La semaine dernière, en illustrant l’article sur le plan à 3, j’ai découvert un film étrange, le plumard en folie (entre autres, le nom varie selon les époques) dont je vous laisse découvrir la fiche sur nanardland. Si j’avoue que même pour ma rubrique sur l’art du nanard, je ne regarderai pas ce film, il m’a quand même un peu interpellée. Parce que j’ai la sensation qu’on a perdu en légèreté dans le traitement du sexe au cinéma.
Je n’ai pas connu les années 70 et je n’ai aucun souvenir de la sexualité des années 80 parce que j’étais un peu trop petite pour concevoir le truc. Mais aujourd’hui, est-ce à cause du fameux prisme du « c’était mieux avant », je trouve qu’on a perdu le côté festif, grivois du sexe. Quand je vois les petits films grivois de ce temps où je n’étais point née où les femmes sont topless et trouvent la levrette bien sympas, qui se font tripoter avec le sourire. Ok, je schématise et je pourrais aussi souligner le côté assez machiste de tous ces films mais là n’est pas mon propos.
Aujourd’hui, dans les films, le sexe est souvent agressif, une forme de subversivité. « Je baise et je t’emmerde, je suis une rebelle de la société ». De la même façon, la levrette grivoise d’antan est devenu signe d’un appétit sexuel certain et, pire, d’une sexualité sans sentiment parce que quand on s’aime, on baise les yeux dans les yeux. Ceci étant, un miroir subtilement placé peut permettre d’avoir les deux en même temps… Mais je m’égare (mais je vous le conseille).
Alors pourquoi un tel changement allez-vous me demander ? Enfin, vous allez surtout me demander mon avis sur le sujet, j’ai pas fait d’étude sociologique de la question. Et ça tombe bien, j’en ai un. Que s’est-il passé entre cette époque bénie hippie où on s’enfilait sans revendiquer ou sans en rougir et aujourd’hui ? Le SIDA. Oui, le SIDA. IL y a quelques années, j’avais lu quelques articles d’un homme quadra qui racontait l’anecdote suivante : au début des années 80, il va au resto avec des amis quand il repère une femme qui lui plaît. Ils finissent tous les deux dans les toilettes à s’envoyer en l’air. Et là, le mec précise : à l’époque, on ne parlait pas du sida, ce genre d’aventure était possible. C’est vrai qu’aujourd’hui, j’aurais pas idée de m’envoyer en l’air avec un parfait inconnu sans capote. Et j’en ai pas toujours sur moi (enfin, si, j’en ai une qui traîne au fond de mon sac mais je vais aux toilettes sans sac, en général).
Du coup, on culpabilise tellement la pratique sexuelle (ça donne des maladies) que ça devient une conduite aussi subversive que prendre de la drogue. Ahah, je brûle la chandelle par les deux bouts, je baise ! Et même pas j’attends d’être amoureuse, même pas j’attends le troisième rendez-vous. Là, par exemple, je suis en train de mater Basic Instinct 2 (ma merdophilie explose en ce moment) et Sharon Stone est une dame trash qui explique à son psy (enfin, je crois, j’ai raté le début) qu’elle se masturbe en pensant à lui et qu’elle adorerait se faire prendre à 4 pattes, la tête dans l’oreiller, par lui. Mais pile ce que je suis en train de dire ! Et voilà héroïne malsaine = sexe déviant = levrette. Mais où a-t-on perdu notre légèreté ? Pourquoi aujourd’hui un film grivois avec des scènes à la limite de l’érotique n’est plus vraiment envisageable, que ce sont toujours des scènes soit intégrées dans un espèce de drame esthétisant soit une tentative souvent merdique de subversivité. Faut pas s’étonner que les gens fassent la gueule et se gavent de médocs, tout ce qui fait plaisir est condamné car mauvais pour la santé.
Comme disait la blague : « Docteur ! Je ne fume pas, ne mange pas gras, je ne bois pas, ne baise pas et fais du sport, vous pensez que je vivrai
vieux ?
– Je sais pas si vous vivrez vieux mais ça va vous paraître long. »
J’ai envie de dire que le jour où on pètera un coup et qu’on se relâchera un peu, on ne s’en portera que mieux.
D’accord (comme toujours;) avec ce que tu dis.`
Ma petite contribution :
Je pense que la manière dont on nous parle à longueur de journée de la capote (et elle est vitale, ce n’est pas la question), à savoir, uniquement sous l’angle de la culpabilité, du SIDA, de la maladie…ça n’aide pas.
Je rêve d’un vrai travail marketing qui n’existe à ce jour pas, d’une vraie campagne de pub qui ferait en sorte de valoriser la capote d’un point de vue sexuel, de la transformer en objet de plaisir, en gros « la capote, c’est jouissif, c’est un objet de plaisir ». Il paraît que la pub est capable de tout nous vendre, de nous faire kiffer n’importe quoi…
Alors essayons avec la capote, les innovations en la matière (nouveaux modèles, parfums, nervurés, perlés, etc.) peuvent servir de piste de réflexion !
Ca permettrait de concilier amour et protection. Plaisir et sécurité. Je ne sais pas si ça marcherait totalement, mais ça mériterait de s’y intéresser, d’essayer au moins.
Parce que la culpabilisation et la capote = inconsciemment la maladie (ou le risque) et le SIDA, pas génial.
again Carpe Diem!! Parce que merde, on ne vit qu’une fois! Alors promenons nos capotes dans nos soutifs, sortons les quand l’a situation se présente et profitons en!!
Nina essaie la boîte à tampons « Nana » en a une extra!toute plate en métal aux couleurs du printemps;-)
très tendance très chic pour y ranger une capote 2 clopes pour la soirée un kleenex +la boîte deforme pas le jean et bcp mieux que le soutif:))
Excellent texte, que j’aurais aimé écrire… Bravo!!!