Par Lucas
Bon alors, tout d’abord, je tiens à m’excuser auprès de toi lectrice, lecteur. J’étais en cours pour valider mon cursus et ensuite je n’avais pas de sujet intéressant à te proposer alors j’ai préféré fermer ma gueule. Certes, j’avais bien pondu un article sur cette cochonnerie hypocrite des publicitaires qui nous prennent pour des abrutis, « le publi-redac », mais je me suis dit que ça n’avait pas sa place sur les pages des Twentiz. Pages dédiées à ce qui fait notre génération ; souvenirs, présent, avenir… Pas de complaisance !
Aujourd’hui, je voudrais évoquer ce moment feurmideuble qu’est la diplomation. Je sais je n’ai aucune imagination et je me centre sur ma personne mais c’est un passage obligé pour tous les vingtenaires. Pour ma part, il se pourrait bien que j’ai tout validé dans mon école, que je sois libre comme Max et que vous disiez même que vous m’avez vu voleeeeeer…
En théorie, une fois diplômé, on est censé sortir des chaines scolaires pour enfiler les chaines du salariat : en français, trouver un boulot et bosser. Dans ma Bizness Cool, c’est encore mieux : on ne trouve pas un boulot, c’est le boulot qui nous trouve. Une bonne moitié est embauchée avant d’être diplômé et un bon quart dans les 3 mois qui suivent. Reste un quart qui va continuer à
chercher l’eldorado et dont je vais surement faire partie. Bizarrement, être auditeur chez Deloitte, être Marketeux chez Lindt ça me tente moyen…
Toujours est-il que le diplôme c’est, certes, un nouveau départ mais c’est aussi le moment du bilan. Pour ma part, après ma maitrise de Droit j’ai fait la Conférence Berryer, un concours d’éloquence. Or, ce soir là, après avoir fait mon show je me suis rendu compte que, dans le boulot d’avocat, le coté rhéteur me plaisait plus que le coté juridique. C’est ballot vu qu’en Droit des Zaff on ne plaide qwasiment jamais.
Je suis donc parti en école de commerce et j’ai l’impression d’en sortir plus vide que je n’y suis rentré. Alors, que faire ??
Ici je marque une pause dans mon « moi-je » un brin reulou pour vous parler de Gaëlle une demoiselle que j’ai rencontrée samedi soir.
Gaelle a fait 3 ans d’architecture avt de partir en école d’infirmière. A mes yeux, une entrée en religion, au service des autres. Un apostolat laïc, un dévouement indéniable. Peut-être cherchait-elle tout bonnement à donner du sens à sa vie et trouver sa raison d’être. Et pour elle, ça passait par le fait d’être présente pour les autres. Les gens bénévoles et bienveillants ont-ils un manque de confiance en eux qui les poussent à chercher dans la reconnaissance d’autrui une raison d’aller de l’avant ? Non, pardon, je pars ds un
délire Luquien…
Je crois qu’en la matière diverses logiques simplistes s’affrontent.
La vie est trop courte pour s’arrêter sur les pbs des autres ?
Oui mais justement, on peut être heureux, trouver son bonheur dans l’aide apportée aux autres.
En fait, ce sont des siècles de religion chrétienne et un hédonisme égoïste qui s’affrontent ici. Je crois surtout qu’il faut trouver un truc où on peut s’engager à 100% et y croire jusqu’au bout. Ah on me souffle dans l’oreillette que je viens plus ou moins de vous définir l’espoir…
L’espoir… Des jours heureux… Certes, mais le bonheur, quand tu as été élevé ds une famille qui ne manquait de rien, il passe par l’envie de maintenir un certain confort matériel : en français, par la thune (pourquoi ya un h à thune ?). Or les boulots pour y arriver passent par un abonnement à J’aiPasD’Vie.com pendant quelques années.
