Après la parodie au cinéma, voici la parodie littéraire ! Ouais, bon, ok, ce n’est pas nouveau mais comme je viens de lire « Et si c’était niais » de Pascal Fioretto, je vous en parle. Pour ceux qui n’en ont pas entendu parler, petit résumé : ce bref roman nous livre une parodie de nos plus grands auteurs contemporains. Grands en terme de chiffre de vente, hein ! Donc à travers 11 chapitres, on suit la même histoire, chaque chapitre reprenant le style littéraire de 11 auteurs français. L’histoire ? Les meilleures plumes de l’éditeur Chiflon sont kidnappées ! Le commissaire Adam Seberg enquête, entre deux crises avec sa bien aimée Clara.
Dans ce roman, on retrouve les parodies de Bernard Henry Lévi, Christine Angiot, Fred Vargas, Marc Lévy, Amélie Nothomb, Jean d’Ormesson, Pascal Sevran, Bernard Werber,
Jean-Christophe Grangé, Frédéric Beigbeder et Anna Gavalda. Et franchement, je me suis bien marrée même si je n’ai pas lu tous ces auteurs. Perso, j’en ai lu 5 sur les 11 mais j’ai plus du tout envie de lire ceux qui me manquent puisque si la parodie est hilarante, ça souligne bien la lourdeur de l’écriture originale. Donc, je lis, je ris mais quand même, ça m’interpelle : pourquoi ? Je veux dire, pourquoi ce livre ? Car il apparaît vite que la motivation du kidnappeur est de faire disparaître ces gens qui ne savent pas écrire et piquent la place de ceux qui, eux, savent.
Là, la parodie, je dirais même plus la satire (avec un i, pas un y, heiiiiin !), prend tout son sens. Il est vrai que ce petit roman souligne de façon très drôle les travers littéraires de nos écrivains français gros vendeurs. Et c’est vrai qu’on ne peut que reconnaître le talent de Fioretto pour souligner les tics de nos auteurs. Entre Werber et ses pléonasmes et redondances, Amélie Nothomb qui truffe ses bouquins de termes de figures linguistiques, Jean-Christophe Grangé et son écriture « crade » à base de cadavres énuclées ou autres, Marc Lévy et sa niaiserie, Gavalda et ses personnages Amélipoulainesques… Bref, j’ai adoré les chapitres d’auteurs que j’avais lu car ça m’a vraiment fait rire. Mais quand même, me
vient en tête le fameux « la critique est facile, l’art difficile ». Ici, l’intérêt du livre n’est pas l’intrigue, globalement très mince, mais la parodie en tant que telle, tout
comme les précédents ouvrages de Fioretto. Scribouillard raté, aigri et jaloux ? Personnellement, des auteurs que j’ai lus, j’avoue que je ne comprends effectivement pas ce qui vaut leur succès. Je trouve les écritures de Gavalda, Werber et Lévy plates, les intrigues ennuyeuses, les dénouements trop prévisibles. Beigbeder, un style génial pour du blogging, pas mieux. Amélie Nothomb, autant j’aime bien ses autofictions, comme on dit, autant ses romans sont trop similaires et ça m’a particulièrement gonflée pour Acide Sulfurique, resucée d’Attentat que j’avais pas aimé. En gros, la beauté et l’intelligence contre la mocheté et la laideur. Alors en faire un roman, c’était déjà beaucoup alors plusieurs… Ca m’a déçue. Surtout que souvent, ses romans, c’est « on s’assoit et on discute ». Et ça, Fioretto l’a bien saisi ! Après, je ne m’érige pas en juge de ce qui mérite d’être publié ou pas, vu que je suis pas éditrice. Moi, je suis lectrice alors je décide juste de ce qui est lisible ou pas et c’est vrai que la rentrée littéraire s’est faite sans moi ou presque ! Si les chiffres des ventes ne sont pas forcément proportionnels à la qualité d’écriture, on en revient toujours au même débat : oui mais lui, il a été édité parce que c’est le fils de, parce qu’il passe à la télé et qu’il vend beaucoup. Finalement, le milieu littéraire n’est pas bien différent des autres milieux artistiques type ciné ou musique : oui, il y a des héritiers et quand on est le fils de, ça aide. Oui, certains tombent en littérature sans qu’on comprenne bien ce qu’ils foutent là, que les autobiographies de Loana ou Lorie sont de vastes fumisteries. Alors, forcément, comme ces milieux artistiques, il est normal que le milieu littéraire ait aussi ses parodies et je dirais même que c’est sain, ça évite la sclérose par manque de recul et d’auto dérision.
Bref, certains diront que ce livre n’est que le reflet de l’aigreur de son auteur qui n’arrive pas à être publié autrement qu’en parodiant. Moi, je m’en fous, je vais pas bouder mon plaisir face à ce bouquin vraiment hilarant. Mais une question me taraude depuis quelques temps concernant le milieu littéraire : quand est-ce que ça sortir le premier remake ou reprise d’un livre déjà existant ? Je parle pas de plagiat, hein, je parle de vraie reprise proclamée ! Après tout, ça me paraît une suite logique…
Je te conseille « L’élégance du Herisson », seul livre qui, selon moi, se distingue vraiment en cette rentrée littéraire. Parce que c’est de la littérature comme j’aime, avec un vrai style, et surtout avec un réél fond.
