Les articles qu’on a bien fait de ne pas écrire

Petite pause dans les aventures québécoises d’Ella pour la bonne raison que j’ai oublié la vidéo sur le pc du bureau (je crains). Du coup, je fais un article un peu de type métablogging, on va dire. Je vais vous parler d’un article que je voulais écrire et que j’ai bien fait de ne pas faire.





Il y a donc un mois, je suis partie en Martinique, des vacances qui m’ont fait un bien fou, il faut le dire. Pour y aller, avion donc, j’avais peur, bouh. Et puis finalement, plus. Le vol se passe sans encombre, quelques mini turbulences puis on atterrit et là, Anthony commence à applaudir pour lancer le truc et ça ne rate pas, les gens applaudissent. De là, je me dis « je vais faire un article pour dire que ça m’énerve les gens qui applaudissent à l’atterrissage ». Parce que je considère que le pilote et le copilote ont juste fait leur
travail et que moi, on ne m’applaudit jamais quand je termine mon boulot (alors que des fois, je trouve que je le mérite). Et puis je trouve ça bof d’applaudir l’atterrissage d’un avion.




Et puis l’avion AF447 a disparu. On ne sait pas encore ce qu’il s’est passé (mais qu’est-ce qu’ils me saoulent les pro « c’est un attentat, l’Etat nous ment ») mais je me dis que si j’avais écrit cet article, en fin de compte, je me serais sentie un peu ridicule. Parce que oui, faire décoller un appareil, le faire voler et atterrir tout en réajustant le plan de vol, les données… c’est le métier des pilotes, une routine pour eux et que des milliers d’avions décollent et atterrissent par jour sans que personne ne meure dans la manœuvre. Du coup, quand un vol se passe sans histoire comme celui qu’on a eu pour aller en Martinique (et encore plus au retour où on n’a même pas eu de turbulences), les applaudissements me paraissent un peu déplacés. Autant après un atterrissage mouvementé, je peux comprendre mais là…





Alors oui, le métier de pilote est pénible, il vole pendant que nous, on dort, on regarde des films et même si le pilote automatique est enclenché, il doit veiller. Ceci étant, ma mère, comme toute infirmière, a travaillé de nuit aussi et on ne l’a jamais applaudie pour autant. Mais surtout, je me demande d’où ça vient ces applaudissements. Des films catastrophes où pendant deux heures, l’avion menace de se crasher mais non, l’équipage a super assuré ? Ouais enfin dans mon cas, l’avion a décollé et atterri entier, sans terroriste ou serpent dedans, sans aucun problème technique remarquable (mais je crois qu’il y en a très souvent sans qu’on soit au courant. Un pilote peut même mourir sans que les passagers en soient avertis, ce que je comprends parfaitement, bonjour la panique sinon). Alors pourquoi applaudir ? Parce qu’on est en vacances, détendus du string ? Parce qu’on passe immédiatement en mode euphorique à base de tout est merveilleux ?





Et puis le vol AF447 s’est crashé et je me suis dit que cet article aurait été plus que maladroit. Evidemment, je n’aurais pas pu deviner, « j’ai raté mon DU de voyance » comme j’aimais dire aux internautes qui me disaient « mon blog marche pas, réparez le ! » sans me dire ce qui ne fonctionnait pas dans mon premier boulot. Du coup, parfois, je me demande si mon gentil cynisme n’est pas un peu déplacé, si des fois, je ne m’exaspère pas pour des choses, qui, finalement, sont plus importantes que ce que je croyais. Un pilote a ma vie entre ses mains. Mais un chirurgien aussi, par exemple, et on ne l’applaudit pas, lui. Ouais, bon, on ne peut pas, on est sous anesthésie mais quand même…


Bref, un jour, je comprendrai pourquoi les gens applaudissent à l’atterrissage, y compris à la fin d’un vol sans encombre. Mais comme c’est pas le moment d’ironiser sur la question, je creuserai cette éternelle question un autre jour.

16 réflexions sur “Les articles qu’on a bien fait de ne pas écrire

  1. Je pense qu’on peut trouver sur chaque blog un article qui au vu de l’actualité ultérieur est maladroit… Ceci dit, les applaudissements, je me demande aussi, surtout que dans le cockpit, ben ils doivent pas entendre! Mais tu peux interviewer Anthony pour lui demander pourquoi il a commencé!)

  2. Est-ce que ce n’est pas tout simplement par soulagement d’avoir survécu? Même si l’avion est statistiquement plus sûr que la voiture, ça stresse toujours un minimum de se retrouver dans une boite de conserve à plusieurs milliers de mètres au dessus du plancher des vaches (ou des poissons, ça dépend). Ca relâche un peu la tension accumulée durant le vol, comme quand on pique un fou-rire nerveux. Enfin c’est la motivation que j’imagine, pas fait d’études sur la question…

  3. Hormis anesthésie générale, les chirurgiens, je les remercie. le pilote, on a peut être plus la sensation de lui avoir confié sa vie, et chacun ne peut pas aller le remercier en personne, alors le remerciement commun passe par l’applaudissement.

    enfin j’extrapole, mais en tout cas, un médecin qui fait bien son boulot comme j’ai récemment eu l’occasion d’en rencontrer, je les remercie parce que c’est normal et parce que certainement ça les aide à continuer à bien faire leur boulot qui est beaucoup plus critique à mon sens que le boulot d’informaticien !

