Où trouver l’homme ? Episode 8 : au pub, pendant un match

(Je rappelle à mes lecteurs chéris que tout ceci est une joyeuse blague. En vrai, je suis pas blessée du poignet, je cherche pas d’hommes et je regarde le match chez moi ou chez ma sœur).

La semaine dernière, je me suis rendue au Stade de France, le cœur gonflé d’espoir à l’idée de choper un beau supporter de rugby mais, manque de bol, autour de moi, que des familles et ma sœur. Cette fois-ci, je change mon fusil d’épaule. L’idée est la suivante : parmi les supporters de rugby, il y a toujours plusieurs mecs mignons, pile dans mon style. Or au stade, une fois le match commencé, tu ne peux pas te déplacer à ta guise surtout qu’au stade de France, il est un peu dur de scanner tout le monde pour verrouiller sa cible. Mais la chasseuse ne commet pas deux fois la même erreur. Cette fois, je prends sous le bras une amie fan de rugby et on va au pub.

L’avantage du pub, c’est que je peux atteindre qui je veux et le sujet est tout trouvé : le match. Comme j’ai fait un stage dans le journalisme rugby, je peux tenir une conversation sur le sujet sans passer pour une pauvre idiote. Et figure-toi qu’une nana qui s’intéresse au sport (pas forcément pour le pratiquer mais qui le regarde), ça fait toujours son petit effet. Le jour où je suis désespérée, je deviens une pro du foot. Bon, donc, arrivée au pub, c’est bondé, ça sent la bière.
« TU VEUX QUOIIIIIIIIIIIIIII ? » hurle ma copine.

Bon, alors, la bière, je fais impasse, j’ai horreur de ça. Bon, on va jouer la carte du coca light. Ça fait pas super ambiance mais je vais pas boire une boisson que je déteste quand même… Oui, quand je bois de la bière, j’ai l’impression que ça lessive l’estomac comme si j’avais bu la tasse à la piscine. Puis surtout, la bière me fait faire plus pipi que le coca et j’ai pas envie de rater l’amour parce que j’étais en train de faire la queue aux toilettes. Surtout que casser une discussion charmante par un « scuse, je vais faire pipi », ça vous casse un coup.

Donc me voici en train de siroter mon coca, essayant de discerner la tronche des messieurs vu que j’ai enlevé mes lunettes. Déjà, remercions la loi française, maintenant, y a plus de fumée donc je peux voir un tout petit peu mieux. Bon, alors, il y a un brun pas mal là bas, je demande confirmation à ma copine pour éviter d’être victime de ma myopie et je commence à envoyer les signaux conventionnels : regards appuyés, jeu de cheveux, sirotage du coca avec la paille d’un air mutin… Mais le problème, c’est que je peux envoyer tous les signes que je veux, le monsieur est absorbé par le match. Et en plus, on ne gagne même pas donc il a pas l’air super content.

Bon, tentative de plan B. L’idée : se placer le plus près possible de lui pour partager l’ivresse d’un essai, qu’on se saute joyeusement dans les bras pour fêter ça. Je traverse la foule en arrivant miraculeusement à ne pas renverser mon coca sur mon beau top. Ah, le coca, mince : faut que je le boive et vite parce qu’on ne saute pas de joie avec une boisson dans la main, surtout que ça constitue un rempart entre ma cible et moi. Ben oui, on prend pas dans les bras quelqu’un qui a un verre, c’est mathématique. Le problème, c’est que quand tu bois du coca cul sec, c’est que ça fait pleurer mais j’assume, je suis une grande fille. On dira que c’est l’émotion puis ça rend mes yeux brillants. Bon… Ah, on a bien choisi notre jour pour jouer comme des brelles, on marque pas un essai ! Quelques pénalités mais rien de transcendant.

Ok, puisque c’est ça, passons au plan C dit le plan « j’étale ma culture ». Le principe est simple : je prends ma copine qui connaît rien au rugby et je lui explique tout genre je suis trop un  pro.
« ALORS TU VOIS, LA, Y A UN EN AVANT !
– C’EST QUOI ?
– C’EST QUAND LE JOUEUR PASSE LA BALLE VERS L’AVANT VERS UN AUTRE JOUEUR OU QU’IL LA RECUPERE ALORS QU’ELLE EST TOMBEE VERS L’AVANT.
– ET POURQUOI IL PEUT PAS ?
– PARCE QUE CE SONT LES REGLES, C’EST POUR QU’IL Y AIT PLUS DE SPECTACLE ! »

I’m so good. Même si en vrai, je vois pas bien ce qu’il se passe à l’écran (j’ai pas mes lunettes, j’ai dit) donc parfois, je vois pas trop pourquoi y a faute. Mais un pub n’étant pas le lieu le plus silencieux du monde, j’ai beau hurler, le beau gosse ne semble pas m’entendre (ou du moins m’écouter). Bon, tout va se jouer en 3e mi-temps.

Sauf que la France perd, une défaite amplement méritée. Et là, c’est soupe à la grimace, ma cible semble bien dégoûtée et commente la défaite avec son pote, sans même nous regarder. D’ailleurs, la pub se vide rapidement, les fans déçus préfèrent rentrer chez eux. Ai-je verrouillée la mauvaise cible ou n’était-ce tout simplement pas le lieu ? Puisque c’est ça, la semaine prochaine, je drague dans un bar moins bruyant et plus cosy.

8 réflexions sur “Où trouver l’homme ? Episode 8 : au pub, pendant un match

  1. Pourquoi diable, faut-il que tu es enlevé tes lunettes ? Bizarre, étrange, surprenant !
    Ta recherche serait plus « lumineuse » et moins « obscure » !!
    Par coquetterie ? ou parce que depuis belle lurette tu aurais du changer de monture ?
    Les lunettes sont devenues au fil du temps un BEL accessoire et si UTILES dans ta quête de… Pense-y !

  2. Ah mais moi je suis pas d’accord ! Le match de rugby au pub ça fonctionne à tous les coups ! Tu te poses au comptoir (et pas en salle ! MALHEUREUSE) et tu joues à être de mauvaise foi.
    Non non non… je suis pas du tout d’accord !

  3. Voyons le côté positif: étant donné que les mecs sont en général au top de leur beauferie (pour rester polie) quand ils sont devant un match avec leurs potes, si t’en trouves un potable à ce moment là, tu peux être sure que le meilleur est à venir !

  4. Ma chérie, voici la tactique qui marche :
    tu mets un top moulant décolleté en V et un wonderbra qui dépasse un peu du généreux balcon (oublions toute subtilité, cible oblige).
    Tu t’assois sur un tabouret ou meme direct’sur le bar (« hannnn mais je suis toute petite, je vois pas l’écran sinon ») et là, les humains couillus en oublient le match.
    Avantage : tu vois de très près tout individu s’approchant de la machine à pression, et tu peux meme la jouer gentille bimbo en lui tendant le verre. Bonus : le barman a une vue imprenable sur ton string Pimkie qui dépasse de ton jean.

    Evidemment, si l’objectif c’est de ramener un gendre à ta maman, c’est loupé. Là, on peche de l’intérimaire de très courte durée…

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