Le mois dernier, j’ai fini un livre qui m’a pas mal remuée. Que d’émotion en tournant les pages, que de « bordel mais c’est carrément ça ! », de « c’est exactement ce que je ressens », de « Seigneur, je ne suis pas seule à vivre ça, quel soulagement ! ». Bref, un livre qui aurait pu s’appeler « lis ça, Nina, ça parle de toi ». Quel est donc cet ouvrage mystérieux ? Point un roman mais un essai, signé Guillaume Evin et Emilie Maume, Profession stagiaire.
J’avais déjà fait un article sur les stages dans le temps mais ce bouquin m’inspire trop pour que je ne m’exprime pas à nouveau sur le sujet. Déjà, je l’ai fait lire à ma mère qui
a depuis entamé une dépression. En gros, de quoi ça parle ? Des stagiaires, bien sûr ! Avec un titre pareil, ça va pas être un essai sur la reproduction des hamsters en captivité. En
fait, tout est parti d’une lettre écrite par Emilie Maume pour Libé en octobre 2005 ou novembre, je sais plus bien. Oui, Libé, à l’époque, ils étaient pas encore mort. Notre jeune Emilie dénonçait le statut des stagiaires, hautement précaire, prenant pour exemple son propre cas. En gros, notre amie Emilie a fait Sciences Po Paris et depuis, rien, elle trouve pas de boulot alors qu’elle a fait un super DESS management de la culture (un truc comme ça) et se retrouve secrétaire à 1500 euros. Dans son secteur, la seule chose qu’on lui propose, ce sont des stages, plus ou moins rémunérés (plutôt moins mais bon…). De là est né le mouvement « génération précaire » et de cette lettre est né un livre, Profession stagiaire.
Oui parce que le stagiaire est pauvre. On est tous payés environ 1/3 du SMIC, entre 300 et 400 euros, quoi, pas de quoi vivre. Pourtant, on fait le même boulot que les autres,
voire plus. Dans le livre, un journaliste dans une rédaction web expliquait que le stagiaire faisait volontiers des heures supp (non payées, hein), abattait deux fois plus de boulot que les autres. Tout ça pour décrocher une hypothétique place dans la rédaction à la fin du stage. Parce que, ça, très franchement, on l’a tous entendu : « il y aura peut-être une embauche à la clé ». Donc c’est un test, faut se défoncer pour espérer rester dans la boîte. Arrivé premier, parti dernier, on fait le boulot que les titulaires ne veulent pas faire. Bon, après, ça fait joli sur le CV mais ça fait pas tout. Surtout que c’est même pas compté en expérience professionnelle. Si on prend mon cas : de mi-mai à mi-octobre (donc 6 mois, quasi), je suis stagiaire dans mon asso, je suis journaliste, attachée de presse, un poil webmastrice, je vais peut-être partir aux universités d’été du PS et de l’UDF (très hypothétique mais bon…), je répondrai aux questions des journalistes sur l’asso, je vais aider à organiser une soirée… Bref, pendant 6 mois, je bosse à plein temps, je fais mon métier mais à l’arrivée, ça comptera pas en temps d’expérience professionnelle. Damned !
En fait, les stages ont été détournés de leur but original et c’est bien dommage. Parce que c’est la meilleure façon d’apprendre, y a pas à dire. Il est tout à fait normal qu’un
diplôme dit professionnalisant se termine par une plongée dans le milieu du travail. Là, où ça dérape, ce sont les entreprises qui ont tout compris au système. Et je parle pas de petites PME. Un gars m’a expliqué que dans une chaîne comme Canal +, près d’un quart des effectifs est constitué par des stagiaires. Payés royalement 900 euros par mois ! Si on se cale sur le SMIC qui est quasi à 1300 euros, ça fait 400 euros d’économie par stagiaire, au moins… Imaginez le bénéfice ! Et Canal n’est pas la seule, le bouquin cite nombre d’entreprises de ce type. Ecoeurant ? Oui. Ok, c’est formateur, ça fait joli sur le CV d’avoir bossé à Canal et après ?
