(Message garanti 100% sans messages cachés, personne n’a donc à se sentir visé, je précise)
Dans la vie, j’ai moults défauts mais s’il y en a un que je n’ai pas, c’est la rancune. En gros, on me demande mon pardon, je le donne sans trop discuter car je trouve toujours que « tout ça ne vaut pas la peine de rester fâché ». Et il y a des fois où, effectivement, rester fâché par principe est ridicule surtout que je trouve que ça bouffe de l’énergie pour rien. Moi, je suis plutôt adepte du précepte chinois ou arabe : « regarde la rivière couler, tu y verras le corps de ton ennemi flotter ». En gros, laisse la vie gérer le retour de bâton, on ne peut pas se comporter comme une immonde ordure sans se prendre une baffe un jour.
Sauf que. L’autre jour, je discutais avec Pink qui avait pour idée de lancer la semaine de la réhabilitation. Pour ceux qui auraient la flemme de lire son article (hum), l’idée est qu’en gros, on devrait lancer une semaine où toutes les personnes qui ont eu un comportement goujat s’excusent. En gros, opération soigne ton karma. Mais dans sa vision, elle estime que des excuses ne méritent pas forcément un pardon et qu’il ne doit en aucun cas être exigé. Sur le coup, je lui dis que je ne trouve pas très charitable de ne pas récompenser ce genre de démarches mais finalement, à bien y penser, elle a raison. Je sais qu’il y a quelques cas où si la personne venait me présenter des excuses, je lui cracherais littéralement à la figure avant de lui claquer la porte au nez. Non pas que je ressente colère ou rancune, ni même désir de vengeance : les sentiments négatifs sont en général à l’image d’un orage d’été chez moi : ça pète, ça fait du bruit et le lendemain, c’est comme si de rien n’était. J’oublie, je range ça dans un dossier mental que je n’ouvre plus. Alors pourquoi refuser le pardon ? Parce que certains ne méritent pas d’avoir la conscience tranquille.
Dans la vie, on a le choix : certains font celui de faire du mal sciemment à une personne. Revenir quelques temps après la queue entre les jambes en prononçant quelques « excuse-moi », c’est un peu facile. Même si certains en sont génétiquement incapables, certes. Le truc, c’est que présenter des excuses ne veut pas dire qu’on est conscient du mal qu’on a pu faire. Parfois, une insulte balancée peut marquer une personne au fer rouge et rester douloureuse pour peu qu’on appuie dessus. Alors le bourreau, il peut bien s’excuser avec des yeux humides, ça n’arrangera pas le mal causé chez sa victime.
Alors je me pose la question : faut-il accorder facilement son pardon, comme une personne généreuse et bonne d’âme ou au contraire, être impitoyable, garder toujours vivace la flamme de la colère pour ne pas oublier l’humiliation ? Perso, je l’ai déjà dit, je trouve que tout ça équivaut surtout à une perte d’énergie et mon énergie, je préfère l’investir dans des choses plus positives et productives. Bien que la vengeance soit parfois un très bon moteur d’imagination mais c’est pas le sujet. Mais finalement, refuser son pardon ne
peut-il pas être signe de vertu et de générosité ? Faire comprendre à la personne que son comportement a cassé quelque chose de façon irrémédiable pour éviter qu’elle ne recommence ? Après tout, je me dis que seuls les débiles profonds ne tirent aucun enseignement de leur vécu. Sauf que le risque est que notre geste follement altruiste (si, si) soit pris comme un affront : « quelle
conne, elle se prend pour qui ? » et que dans l’histoire, personne ne sorte vainqueur de la bataille. Navrant pour tout le monde.
Je veux pas dire mais la vie, elle est quand même plus facile dans les séries AB où ils se pardonnent toujours.
Mon problème c’est que j’ai beau pardonné je n’oublie pas pour autant. je n’arrive pas à faire comme si rien ne s’était passé. c’est plus fort que moi mais quand ma confiance est trahie, c’est quasi fini, il reste toujours un peu de méfiance dans mon esprit par la suite…