(Tout ceci est une fiction, comme déjà dit. De toute façon, là, l’hiver arrive, je ne cherche plus d’homme, c’est pas la saison)
Paris est une ville drôlement chouette qui propose moult activités permettant de faire des rencontres pour le moins intéressantes. Par exemple les vendanges de Montmartre. Au petit matin, ça commence par de faux mariages, de vrais couples se mariant pour de faux, comme c’est romantique. Puis quand tous les faux mariés sont célébrés, un bal commence avec un arbre à danse : sur cet arbre sont accrochés des panneaux sur lesquels sont inscrits des danses type (genre java, salsa…). On tire un panneau et le groupe joue ce qui est écrit dessus.
Donc un dimanche un peu gris d’automne, sur la charmante place des Abbesses, après avoir assisté à de faux mariages, vraie célébration de l’amour et de l’union sans obligation, vous pouvez enlasser un partenaire et vous laisser emporter par une douce danse. Alors m’y voilà. Premier tour d’horizon, la moyenne d’âge est… très très élevée. En fait, je dois être la plus jeune et de très loin. Or dans la vie, j’ai une règle de conduite que je refuse de rompre : « ne jamais sortir avec un homme de l’âge de mon père ». Voire de mon grand-père. Et je rajoute que celui qui a une bouteille de rouge qui pique dans la main est aussi éliminé (de toute façon, je pense qu’il était éliminé dès la règle 1). Ah mais apparemment, il est avec la dame à la flasque de whisky, tout va bien.
Bon… Ah, un jeune ! Super, prépare-toi ma fille, ça va être à toi de jouer. Mais… qu’a-t-il accroché autour du cou ? On dirait bien une fille et vu comme elle le tient serré, je devrais dire : sa copine. Non mais ! Ces gens là n’ont aucun savoir vivre, depuis quand se rend-on à un bal déjà accompagné ? Si mes grands-parents maternels avaient fait ça, je n’existerais même pas ! Oui, mes grands-parents maternels se sont rencontrés dans un bal pop’, c’est mignon hein ? Sauf que le plan des bals pop’, pardon mais ça ne marche plus. Tous les mecs sont venus avec leur tendre moitié qui n’a pas l’air partageuse du tout. Bon… Voilà… Super…
Ah, mais que vois-je au loin ? Un jeune homme à peu près de mon âge qui fait le pied de grue comme moi et sans nana à son cou. Je fonce. Je lui propose de se joindre à moi sur la piste de danse. Un, deux, trois, c’est parti… Et c’est là que je me souviens que je ne sais pas vraiment danser. Enfin, si, en boîte sur des hits dance calibrés pour me faire trémousser avec quelques (mili)grammes d’alcool dans le sang pour pas que je me rende compte que je n’ai aucune coordination. Je me concentre sur mes pieds et le rythme, je suis tendue comme le string de Cindy. Et je sens que je perds mon cavalier, de moins en moins motivé à me faire entrer dans la danse, comprenant que je suis un peu totalement mauvaise. Bon, elle dure combien de temps la chanson, là ? J’aimerais sauver l’honneur et tenir jusqu’au bout sans pour autant perdre totalement ma crédibilité. Non mais de toute façon, c’est pas ma faute, le sol n’est pas plat, on n’a pas idée de danser sur des pavés.
((c) Photobuzz)
Ouf, la chanson se termine, les gens applaudissent, mon cavalier m’adresse un sourire poli avant de retourner dans la foule. Ah. Bon, ben, je pense que je vais y aller, là, il commence à pleuvioter en plus. Mais je retiens quand même une leçon : si je veux draguer au bal, faudrait déjà que je sache danser.
morale pleine de bon sens…
vu qu’en général tu tires les chapitres de ce feuilleton d’anecdotes qui te sont arrivées ou t’ont été racontées, je me demandais si ces vendanges de Montparnasse s’étaient passées il y a longtemps?
ça sent le vécu … moi j’ai sorti, en plein slow torride, pour excuser mon manque de professionnalisme en matiere de danse, « … j’espere que ça vas pas durer trop longtemps… » évidemment aussitot sorti, aussitôt regretté : la nana a piqué un fard…clair que pour draguer, savoir danser est un atout…sinon, c’est vrai que la saison des amours est bien loin derrière…deja que pour les champignons je ne suis pas tres fort…(zut, encore une remarque qui risque d’être mal interpretée, faut vraiment que je tourne ma langue 7 fois dans ma bouche, a defaut d’autres bouches…)
Hé oui, c’est le retour du passé : le cours de danse de salon est un préalable à toute interaction sociale, maintenant.
Reste-t-il encore des bars sans salsa, des bals sans java, des soirées sans rock ?
Damnées années 90 qui nous ont formaté « dance music »…
je me souviens de ces soirées, ça se perd, mais bon, ..oui, comme tu dis, un retour à l’authentique!pourquoi pas…
Il est vraiment temps d’en finir avec cette série, elle ne décroche même plus un sourire chez les lecteurs.
Autant je vais suivre ton conseil, et je vais cesser de mire cette série qui ne me plaît plus, autant, je trouve que te titiller dans les commentaires est toujours aussi efficace qu’avant, et que tu pars toujours au quart de tour!
C’est tellement agréable de savoir qu’on fait mouche à chaque fois.