Par Lucas
Suite et fin de mes pensées stériles amorcées il y a quelques années et dont le dernier épisode était Donner un sens à sa vie. Promis, j’arrête de vous saouler avec ce sujet mais j’ai besoin de croire que des gens sont comme moi. Merci de jouer les bons samaritains ou de m’envoyer chier honnêtement, ami(e)s lecteurs (trices)
Ce soir je suis allé avec mes parents chez mon p’tit frère, 23 ans, en 4ème année de médecine, installé en coloc à Paname dans un immeuble de 32 étages pas loin de Montparnasse avec piscine tout en haut : le truc bien sympa. Financé par le paternel… (bah oui c’est pas avec ses gardes à l’hosto que mon breuzeur va payer ça)
On en est venu à discuter de l’existence et je dois dire que ça m’a permis d’assoir une réalité : je suis à des années lumière d’avoir compris comment marche la vie.
Mon père a parlé de copains à lui qui prennent 1500€ l’opération de la rétine, d’autres qui sont à 300 € la consultation en cabinet. Il a évoqué la fille d’un de ses amis, (Dauphine, 2007), qui, à mon âge, quasi 30 ans, gagne déjà 80000€ par an dans une SSII. Ou le fils de son meilleur ami (HEC, 1995) qui après une dizaine d’années chez Estin & Co a voulu calmer le jeu, bosser moins, profiter de ses gosses et qui, de fait, ne gagne « que 300K€ » (trois cent mille) par an. Voire sa petite soeur qui après Normale Sup a enseigné quelques années avant d’être embauchée par une maison d’édition de DVD à un salaire loin, trèèèèès loin du professorat…
Et ce discours toute la soirée.
Et ce discours toutes les soirées, plutôt
Car ce discours on me le sert depuis que je suis arrivé chez mes parents à l’age de 11 ans.
Car les exemples sont légion de personnes qui ont eu des trajectoires comme celle là dans leur environnement amical.
Alors j’avoue,
Je suis perdu.
Ces parcours sont peut-être le fait d’individus brillants mais en bossant comme un chien on peut arriver à de grandes choses.
L’argent ne fait pas le bonheur?
Face à ce poncif j’ai toujours eu un sourire amusé.
Je reste persuadé que ceux qui se vautrent dans cette affirmation sont des gens qui n’ont pas compris le système ou qui n’ont pas eu la chance d’avoir un environnement familial adéquat et qui sont aigris comme je le suis aujourd’hui. Oui, déjà, à même pas 30 ans.
L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue.
Un boulot où on est payé 300K€ par an est nécessairement un boulot où il faut s’agiter du bocal donc un boulot gratifiant en termes intellectuels.Ici, on va m’avancer qu’un physicien fonctionnaire-chercheur, lui aussi, a un boulot stimulant pour la réflexion et ce pour un salaire médiocre. Mais ce n’est pas pour rien que de nombreux chercheurs partent dans le privé…
Et au-delà,
Un smicard gagne 1300 € par mois s’il est à 39h.
Loyer, pass Navigo, bouffe, gosses, frais divers, taxe d’hab,etc… quess qui lui reste à la fin ?
Je parle du SMICARD parce que je sais bien que de nombreux lecteurs vont me fusiller et me dire de fermer ma gueule avec mes velléités.
Bah non, vous pouvez aller vous faire foutre.
Je refuse ce schéma facile du » ya toujours pire que soi ».
Quand j’étais gamin et que ma mère était encore vivante, on finissait souvent le mois avec des pâtes et des sardines. Arrivé chez mon oncle devenu mon « père », j’ai changé de vie.
Je refuse de me contenter de peu et d’en être heureux.
L’accident, le coma, les 9 mois à Garches m’ont mis de coté un an mais j’ai qu’une envie c’est revenir à la vie normale. Le pb c’est que je suis trop con pour comprendre comment sortir de mon existence vulgaire et insipide, comment faire un effort parfaitement légitime pour qui a de l’ambition (cf Nina), un effort qui soit utile pour être efficace et sortir de cette merde. Par où prendre cette putain de réalité scabreuse pour en faire un quotidien où je puisse me défoncer afin de faire mes preuves et à terme me lever le matin heureux de la journée que je vais passer au boulot.