On se scandalise (à raison) de l’exploitation des jeunes enfants ou des immigrés clandestins payés une misère. Mais si on prend le cas d’un stagiaire payé 300 euros par mois pour officiellement 35 heures par semaine, ça fait qu’on est payé 2. 14 euros de l’heure… Bon, c’est sûr, à la fin de la journée, j’en serai à 15 euros mais je crois que ça rapporte plus de faire la manche… Bref, on est en train de créer une vraie population pauvre et précaire mais tout le monde ferme les yeux, trop pratique… Le jour où on sanctionnera les entreprises qui font tourner des stagiaires sur le même poste plutôt que de le créer, ça ira mieux.
D’un point de vue personnel, je préfère un stage à une période de chômage et d’inactivité. Je ne me plains pas de mon sort, d’autant que je bosse pour une petite asso n’ayant pas
de fonds donc je me sens pas exploitée et je vois midi à ma porte : mon press book grossit à vue d’œil et je sais que cette expérience me sera très utile pour la suite. De toute façon, ils n’auraient pas pu m’embaucher donc rien à redire. Mais quand je vois la fin de mon contrat qui approche et le chômage qui repointe son nez (enfin, pas encore, mon avenir est réglé pour un moment), j’ai peur de re-rentrer dans le cycle des stages et compagnie. J’en ai un peu assez de l’instabilité, j’aimerais construire un peu ma vie. J’en ai marre d’avoir l’impression de ne pas être encore au niveau et qu’on me propose un stage plutôt qu’un poste alors que, merde, mon métier, je commence à maîtriser. Or quand je vois des mecs de 29 ans demander un stage parce qu’ils ne trouvent pas de boulot car quand ils postulent, on leur dit qu’ils sont trop vieux. Quand je vois que trop de stages, sur un CV, ça nuit à une candidature… Bref, quand je constate que le serpent se mord la queue, je ne sais que faire pour en sortir. Honnêtement, autant j’aime bien mon stage actuel, autant j’espère que ce sera le dernier. A 26 ans, je pense avoir suffisamment appris pour pouvoir me lancer toute seule, devenir une journaliste à part entière.
C’est la première fois que je commente ici, et j’avoue que c’est parce que ton article m’interpelle. J’ai fait une « grande » école de commerce, je serai diplômée en septembre, et je n’entends parler que de stage, stage, stage… Mince, je viens de faire 10 mois de stage, ça devrait suffire, non? Surtout, comme tu dis, que ça ne compte pas, ni pour la retraite, ni pour le chômage…
Merci pour cet article, vraiment.
Il n’y a aucun contrôle sur les stages, les écoles sont autant responsables que les entreprises et surtout je ne conçois pas que l’on puisse proposer un stage à une personne ne suivant pas des études à coté.
Les stages quand on est étudiant ca ne me choque pas. Par contre il y a clairement des abus. Par exemple, ne pas être payé alors qu’on publie ça me choque un peu, beaucoup… De même quand on remplace un temps plein…
Mais comment faire de la répression sur l’abus de stages ? Il faudrait que les stagiaires soient déclarés. Or si en déclarant les stagiaires la boite ne peut les exploiter, ben elle les payera moins et au revoir le SMIC pour les stagiaires et la déclaration pour la boîte.
Un bon moyen serait de limiter les stages dans la durée. D’interdire les stages non conventionnés par une école ou l’ANPE. Fixer une rémunération minimale en fonction du niveau de formation, de la durée et du type de stage.
Mais comme dit par ailleurs, le stagiaire est dans une mauvaise position car il doit faire bonne impression soit pour être embauché soit pour pas être pourri dans un milieu (et le monde est petit….)
Fiou… tout ca est tellement vrai !!!
Par contre j ai pas trop de pitié pour miss sciences po 😉
J espere pour toi Nina que tu vois le bout du chemin par contre,
très bel article et tjs aussi bien ecrit 😉
Je vais me repeter mais il y a stagiaire et stagiaire, il ne faut pas tout mettre dans le meme pot. Je crois que ca depend des filieres et des pratiques de ces filieres. Un stagiaire en ecole d’inges est paye s’il se debrouille correctement entre 1000 et 1500 euros brut, et la pratique des stages est interdite apres le diplome.