Personnellement j’ai lu Marc Lévy, Amélie Nothomb, Bernard Weber et Anna Gavalda! J’aime bien ces auteurs en général (sauf Bernard Weber, qui fait je pense une réelle obsession sur les fourmis xD)…Pourtant, j’aime bien aussi lire des parodies de temps en temps, même si je n’ai pas lue celle-ci! Après tout ce n’est pas méchant, c’est juste pour rire! Ils en ont fait une sur Harry Potter aussi…A bientôt!
J’aime beaucoup l’expression « tomber en littérature »… ça me rappelle mon expédition chez les quebecquois. To fall in livres, en somme!
Et, pour à moitié défendre Werber, je trouve, cerise, au contraire, que les fourmis est ce qu’il a fait de mieux! Au fait werber, ce n’est pas son style qui fait son intérêt, mais ses idées, et le côté littéraire/scientifique qui donne un mélange intéressant. Il a souvent de bonnes idées de scénari, mais je trouve, ces dernières années, qu’il a bien tendance à bacler le tout. (son avant dernier, le papillon des étoiles, y’avait de quoi faire 40 tomes dans l »idée et il a baclé ça trop vite en quelques petites centaines de pages, c’est très frustrant).
Nina, si je puis me permettre un conseil pour palier à ton désespoir littéraire contemporain, en ce qui concerne le plusse mieux de ce moment, je donne la palme incontestée à Daniel Picouly. Tout lu, jamais déçue. Il connait la langue, et en joue avec une feinte ingénuité…c’est tout beau. Ah, et puis j’ai découvert récemment un jeune homme qui du coup sait bien jouer avec la langue aussi, rachid djaidani (plus sure de l’orthographe): « Mon nerf » et « viscéral ».
Etant plutot néophyte en matiere de littérature, je n’arrive pas vraiment à apprécier ses finesses à leur juste valeur (mon orthographe vous l’indiquera peut être 😉 ).
J’adore lire là n’est pas le problème, mais j’ai pas lu énormément de bouquins ces derniers temps (et je peux pas trop mais aprés ca fait 3615mylife).
Donc je suis assez « bon public » (sans aller jusqu’aux biographies de Loana et Lorie hein ^^) et évidemment quand j’ai décidé de m’y remettre, et bien voila c’est du Notomb, Gavalda et Beigbeider ! J’ai beaucoup aimé ce que j’ai pu en lire, ils m’ont fait passer de trés bons moments.
Donc je sais pas si c’est bien normal, mais c’est surement du au manque… d’experience (ou de cul-ture) si je peux dire comme ca. Bref, je dois pas être trés regardant. Et puis comme tu dis Nina, tout dépend aussi de ce qu’on a envie de lire, selon les periodes.
Et pour Harry Potter, je dois patienter, n’ayant qu’un bouquin pour 4… J’vais m’en faire preter un je crois 🙂
perso j’aime bien Bernard Werber. j’ai lu « la révolution des fourmis »… le mystère des dieux et aussi les thanatonautes. il a une vision des choses très originales qui me plait. j’ai relu le dernier opus de la saga des harry potter et là, je me suis lancé dans « à la croisée des mondes » de philip pullman.
J’aimais bien « les fourmis » quand j’étais au lycée, mais maintenant Werber, je ne peux plus, c’est toujours la même chose, c’est très lassant, et finalement quand je lis je suis beaucoup plus regardante sur le style que sur l’histoire. Concernant Amélie Nothomb je suis très étonnée qu »un même auteur puisse écrire des choses de qualités tellement différentes. J’ai beaucoup aimé « métaphysique des tubes » et « stupeur et tremblements », mais j’ail failli me suicider quand j’ai lu « antechrista » et « acide sulfurique », dont la fin m’a effarée tellement je l’ai trouvée creuse. Quant à Begbeider, si tu en as lu un, tu les as tous lu. Enfin, ce n’est bien sûr que mon avis. Tout ça pour dire que cette parodie me fait bien envie!
Merci pour le commentaire du bouquin, que je vais acheter de ce pas. J’aime beaucoup les « exercices de style ». Cela dit, Harry Potter me semble à peine plus joyeux que feu Litvinenko, mais il est vrai que je chronique, depuis un an déjà, des livres… d’Histoire, ça doit user mon psychisme. Bref, cette parodie devrait me changer les idées.
A propos, un bouquin devrait t’intéresser, « Histoire De La Conquete Amoureuse », de Jean-Claude Bologne, édité chez Seuil. Ou comment, et ce comme d’habitude, l’Histoire permet de comprendre l’actualité – en l’occurrence, celle des rapports hommes-femmes.