Par Diane
Vingtenaires, vingtenairettes, j’ai aujourd’hui à vous faire part de constatations résultantes de mes moultes observations existentielles.
Il se trouve que je suis revenue la semaine dernière d’une semaine de vacances dans un petit lieu dit de provence (au milieu des moutonsss, dans le sud de la france en pays des santonnns). Si l’on ajoute le fait que je me trouvais dans un petit lieu dit accessible uniquement par une petite route encastrée dans la montagne et peuplée d’animaux bizarres à celui qu’on était mi septembre, et donc que la populace vacancière était à 98% partie, vous conviendrez que j’avais passé la semaine dans un cadre relativement propice au calme, à la méditation et à la paix de l’esprit. Et
effectivement, ma tension a baissé d’un coup, j’ai cueilli des noisettes et le peu de personnes que j’ai pu croiser pendant mon séjour a été plus qu’avenant et aimable.
Or, lorsque j’ai repris le train et que je suis arrivée dans le métro parisien, force m’a été de constater que l’amabilité ambiante avait un brin diminuée. Et que j’te rentre dedans en râlant parce que t’es sur mon chemin, et que jte laisserais debout même si t’as 95 ans, une jambe en moins et une valise de 45 kilos parce que moi je bosse toute la journée, merde, hein, toi t’es à la retraite, t’asseoir, t’as que ça à foutre, j’en passe et des meilleures.
Et il m’est souvenu que l’année dernière, quand j’avais passé 15 jours au québec, l’amabilité des gens m’avait étonnée aussi. Sachant que les québecquois, si mes souvenirs sont bons, se partagent
un territoire de 7 fois la france avec une population équivalente à celle de Paris/banlieue, j’ai commencé à me poser sérieusement des questions sur le rapport entre la qualité de vie (et je ne parle pas d’un point de vue financier, hein, mais de choses futiles comme l’amabilité, l’empathie, la fraternité tout ça…) et la masse de population. Prenons quelques exemples tous simples:
1/Vous êtes en haut d’une montagne, au milieu d’une belle rando de 6h. Vous êtes arrivé en haut, vous en avez chié, vous n’en pouvez plus, mais vous êtes le roi du monde (Jack dawson peut bien aller se rhabiller, ce guignol). Et tiens, tout en haut de la montagne, vous voyez un vieux monsieur assis qui se repose. Qu’est ce que vous faites? Vous vous dites bonjour, vous vous auto-félicitez de votre belle montée, vous vous extasiez tous deux sur le panorama et tiens, c’est drôle, vous venez du même coin, et, votre oncle, c’est le pharmacien de son village! Alors que, à
St Lazare un lundi soir, est ce que vous allez causer à votre voisin de train? A ceux qui attendent le train avec vous sur le quai? A 95% non. D’ailleurs, ils tirent la gueule, ça donne pas franchement envie. Et pis lui là, il est louche avec son grand imper.
2/Vous êtes prof, animateur, éducateur, ou n’importe quelle situation où vous avez affaire à cet étrange catégorie humaine(?) qu’on appelle les adolescents. Prenez en un, montrez lui quelques trucs et pouf, il sera capable de vous pondre de magnifiques dissertations, de montrer l’envie d’apprendre, voire même, j’ose à peine le dire, d’avouer que Tokyo hotel, c’est d’la merde et qu’il écoute Maxime le Forestier quand personne le regarde. Alors que, prenez le même adolescent et mettez le avec une douzaine de ses con(dé)génères, il diminue aussitot son vocabulaire de moitié, lit « scooter magazine » et balance des pierres du haut d’un pont sur l’autoroute en dessous en signe de sa pathétique rebellion à l’autorité castratrice qui ne le comprendra jamais.
3/Et là, je pique mon exemple à Pierre Desproges, (dans un de ses réquisitoires il me semble), tiré de son expérience personnelle. Quand il était à l’armée, il a assisté à un jeu formidable: la course de tortues. Quelques uns de ses camarades avaient chacun une tortue à laquelle ils faisaient une petite incision sous le bide pour y placer un morceau de coton imbibé de je ne sais plus quoi inflammable. Et le jeu, je vous le donne Emile, c’était au signal de départ, de foutre le feu à sa tortue pour voir laquelle arriverait en premier. Qu’est ce qu’on se marre à l’armée! Et M. Desproges de remarquer que si l’on prenait individuellement un de ces hommes et qu’on lui donnait une tortue, il n’aurait pas d’autre idée que de l’appeler « Fifi », de lui donner quelques feuilles de salade et de lui trouver un abri pour pas qu’elle aie froid l’hiver.
Je ne sais pas si vous avez noté, mais les médias mettent un point d’honneur à nous faire remarquer que le monde est dans une misère noire et qu’il risque de s’écrouler d’un moment à l’autre, que
le malheur est là, partout, on ne peut y échapper. C’est apocalypse soon.