Donc, il suffirait d’interdire la pratique des stages pour les journalistes une fois le diplome obtenu et puis tout serait plus sain. Pareil, les ecoles se doivent de venir controler chaque stagiaire, son sujet de stage et si le travail correspond a sa formation. Dans mon ecole, si l’employeur detourne le metier du stagiaire et s’il n’est pas encadre, lors de l’inspection par les professeurs, l’ecole peut envisager d’annuler le stage. La convention de stage est un contrat signe par deux parties. Pour les 30% du smic, c’est la limite dans laquelle l’entreprise ne paye pas d’impots mais beacoup payent meme largement au-dessus du smic.
Je crois que ma boite actuelle paye tous les stagiaires 1300 euros/mois quelle que soit la specialite, ils sont encadres, formes et font un veritable boulot en relation avec leurs etudes. Par contre, ils sont souvent reperes par des employes qui donnent quelques cours a l’universite ou en ecole en plus de leur boulot …
Je viens de finir ton article, et les premiers mots qui me sont venus à l’esprit sont « je compatis ».
Je suis en DEA (enfin master2) de biochimie, je travaille a plein temps dans un laboratoire de recherche depuis l’année derniere. Je dois régulierement me deplacer sur Paris, Lyon, Dijon pour suivre mes cours (je suis du sud de la France) et je n’ai aucune remuneration, aucune subvention (merci le CNRS, j’attends toujours le remboursement de mes billets de train), bref que dalle! et il me reste une année a tirer dans cette situation.
Vraiment je compatis
Nina, à l’ANPE, il y a des ateliers CV. Ils t’y expliquent notamment qu’il ne faut pas marquer « stage » sur son CV, mais « expérience professionnelle ». Bref, tu fais tout pour valoriser tes expériences professionnelles !
Il y a aussi des ateliers liés à l’entretien d’embauche, où tu apprends là aussi comment valoriser cette expérience et la présenter sous la forme d’expérience, justement.
Enfin, j’entendais un jour à la radio qu’il y avait plus d’étudiants en communication de nos jours que de postes existants (pourvus ou non), il est donc logique qu’il y aura beaucoup de chômage à la sortie des études de journalisme, de marketing et autres filières de lettres. La plupart des gens devront tout simplement trouver autre chose, c’est aussi simple que cela.
Enfin, n’as-tu pas tout simplement envisagé de monter ta propre structure, au lieu de bosser pour une misère comme stagiaire ? La publicité, ça rapporte entre 1 et 10 les mille pages affichées, environ, suivant les régies et divers autres paramètres. Ca pourrait t’apporter une expérience toute nouvelle, payée au moins autant qu’un stage, et de faire des piges à droite et à gauche, voire même de revendre tes articles sous forme de « marque blanche »…
Tiens, j’y pense, voici un article que j’ai rédigé il y a quelque temps sur un autre de mes blogs et que je t’invite à lire :
Vivre de son blog
C’est malin, le lien n’est pas passé. Le revoici, donc :
Vivre de son blog
http://unearaigneeauplafond.be/vivre-de-son-blog
Je déteste la france pour ça, je hais littéralement le monde professionnel français, c’est pour ça que j’ai pris le parti de fuir le pays qui finance en partie des etudes ultra cheres (ESC). Un de mes ami a eu un entretien pour un stage en dehors de sa region, l’entreprise voulant des etudiants venant des ecoles du haut du classement des ESC (ridicule on fait tous la meme chose), mais cette entreprise ne voulait pas debourser plus de 300 soit meme pas le prix du logement. Au final mon pote est parti en leur souhaitant bonne chance, parce que payer pour travailler c’est pas motivant. En revanche on m’a proposer un stage a New York dans un banque anglaise, la description marquait bien qu’il fallait s’attendre a bosser plus de 50h par semaine, mais annoncait un salaire d’au moins 1800 £ / mois finalement je ne l’ai pas eu parce que je n’avais pas 6 mois de disponibilité, mais quand meme il y a un gouffre entre les entreprise francaises et leur mentalite souvent pourrie et le reste du monde. Pour une fois il fau se rendre compte que le monde est grand, alors fuyons ce pays qui nous méprise et laissons les crever.