Quand tu es appelé à bosser 15h/jour pour faire tes preuves, il faut bien trouver quelque chose qui motive. Mes parents passent leur temps à me seriner l’exemple des enfants de leurs amis qui ont fait Etchici, X, etc. Mon père m’a encore vanté les mérites de la fille d’un de ses amis qui, après Dauphine, a été embauchée par une PME dynamique : deux ans plus tard, elle a un taff où elle est responsabilisée à 100% (mon rêve) et où elle est payée… 100 K€. Ca me parait édifiant et je me demande ce qu’elle peut apporter à la boite pour justifier un tel salaire. Dans mon école, on commence à 34K€ et 3 ans plus tard on est à 45-50 en bossant 15 heures par jour. Ya comme un gouffre. Pourtant 45-50 c’est déjà énorme comparé à un Smicard…
Bien sûr vous allez me dire que l’argent ne fait pas le bonheur. Wabon ? L’argent ne fait pas le bonheur ? Peut-être, mais il y contribue graaaaave ! De là conclure que travailler plus pour gagner plus a été pondu par un épicurien c’est aller un peu vite en besogne. Le sarkozysme n’est pas un hédonisme…
Pour autant, ça ne fait pas avancer mon schmilblick tout ça. Dans un monde de bisounours, je prendrais le RER le matin à bord d’un wagon rigolard où tout le monde se sourirait en chantant « aye ho, aye ho, on va tous au boulot« . Puis j’arriverais dans ma boite pour y passer une journée trépidante avant de partir vers 22H00 poussé par la fatigue et par le balai de la femme de ménage nocturne… Allez je vous laisse sur une pub qui me fait rigoler…
Ok, allez, je lâche le cinéma et je me lance dans la médecine, ou alors je deviens chef cuisto (mes rêves que je ne réaliserai pas…).
Très chouette article, msieur Lucas 🙂
Moi, je me fais avoir, je peux taffer comme une folle, je reste avec mon salaire très très en deça de ceux dont tu parles et je peux même pas monétiser mes congés pour gagner un chouia plus. Mes congés, je les prends ou je les perds.
Alors gagner plus en travaillant plus, moi, ça me parle pas du tout
1) le salaire median est à 1500 euros mensuel.
2) 35k ou 100k, crois-moi, si tu bosses 15 heures/jours, tu n’en profiteras pas sur le moment.Peut-être pourras-tu capitaliser pour plus tard, si tu n’as pas tout cramé en caprices, coke ou mannequins pour tenir le coup.
3) si tu gagnes 100k, combien en fais-tu gagner à ta boîte ? et ta santé elle en est où ? Combien paies-tu d’impôts dessus ? Relis « la firme », le livre qui a donné un film avec Tom Cruise.
4) j’espère que chacun se rend compte de l’indécence de salaires à + de 50k. Beaucoup de smicards ont des journées pénibles, des métiers utiles sont rémunérés walou.
Pas d’accord. Ce qui est indécent c’est de voir un cadre refuser d’assumer les responsabilités qui lui incombent et qu’il doit porter en cas de problèmes. Responsabilités qui légitiment son niveau de rémunération.
D’autre part ce niveau de salaire peut également être expliqué par des qualités intellectuelles qui apportent une plus value à la boite.
Je suis bcp plus choqué par le salaire de Sarko qui n’apporte aucune idée pertinente et donc l’engagement est médiocre que par le salaire d’un patron du CAC 40 qui doit assumer la stratégie gagnante qui va rendre son groupe perenne et ce faisant maintenir l’emploi des SMICards. A quand une remuneration du secteur public au mérite ?
Il faut choisir dans la vie entre gagner de l’argent et le dépenser : on n’a pas le temps de faire les deux. [Edouard Bourdet]
« Pour moi, il merite la prison à vie »
n’importe quoi …
tu ne sais pas de quoi tu parles. Déjà s’il fallait mettre en taule tous ceux qui ont fair perdre de l’argent aux banques, on verrait certains anciens du Crédit Lyonnais sous les verroux.
Ensuite la prison à vie, comme pour les violeurs ou les meurtriers… les pertes dissimulées par Kerviel ont déjà été acceptées par le marché boursier et lui-même a retrouvé un job.
Enfin ton laïus sur la responsabilité des cadres. On en reparle dans un an, tu veux ? Ceux qui montent le plus haut sont ceux qui ont su le plus jouer avec le système.
Et concernant les 100k, je maintiens ce que je dis. C’est plus qu’un salaire de ministre. Et bcp de directeurs d’usine ne touchent pas cela.
Quant à ta copine, bien sûr elle bosse toute seule, pas d’équipe, pas de collègues, pas de grouillots…
Oh oui elle sûrement bcp de responsabilités. Mais si elle se plante, elle ne le fera pas d’un coup mais progressivement dc verra venir le coup et aura le temps de se retourner et trouver un ou plusieurs responsables. Comment ? c’est simple c’est une personne intelligente à qui on a appris comment sauver ses fesses.
Mouaif, comme dirait mon Pote Arthur, un peu trop de gens qui perdent leur vie à la gagner…
J’croyais que c’était Goldman dans la chanson Ton Fils qui avait lancé cette phrase ????
« On perd sa vie parfois à vouloir la gagner, yen a qui naissent rois d’autres du mauvais côté… »
Eh bien non, Goldman il a rien fait qu’à copier Arthur (Rimbaud hein).
….ou alors Rimbaud a utilisé la machine à avancer dans le temps que Léonard a inventé avec son disciple (album 14) et est venu piquer les répliques de Goldman, au choix.