Déja on va tous crever de faim parce que notre pouvoir d’achat ridicule ne nous permettra bientot plus de nous acheter à manger. Ensuite on va tous crever désintégrés sous les bombes des terroristes intégristes islamistes et tout un tas de trucs en « iste » qui ont juré d’avoir notre peau, sans compter les jeunes de banlieue qui brûlent tout et fusillent les enfants dans les collèges. Ah, et puis on va aussi tous crever de cancer, de cirrhose ou d’horribles maladies parce qu’on ne mange pas 5 fruits et légumes par jour. Sans compter bien sûr mesdames les guéguerres au
sujet duquel je ne résiste pas à vous citer une magnifique phrase de l’article « guerre » du dictionnaire Philosophique de Voltaire: » Les malheureux harangueurs parlent sans cesse contre l’amour, qui est la seule consolation du genre humain et la seule manière de le réparer; ils ne disent rien des efforts abominables que nous faisons pour le détruire ». (oui, c’est beau. Vingtenaires, vingtenairettes, amis du genre humain, lisez Voltaire. Jvous assure, des fois, ça fait du bien)
Donc, disais-je avant d’être grossièrement interrompue par Voltaire, j’aurais tendance à me dire que, plus il y a de population sur la planète….plus c’est la merde. (sans oublier le rôle des médias et des politiques hein. C’est bien connu, la peur est l’ingrédient le plus efficace jamais testé pour soumettre le peuple aux choses les plus ignobles, quitte à se torcher bien allègrement avec la déclaration des droits de l’homme)
Et là je me demande: est ce que l’homme serait incapable de se retrouver à plusieurs sans devenir automatiquement con? Ce fameux « effet de groupe » est-il inévitable?
D’un autre côté, c’est aussi au contact des autres qu’on devient soi et qu’on s’enrichit….laissez un homme seul au monde (avec ou sans ballon de volley) il tardera pas à devenir dingue, ou en tout cas à régresser carrément. (le contact de l’autre permettant la confrontation et l’émulation intellectuelle). Ou alors, énième suggestion: le contact de l’Autre enrichit l’homme; le contact des autres le rend con. (et encore, j’vous ai même pas parlé des supporters).
Enfin voilà, à vous de me dire ce que vous en pensez.
Vaste débat !
Si il est clair que la densité de population influe sur l’humeur des gens, ce qui peut expliquer que dans les pays du Nouveau Monde, il y a plus d’amabilité que dans la vieille Europe… Ou même que, comme Londres est trois fois moins dense que Paris, les Anglais sont sans doute moins agressifs que les Parisiens….
Mais, bon, je pense que ça dépend aussi de beaucoup de choses : l’ambiance n’est sans doute pas du tout la même dans les villes d’Asie, qui sont pourtant tout autant, voire plus grouillante que Paris… En fait, pour être passé à Hong Kong, j’ai remarqué qu’on a l’impression que la ville est très agitée, mais en même temps si tu observe individuellement les personnes, elles sont plutôt calmes… alors qu’à Paris, c’est la foule, mais aussi les individus qui sont stressés…
Enfin, bref, on a une contraction de l’espace, qui oppresse, mais la contraction du temps est aussi terrible…
Sinon, comme toi, je préfére les relations à deux, que les groupes…
Merci pour l’anecdote desprogienne : une partie de l’oeuvre du grand comique que je ne connaissais pas… Je me dis parfois qu’on devrait imposer un peu de lecture ou d’écoute de Desproges à la génération SMS…
Voltaire, c’est pas mal aussi…
Diane,
Tu as certes raison que les rélations entre es êtres humains deviennent plus impersonnel et on se gene mutuellement et le fait savoir.
Mais, est tu allé au même endroit en hiver ou quand il fait mauvais plusieurs jours de suite ? N’aimes tu pas des magazins, cinémas et autres conforts du temps modernes ? Aurais tu envie et temps de dire bonjour à tous les gens que tu croises dans le métro ? Ne t’adaptes tu pas au réglements uses d’un groupe dont tu fais partie sauf si c’est toi qui fixes les regles ?
