Pauvre petite chose

Par Mister BigCertains d’entre vous entendent parler de Mister Big, voient mon nom apparaître de ci de là, et, pour les plus curieux qui ont cliqué sur les archives, je représente aussi quelques rares articles. Le pourquoi du comment de cette présence épisodique est simple : la vie et ses déboires. En ce moment, mon meilleur ami vit une de ces périodes difficile où tout semble s’acharner sur lui. Moi, je l’ai vécu entre septembre 2005 et Janvier 2006. Il me semble vous avoir promis, dans une de mes rares apparitions (qui a dit « j’ai vu la vierge ??? »), de vous raconter le pourquoi du comment. Et bien le voilà.

Prenez un Mister Big heureux en amour, avec un CDI lui permettant de poser le préavis de départ de son appart pour aménager avec son cher et tendre, des zozios qui chantent, le soleil qui brille, etc etc… Ca, c’était moi l’été dernier. Et là, cruel comme un enfant qui arrache ses ailes à une mouche pour voir combien de temps elle va survivre sans, le destin a décidé que j’étais trop gâté depuis trop longtemps et m’a fait payé mon bonheur au prix fort.

Premier acte : je te quitte. Pour moi, le vent a tourné le temps d’un WE. J’étais casé, suffisamment alcoolique pour sortir presque tous les WE avec Gauthier, le reste du temps partagé entre son boulot et l’homme que j’aimais, et tout semblait parfait. Fin octobre, je devais quitter ma coloc pour me créer un nid douillet avec mon homme. Et là, à la mi-septembre, sans crier gare, en rentrant d’une journée passée avec des amis, voilà que j’entends un « je ne t’aime plus, ça peut plus durer comme ça ». Un coup de vent sur un château de carte, et vlan, plus rien ! J’étais largué. Lui, le lendemain, prenait le train pour rentrer chez papa-maman et me laissait seul avec un préavis pour nulle part et un hébètement sans fin face à ce qui me tombait sur la gueule. Bon, vous me direz, on se fait tous larguer. Avoir son univers entier qui s’effondre, c’est probablement arrivé à tous ceux qui lisent ces lignes, on y survit. Ca, je suis d’accord avec vous. Mais ce n’était que le premier acte.

Acte deux : tu m’passes ton portable ? Environ 15 jours après m’être fait méchamment lourdé, Gauthier me sort un vendredi soir et on noie nos pensées dans la vodka, mère au sein si réconfortant quand tout va de travers… 5h du mat : faudrait que je rentre, je bosse à midi (hé oui, même le samedi !) Qu’à cela ne tienne : je vais rentrer à pieds, 20 minutes de marche, ça va me dégriser. Je bise tout le monde et hop ! Je décolle… je fais 100mètres, et là, au rond point, une voiture s’arrête, un jeune homme d’obédience nord-africaine (oui, on appelle ça du politiquement correcte, car si j’avais dit un reubeu, on m’aurait traité de raciste ! mais j’y peux rien, moi, si je me suis po fait agressé par un suédois !!!) descend du coté passager et m’apostrophe en me disant « ma voiture est tombée en panne ! Tu peux me passer ton portable ? » « heu… j’ai plus de forfait, désolé ! » D’habitude, ça suffit pour que le type me lâche. Ben pas ce coup-là !  Il continue à m’importuner, moi j’avance, puis d’un coup, je sens une main sur mon épaule gauche genre « tu vas me regarder que tu le veuilles ou pas ! », je tourne légèrement la tête, et, sûrement soucieux que ma coupe de cheveux tienne en place, le type me pulvérise une grande giclée de laque ! Sauf que la laque, c’était une bombe lacrymo, et que c’est pas mes cheveux qui étaient visés, mais mes yeux. Et il avait bien calculé son coup : il me l’a collé à deux centimètres de l’œil gauche et m’en a pulvérisé sur toute la gueule ! Mais pas de chance, suis pas un pédé, moi ! La surprise passée, je me retourne et je lui lance un « t’avais bien calculé ton coup, connard ! » Enfin… courageux, mais pas téméraire, le gars ! Il était déjà en train de courir à toutes jambes pour retourner retrouver son pote dans la voiture soit disant en panne ! Tout fout le camp ! Il m’agresse et oublie même d’essayer de me faucher mon portable que je tiens pourtant dans la main ! Bref… il aura fallu 8 à 10 secondes pour que la lacrymo commence à faire effet, mais après, elle a pas fait semblant de brûler ! Heureusement pour moi, la mère d’un pote habitait la rue d’à coté, donc j’ai foncé chez elle, je l’ai réveillé et j’ai rincé tout ça ! Aucune de mes lentilles n’avaient disparu, mes yeux allaient mieux, et le lendemain, me suis réveillé avec le plus merveilleux peeling qui ne m’ait jamais été fait ! En un mois, je me retrouve largué puis agressé. Ca commence bien.