Heu je me suis emporté un peu je crois…
Ne pas vouloir rester inactif c’est louable, mais alors pourquoi ne se dirige ton pas vers un emplois CDD, voire CDI dans un autre secteur (la restauration au hasard).
En acceptant les stages on renforce les sociétés dans leur idée travailler avec des stagiaires exploités.
J’ai l’impression que nous avons deux soucis en France :
Les gens sont rarement mobile et ont du mal à faire un métier autre que celui qu’ils ont choisit en étude.
Les gens ont beaucoup de difficulté à dire non et acceptent tout et n’importe quoi par peur du chômage.
Certes l’inactivité est une plaie, mais dans certains domaines il y a du travail.
Die Die, normalement, d’un point de vue légal, un stagiaire est rémunéré à hauteur de 1/3 du SMIC maximum (de mémoire). Au-delà, ce n’est plus une rémunération de stage, mais un travail soumis à cotisations et dont le coût minimum est celui du SMIC, à savoir environ 1.500 , salaire net, charges salariales et patronales comprises.
Aussi, normalement, une entreprise française a le choix de prendre un stagiaire avec une convention de stage, avec un dédomagement (ce n’est pas une rémunération pour le travail fourni !) d’environ 300-400 , soit elle lui propose un contrat de travail en bonne et due forme (avec ce que la convention collective impose comme rémunération minimale pour le poste, donc parfois bien au-dessus du SMIC).
Quant aux 1.800 £, je ne suis pas certain que tu puisses te payer ne serait-ce qu’une chambre d’étudiant à Londres…
euh tu es sur de ton coup pour le smic nina….?
Ok ç va faire 2 ans que je ne suis plus ne france, mais bon juste avant de partir, j’ai souvenir de mon bulletin de pays 956 et un poigné de cts. donc surement pas 1300
Ensuite, je vais te dire pourquoi l’état ne fais rien pour sanctionner les stages à répétitions… D’après toi quel est le plus gros employeur de stagiaire en france…
Ben l’état, tout simplement (c’est aussi le plus grand consommateur de plans sociaux hein) donc il va pas se mordre la queue hein… Plutot que d’augmenter les impôts et refiscaliser les entreprises pour embaucher des fonctionnaires, l’état préfère enmployé des stagiares et rendre les riches plus rices…
ET voila
BAO les gens
L smic a augmenté, mais si c’est 1300 c’est du brut alors… pcq net, on est plutot autour de 1100.
Certes être stagiaire n’est pas toujours marrant, mais il n’y a pas que ce genre d’exemples non plus… Et puis les exemples que tu cites sont dans des domaines particuliers… La télé, le journalisme… c’est pas évident (mon ex a fait science po puis l’esj de lilles, il bosse comme journaliste mais amerai changer de boites depuis plusieurs années et il ne trouve absolument rien…). Faut pas non plus généraliser pour les entreprises. D’autant que c’est pas forcément rentable pour eux de former régulièrement de nouveaux stagiaires pcq c’est quand meme une perte de temps. Et puis ce ne sont pas les entreprises qui décident de payer les stagiaires 300 par mois, c’est la somme fixée par l’état…
!?!?
ça fait un moment que je lis ce blog et plusieurs que j’essaie de poster des commentaires, et ils n’apparaissent jamais …
je comprends pas… ferais-je l’objet dune discrimination involontaire ? Ou bien peut-être suis-je techniquement handicapé ?
oui alors moi aussi les stages en france je trouve que c’est devenu n’importe quoi. les boites se croient tout permis sous prétexte qu’on est censé apprendre des trucs. alors que nous aussi on leur rend quand meme bien service.
Bon, eh bien puisque j’y arrive désormais j’y vais y aller de mon petit commentaire..
