Par Marine
trash, Marine? Bien.Reprenons. Romantique, cette fois.
D’aucuns vous diront que c’est très verbeux tout ça.Ca tombe bien, ma vie sentimentale est en passe de devenir elle-même essentiellement verbeuse… Car Benoît doit repartir chez lui (il habite sur un autre
continent, pour ceux qui ne suivent pas, mais je les invite à cliquer sur le lien grâcieusement mis par Nina en fin d’article). Mais ce départ n’est pas une
fin. C’est au contraire le début d’une histoire. Une fille attend d’un homme des pensées, des attentions, des gestes. Et quand on a été célibataire pendant trop longtemps, on oublie ces choses, et ce sont ces petits riens qui nous retournent au début d’une histoire. Ce sont ces riens qui changent tout. Moi, je les avais oubliés. Voire je les avais fantasmés sans jamais les connaître. Allez comprendre, je suis cassante au moindre mot gentil, toute désarçonnée que je suis. C’est face à ces attentions et à la façon dont je perdais mes moyens que je vois à quel point
j’ai pu me murer, des fois. Ces riens, ces attentions, c’est ce qui caractérise le mieux une histoire. Tout le reste, on peut le trouver ailleurs, amis, potes, one-shots, en faisant le calcul, on s’y retrouve…
Mais Benoît n’est pas dénué de ce romantisme old-school, il n’en est pas avare non plus.
Un jour, je lui ai demandé pourquoi il avait voulu qu’on continue… Moi je sais pourquoi j’ai voulu : comme ils disent sur meetic, « il correspondait à mon idéal
sur au moins 5 de mes critères » (ouais je viens de me créer un profil meetic, l’éclate les enfants, l’é-clate). Mais si je savais pourquoi je restais avec Benoît, je me demandais un peu la raison de la réciproque. Dans le sens où, même si je lui plaisais peu ou prou, je savais par Nico qu’il était assez peu stable émotionnellement, et surtout, vue la complication d’une histoire-à-distance-aggravée (c’est-à-dire que la distance implique au minimum la traversée d’un grand lac salé), je me demandais ce qui faisait que moi, plus qu’une autre.
– Benoît?
– Oui…
– C’est quoi qui a fait que tu as voulu que ça dure finalement (oui bon, ben quand on discute tard le soir on n’a pas la syntaxe classe, Marine s’excuse…)
– Ben je saurais pas dire… Tu vois, le soir où on a passé la nuit ensemble à Paris?
– Oui??? (réponse fantasmée par Marine : « la fusion de nos deux corps était magique »/ »tu es un coup fabuleux »/ »être à tes côtés », j’en passe…)
– Ben le lendemain, on a mangé une entrecôte au bistrot en bas de chez toi, j’ai trouvé que c’était un moment super.
– Ah… classe…
– Non, je sais pas, j’étais content.
(remarquez qu’il est quand même question de chair fraîche agréable au goût…)
– Ah et aussi, le soir, à la Flèche d’Or, sur cette techno pourrie et avec les stromboscopes, t’étais vraiment super canon!
(et là, il paraît qu’il y aurait une référence à Kids de Larry Clark, je vais l’accepter comme tel, histoire d’y voir quelque chose d’un tant soit peu glamour et pas un sombre remake d’une quelconque édition de l’Ile de la Tentation, si vous le voulez bien)
Allez, après tout, une fille attend d’un homme des pensées, des attentions.
Dans le même esprit, Benoît est imbattable sur le body call.
Un soir, à Londres. Marine est en voyage professionnel. Seule dans sa chambre. Ne trouvant pas le sommeil. Soudain, sur son téléphone, un message s’affiche (Nina en
parlait l’autre jour, ça tombe bien).
« Je suis avec Nico et son pote. Je perds au ping-pong. Tu me manques. Je rêve de te latter au ping-pong »
Eh oui, mesdemoiselles, je comprends votre jalousie.
N’empêche, celui-ci m’a fait sourire, le « je suis fou de toi » m’a fait plutôt pas mal de guilis dans le ventre et le sourire a eu du mal à partir.
