Par Jane
Non, je ne vais pas vous parler d’évasion fiscale ou d’un circuit parallèle permettant de trouver de l’essence moins chère. Je vais jouer au satellite autour de la chômagie et vous raconter comment j’ai démontré en un mois que la valeur de quelqu’un ne se réduit pas au nombre de ses diplômes.
Pour commencer, il faut savoir que je nourris un certain complexe de « sous diplômée ». J’ai fait le choix très personnel de faire des études plutôt courtes (bac+2), une formation bien plus professionnalisante que la fac (un DUT) et j’ai misé sur l’Anglais pour sortir un peu du lot. Fin 2005, je suis au chômage, une partie de ma famille ne comprend pas pourquoi je ne reprends pas mes études (histoire de m’occuper?) et le reste me soutient dans mon choix. Je préfère m’en tenir à ce que j’ai et tenter d’en tirer le meilleur plutôt que de retourner roupiller sur les bancs de la
fac (qui ne sont pas confortables, j’ai testé)
Décembre 2005, tout s’accélère, je passe une série d’entretiens et suis embauchée dans un grand groupe. Je déménage en région parisienne et découvre les joies du monde du travail.
Mai 2008, mon téléphone professionnel sonne. « Bonjour, je suis Mlle X du cabinet de recrutement « Même pas en rêve », nous souhaiterions vous rencontrer afin de faire le point sur votre parcours et vos objectifs et éventuellement vous proposer un poste chez Groupe International. » Comme je suis un peu sous le choc, je lui demande de me rappeler plus tard, faire un point sur son parcours professionnel en open space avec son chef à 2m de son bureau, on a connu plus discret.
Le lendemain, le portable sonne, et j’en apprends un peu plus. Ils sont missionnés par Groupe International pour trouver une nouvelle assistante qui ne sera pas chargé de faire le café. Elle me pose quelques questions techniques, et un rendez-vous est pris histoire de faire connaissance. Je commence à flipper. Parce qu’entre temps, j’ai jeté un oeil sur l’annonce pour le boulot, et il se trouve qu’il me manque une année d’études, et une année d’expérience professionnelle. On me rassure, on me dit que ce sont eux qui m’ont contacté, on me dit d’arrêter de stresser et d’y croire un
peu.
L’entretien au cabinet de recrutement se passe comme un banal entretien, avec questions piège dans lesquelles je tombe allègrement, et j’apprends que nous sommes 6 pour le poste, dont une personne que je connais professionnellement. Je désespère un peu, ça fait beaucoup de monde, je n’ai pas le profil idéal… Mais quelques jours plus tard, je suis conviée chez Groupe International.
Et je découvre les avantages des groupes non français. Personne ne me dis que je n’ai pas les diplômes. je détaille mon expérience et mes compétences, et ça semble plutôt bien coller à ce qui est recherché. La seule question sur le sujet est « Vous ne travaillez que depuis environ 2 ans, pourquoi vouloir changer si vite d’entreprise? » Parce que je ne cherchais pas, mais qu’on est venu me
chercher…
Je ne sais pas ce que sont devenus les autres candidats, mais j’ai eu le poste. Avec mon bac+2. J’ai finalement réussi mon pari « études courtes + expérience » dans une période qui est plutôt à la surenchère de diplômes.
Bravo et félicitations (même si je ne sais pas de quel Groupe International il est question)!
Ah bah c’est génial! En fait t’as fait comme Nina! Comme quoi il faut pas hésiter à postuler à certains postes quand on sent qu’on peut le faire, surtout quand on est en poste ça mange pas de pain…perso j’ai eu plusieurs fois des entretiens pour des jobs où je correspondais pas exactement à l’annonce…
Tiens je suis d’ailleurs en train de répondre à une offre pour laquelle c’est le cas sauf que bon là c’est sur le site d’un cabinet de recrutement ils vont avoir 10 000 écoles de commerce qui vont leur répondre mais c’est pas grave je postule quand même le poste me plait! 🙂
Hello, je bosse moi meme personellement 😉 dans un cabinet de recrutement. Et tant il est vrai que pour certains postes, dans certaines conditions, un niveau scolaire est demandé…. Tant il est également vrai que ce niveau peut totalement etre revisité en fonction des compétences, de l’experience de la personne.
En plus, les DUT sont de très bons diplomes, très profesionnels !
bonne chance 😉
mais tu nous dis pas ce que tu fais…
Comme quoi il est encore possible de temps en temps de s’en sortir par soi-même. C’est rassurant en tout.
Félicitations !
@ Lil’Virgo: Merci bien, et c’est un groupe anglais travaillant principalement avec l’Asie (pour info) (non je ne donnerai pas de nom ici)
@ E.: En fait, j’ai pas cherché, « on » est venu me débaucher… Et comme quoi, les annonces… Je croise les doigts pour toi!
@ Léa: Je dois donc être une personne exceptionnelle! 😉
@ mec intrigué: Ca ne changerait pas grand chose de le savoir… Disons que je bosse dans un secteur tourmenté pour le moment!
@ Keira: C’est aussi un peu pour rassurer que j’ai écrit ça, quand on parle de baisse du pouvoir d’achat, de panne de l’ascenseur social et autres joyeusetés… C’est pas toujours le cas!
Je confirme pour le recrutement anglais. Je vis en Angleterre, j’ai un profil technique, un CAPET (pour etre prof !! bon, les anglais, ca leur parle pas…). Et bien avec plusieurs annees d’experiences maintenant, dans differents domaines et pays, les entreprises ne me demandent pas mes diplomes pour un poste d' »Engineer » !! Par contre, en France, on s’arrete encore a « attend, tu peux pas dire que t’es ingénieur, t’as pas le diplome… »
@ Jul: Il a fallu que je ressorte mes diplômes, je me demande pendant combien de temps on va encore me le demander!
C’est bien connu que les groupes anglosaxonnes se fient moins au diplomes obentus à une certane période et moi, je fais un peu pareille quand il s’agit des embauches. Mais j’ai parfois encore du mal à convaincre mon chef qui décide en dernier lieu…
Et bravo d’avoir obtenu le poste et d’oser à essayer même si tu n’avais pas tous les requis mentionné dans l’annonce!
@ KHK: J’essaye tout simplement parce que je sais que j’ai les compétences pour ce poste, ma seule peur étaient qu’ils se fient plus aux diplômes qu’aux compétences, sait-on jamais…
Jane,
tu as raison d’essayer. Que as tu à perdre ? Moi, c’est pareille je peux faire plein des choses sans avoir nécessairement les diplomes.