Et ce n’est pas parce qu’il y a seulement une personne sur 100000 sur Terre qui arrive à faire ce qu’elle aime que je dois baisser les bras. La question essentielle c’est « où dois-je aller pour retrousser mes manches et porter le poids d’une fonction lourde mais motivante ». Voire d’une fonction qui puisse me donner en quelques années un boulot où je sois à 100% responsable de mes rendus,
invité à toujours faire mieux, y trouver une envie d’aller de l’avant….
« The only thing that kept me going was that I love what I did »
Cette phrase de Steve Jobs est en moi à jamais…
« Spéciale dédicace à la flaque où on nage où on se noie… »
Ce qui m’agace et qui contribue à mon aigritude et ma honte quotidienne, ce n’est pas le fait d’être sur le bord de la route c’est le fait d’avoir eu, à un moment donné, tous les tenants et aboutissants, c’est à dire tous les éléments pour comprendre ce système et ne pas avoir eu l’intelligence assez vive pour aller au bout de ses logiques tout rebelle que j’étais à ces schémas à mes yeux stériles alorsqu’en fait on y apprend plein de choses (auditer des comptes chez PrixMoulinàeauTonnelier, par exemple : pas glamour mais motivant car formateur…).
Quand je suis rentré à Sup de Co Reims on m’a fait miroiter 34K€ par an de salaire moyen brut, 41 au bout de 3 ans.
Je n’y croyais pas une seconde et je me disais que 24K€ brut serait déjà très bien pour commencer. Pourtant j’ai des copains qui ont été embauché à ce niveau de 34K€ pour des jobs où ils ont appris plein de choses.
Je prends l’exemple d’un camarade de cours. On va l’appeler Chacal. Un mec très intelligent, Chacal.
Après un apprentissage chez France Télécom qui lui a payé Sup de Co Reims, il est rentré consultant chez Iwaille et il
est maintenant chez Younailletide Technolodgizes où il affute ses savoir faire en matière de M&A.
De ses débuts à 33,5 K€ il y a 3 ans, il est maintenant à 47.
Et il apprend tous les jours d’un boulot qui exige de lui une reflexion quotidienne et une rigueur des plus humaines…
C’est mon idole, quoi.
J’ai fait la connerie de ne pas comprendre que le stage de 2A était hyper important et je m’en mords les doigts. Aujourd’hui, ca fait un an que je cherche un boulot sans succès parce que je n’ai pas de savoir faire.
Là où Nina pouvait écrire et écrire pour maintenir et son style et son sens critique et ses capacités de synthèse, en un mot ses savoir faire acquis avec les études et l’experience, je n’ai rien trouvé pour me maintenir en éveil. De toute façons je n’avais pas de techniques et de compétences. Mes copains hurlent que c’est faux mais ils ne sont pas à ma place devant le sourire gêné du recruteur. Non, même pas gêné le sourire vu que je n’ai même pas le droit à un entretien. Le recruteur doit prendre 30s pour mater mon CV, se bidonner tout seul derrière son bureau ou soupirer en se disant qu’il perd son temps et passer au CV suivant.
J’en ai tellement marre de trainer chez moi que depuis 10 jours je me dis que je vais prendre le premier emploi au SMIC que je vais trouver. Mais encore faut-il le trouver.
Je suis perdu. Eperdu. Une demoiselle m’a dit : « Je viens de lire ton CV. Mais, qu’est-ce que tu fous au chomâge ? » C’est une très bonne question, Soledad. Une question qui appelle des réponses. « Ohéééé, les réponses ! »
Je ne sais pas où je dois aller,ce n’est pas que je ne sais pas ce que je veux c’est que je ne sais pas ce que je peux… Avec tous ces DRH qui m’envoient chier j’ai l’impression d’être un moins que rien. Alors quid…?
Choisir une voie et s’y tenir ?
Je veux bien.
Mais même en commençant au smic pour faire mes preuves, emmagasiner des savoir faire et assoir ma légitimité (le mot clef à mes yeux) encore faut-il trouver qq’un qui me donne ma chance.
Me reinscrire à la fac pour être stagiaire ?
Une copine qui bosse dans un groupe de presse m’a dit que son assistante stagiaire avait passé un entretien avec la DRH, puis avec elle, puis avec son N+1.
3 entretiens…
Trois entretiens pour adouber une demoiselle qui va être exploitée pendant un stage, payée 330 € par mois sans même être sure d’emmagasiner de l’expérience et des compétences qu’elle pourrait faire valoir par la suite… Moralité de l’histoire ? Pas de morale dans l’histoire.
