Je vous ai pas raconté mais voilà : le 09 mars 2009 (09-03-09, ça fait très ésotérique comme date), j’ai signé mon contrat pour mon nouveau boulot, ce qui n’est pas une nouveauté en soi. Ce qui l’était plus, par contre, c’est que dessus, il était écrit en toute lettre que mon contrat dépendait de la convention collective publicité. Oh mon Dieu, je suis devenue une pubeuse !
Alors, oui, je travaille dans la pub, ce qui représente un léger virage dans ma carrière, par rapport à ce que j’ambitionnais. Léger car j’ai retrouvé la dimension rédactionnelle que je n’avais pas dans mon précédent boulot. Même qu’on me définit comme « la rédac chef de service » (oh yeah !). Donc techniquement, je reste dans les rails de ma formation sauf que maintenant, je dois parler marketing. En fait, ça veut dire parler franglais. Je n’ai plus de réunions mais des brainstorming ou think tank, je ne reste pas en contact mais « stay tuned », je sais ce qu’est un benchmark et j’utilise des mots étranges comme CPC, CPM, RP… Oui, il m’a fallu un temps d’adaptation mais bon, ça va, j’ai compris l’essentiel. Même si la première fois que mon responsable m’a demandé de faire un « trend des dernières inscriptions », je lui ai répondu : « Heu … un quoi ? ».
Donc me voici dans la pub. Et bien, c’est assez différent de 99 francs, du moins de mon côté, je ne suis pas créa. J’ai pas vu passer ne serait-ce qu’un grain de coke, pas vu de pute passer, rien. Par contre, y a le monde magique des agences de comm. Je connaissais déjà celle de ma sœur qui a un vrai powerplate dans son open space « mais personne ne s’en sert parce que c’est la lose d’en faire devant tout le monde et en plus, on n’a pas de douches », j’ai découvert l’agence conviviale de Lavande sur Seine. Quand on entre, on a des hautes tables et sièges pour patienter avec des magazines et en avançant vers le fond, on découvre une pièce avec de grands bancs, des frigos grands comme mon appart garnis de boissons en tout genre et un jardin super sympa. Et en plus produit, si on arrive le matin avant 10h, y a café et viennoiseries en libre service. Ca me donne envie de pleurer de joie de voir tout ça, je veux bosser là. Parce que bon, nous, nous sommes une petite agence donc nous n’avons ni viennoiserie, ni café et même pas un frigo. Mais dans la plupart des agences, c’est trendy, c’est smart, cosy et tutti quanti.
Mais surtout, dans la pub, on parle de budgets qui équivalent en moyenne mon salaire annuel et même pas pour des grosses campagnes. On parle d’ailleurs en k-euros, quelle classe. C’est sans doute pour atténuer un peu le vertige. Le truc, c’est que tout cet argent blase et que mon salaire que je trouvais sympa lors de mon embauche me paraît un peu un pet de mouche. Du coup, je vais demander une augmentation en fin d’année, pour la peine.
Il n’empêche qu’on monte aussi des opérations RP et là, je suis ravie car j’apprends. Je me rends compte que l’événementiel me plaît énormément. Tiens donc… Ben oui, à 29 ans, il est amusant de voir que finalement, on a peut-être en ligne de mire des métiers auxquels on ne pensait pas être destinés pour cause d’études mal choisies. Il n’empêche que je sens que je vais utiliser mon crédit DIF (les formations sponsorisées par l’entreprise, là) dans ce créneau car j’ai tout à apprendre, l’envie et que oui, ça se justifie carrément. Limite, j’aurais le temps, je chercherais un master pour le faire par correspondance. Mais le temps, non, je l’ai pas mais alors pas du tout.
Bref, l’univers de la pub, c’est smaaaaart, les gens se tutoient, se renvoient la balle en cas de problème (très drôle : au vu de la multiplication exponentielle des prestas, ce n’est jamais la faute de personne in fine), on s’aime par devant pour se tailler des shorts par derrière. Et encore, nous, on ne fait pas vraiment de compétitions (présentation de projets pour l’obtention d’un budget) mais ouais, y a pas à dire, qu’est-ce qu’on se marre. Ca manque juste un peu de champagne à mon goût.
Aaaah, « 99 Francs », le monde fabuleux de la pub, les créatifs sous coke et le pognon qui coulait à flots…
Une époque bien révolue aujourd’hui, où le secteur s’est industrialisé et précarisé. Ça doit faire bien longtemps qu’on n’a pas vu un « créa », chez les concessionnaires Porsche…