Pour moi, il y a grosso modo deux types de personnes : ceux qui ont du talent et les autres. Evidemment, selon la discipline sur laquelle on se penche, on ne trouvera pas toujours les mêmes personnes du côté talent même si certains les cumulent. D’ailleurs, ceux là, ils me rendent terriblement jalouse. Mais une autre école contrarie ma vision du monde : le talent n’existe pas, tout est question de travail.
Maliki avait déjà traité du sujet il y a un milliard d’années sur son blog, expliquant que le dessin, ça s’apprend et qu’il faut travailler et encore travailler pour arriver à un résultat potable. Je parlais l’autre jour à un garçon musicien tombé dans la musique sur le
tard et qui maîtrisait plusieurs instruments : tout est question de travail. Je veux bien mais j’ai quand même un doute.
Si je me penche sur mon cas, je sais très bien que mon principal talent se situe dans l’écriture. Alors certes, il y a du travail derrière, j’écris depuis l’adolescence (c’était très mauvais au départ), je lis énormément… Et encore, quand je parle de talent, tout est relatif. Quand je lis du Moravia ou là Nabokov que je découvre, je me dis que je devrais brûler mes doigts pour ne plus jamais toucher un clavier afin de cesser d’étaler ma médiocrité littéraire. Par contre, en dessin, je suis objectivement mauvaise. Comme je
lis pas mal de BD et mangas, je suis foutue d’envisager un storyboard, un découpage mais entre ce que j’ai dans la tête et le résultat, y a un abysse ! Alors évidemment, si je travaillais encore et encore, voire prendre des cours, je m’améliorerais et j’arriverais peut-être à un résultat pas trop dégueulasse. Mais je pars de tellement loin que ça me décourage déjà.
Et puis je suis désolée mais le talent, voire le génie, ce n’est pas un mythe. Imaginons que je travaille dur et que je finisse par être plutôt pas mal en dessin. Ok, mais si je sais dessiner des coupes de fruits voire des nus, ça ne fait pas de moi quelqu’un de talentueux. Il faut un style, une marque, quelque chose. Quand on voit un dessin de Maliki, Margaux Motin, M. Le chien ou encore Pénélope Joli-Cœur, on les reconnaît du premier coup. C’est d’ailleurs mon petit jeu, quand je lis des revues féminines, de trouver quelle est l’illustratrice. Si on prend Pénélope, de prime abord, on peut se dire que son dessin est plutôt simple mais franchement, je serais déjà pas capable d’en faire autant mais surtout, elle a un style, ses personnages ont des mimiques particulières… Ben voilà, là, c’est le talent. Et même si son style évolue (comme les autres), il n’en reste pas moins qu’elle a sa patte.
Je ne crois pas que tout soit histoire que de travail. Si on prend la musique par exemple, certains saisissent mieux que d’autres l’air du temps, marient à merveille les harmoniques… Il y a des musiques qui parlent et d’autres pas. Il y a des titres qui restent à vie et d’autres qui sont balayés en un été. Et je ne crois pas que la fénéantise de l’un ou la masse de travail de l’autre soit une explication cohérente, non, non. A masse de travail égal, y a un petit truc en plus. Le talent, voire le génie. Peut-être une forme d’impudeur, aussi, peut-être que le talent est lié à un exhibitionnisme des sentiments, « il y a mis ses tripes », comme on dit. Je n’en sais rien.
Mais du coup, j’hésite à prendre des cours de dessin…
Hello
Oui la clé est le travail !
Mais c’est pas le plus important je trouve, c’est l’envie qui doit primer. Et plutôt l’envie de se faire plaisir que l’envie d’être célèbre 🙂
Si tu l’as, le reste suivra (même si c’est pas facile au début)
J’ai débuté la guitare il y a juste quelques mois, ça faisait un moment que ça me demangeait. Bon je galère toujours et je serais jamais clapton. Au début, ça m’a gonflé, j’ai cru que j’y arriverai jamais et j’ai perseveré et maintenant je me fais plais’ !
Ce qui est pas forcément évident, c’est d’accepter qu’il faut y passer du temps et prendre son mal en patience.
Mais ça vaut le coup, donc lances toi 😉
Ah, c’est sur que c’est plus facile de se dire qu’on est mauvais, comme ça pas besoin d’essayer 😉
Je suis aussi assez naze musicalement parlant (je pars du niveau zéro), donc je me dis que je peux pas faire plus mauvais au final :p
Think positive !
Il y en a tout de même qui ont plus de talents que d’autres !
Et pour s’en rendre compte il suffit d’aller faire un tour sur ce site :
http://www.artakiane.com/
Ah oui effectivement, impressionnant !
Il doit y’avoir des gens qui ont une très bonne sensibilité naturellement. Ça laisse rêveur ^^
« rien de plus sale que l’amour propre ». Souvent la conception du talent passe par la comparaison… « il a du talent lui!.. » ou encore « Je n’aurai jamais son talent! »
Tu juges ton talent de quelle façon? Hé bien rien de tel que d’aller faire du dessin pour le savoir. ce serait dommage d’avoir des remords. Et comme dit un blogueur, le talent n’est pas forcément là où on l’attend. Le vrai talent, c’est effectivement d’être suffisamment décomplexé pour se faire plaisir. J’ai cru comprendre que c’est aussi un domaine où tu excelles… Alors pourquoi t’en priver?
J’apprends le piano depuis deux ans et je me fais simplement plaisir aussi.
Le reste n’est que vanité!
mais c’est jsutement toute l’histoire de ce genre d’aventure. Tout artiste est forcément frustré… Loin de moi l’idée de vouloir te taxer ainsi… 😉
Mais dans son sens premier, l’artiste quel qu’il soit n’arrive jamais jusqu’au bout de sa création.
L’écrivain a souvent le sentiment que ce qu’il écrit a déjà été écrit avant lui. Pire encore, aucun artiste n’est vraiment créateur (ex nihilo) puisqu’il a besoin d’un support créé et utilisé par d’autres.
Pour vraiment savoir si tu peux encaisser cette incertitude dans la création, il faut accepter de se soumettre à quelqu’un (loin de moi l’idée de vouloir te soumettre). Mais un professeur permet parfois de recaler, donner confiance, savoir ce que l’on vaut par rapport à nos objectifs, tant qu’ils ne sont pas vains.
Et « nous ne valons que ce que valent les objectifs de nos propres efforts » ou encore mieux, ce n’est pas la récompense (le résultat ici) qui nous élève mais le labeur qui a valu ce résultat.
Comment crois-tu que tu es arrivée à ce blog? A écrire ton roman? Tu as jugé seule que tu étais douée. Certes quelques bloggueurs assidus t’y ont encouragée, mais c’est surtout une question d’équilibre entre confiance… et vanité…
Je me rappelle cette scène dans Friends où Phoebe affirme avoir satisfait 100% des lecteurs de ses oeuvres… elle était la seule à les avoir lues…
bah si le talent ça existe mais sans travail ça vaut pas grand chose. Aucun grand artiste n’a fait ce qu’il a fait sans lever le pti doigt. Bach a dit (pas Jack hein…) : J’ai beaucoup travaillé. Quiconque travaillera comme moi pourra faire ce que j’ai fait.
C’est peut être ça le truc en fait, que ces gens ont une capacité de travaille hors norme qui leur permet d’atteindre des niveaux de maitrise très élevés. Les Bach, Mozart et compagnie étaient des bourreaux de travail !!!