  4. Peut-^etre une manière d’exprimer leur soulagement?
    Ou alors une manière de dire que leur atterissage était digne d’une représentation artistique (que l’on applaudit, elle)?

    Et un jour je racconterais ce qui se passe dans le cockpit d’un A330 qui fait RIO-PARIS et dont le joli nom de code est A447 (à ranger également dans les articles que j’ai bien fait de ne pas écrire)… mais je vais attendre quelques temps 🙂

  5. Les applaudissements, pour l’instant je n’en ai vus que sur les métropole/antilles. Ca doit être un rite de vacances. Sur des Paris Hong Kong, j’ai jamais vu ça …

    Moi j’aime bien, ça montre à tous les cadres « sup » dont je fais partie qu’il y a aussi des gens dans les avions.

  6. jamais entendu parler ni vu ce genre d’applaudissements, qui me semble tout a fait déplacé et inconvenant…(excepté prouesse technique comme tu l’as rappelé) .par contre, j’apprécie toujours les hotesses, stewarts et parfois commandant qui viennent saluer leurs passagers à la descente de l’avion : ça c’est de la courtoisie…la SNCF ferait bien d’en prendre de la graine…Tiens, je vais regarder a nouveau « la bête humaine » de Jean Renoir…

  7. La question pour moi est plutôt de savoir sur quels vols on applaudit à l’atterrissage parce que, perso, après des dizaines de vol, je n’ai toujours pas assisté à ce rituel…

  8. Pour moi les gens applaudissent quand l’atterissage est particulierement reussi.
    Genre on ne sent meme pas la transition air/terre.
    Ca m’est arrive une fois quand j’ai atteri au Senegal. C’etait etonnant, et tout le monde a applaudi.
    Certains pilotes ont une tres bonne technique, d’autre non.

    Sinon applaudir comme ca juste pour le vol, bof!

  9. Je ne sais pas non plus d’ou ça vient. Mais comme je suis un vieux, je ne souviens que quand je prenais des avions dans les années 80, ça se faisait sytèmatiquement après une atterissage réussi. Mais à cette époque, prendre l’avion ne s’était pas encore autant démocratisé qu’aujourd’hui, les pilotes pouvaient l’entendre car la porte du cockpit était très souvent ouvert et on pouvait regarder à par dessus les épaules des pilotes en vol, prendre encore des couteaux suisse en baggage à main, on ne se faisait pas piquer une petite tube de crème solaire à haut index et chère aux contrôle de sécurité par un type grognant à l’aeroport de la Martinique comme ça m’est arrivé cette année en mai… Ah, je deviens nostalgique (je dois devenir vieux…).

    Par contre, quand j’ai atteri à Hambourg sain et sauf l’année dernière (vol AF aussi) par temps de tempête avec un avion tanguant près du sol( j’avais vraiment peur qu’une aile touche le sol) au deuxième essai, les pilotes auraient peut-être mérité bien quelques applaudissements. Mais les gens n’avaient envie que de sortir au plus vite et/ou boire un alcool…

  10. Petite curieuse!
    Ce que je peux te dire ici, c’est que j’étais tellement enthousiaste que je n’ai pas dormi des 11h de vol!!!

  11. nannnnnnnnnnnnnn c’est le mari de ma meilleure amie 🙂 et j’ai des principes!!
    -> No Zob in job (mais là ça devient chaud time)
    -> Pas avec les potes, et encore moins s’ils sont maqués, encore moins mariés!
    (même si à Rio, ils te filent des capotes dans les chambres d’hôtel – ça ne s’invente pas!)

  12. Je milite avec toi!!
    Là c’était fait « classe » il y avait un petit package dans la SdB: savon, cotons, et capote.

    Je reviens de Solidays, et me dis que si on met les capotes là où on en a besoin, c’est quand même une des meilleures manières d’éviter le SIDA et autres cochonneries…
    (ou sont passées les capotes à 1F d’ailleurs, parce que punaise, c’est cher les capotes!)

  13. Je me posais exactement la même question que toi : Mais pourquoi donc qu’ils applaudissent??? Et puis, apres le fameux crash, j’ai eut une discussion avec quelques connaissances de bars, qui mon fait remarquer que dans beaucoup de cas (surtout sur les îles) les piste d’atterissage était partculièrement courte, ce qui implique une manoeuvre extremment compliquee. Sans compter les turbulences, nombreuses entre la métropole et les Antilles.
    Et puis j’imagine que les choses n’étaient pas aussi faciles il y plusieurs décennies, avant nos supers boings & co.L’habitude a du rester…
    Même si je n’ai jais applaudie, j’ai toujours eut beaucoup de respect pour les pilotes, même si comme toi, je ne comprends pas pourquoi on n’applaudie pas chirurgien, infirmières, ou même cuisiniers! ( beh oui, un four ça prend feu ; c’est aussi un métier dangereux!)

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