Juste pour signaler unautre livre sur le même sujet « Sois stage et tais toi! » de génération précaire
http://www.generation-precaire.org
assez inéressant lui aussi; notamment la compilation d’annonces d’offres de stages souvent effarantes (des fois on se dit que certains recruteurs n’ont vraiment aucun sens des réalités pour proposer ce qu’ils proposent… et pourtant ils trouvent toujours quelqu’un…?!?)
Bonjour à tous,
je suis uune amie de Diedie qui m’a conseillé votre blog il y a quelques mois déjà… Donc premièrement merci Nina pour ces articles qui m’égayent mes journées de stage (hé oui, encore une stagiaire!), et félicitations pour ce blog vivant, drôle, etc…
Ca fait plusieurs fois que j’hésite à poster un comm, mais aujourd’hui c’est « la goutte d’eau »… donc je me lance!
Je ne veux pas enflammer le débat, oui je pense que les stagiaires sont exploités, mais comment changer tout ce système? sujet épineux sur lequel je ne m’avancerais pas…
Je vais donc juste vous livrer mon expérience personnelle qui est… étrange, dira-t-on.
Bientôt diplomée d’une ESC, spécialisation Marketing & Communications, je suis en stage dans un DOM/TOM dans une grande boîte. Personellement, je ne suis pas à plaindre: une partie du billet d’avion remboursée, voiture de fonction, + 1100/mois. Oui, mais… car il y a un « mais »
Nous sommes 2 stagiaires dans le bureau marketing et il y en a d’autres dans d’autres services. Nous les métropolitains, sommes bien payés. Mais les locaux, qui font pour certains une école de commerce « locale » et pour d’autres une école de pub en Métropole, ne sont pas payés DU TOUT! Pourquoi ce régime différent? Je n’ai pas réussi à obtenir d’explication…
De plus, le boulot qu’on fait au marketing est énorme (très intéressant ceci dit, mais quand meme) et ma chef aurait besoin d’une assistante à plein temps + un stagiaire. Pourquoi ce poste n’est pas créé? La métropole, de qui nous dépendons, ne veut pas débloquer le budget pour payer quelqu’un à temps plein. Hé oui, les stagiaires c’est bien pratique! Ma chef n’est pas du meme avis (changer d’assistant tous les 6 mois c’est pas pratique pour le suivi des dossiers, sans compter le plan personnel: elle s’entendait très bien avec certains, qui ont du partir, comme les autres). Avant d’être ici elle a passé 10 ans dans un autre DOM/TOM, dans la même boité, et ce n’est qu’au bout de 10 ans qu’elle a réussit à créer ce fameux poste! Comme quoi il y a de l’espoir pour moi ici… dans 10 ans!!!! ;o)
Voilà, je ne juge pas, vu ma position je ne peux pas critiquer… à vous de juger!
Sur ce, (finissons par une note gaie) BISOUS A TOUS!!!
comme il a été dit, il ne faut pas mélangers les stages diplomant et les autres qui se suivent (et qui pour moi devraient être interdits car les CDD existent).
Je vais parler des stages de formation, ceux que je connais des deux cotés du mirroir.
1) en tant que stagiaire, j’ai fait pour mon cursus 4 stages diplomant -bac +2 , +4, +5 et +6). les rémunérations variaient de 0 à 800 £/mois (0, 800£, 2/3 du smic au final contre 1 smic promis, 4000f). J’ai beaucoup appris à chaque fois, et chaque experience m’a fait progressé vers la formation suivante et le stage suivant et valorisant mon travail de stage. Je trouvais aussi que je méritais plus !
2) en tant qu’exploitant de stagiaire (csi j’en crois le nom donné ici). 1 par an pour 4 depuis 4 ans. Je constate que : je me suis toujours batu pour que l’indemnité soit versée. Que sur 4 mois de stage il y a deux vrais mois de travail pour le stagaire et un mois de travail supplémentaire pour moi (encadrement, explications, apprentissage, lecture, correction des rapports, etc).Pour les responsables de stage qui jouent le jeu de la formation, ca n’est pas 100% bénéfices.
C’est clair. Gogo la working girl :D.
