Le 02 mai
Les jours se suivent et se ressemblent. Je fais des books et je m’ennuie. Je supporte le rire d’ado de Clarissa et ses accès de minauderies lorsqu’elle est en présence de testostérone (non gay). Enfin, aujourd’hui mon stage a pris une tournure intéressante. On est en train de faire les retours de fringues auprès des marques car on va passer à la collection d’hiver. Du coup tout le monde en profite pour récupérer ce qu’il lorgne depuis des semaines. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai demandé à Big Boss s’il était OK pour que je prenne une ou deux choses, et il a dit oui ! Me voilà donc avec un gilet et une veste en jean. Ca fait bien plaisir. J’aurais au moins eu une fois un avantage dans ce stage. A part cela on a passé la journée à défaire les cartons qu’on avait fait la veille pour retrouver une paire de chaussure : les boules !
Le 03 mai
Aujourd’hui je suis dans les cartons jusqu’au cou. Les mettre dans les ascenseurs n’était pas de tout repos croyez-moi. Je commence à m’inquiéter de ma paie car ils ne m’ont encore rien donné. Normalement je devais toucher 300€ par mois mais là que dale. Il faut que je tire ça au clair. En plus, les rapias commencent à me déteindre dessus car je suis dégoûtée de rater des choses éventuellement intéressantes qui partent en retour lundi.
Mais l’essentiel du jour c’était le défilé de blondes au showroom, qui venaient chercher des fringues. Franchement c’est pas un métier pour moi car je suis bien
incapable de faire de la lèche aux journalistes. Et sur ce point une des filles est d’accord avec moi : Bettina. Au début je ne l’aimais pas du tout cette fille et en fait je me suis bien trompée sur elle. Certes, elle est un peu étrange mais c’est sans doute une des personnes la plus franche que j’ai rencontrée pour l’instant dans ce stage.
Ah oui il y a un deuxième essentiel du jour. La cellulite de Clarissa. Elle s’est ramenée avec un short en éponge super court façon sixties et l’a essayé devant
nous. Et bien le palper rouler faudrait peut être s’y mettre ma fille hein. C’est pas joli tout ça. Cette fille est fière d’être mince mais ça sert à quoi d’être fine si on est pleine de cellulite et qu’on a une peau pourrie ? Elle ferait mieux de prendre son short et d’aller faire du sport.
Le 07 mai
Il se passe un truc bizarre : Clarissa est aimable aujourd’hui. Je ne comprends pas trop ce qu’il se passe. Elle s’est peut-être trouvé un mec. En plus, j’ai eu une bonne fin de journée. On a fini avec Big Boss, son mec, Big Mother et Clarissa. On discutait tranquillement et pour la première fois depuis un mois je me suis sentie presque intégrée. Le seul problème c’est que ça ne dure jamais longtemps.
Le 09 mai
Aujourd’hui pas de stage car on avait le pont mais il faut quand même que je vous raconte la journée horrible que j’ai passée. Mon portable sonne a 8h45 ! Le
con, je ne lui ai rien demandé moi. Remarque j’étais en train de me battre contre une armée d’abeilles tueuses (téléfilm de la six la veille : note pour plus tard arrêter de regarder les téléfilms de la six). J’avais décidé d’aller chez un coiffeur pour me faire faire un soin et un massage, mais comme je ne suis pas hyper riche j’ai choisi un coiffeur pas trop cher. Grossière erreur de ma part. Me voilà dans un des salons les plus lugubres que j’ai jamais vu de ma vie. Il n’a pas été construit dans les années 70 mais pourtant on pourrait le croire vu la déco et la saleté ambiante. Les bac à shampoing ressemblent à des éviers de campings sans étoiles avec des cheveux de la fille d’avant à l’intérieur. Mais le pire c’était la coiffeuse qui ressemblait à une
ex militaire et qui en avait la douceur. Ce qui devait être un moment de détente et plaisir c’est transformé en cauchemar.
Le 13 mai
Journée épuisante : retours, rentrée des nouvelles collections qu’il faut exposer. Je commence a avoir l’impression de faire ma place dans cette univers et chose encore plus dingue : je crois que Clarissa commence à m’accepter. Elle n’est plus désagréable avec moi et a enfin appris mon prénom. Récemment j’ai eu un compliment de la part de Big Boss, ça m’a laissé sans voix. En fait j’ai rangé une nouvelle marque dans le showroom et j’ai demandé à Big Boss ce qu’il pensait de mon aménagement, car il faut être sûr que ce soit harmonieux sinon ça ne va pas. Et il m’a dit que c’était très bien. Après-demain c’est la journée de présentation de la nouvelle collection.
Le 15 mai
La crise. A 10h du matin on recevait encore des cartons de vêtements de la nouvelle collection. C’était un peu la panique car les journalistes n’allaient pas tarder à faire leur entrée. Le monde commence à arriver. Au début je suis restée un peu en retrait car je ne savais pas trop quoi faire. Puis au bout d’un moment, j’ai fini par m’occuper des journalistes. Mon boulot consiste à leur présenter les collections et les nouvelles tendances de l’hiver et elles, elles prennent des notes sur ce que tu dis, et réserve des vêtements pour les prochains shootings photos. Et puis surtout, je crois qu’elles viennent pour manger à l’œil et se raconter les derniers potins avec leurs copines journalistes. Et puis bien sûr, pour le cadeau. Car toute journée de présentation de collection qui se respecte comporte un cadeau. Au final on a pas eu tant de monde que ça et surtout c’était pas des magazines important. Maintenant il va falloir s’occuper de préparer les shoppings (c’est-à-dire ce que les journalistes ont réservé dans chaque collection).