Pfff, allez autant finir en musique…
Je cherche un doute, un ton, une boite et son adequate dimension…
Il parait qu’après avoir cherché longtemps on trouve … On trouve quoi je ne sais pas, je cherche encore ce qui me fera me lever le matin, le boulot capable de ça.
Courage 🙂
t’as deja le mérite de poser le probleme même si personnellement je trouve indécent de savoir (et d’ecrire) que des gens gagnent autant…quand tant ont tant de mal à survivre. Ton parcours témoigne d’une certaine souffrance donc je la respecte, mais se poser ce genre de questions ne t’amenera a rien qu’a t’aigrir davantage. Avance, prends n’importe quoi, n’attends pas du boulot plus que ce qu’il peut te donner…j’ai 48 ans, ça fait 15 ans que j’attends qu’on me vire du mien a coup de pied dans le cul parce que j’en ai marre de cette boite de merde (et ça depuis le début) mais je suis lâche et trop terre à terre pour oser me remettre vraiment en question…et donc j’en suis a me poser ces mêmes questions tous les matins. J’ai frolé la dépression, maintenant je m’en fous : une certitude, le travail aliene l’homme et l’homme n’est pas fait pour travailler (au sens de travail non librement consenti, d’exploitation et le fric n’est qu’une drogue pour mieux l’aliener) cela dit je ne propose rien a la place, j’aurais trop peur de dire des conneries. et de toute façon, la mort nous attend tous, ultime régulateur de toutes nos illusions. (hé ho, tout va bien : j’suis pas suicidaire non plus, j’aime trop la vie…) donc pas trop d’attente de la part du boulot et aime la vie !
Au départ quand j’étais étudiante et que j’étais encore dans mes idéaux, oui je pensais que l’argent ne faisait pas le bonheur. maintenant que je suis dans la vie active(ben oui c’est là qu’on se rend compte de la vie réelle,des soucis, que l’argent bah il nous fait vivre dans notre société) j’aurai plutôt tendance à nuancer et à dire comme toi Lucas que l’argent contribue au bonheur mais ne fait pas tout, il ne pourra jamais remplacer la richesse des valeurs humaines.
Quant à la remarque de Philou sur le travail aliène l’homme…je ne suis pas d’accord pour moi il est source d’épanouissement personnel, humain,professionnel. Il m’apprend des choses sur moi-même. Enfin je me suis aussi bougée pour avoir un travail qui me plaît!
ne sois pas trop aigri Lucas, tu as tellement de choses à exprimer et ce serait dommage de se fermer à la vie aussi jeune (je suis pas vieille, j’ai 23 ans ;-)) hein surtout quand on a la vie devant soi 😉
Bon courage à toi en tout cas!
J’ai l’impression que deux notions se mélangent : chercher sa place et la chasse à l’argent. Il faut choisir le bon ordre, d’abord chercher sa place et une fois que ce sera fait, peut-être que la chasse à l’argent ne sera plus d’aucune utilité
L’abondance est un état d’être et pas le résultat d’une hyperactivité. Cherche à être toi et justement te détacher de tes croyances familiale pour connaître ta véritable voie : c’est un vrai travail de libération. Coupe toi de la croyance « compétent implique riche implique bonheur ».
Tu souffres, ok, tu es peut-être justement sur le chemin de qui tu es vraiment. Seul le « mal » est un message de la vie, que l’on peut entendre pour apprendre à se centrer.Alors « fais ce que tu as toujours fait et tu obtiendras ce que tu as toujours obtenu ».Tu veux changer les choses ? Change donc tes actions, change donc ta façon de faire, change donc ta manière de penser, change donc tes croyances. Sors de la superficialité, sors de ce perfectionnisme qui te condamne. Tu veux être trop parfait avant d’entamer quoi que ce soit, par peur de l’échec. Tu ne te contentes pas de juste une diplôme, il t’en faut plusieurs, tu veux le meilleur tout de suite, comme si ta valeur se concentrait dans ton action, et non dans ton être.
On devient ce que l’on pense, alors pour réussir il va déjà falloir te faire confiance, et apprendre à t’aimer, et à envoyer le message au monde entier « Je vais bien, je vis bien, dans le plaisir et l’abondance ». Tant que tu envoies le message inverse, par effet boomerang tu reçois ce que tu sèmes.
Pose toi bien la question si le problème est bien là où tu le vois : Argent, travail valorisant. Le problème ne serait-il pas bien plus difficile à percevoir, enfoui dans l’inconscient et dans le poids des années ?