Oui, j’ai fait une ESC, et je ne veux pas faire de pub pour mon école, mais j’ai fait une des trois meilleures ESC. Dans mon dernier stage, chez un grand opérateur téléphonique, tout le monde avait son stagiaire, et je dis bien tout le monde… Un de mes collègue stagiaire était hierarchiquement mieux placé que ma boss! Et bien entendu, tout ce joli monde tournait tous les 6 mois, sans que cela ne choque personne. C’était aux stagiaires de recruter leur successeur, c’est dire à quel point le système est pervers…
Tes articles m’interpellent toujours Nina, mais là encore plus que d’habitude car je suis stagiaire tout cet été.
Je suis également dans une ESC et les conditions de travail des stages, les horaires et la rémunération (ou plutot son absence) me font penser qu’on est pas pret de se faire respecter.
Dans le genre anecdote, chez une grande marque de cosmétique bien connue, on a dit à une stagiaire : si tu n’étais pas jolie, tu n’aurais jamais décroché ce stage. De plus chaque matin sa boss lui renversait son pot de crayon sur le bureau, pour « qu’elle ait qchose à faire »
Où sont nos droits ?
Ton article viens de me casser mon moral deja en miette! J’ai un boulot de merde et je suis payée au lance pierre et je voulais rentrer enFrance d’ici un an me trouver un stage dans ce que j’aime afin de mettre enfin « un pied dedans »…
Ceci dit je tiens a dire au detracteur de la France « ne venez surtout pas vivre en Espagne alors car c’est bien pire »!
Internet disparu, voiture visitée et vidée pendant la nuit, tentative dun nouveau blog ratée, boulo mortel Cette journée est trop moisie pour un commentaire potable sur un sujet pourtant passionnant que jai subi
Ceci sera donc le commentaire moisi du jour (jaurais au moins gagné ça aujourdhui)
Bon allez, je men vais de ce pas porter plainte.
Meuh
suite …
sur 4 stagiaires j’ai eu deux branleurs (dont une branleuse mais pas dans le sens qui aurait pu me satisfaire) et un qui faisait le minimum.
Pour le cas le pire, j’ai meme pas eu le rapport et les fichiers promis ! pourtant il était payé comme les autres.
C’est con pour moi car je ne suis pas satisfait du travail et con pour eux car n’ont pas profité au max de l’experience
La France n’est pas le parent pauvre en matière de stage de nombreux pays ne rémunèrent pas les stagiaires, c’est interdit en Italie d’ailleurs. Mais ont ils vraiment tort ?
Le stagiaire ne doit pas être considéré comme un employer, sinon c’est qu’il prend la place d’un emploi classique.
Une entreprise ne devrait pas faire reposer son activité sur un stagiaire, il doit simplement être un plus.
Le stagiaire en tirant une expérience enrichissante.
Si on ne paye pas quelqu’un et qu’il travaille comme un employer, c’est de l’esclavage. Et on doit le punir comme tel
Le fait d’inclure une rémunération implique qu’en échange, le stagiaire doit fournir un travail, c’est là que le flou commence.
Comment encadrer les stages sans pour autant que les offres de stage ne disparaissent ?
Plus on augmente les salaires plus il sera difficile de trouver un stage !
plus on baisse la rémunération, plus les stagiaires seront précaires.
La solution est entre les deux, tout en moralisant les missions des stagiaires. Mais en gardant en vue qu’un stagiaire ne doit pas prendre la place d’un employer.
Moi ça me rappelle un autre livre tout ça, sauf que j’ai pas la chance de m’habiller en Prada…
Toute la question est de savoir à partir de quel moment la crance de formation est soldée ? Cette creance vient compenser une remuneration de merde. Perso, je suis dans une boite qui aide les entrepreneurs tout en etant un fonds d’investissement. Mon boss est un jeune entrepreneur et je suis payé 360 par mois pour faire un peu de pratique et enormement de theorique, quasiment lui rediger sa these ! Du coup j’apprned plein de trucs et mon boss lui même me demande si ça va, si je ne m’emmerde pas, si ya des trucs que je pige pas, etc. Bref, il est tres present et à l’écoute. Ca me permet en même temps de bosser mon memoire de fin d’etudes. Mais le 12 j’arrête. Parce que j’aurais suffisament puisé dans le fonds biblio de la boite, fais un carnet d’adresse et engrangé les references. Parce que j’estime qu’au prix payé ce serait effectivement de l’esclavage que de rester.