Acte trois : Toit et moi. Entre toutes ces émotions (car, en plus de ça, mon ex m’a joué pendant presque deux mois le grand jeu du « je sais plus si je sais que je sais pas si je sais vraiment si j’aurais pas mieux fait de savoir avant car au final je me demande si je t’aime pas toujours ») et mon boulot, me voilà arrivé à la fin de mon préavis et toujours pas d’appartement en vue ! Premier novembre : Mister Big remplit un garde meuble et amène ses dernières affaires chez la mère du pote qui m’avait recueillit après l’agression. Que cette femme soit canonisée ! Elle m’a hébergé pendant un mois, et ça m’a énormément aidé ! Mais en décembre, elle avait de la famille qui arrivait, je pouvais pas rester. Un copain connaissant mon problème m’avait proposé une colocation provisoire, je bondis donc sur l’occasion : je prends mon baluchon sous le bras et je passe décembre chez lui. Mais là aussi, chaque chose a une fin. Début janvier, toujours SDF, j’échoue chez Océane chez qui j’avais déjà dormi quelques WE. Mais, détail intéressant, elle aussi lâchait son appart, donc j’avais jusqu’à la fin janvier pour trouver quelque chose, même une vieille niche pour chien, sinon c’était vraiment la rue ! Chez Emma, je repère quelques offres sympa d’appart sur internet, je visite, je visite, mais rien. Je dois en visiter un dernier. Mais le jour même, on m’appelle une heure avant pour me dire « ben on a pas encore récupéré les clefs, on vous prévient dès qu’on les a ». J’étais en deuxième position pour le visiter. Je vais à l’endroit, je regarde l’immeuble, et, me sentant aculé, je décide de prendre le susdit appart sans même l’avoir visité, vu que je n’étais pas prioritaire pour le voir et donc le prendre. Je n’avais jamais fait ça de ma vie, mais aux grands maux les grands remèdes : je joue la Causette à l’agence, qui accepte, puis refuse, mais me promet (-craché-juré !) de me le faire visiter en tout tout premier ! Je visite, je signe ! Et voilà comment j’ai enfin mis fin à presque trois mois de SDFisme mondain.

A tout ceci je rajouterai d’importants problèmes d’argent en Novembre, des pressions à mon boulot de merde, Gauthier qui part pour Paris, mon ex qui me tourmente, et même des morpions en décembre, tant qu’à y être. Mis bout à bout, tout ça, ça use, et ça use même beaucoup. J’étais assez souvent dans un état second, j’ai même décompressé une fois au boulot (pour plus de définitions, demandez à Emma, c’est elle l’infirmière psy !), et je lançais même un « qu’est-ce que je serais mieux si j’étais mort » à l’occasion. Heureusement, ceux qui me connaissent vous le diront, j’ai un moral solide et une personnalité assez prononcée pour dire ce genre de chose mais jamais passer à l’acte ! C’était une sorte d’exutoire à mes idées noires. D’ailleurs on riait beaucoup de nos malheurs avec Gauthier à l’époque en les abordant de façon tragi-comique genre « je me suiciderai jamais, mais si un bus avait la bonne idée de perdre le contrôle et de me faucher au passage, ça serait pas une mauvaise idée… » Bref, je ferai pas un « acte quatre » pour tout ça, mais j’ai été à deux doigts de la dépression nerveuse, et c’est bien parce que j’ai une volonté d’acier, un moral à tout épreuve et des gens qui m’entourent que j’ai réussi à dépasser tout ça ! Maintenant, je finis de me reconstruire, que ça soit au niveau de mon cocon à moi (mon appart, en gros !) comme de penser les plaies de mon cœur et de réaliser tout ce qui m’est arrivé en l’espace de quelques mois. Le prochain acte sera de réellement faire quelque chose de ma vie. Dans l’immédiat, je garde mon boulot de merde le temps de finir de me reconstruire (et surtout de tout payer !) et après, je tente de trouver ma voie. Mais ma priorité number one maintenant, c’est d’être égoïste et de ne penser qu’à moi. J’ai toujours pensé aux autres, taché de leur faire plaisir, tout sacrifié pour mon mec, et voilà où ça m’a mené ! Je passe en premier, désormais. Quand je vivrai la vie que je veux vivre, là, je pourrai penser aux autres.