Toutes mes excuses pour la minute philo/psychologique, mais ton discours me parle … et me touche.
Bruno
Peut-être prendre le temps de quitter Paris, le temps d’un été à pratiquer le job estival par excellence, par expérience inédite, touristique et professionnelle aussi (faut surtout pas croire qu’en été on bulle!). En destination vidage de tête et description de poste : tu as le camping où tu rencontres d’autres univers, intellos ou pas et puis si tu as le blues de la capitale, on y trouve aussi des parisiens (ben oui les parisiens aiment aussi le camping!). Bon si tu n’aimes pas le soleil, essaie de prendre la file indienne à l’usine et de cotoyer les mecs qui te servent le cassoulet en boîte pile à l’heure pour le 20heures.. Il n’y a aucune moquerie,je tiens à le préciser, mais le fait de quitter Paris, le temps d’une saison estivale et s’essayer à d’autres (au propre et au figuré) peut, on ne sait jamais, te mettre en éveil et enfin te « libérer » (de tes propos). Parfois même dans un camping on peut trouver un bien joli carnet d’adresses… Quitter Paris (pas définitivement pas obligé!),serait déjà un grand pas ou un bon bol d’air, pour commencer..L’été approche, alors « amuse-toi » en bossant hors catégorie et reviens nous raconter ton aventure.. pas de courage, pas de bise, juste mon commentaire : ça ira?;-)
je vois que je recolte aussi ce que j’ai semé…merci a Bruno pour son analyse moins polemique et plus réflechie mais grosso modo je disais la même chose, maladroitement, avec des expressions effectivement mal a propos (mais qui refletait mon avis personnel surtout par rapport aux salaires démesurés par rapport a nos reels besoins). Cela dit, ça fait 26 ans que je bosse dans l’industrie, 8h par jour et 220 jours par an et si ce n’etait ma pension compensatoire a payer, mon fils a nourrir et une maison sur le dos, entre bouffe, repassage, jardins, animaux, emmerdes diverses et variées…j’aurais le temps de faire de plus longues phrases….faut une sacrée santé mentale pour résister à l’usure insidieuse de ce rythme boulot dodo métro qui oui finit par t’aliener, si tu n’y prends pas garde….voila juste ce que je voulais dire. (je suis en RTT aujourd’hui, c’est pourquoi je me permets de repondre en plein aprem)… heureusement ce blog et d’autres me permettent justement de lutter contre la sclérose du cerveau et des idées qui me guette, donc merci pour ta réponse poil a gratter.
Bon moi j’ai déjà un peu dit ce que j’en pensais et je trouve qu’il y a beaucoup de comms intéressants, par exemple celui de Jérôme je crois (peux pas voir les comms quand j’en écris un) sur ta quête de perfection c’est aussi comme ça que je te ressens.
Donc je vais dire comme Philou (et comme tu l’as dit sinon je vais me faire engueuler aussi) : prends un job! Déjà la dernière fois je voulais te le dire…
En plus vu ton niveau d’études je pense que tu peux trouver des jobs un peu plus haut que le smic, j’ai quelques idées.
Maintenant voilà ça sera pas le job idéal et peut-être que tu vas détester mais bon tu l’auras fait, peut-être que grâce à ce job tu en trouveras un autre puis un autre…ça a marché comme ça pour moi…ou alors peut-être que ça te fera juste dire que tu mérites mieux et ça te reboostera…
En tout cas, le travail a aussi d’autres vertues : la socialisation et aussi elle peut empêcher des personnes commes toi de tourner en rond sans fin dans leur tête (bon ça arrête pas, perso je cogite à mort en ce moment et pourtant je taffe). Mais quand je te lis j’ai vraiment l’impression que tu t’enfonces dans une spirale sans fin et il faut une action pour arrêter cette spirale.
Tu ne signeras rien avec ton sang, ça n’est pas grave, on est sur Paris, des jobs y’en a…te prends pas la tête! 🙂
Tiens j’ai de nouveau reçu le mail pour les jeunes diplômés au stade Charlety le 16 mai (j’avais copié-collé dans ton article précédent)
Et bien voilà tu l’as ton «entrée en matière», ton clin d’œil «sauve-toi», tes envies! merci pour ce petit souvenir et grand souvenir de soirées oubliées du passé : quelle folie que ces soirées d’époque et mémorables qu’elles étaient, enfin pour moi;-)
Bon je retrouve pas où j’ai collé ça…c’est juste que comme par hasard je reçois ça aujourd’hui encore…c’est un truc que j’ai reçu via le site marketvente.fr. Y’a un Forum de Recrutement qui aura lieu au stade Charléty le 16 mai, à l’occasion du Challenge du « monde des Grandes Ecoles ». (oué j’ai copié-collé j’avais la flemme).