Je ne suis pas d’accord qd les jeunes de ma generation disent « on a pas le choix ». Si, on a le choix, bordel !!! On la le choix de dire non de maniere unanime et ne plus être pusillanime et complice !! Qui plus est en agissant ainsi on inciterale gouvernement à prendre les bonnes decisions fiscales et legales ( les « stages » qui durent 9 mois, quelle honte !!! Au bout de 6 mois on a plus rien d’un stagiaire ! on est operationnel!!)
Voila je me suis encore venere. Desolé. 🙂
Perso ayant fait des études en école de commerce je dois avouer que sans les stages je n’aurais pas le job que j’ai maintenant. Ca remplit le CV et sans être diplomé je cumulais plus de 2 ans d’expérience pro. Alors moi je n’ai pas franchement un avis négatif sur les stages car j’ai eu la chance (et je l’ai demandé chaque fois aussi) d’être rémunéré pour les faire. De plus la qualité des tuteurs est importante aussi mais ça dépends de chaque entreprise. Ils m’ont permis de définir ce que je voulais faire ou ne pas faire dans ma vie. C’est un aspect que l’on a tendance à oublier de plus en plus. Un stage permet quand même de découvrir les entreprises et les métiers. Normalement ça nous permet de nous aider dans nos choix professionnels et aussi de se former.
J’ai l’impression d’avoir eu bcp de chance quand je lis les commentaires. Maintenant que je suis de l’autre coté, je veux dire j’ai eu le St Graal (le CDI), j’ai la chance de manager des stagiaires. Je n’oublie pas l’époque où je l’étais et j’évite qu’ils ne fassent trop de choses ininteressantes mais malgré tout des fois j’hallucine. Certains ne sont pas franchement motivés et ne sont pas pros du tout. Ils ne respectent pas les horaires, pas leur mission, ne cherchent même pas à comprendre ce qu’ils font etc… Donc je voudrais juste dire qu’il n’y a pas que des victimes…
un commentaire de commentaire. Pourquoi Enelice ne veux-tu pas faire de pub pour ton école ? Ya un gouffre entre la modestie et la vanité. Il ne faut pas croire que parler de son ecole c’est automatiquement se mettre en avant, se faire mousser avec un grand nom. Et quand bien même tu le ferais, serait-ce pour autant de la vanité ? Et quand bien même les gens armés d’une mentalité franchouillarde y verraient de la vanité, quess t’en à faire ? Ca c’est vraiment un truc qui me tue !! C’est comme les gens qui disent que tous les HEC sont hautains et meprisants. ARGHHHHHHH ! C’est quand même normal d’etre fier de soi quand on est dans la 3 eme Ecole de Commerce Francaise, bon sang ! Je ne demande pas de crier sur les toits, mais d’assumer
Bonne question! Premièrement, parce que j’ai pas toujours envie que les gens de mon école me retrouvent grâce au blog, et ensuite, parce que je ne suis pas sûre maintenant que ça apporte quelque chose de savoir si c’est l’ESCP-EAP ou l’ESSEC. De toutes manières, c’est la même chose pour toutes les écoles, de la plus petite à la plus grande.
Après, bien sûr que je suis fière d’avoir fait mon école, j’ai quand même passé un concours et je l’ai réussi. Mais je ne pense pas que ce soit la plus grande fierté de ma vie non plus!
Et pour l’opinion des franchouillards, je dirais qu’il n’y a pas de fumée sans feu…
Je rajoute que c’est très sexiste en plus. Perso, j’ai jamais vu de mes connaissances masculines en stage au service personel du patron (alors que certaines de mes copine faisaient café photocop …).
HEC n’est plus que 3ème !!!!