J’avais un collegue qui revait toujours de Bora Bora… Moi, je suis allé. Effectivement, c’est un bel endroit avec une faune sousmarine exceptionelle. Mais même là, on voyait l’influence (négative) de l’homme : A un endroit ou on amenait les touristes, les poissons venaient vers toi parce que bcp des touristes les nourissent. Tu vas 30 m plus loin (même profondeur de l’eau) et les poissons te fuient. Puis, si tu n’es pas spécialiste des coreaux, etc., que fais tu par mauvai temps (saion des pluies) ? Si jamais tu as envie de voir un supermarche ou voir un film ? Eh ben, tu prends l’avion… Bcp des gens ne se rendent pas ccompte de ça…
Pour moi, le mieux serait d’habiter dans une ville d’1 ou 2 millions d’habitants ou il y a sufisament de gens pour qu’il y a une vie cuturelle, etc. sans avoir les foules de Londres, Paris ou autre. Puis il y des villes de cette taille ou les gens sont plus ou moins ouvert… Mais en France, le choix des villes de cette taille de plus en préférence au bord de la mer, est limité…
Je vais être vil mais c’est juste le contact des parisiens très spécifiquement qui rend con. J’ai eu l’occasion de vivre dans plusieurs grandes villes françaises (pour le moment, Lyon) et Londres, et je ne me suis jamais senti agressé en permanence comme à Paris.
Nan sérieusement, il y a vraiment une ambiance de merde chez vous.
Lyon c’est à chier. Il n’y a même pas la beauté de la ville pour compenser, elle est dégueulasse.
Au contraire, je trouve que Lyon est une très belle ville…(Paris aussi, ce n’est pas le problème, ça regorge de jolis coins), mais bon le Rhône la Saône, L’Opéra, la Place des Terreaux, Croix Rousse, Fourvière, le Vieux Lyon, ça a quand même de la gueule…
Bon, alors, mesdames et messieurs:
1/je vais finir par me vexer que mes interrogations existentielles semblent n’intéresser pas grand monde! je vais finir par écrire un article sur les nichons pour avoir pleins de commentaires et redorer un peu mon ego. (les nichons: les plus gros sont-ils les mieux? wou ouuuuuuu) D’autant plus que du coup, en dehors de mes problèmes d’ego, moins j’ai d’opinions plus je stagne dans mes réflexions, zetes vaches quand même.
2/Loic, effectivement, je n’avais pas pensé au facteur « civilisation ». Je t’avoue n’avoir jamais été dans des villes à la fois loin et très peuplées, donc je n’ai pas bcp de comparatifs possibles. C’est vrai qu’il peut y avoir un « facteur culture » et chez le parisien (et en tant que parisienne je suis la première à le déplorer), c’est presque « tendance » d’être insupportable, de faire la gueule et de gueuler sur les gens.
3/KHK, mon propos n’était pas « bouhhh la ville vive la campagne, allons tous vivre dans les bois », je vis à Paris et personne ne m’y oblige, mais je partais juste d’une constation d’une claire différence d’amabilité entre les deux, et je me demandais d’où ça venait et si c’était inévitable. Bien sûr que la ville a ses avantages et la campagne ses inconvénients.
4/Pepzone: tu t’es fait larguer à Lyon ou quoi? tu y as croisé francis lalanne? Moi, à chaque fois qu’il m’arrive une merde dans un endroit, automatiquement dans ma tête, je trouve cet endroit horrible et jveux pu y retourner.
Mais, si, Diane, c’est un article intéressant… Mais, évidemment, sur ce genre de sujets, c’est difficile de s’engager, et comme toi, on n’a pas d’avis tranché… On est tous à la fois des animaux sociables et qui apprécient le calme de la solitude dans un grand espace…
Comme toi je préfére le salut du marcheur (je pense que plus que le lieu, c’est lié à l’activité de randonnée, qui est une superbe activité, pour nous retrouver en toute simplicité… Plus d’artifices, seulement nos jambes et la nature autour) à l’opression de la foule parisienne, où tu n’arrives pas à capter de sourire, quand je traverse Paname fatigué de ma semaine de travail…
Après, je crois que l’important c’est de se sentir à l’aise, et quand on est avec une autre personne avec qui on se sent à l’aise, c’est là le bonheur humain, d’être à la fois un être social et soi-même…
Et, toi, te sens -tu bien dans les groupes (moi j’ai un peu de mal à me situer, toujours l’impression d’être trop à la marge ou trop au centre), ou préféres tu les relations à deux ?
Pour le côté civilisation, à part ces dix heures de transit passé à Hong Kong, je ne connais pas l’Asie, et ce n’est d’ailleurs pas le continent qui m’attire le plus à priori….Et j’aurais voulu savoir si certains avaient eu la même impression que moi à propos du calme individuel et de l’agitation collective de ce continent très peuplé…
Sinon, pour les seins, j’adore les superbes décolletés ou même les bosses sous les petits pulls moulants d’hiver… Donc, encore une fois, ça dépend si on parle des seins en eux-même, ou des seins sous les vêtements, c’est comme ça qu’on les voit les plus souvent…
Sinon, des petits seins bien portés, par exemple avec une silhouette fine et longiline, c’est très beau aussi…J’ai revu un des premiers films de Jane Birkin « Slogan » (ou elle joue une jeune anglaise qui tombe amoureux d’un publicitaire quarantenaire marié, incarné bien sûr par Serge Gainsbourg), et qu’est-ce qu’elle était belle…
Et, ce qui est bien, c’est que, comme les zizis, tous les nichons sont différents…
bein moi qui déprimait en rentrant chez moi… Pan dans les dents! Un article pour me remonter le moral!
la masse à la masse. pour vivre heureux, vivons cachés. J’aime la masse quand elle est grouillante, quand elle vit sur les marchés, avec des millions de petits stands, quand chacun vit sa vie dans son coin mais est quand même obligé de se frotter aux autres, de sentir leurs odeurs, de cohabiter dans un mélange sanguin et magnifique comme la vomissure d’un soleil.