Bon moi je ne suis qu’une universitaire (et pi je taffe) mais bon ptêt que toi tu serais susceptible de les intéresser.
(et sinon en fait je crois que je parlais de Bruno, y’a pas de Jérôme qu’a commenté non? :))
pff et dire que « voilà l’été »!…
Ici aussi (Algérie), c’est la même chose, je suis jeune, je viens de finir mes études, mais à un moment, j’ai arrêté (l’année derniére) et j’ai eu la chance d’être embauchée dans une boite de treading, dommage que Nina n’ai pas écrit l’article dans lequel elle explique le bonheur pour les embaucheurs d’avoir un personnel jeune, sans expérience.
Je me suis retrouvée à être la seule à travailler dans cette boite, avec un blackberry, j’étais véhiculée, et je faisais tout, toute seule, les relations avec le fournisseur, les commandes, les clients, la gestion du dépôt, ça m’a flatté au début, et j’ai appris plein de choses, ça m’a même tenté d’arreter les études à un bac+3 et me jetter dans le monde du travail, le salaire? je ramenais des contrats de milliards de dinnars (millions d’euros) et je touchais…350euro, bon, c’est plus que le smig ici qui est à 120euro, et avec 350euro, on vit assez bien en Algérie, quand on paie pas le loyer et qu’on a pas d’enfants, mais moi, j’ai un enfant aujourd’hui et maintenant,avec un Bac+4, je préfére faire un master, que de m’intégrer dans le monde du travail, et si je n’ai pas le choix, et que je suis obligée de travailler, je tentrais d’avoir un salaire respectable, et si j’ai de la chance de tomber sur un salaire indécent,je ne cracherais pas dessus!!!
Bon Courage pour Toi
Bonsoir.
Je crois que tu réfléchis trop, que tu es un romantique, un sensible, quelqu’un qui malheureusement pour toi a des valeurs. Tu es un rêveur. Or, pour construire une réussite telle que celle des gens dont tu parles, il faut être dénué de tout ce que tu es. De plus, Paris est une ville qui broie ceux qui rêvent. Elle est indiquée plutôt à ceux qui se contentent d’agir froidement, avec rationalité, et rigueur.
Dans le fond, tu aurais mieux fait d’être un artiste. Il se trouve cependant que tu souhaites te vautrer dans le luxe indolent, et provoquer des étincelles de par ta situation, dans le regard de ceux qui comptent pour toi. Mais, à notre époque, on n’éblouit guère plus avec son art.
De plus, je te rappelle que vivre un accident et une rééducation ça a de quoi freiner, voire détruire tout ce que tu avais construit avant. Il faut du temps pour s’en remettre et encore davantage pour avancer malgré cela. En somme, tu as une belle excuse.
La solution ?
1- T’accepter dans tes défauts et tes qualités (tu dois en avoir, je suppose).
2- Quitter Paris
3- Reprendre un cursus quelconque professionnalisant afin de te remettre en phase avec le milieu
4- Oublier toutes ces foutaises de « il gagne 300kE par an »
Et alors ? Qu’est ce qu’on en a à branler ? Ce type est peut-être un gros con, monté comme une punaise, et doté d’une haleine dégueulasse.
C’est curieux comme Paris peut rendre superficiel. Je veux dire, lorsqu’on vit à l’étranger et qu’on fait ce qu’on aime, il y a autre chose qui compte. En dehors du bitume parisien, il y a suffisamment d’espace pour que nos rêves prennent forme parce que le poids de l’histoire, des considérations sociales et des apparences n’existent plus. Du coup, les gens qu’on rencontre sont autrement … Ils sont … Juste … Humains.
Or, c’est précisément ce qui transparaît dans tous tes écrits : tu as soif d’humanité. Fais donc quelque chose avant que ce cri de douleur qui raisonne en toi ne t’étouffe.
Take care.
Tu sais quoi? Je serais toute déçue si tu arrêtais ces chroniques… Qui font fonctionner le cerveau.
Une bouffée d’air en quelque sorte (je parie que tu ne te doutais pas avoir ce pouvoir 🙂 )
En lisant ces lignes j’ai envie de te dire plein de choses, wouahou.