Voilà en gros un aperçu de la vie de Mister Big et de ses petits tracas. Présentations et explications faites, je vais enfin pouvoir plus participer à ce blog !

15 réflexions sur “Pauvre petite chose

  1. Ca fait beaucoup de choses en peu de temps…bon courage pour la reconstruction et pour aider les autres il faut commencer par s’aider soi même! 😉

  2. Efectivement ça fait beaucoup de merde pour le même bonhomme dans le même laps de temps. Cela dfit ta « spirale égoïste » est tout à fait compréhensible. On apprend souvent beaucoup de ces periodes noires, et on en sort changé, ce qui n’est pas forcement une mauvaise chose, quand on regarde en arrière on se dit « j’en ai putain de chié mais j’aurais au moins appris tout ça, sur moi ou sur les autres ».

    Pour finir si je puis me permettre un conseil ou tout du moins un avis: ton ex qui te maltraite (ou maltraitait) sur le thème « je ne sais pas ce que je veux, et comme je suis le centre de l’univers c’est très génant » est un enfoiré d’égocentrique, sors ta machette et tranche dans le vif, tu étais bien avec, tu seras encore mieux vraiment sans. Ce type de personnage est nuisible et ne change jamais. J’en connais helas un rayon sur le sujet, j’ai passé (perdu) 4 ans de ma vie avec une relation de ce type, la vie est trop courte pour la perdre avec des parasites sentimentaux.

  3. A NOTER : Mister Big n’a pas trop accès au net pour le moment donc il répondra quand il peut

    Sinon, mon pauvre toi, je pense que 2005 a été l’année de la loose pour pas mal d’entre nous mais il est vrai que personne ne t’arrive à la cheville. Mais selon le principe des vases communicants, maintenant, il ne peut arriver que du positif.

  4. Oui c’est la loose mais finale;ent tout est lie et il n’y a qu’une seule cause a tout cela : le depart de ton mec. Ca devrasit aller, tu as l’air d’avoir la forme, il y a bien plus grave dans la vie. Bisous et bon courage.

  5. Me chérie, je me souviens juste d’une conversation avec Océane « Mr Big va craquer! », c’était mi janvier. Tous les deux on ne savait pas quoi faire pour que tu reste sur les rails, je me souviens avoir dit à Océane « il pourra déprimer autant qu’il voudra une fois qu’il aura signer un bail, je lui fourni les cachets s’il le faut, mais par pitié qu’il tienne encore quelques semaines ».

    Et tu as tenu, je suis désolé de ne pas avoir pu être là, mais bon ce n’est pas ma faute, et je suis très fier de toi, tu t’en es sorti et tu as mouché tout le monde, et mort à ton connard d’ex!!!!! (la proposition pour faire du vodoo tient toujours, j’ai mon grimoire, c’est quand tu veux!)

    Bisous.

    Ps: sainte vodka quand tu nous tiens à flots!

  6. Ah, les petits croche-pattes de la vie… on court, on court vers le bonheur et cette salope tend le pied nonchalamment et on se vautre tel un gros sac de pommes de terre sur le sol en gravillon de la dure réalité.
    Alors oui, rien de tel qu’un peu de vodka pour faire cicatriser le genou.

  7. Merci beaucoup pour vos réactions à tous, avec une spéciale dédicace pour mon Gauthier d’amour… Comme l’a précisé Nina, je rame avec mon PC, donc je ne peux que difficilement réagir et intervenir… J’espère que ça va vite aller mieux! C’est aussi pour ça que j’ai fait cet article, car je suis un peu un « vingtenaire fantome » depuis le début… Je devais au moins faire ça pour le bien du site! 😉

  8. Vingtnaire fantôme certes, mais mon idole depuis que j’ai lu l’article sur « les expressions » des vingtenaires… ^^

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