Le body-call est la chose qui fait que les téléphones portables et les sms représentent une réelle révolution pour les moeurs amoureuses. Benoît est fort en body call. Pas moi. Un soir, 3h du matin. Ne trouvant pas le sommeil, je lui écris à quel point je sens que je m’attache de plus en plus à lui. Le message reste sans réponse. J’ai dû mal m’y prendre… Car, on vient de le voir, l’art des mots doux est difficile à maîtriser. Bon. Finalement, je m’étais juste plantée de destinataire, et il m’a fallu me confondre en excuses auprès de mon collègue de bureau le lendemain, et passer pour la blonde de mon département… Ben oui, mais moi je suis célibataire depuis trop longtemps, j’ai oublié ces petits riens qui font le début d’une histoire et qui vous retournent.
A quoi ça sert, tout ça? Nan parce que, au-delà de son phrasé cocasse, le Benoît est pétri d’attentions permanentes. C’est nouveau pour moi. Comprendre que je dois
faire de la place pour quelqu’un dans ma vie. Un soir, alors que j’étais malade, je parlais avec Benoît. Non, en fait on MSNait. Je pouvais pas parler. J’étais malade. Deux jours plus tôt, à l’anniversaire d’une amie, j’avais un peu forcé sur les mélanges d’alcools blancs de toutes espèces (pouvant aller de la Kro, au Martini bianco puis au Ruinart, c’est dire). Ca m’avait rendu malade. Tellement malade que j’ai pas pu manger pendant 2 jours entiers. Tellement malade que j’étais affamée sans arriver à me préparer à manger. Quand sonne à ma porte un livreur qui m’apporte un repas complet de chez Emile (mortel resto dans le 1er). Le genre de petits riens qui vous retournent au début d’une histoire.
Alors oui. Je voulais parler de romantisme. Je vous ai évoqué une boutade, une vanne, et une livraison de barback. N’empêche. Benoît, il est pas dénué de romantisme old-school. C’est le genre à faire livrer des fleurs et à inventer des jeux de piste pour entrer dans la vie de quelqu’un. Mais c’est aussi quelqu’un qui exprime des attentions via une partie de ping-pong (très MatchPoint, ça) ou de la bouffe. (Larry Clark aussi). Benoît, c’est le gars le plus romantique que je connaisse. Le genre qui peut toucher en plein coeur.
Putain que ça fait du bien.
J’ajouterai que me faire livrer un repas avait été d’autant plus chic de la part de Benoît que de mon côté, je lui faisais mal…
Marine, je crois que tous les Vingtenaires ont à apprendre de ta façon de raconter une histoire, humaine, haletante, rythmée, faite de nonchalance et de coup de speeds, de non-dits plein de sens et de tournages autour du pot pour le moins explicites.
Marine, j’ai cree un concours, je t’ai mis le lien ci dessous, surtout n’hésite pas à t’inscrire (bon d’accord, je risque de te griller à la première épreuve…)
Des bisous ma belle (oui les bidoux c’est reservé à Nina)
Lucas
totus implement delicieux marinette..
Tiens, Lucas, en lisant le pied de page de ton blog singulier-pluriel, je comprends d’autant plus ton goût pour ma « saga »… Intéressant, ça…
J’aime bien le côté trash culottes des anciens épisodesaussi. Bon je suis peut être une exception dans les lecteurs.
J’avoue que je ne connaissais pas la Marine amoureuse mas elle me plaît drôlement aussi. C clair que quand on est en couple, on s’émerveille d’un rien. Le coup du ping pong, ça peut paraître idiot pour quelqu’un hors de l’histoire mais quand on reçoit ça de la part de son mec, ça nous rend toute chose.
En tout cas, il a l’air presque parfait ce Benoît. Il pourrait vivre un poil plus près, ce serait topissime! 🙂
Pour réussir à me faire lire jusqu’au bout et en une fois le récit d’une vie amoureuse de nana, c’est que tu dois vraiment super bien écrire, je m’incline ! oO
(attention, ce message peut comporter d’éventuelles traces de noix et de machisme)
ah yes, toujours ta très belle écriture Marine, j’en redemande 🙂
(ça c’est de la réponse à teasing, na)