La gestion des loisirs en période de chômage

Quand on est chômeur, pour les autres, par définition, on n’a rien à faire. Enfin, rien n’est moins faux parce que chercher du boulot, ça prend du temps, beaucoup. Non mais c’est vrai, il faut tenir son CV à jour, écrire les lettres de motivation, trouver les adresses des recruteurs, envoyer nos candidatures (surtout pas de mails groupés, ça ne ferait quand même pas sérieux), consulter les annonces et y répondre. Et pas trop s’éloigner de l’ordi pour être dans les premiers à répondre à la dite annonce. Mais comme on est au chômage, on n’a pas d’horaires. Si on doit déjeuner avec des ami(e)s, c’est nous qui nous déplaçons. Normal, normal. Puis l’avantage, c’est que ça nous aère. Parce que, pour ma part, mon taf, je le cherche chez moi, je passe la journée sur mon ordi à ne voir personne donc dès que je peux avoir un semblant de vie sociale, je profite.

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Mais du coup, j’en viens à culpabiliser. Bon, quand c’est un déjeuner, je pars vers 11h30 de chez moi, je peux revenir vers 14h30-15h, ça laisse encore beaucoup de temps pour chercher du travail. Mais parfois, je prends un après-midi pour voir quelqu’un, aller au cinéma, lire ou faire des courses autres qu’alimentaires. Et je culpabilise un peu. Non mais c’est vrai, je cherche du taf, j’ai pas le temps de glander, je le ferai quand j’aurai un boulot et que je prendrai mes RTT. Non parce que le cinéma, le verre au café, tout ça, ce n’est pas précisément gratuit. Or je vis grâce aux sous que me donnent mes parents et ils m’entretiennent pas pour que je glande.

 

Pourtant et pourtant, il faut se ménager des temps de détente. Oui, chercher du boulot, c’est du plein temps mais faut savoir sortir un peu le nez de ses recherches. Sur une centaine de mails que j’ai envoyés en quelques jours, je n’ai eu que 4 réponses (c’est déjà pas mal, me direz-vous, je le concède). Quand j’ouvre ma boîte mail, mon cœur bat la chamade, je n’ai qu’une peur : qu’elle soit vide. Ou alors qu’elle soit pleine de mails non délivrés destinés à la base à des gentils rédac chefs. Je sais, c’est un peu curieux comme réaction. Mais la recherche d’emploi peut vite être décourageante, quand on fait la comparaison entre mails envoyés (beaucoup), réponses reçues (carrément moins) et entretiens obtenus (là, on les compte sur les doigts de la main). Parfois, je traîne sur les forums de journalistes comme ceux sur categorynet et c’est hyper angoissant. « Moi, j’ai fait une école supra reconnue, ça fait 10 ans que je suis pigiste et que j’ai du mal à joindre les deux bouts ». Dès que je lis ça, ça donne une grosse envie de baisser les bras. Sauf que moi, je suis journaliste et c’est tout, c’est ce que je veux faire, je peux pas renoncer comme ça. Bref, tout ça est fortement anxiogène et non, je ne suis pas quelqu’un de particulièrement anxieux ou stressé. Or comment chercher efficacement du travail si on est dans une espèce de cercle vicieux qui fait qu’à l’arrivée, on se sent une merde ?

 

Il est donc important de se ménager des plages détente de temps en temps. Après tout, un cinéma, ça ne dure que 2 à 3h. Refaire le monde avec un(e) ami(e), ça redonne le sourire et foi en l’avenir. Même si c’est stérile et qu’on ne fera rien changer, on s’en fout. Et puis quand on passe l’après-midi à parler de tout et de rien mais surtout d’actualité, ça donne la sensation d’être intelligent. Ca ouvre les écoutilles et c’est important car rien n’est pire que de fonctionner en circuit fermé. Après, bien sûr, tout est question de modération, je m’offre pas un
après-midi détente tous les jours non plus. Mais une fois par semaine, c’est déjà bien.

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