J’aime la masse quand elle se donne un but qui n’a rien à voir avec la vie humaine. J’aime la masse quand elle chante du Haydn, j’aime la masse pour sa force.
Je n’aime pas la masse quand elle montre sa force. Quand elle joue des biscotos. Quand ils crient tous ensemble comme une procession de prêtres putrides poussant le bouc émissaire devant leur faux dieux. Quand ils croient en leur propre force, quand l’humain oublie sa propre condition pour se croire l’un des membres d’un dieu aux milles têtes parlants d’une seule voix harmonieusement tyrannique.
Je n’aime pas la masse quand elle substitute son identité à celle de l’humain.
Je comprends la peur de l’humain dans la masse. Je comprends sa peur de se faire remarquer. Je comprends aussi la discrétion de s’attacher à chaque être humain en face de soi, de s’en écorcher les cellules à force de trop l’ouvrir, hémorragie interne du coeur, boum.
Ce n’est pas le nombre qui devrait nous faire peur. C’est la masse. Ce silence qui rend les foules du métro compacte comme un mur indivisible, tous pareils. Ces paroles scandées, mot pour mot, pour mieux tuer la conscience.
… Voilà.
Autrement, j’ai jamais vécu dans une grosse métropole, donc je ne peux pas dire. Ayant par contre toujours vécu en ville, je ne sais pas si je supporterai la campagne sur le long terme. Même si là-bas c’est sans doute plus simple au point de vue communication (pour dire qc d’intelligent); comme pas beaucoup de monde y passe, et qu’on a/qu’on prend plus le temps, on a pas besoin de sélectionner nos interlocuteurs…
bein voilà, j’ai pu passé ma déprime sur qc finalement…
AAhh bah ça vaut le coup de râler un peu, j’ai gagné deux magnifiques commentaires!!
Loic, pour répondre à ta question, au fait je peux me sentir à l’aise à deux ou dans un groupe aussi, tout dépend de quels genres d’individus il est composé… mais en général je m’adapte: s »il est composé de gens discrets, je vais avoir tendance à l’être moins, et inversement. Disons qu’il faut de toute façon un temps d’observation avant de se situer ds un groupe.
La pin qui fait des bulles, n’hésites pas à passer ta déprime sur les commentaires plus souvent, c’est un plaisir! Et j’adhère particulièrement à ta distinction masse qui porte/masse qui soumet et terrorise. Elle peut être effectivement facteur d’avancée autant que de connerieou de tyrannie, même si quand même le deuxième cas est bcpppp plus fréquent.
Non vraiment merci, il est profond et plus qu’intéressant, ce commentaire.
Bon, j’ai pas eu trop le temps de commenter cette semaine mais là, je le fais. Je suis complètement convaincue de l’effet abrutissant de la foule. Je me souviens, dans mes jeunes années, ma mère m’apprit la définition de l’expression « mouton de paniurge » et je constate encore aujourd’hui à quel point cette expression de vérifie dès qu’un groupe se constitue. Je suis pas forcément mieux, il m’arrive souvent de prendre une mauvaise sortie de métro par exemple car je ne fais pas attention où je vais et suis bêtement la foule.
Pour en revenir à Paris, c’est vrai que c’est une ville qui me rend bien plus agressive qu’en province. Je ne tape pas les gens mais ils m’énervent, ça m’agace les touristes qui se plantent en plein milieu, ceux qui restent assis sur les strapontins alors que la rame est bondée, ceux qui ne cèdent pas leur place à la personne âgée (oui, ils m’énervent ceux là, surtout quand ils s’appliquent à bien regarder ailleurs), la ratp m’énerve à ne jamais respecter les horaires… Du coup, j’ai l’impression qu’on est un peu dans la surenchère de mauvaise humeur et de bêtise, un cercle vicieux en somme.
Et des fois, j’ai honte. L’autre soir, j’étais à la piscine, je vois une nana arriver et je me dis « elle, elle va essayer de me gruger pour une cabine » (y a du monde, c’est galère pour se changer ». La fille me regarde…m’adresse un grand sourire et me dit « je crois que cette cabine ci est vide ». J’étais honteuse de ma hargne et je me suis dit qu’un sourire, une amabilité, c’est gratuit mais ça fait toujours plaisir.