la journée plongee, je filais en premier sous la douche. Ça coinçait ensuite avec la chieuse de service qui décidait toujours de prendre sa douche quand une
autre annonçait qu’elle allait le faire. Alors même qu’un soir, elle est restée 15 bonnes minutes dans la salle de bain pendant que je téléphonais sans se laver. J’aime cette sensation d’avoir été légèrement écoutée…
Parce que si j’ai bien géré la partie douche, niveau intimité et retrouvailles avec soi même, c’est plus compliqué. Déjà plus question de trainer nue comme à la maison, il faut enfiler un t-shirt long pour dormir, on prend pas 2h pour s’étaler différentes crèmes de jour, on arrête de se mater dans la glace pour voir si on est canon ou boudin aujourd’hui (la demi-mesure m’ennuie). Mais surtout quand tu vis seule depuis 13 ans, malgré une cohabitation avec un petit copain pendant près de 2 ans, une coloc de la vacuité et autres nuits partagées avec hommes ou copines, ne pas avoir une minute vraiment seule, c’est pesant. Et je te parle pas des nuits où il faut composer avec celle qui ronfle, celle qui parle et celle qui dort au-dessus de moi qui bouge si violemment que je finis par me demander si elle ne le fait pas exprès.
Parce que des fois, j’aime me retrouver seule avec moi-même. Pour chantonner, rêvasser, lire un article sans m’arrêter toutes les 30 secondes car on me parle, menbrosser les dents en comptant jusqu’à 180 sans perdre le fil car on m’a posé une question. Me brosser les dents sans avoir à parler, d’ailleurs, ne pas frôler l’occlusion intestinale car je n’aime pas qu’on m’entende m’abandonner à certains besoins vitaux… Le souci, c’est que tout le monde ne partage pas mon besoin de solitude. Exemple : le mardi matin, je m’eveille, toute la
chambrée est déjà prête. Chouette, me dis-je, je vais avoir un peu de temps pour moi toute seule. Sauf que là rôde votre pire ennemie : la fille qui ne supporte pas la moindre once de solitude et estime que vous laisser seule est une traitrise. T’as beau lui dire : »tu peux y aller, je te rejoins », non, non, telle une ombre, elle est là. Le pire fut quand même le jour où je suis sortie de table à la fin d’un repas sans rien dire, souhaitant profiter que mes camarades de chambre soient encore attablées pour aller me délester tranquillou de quelques grammes stoqués dans mon intestin. J’avais à peine fermé la porte de la chambre qu’elle débarquait… Mais tu vas me laisser chier tranquille oui ? Notons que son inquiétude vis à vis de moi ne concerne que ma solitude, c’est la seule à ne pas avoir pris de mes nouvelles suite à mon opération.
Vous allez me dire qu’une semaine de cohabitation, c’est rien et c’est vrai. Sauf que suite à mon cassage de tibia, je vais vivre (au moins) un mois chez mes parents. Dans une chambre proche de la leur. Et y en a un qui ronfle très fort. Et ma mère soupire « Mon Dieu quelle horreur » quand je mate Buffy contre les vampires. Tiens, j’ai à nouveau 16 ans…
Ayant vécu pendant 8 mois à minimum 4 dans un chambre, je peux te dire que je peux me balader presque à poil et aller aux toilettes avec quelqu’un à côté. Avant je ne pouvais pas. Du coup, moi qui déteste être seule, je peux partir en vacances avec plein de gens, ça ne me gênera pas outre mesure. Par contre je ne suis pas du genre à imposer ma présence puisque j’aime bien qu’on me foute la paix quand même. On peut dire que l’Australie m’a bien servi 🙂
Bon courage pour ton séjour chez les parents, c’est jamais simple.
ah bon, buffy ressort encore ?? chouette ! sinon, j’ai aussi des soucis de gestion de mes besoins vitaux, ce qui pourrit un peu mes relations sociales deja fort peu satisfaisantes… en ce moment,ma grande interrogation est suis je vraiment fait pour vivre en couple ??? un an deja que je gere ma nvlle relation, et deja des envies d’independance…et en même temps, sommes nous fait pour vivre seuls ??? seule certitude, l’indecision mene a l’occlusion donc pour eviter de « peter » les plombs tôt ou tard, il faut prendre des decisions et faire des choix…en matiere amoureuse, ça reste toujours délicat. (je reste un tendre…) par contre je n’ai pas compris l’objet de cette cohabitation forcée : ta chambre d’hopital ???
Comme je te comprends…
avant mon départ pour Rome, je flippais à l’idée de la coloc’. Par chance, j’avais une grande chance et tous me laissait vivre ma solitude adorée comme je l’entendais. Et par conséquent, c’est moi qui allait chercher leur compagnie, à leur plus grande joie!