ça recule d’année en année … bientôt, ils vont se battre avec les ESC de province !! 😉
Quelqu’un aurait une idée du pourquoi ?
J’avais entendu dire que le fait de pouvoir partir un an à l’étranger avait boosté l’ESSEC … à moins que ce soit la qualité du gala ??? 😉
Maintenant pour revenir dans le sujet, je crois que les grandes ESC n’ont pas à se plaindre pour les stages. Ils ont en général le haut du panier et les sociétés les plus prestigieuses.
De toute manière, ils se permettent de choisir les stages et de mépriser ceux ne les rémunérant pas assez.
Les grands cabinets de conseil (les big 4) se les arrachent et n’hésitent pas à lacher en sponsoring pour les BDE.
En tant que stagiaire, j’ai toujours de la chance : très bien payé et contenus de stage passionnant.
Aujourd’hui, c’est moi qui recrute des stagiaires !!
En général, ils ont de base le remboursement de la carte orange et les 30% du SMIC. Plus une prime en fin de stage suivant leur bilan : donc ça peut aller de 0 au triplement de leur rémunération.
T’avais peut-être un avis sur le gala de l’Essec ?? 😉
C’est, je crois, toujours le plus grand gala étudiant de France.
J’ai fait un stage dans une entreprise d’informatique payé 600 par mois, avec des horaires très libre. Donc je ne me reconnais pas du tout dans ce livre. Visiblement des entreprises abusent des stagiaires et pas d’autres.
Bijour,
Dans le milieu culturel (ou je vais commencer mes études^^), les 3/4 des stages ne sont même pas renumerés, c’est rentré dans les us et coutumes on dirait…
Pour ma part, je pense que le vrai problème est la vision qu’ont les politiques et les entreprises du travail des jeunes. Accepter le principe des stages sous payés et des différents emplois précaires, c’est considérer notre travail à nous comme insuffisant pour mériter plus. Et personellement, c’est ce qui me choque le plus, alors qu’on devrait être l’energie du pays on nous exploite et on nous ignore.
Mais libre aux collectivités ou aux grandes entreprises de surpayer des personnes qui tape un mot toutes les trois minutes à l’ordinateur alors qu’ils pourraient offrir de vrais contrats à des jeunes travailleurs efficaces et motivés. Et ce serait dans l’interêt de tous…
ahhhhhhhhh mes chaines se liberent dans 10jours!!! ahhhhh vitevite je veux partir en tunisie voir le soleil ca me changera de la grisaille aoussienne
Et pendant ce temps-là, quelque part en France…
Pendant ce temps, après 5 mois de chômage à chercher un taf (j’avais démissionné du Quick sans rien avoir derrière – rappel) sous les hués de divers bien pensants (une « offreuse d’emploi » potentiel m’a reproché de pas avoir demandé un licenciement ! c’est pas illégal ça ? Après, on nous reprochera de télécharger des mp3…), j’ai finalement trouvé ma place dans une petite entreprise très sympa.
Me voici donc devenu vendeur de salons. La paie est à la com, avec Smic assuré contractuellement. Ce mois-ci, j’en suis à 1550 net, et il reste 3 jours de taf ! Je me plais bien là-bas, le boss est vraiment sympa, et je me félicite de ma prise de risque.
Je reste cependant prudent. J’ai toujours peurs de découvrir qu’on m’a engagé pour remplacer ma collègue partie en vacances, et mon CNE ne vaut pas un CDI. Mais bon, dans quelques mois, je pourrais négocier un CDI… en prévenant que je suis prêt à partir !
Je suis plutôt heureux, j’avais envie de vous le faire partager. Croyez pas que je vous nargue, c’est juste pour rappeler que les choses, parfois, peuvent bien tourner 😉
Thom…
Est-ce que mon post te donne l’impression que je panique ?
Non, bien au contraire lol Mais disons qu’on garde toujours une légère appréhension, une sorte de « et si ? » qui reste dans un coin de l’esprit…
Thom…
tu as aussi le livre sois stage et tais toi de génération précaire qui traite de ce problème