Vendredi est sorti une nouvelle bande-annonce, je vous la mets :
L’ayant retwittée sur Twitter, on m’a demandé plusieurs fois s’il s’agissait d’un poisson d’avril mais non, le film la Conquête va bel et bien sortir dans nos salles, le 11 mai très précisément. Et moi, j’avoue que je compte aller le voir. Pourquoi ? Parce qu’un film sur un président en exercice clairement nommé, ça me semble assez inédit et que ça me
titille sacrément. Même si la bande-annonce me fait un peu peur, j’avoue, on dirait presque un épisode géant des Guignols sans personnages en latex. Mais quand même, faut que je voie ça.
Pourtant, plus le temps passe et plus je suis étonnée de cette perpétuelle frénésie anti-Sarkozyste. Depuis que je suis en âge d’avoir une quelconque opinion politique, je trouve quand même que Sarko est un président médiocre, un mécréant. J’ai du mal à croire qu’il sera réélu en 2012 (faut que je lise mon Nouvel Obs à ce sujet) et je me dis que dans quelques années, son empreinte sur l’Histoire française restera assez légère. Ce sera juste le Président honni, celui sans doute le plus attaqué, caricaturé, moqué, dénoncé… J’avoue qu’en 4 ans, j’ai été surprise plus d’une fois par son comportement. Non que j’attendais quelque chose de lui mais je ne m’attendais pas à ça. Le mariage avec Carla (au passage, Cécilia a l’air canon dans le film), les “casse toi pauv con”, son “viens me le dire en face” racaillou, son français plus qu’aléatoire… C’est amusant quelque part, nombre de politiques sont des voyous cachés sous un vernis de bonne éducation, lui, c’est un vrai voyou avec le phrasé qui va avec. Peut-être est-ce une stratégie cherchant à se rapprocher de la France d’en bas mais perso, j’ai tendance à me méfier d’un mec qui parle comme dans Confessions Intimes. Le Président de la République est un peu censé être le premier d’entre nous, notre meilleur ambassadeur à l’étranger et là, comment dire ? Il doit quand même bien passer pour un sous Berlusconi. Oui parce qu’on n’a pas encore droit au teint orange de vieux beau et nos histoires de prostituées mineures concernent des footballeurs, pas des politiques (sauf Dominique Ambiel mais c’était pas le Président, ni même le Premier Ministre).
A dire vrai, même si j’ai envie de voir ce film par réelle curiosité, je n’en comprends pas le but. De ce que je perçois de la bande-annonce, je pressens une simple histoire à peine revisitée plaçant Sarkozy dans le rôle de mini bouffon hystérique, Chirac et ses bons mots, De Villepin (flippant de ressemblance) très sourcilleux… Un épisode géant des
Guignols. Et revient la question du pourquoi. Est-ce que Sarkozy mérite tant d’attention ? Je n’ai pas la sensation d’un film tellement à charge finalement, juste un film finalement assez comique qui ne sert pas à grand chose. Je veux dire à côté d’un Berlusconi ou d’un Poutine que je trouve pour le coup particulièrement fascinants (pas nécessairement dans le sens positif du terme, hein, mais dans ce qu’ils représentent), Sarkozy me paraît petit bras. Si j’ai raison quant à son avenir, il va vite sombrer dans l’oubli, ce film avec. Ce sera un peu un Giscard bis dont ne restera que quelques gimmicks. Quoi que Giscard, son “au revoir” pouvait être drôle, les “casse toi pauv’ con” restera à jamais la manifestation d’une agressivité de mauvais aloi. Bien sûr, ça nous arrive à tous de nous énerver face à une “agression” gratuite un jour de mauvaise humeur sauf que 1) nous ne sommes pas Président de la République et 2) nous ne sommes pas filmés. Ca me paraît un peu la base d’être attentifs à ce qu’on dit quand les caméras sont allumées, surtout quand on est un Président peu apprécié des médias. En même temps, c’est tellement Sarkozy, ça, tu sens bien le mec sanguin, toujours dans la réaction et jamais dans la réflexion. Ca aussi, c’est fascinant, cette capacité à perdre son self control en 2 secondes chrono…
Bref, en fin de compte, je ne trouve pas Sarko particulièrement charismatique même si je peux comprendre ce qui a motivé le film car effectivement, la conquête du pouvoir par notre Nico national reste un cas d’école. Finalement, je crois que si on devait placer la magnificence de Sarkozy dans l’histoire, ce serait finalement lors du 2e mandat de Chirac.
J’ai un peu la sensation d’un mec un peu feignant, finalement : il a voulu le pouvoir et depuis qu’il l’a, il s’est dégonflé comme un ballon. Son objectif : obtenir le pouvoir mais pas forcément le conserver. Même si j’étais de droite, je n’aurais plus confiance en lui. Et je n’invente rien, là, prenons le cas de ma maman, électrice très à droite : “non mais moi, je ne vote pas pour Sarko en 2012, ni pour Villepin!”. Oui, elle en veut beaucoup à Villepin. Moi, lui, je le vois mieux en ambassadeur finalement mais c’est pas le sujet. Les gens de droite que je connais sont tous déçus de Sarkozy, mon presque frère est passé à gauche depuis mais c’est plutôt une exception, la plupart penche plus vers la droite de la droite.
Sarkozy feu de paille ? C’est ce que je pressens. Dans un an, on verra si j’avais raison ou tort, tant de choses peuvent se passer d’ici là…
PS : Il est supra bordélique cet article.
Il y a déjà eu un film sur un président en exercice, puisque _W._ d’Oliver Stone est sorti à l’automne 2008, alors que George W. Bush était encore en exercice. (pas un film génial, d’ailleurs)
Il y aurait un parallèle peut-être intéressant à faire sur le fait que les deux biopics de présidents encore actifs l’aient été sur des mandats notoirement impopulaires…
Même le Point s’y met. Quand on lit sur sa couverture « le pari scabreux de Sarkozy » (je ne suis pas allé au-delà :)), c’est que le navire prend l’eau !
Moi je le trouve très bien cet article. Et d’ailleurs, j’éprouve le même sentiment que toi sur le film. Autant la curiosité m’entrainera dans les salles obscures, autant je ne voit pas tellement l’intérêt d’un tel film. Je veux dire, maintenant, à un an des présidentielles…