Bon je vais tenter d’être (à peu près) carrée.
Et pas trop longue.
Allons-y.
Je crois que tu mélanges deux mal(s)-être(s).
-D’un côté: c’est quoi la vie: où suis-je? / ou vais-je?
Que j’interprèterais (hyper psycho de comptoir) par le fait (si j’ai bien compris) que tu as dû « changer de parents ». En somme changer de racines.
Les modèles que tu as eu jusque 11 ans ont complètement changé ensuite. C’est normal que tu ne sache pas « sur quel pied danser ».
Deux modèles si différents!… qui te constituent, pourtant.
Mais même sans cette vie là, je crois que tu te serais posé les mêmes questions…
En tout cas, ce qu’on peut percevoir c’est que tu ne te reconnais pas dans les valeurs véhiculées par ton « deuxième père ».
Ce chemin il t’appartient de le trouver. Seul ou avec une aide (amis, conseils, blog…??).
Non l’argent ne fais pas le bonheur, personnellement je rêve parfois de partir. Partir dans une campagne, vivre d’un petit job, mais surtout profiter. Du temps, du jardin. De la vie quoi ;-).
Et souvent, je lutte. Lutte contre le « métro, boulot, dodo » si difficile à vaincre.
De l’autre côté, il y a cette problématique du travail.
De la recherche de ce que tu veux découlera ta recherche de travail (c’est la spécialiste qui parle là. Je te rappelle que c’est mon métier 🙂 )
c’est dur de se positionner sur quelque chose quand soi-même on ne sait pas où aller.
C’est comme si tu disais vouloir voyager, à un croisement de chemin: je vais voir quoi? Le soleil? La montagne? J’y vais par auto-stop, par la marche, par le bus?
Comment décider que tu vas prendre le bus jusque Barcelone si tu ne sais même pas que tu veux aller voir l’Espagne (ouais, j’ai toujours des exemples de merde. C’est comme ça. Mais j’espère que ça t’aide à comprendre).
Tu prends un peu plus de temps que d’autrs.
Oui.
Et alors?
Les autres (tes « collègues ») savent-ils où ils vont ou c’est papamaman qui leur a demandé d’aller dans tel ou tel sens?
Quelque part, tu as de la chance. Tu as le droit, et la faculté de réfléchir à ce que tu es, et où tu vas.
Voilà. J’ai plein d’autres choses à écrire, mais je m’arrête là, j’imagine que c’est déjà suffisamment long!
Ha, heu, non. Encore une chose: la remarque « je crois que tu réfléchis trop » (commentaire précédent)… Tellement vraie…mais tellement entendue…. tellement douloureuse parce que « mais comment fait-on pour moins réfléchir??!!).
Argh.
Elle me parle terriblement.
Merci.
Saches que HEC Montréal propose des programmes intéressants et que l’université Laval à Québec est dotée d’une école de gestion qui est classée dans les 5 meilleures au monde. Elle propose des MBA à la pelle. Et, j’imagine que tu dois savoir que lorsqu’on est français, on paie les frais scolaires comme si on est québécois, ce qui revient à 1000/1500 dollars par session. Au bout de six mois tu peux avoir un permis de travail pour bosser en dehors du campus, ou demander le statut de résident permanent (au coût de 2 000 dollars) qui te permettrait d’avoir accès à tes tas de bourses d’études certaines allant jusqu’à 40 000 dollars par an. Par ailleurs, tu pourrais ensuite demander un permis post-diplôme qui permet de rester dans le pays durant 3 ans sans avoir à renouveler d’autres permis.
Cela dit, je ne vais pas te faire un cours sur l’immigration canadienne. Ahahahah ! Sauf que je trouve cela complètement crétin de pourrir dans ton 2 pièces cuisine alors que le monde est à portée de bras. Il ne t’attendra pas.
P.S : Puisque ton père semble avoir trop d’argent, tu devrais lui demander un « coup de pouce » pour t’installer ailleurs hein. Oui, parce que c’est très snob de pouvoir dire « Mon fils fait un MBA au Canada, il pense ensuite travailler aux USA »
Penses-y. D’autant plus que … Parfois, certaines situations, comme la tienne par exemple, exige que l’on soit dénué de scrupules. Parce que les scrupules et la culpabilité, c’est comme le luxe, il faut avoir les moyens (de l’argent et du temps) pour en avoir.