Une fois que tu as fait le tour de la famille, attaquons la partie « amis » de la liste des invités. Tu crois que c’est la meilleure ? Tu te trompes.
Alors voyons voir, moi, je veux inviter mes copines « historiques », mes copines de plongée, quelques collègues (dont des anciens). Au bas mot, si on compte les +1, ça nous fait vite une trentaine de personnes. Note pour moi-même : penser à coller mes amies célibataires avec les potes de Jon, on diminuera la liste des invités.
Jon, de son côté, va en vouloir en inviter sans doute autant, le groupe amis va donc compter entre 60 et 80 âmes. Pouf. Ça fait un peu cher les potes. Et là, surgit la question : jusqu’à quel degré d’amitié invite-t-on les gens à un mariage. Je parle de la phase repas, bien entendu.
En un, les amis, les vrais, ce qui sont dans notre long list de témoins. On peut y ajouter ceux qui font partie de la liste « à appeler en cas d’urgence » mais ce sont grosso modo les mêmes. Ensuite, y a ceux qui nous ont invité à leur propre mariage et je dois leur rendre la politesse. De mon côté, ça va être vite vu, y a que Anne et Lena. Les autres mariages, c’étaient les amis de Guillaume 1er, je les ai pas vus depuis 8 ans et un des couples avait marqué « Corinne » sur mon carton de placement alors bon… De toute façon, je suis pas partisane de l’invite back pour les mariages. Déjà qu’on n’a pas le choix pour la famille…
Mais du coup, comment définir la limite entre les amis indispensables à notre repas de mariage, ceux qu’on ne voit qu’au vin d’honneur et ce qu’on ne verra pas le jour J. C’est là que revient en jeu la question du où : si je me marie pas sur Paris, est-il envisageable de faire venir les gens juste pour le vin d’honneur et de leur filer éventuellement l’adresse d’un bon resto local pour le reste de la soirée ? Ça va leur faire cher l’apéro…
Alors oui, c’est mon mariage et telle une Bridezilla, je choisis qui je veux et point. Enfin, du moins de mon côté. Parce que y a Jon aussi et même si je l’aime suffisamment pour lui souffler un « oui » plein d’émotion devant une foule extatique, même l’homme le plus parfait peut avoir dans son entourage un ami relou. Genre son meilleur ami d’enfance devenu un boulet 3 tonnes qui sort vannes vaseuses sur plaisanteries pas drôles où surnage misogynie et racisme. C’est pour rire dit-il. Oui mais à force d’avoir le rire facile sur les femmes casse-couilles qui feraient mieux de rester à la maison, les Arabes voleurs (et/ou terroristes), les Noirs feignants… Ça finit par raisonner étrangement… Vous savez, ce pote qui ne déclenche chez vous que faux sourires polis qui crispent la mâchoire, vous forcent à rester très concentrée pour ne pas lever les yeux au ciel dès qu’il sort une de ses fameuses blagues, le seul mec au monde qui vous pousse à espérer avoir l’appendicite pour échapper à une soirée avec lui… Jon, lui, il se rend pas compte, il le voit avec les yeux de cet amour amical qui excuse tout. Bon ben lui, obligé, il vient. Et vous vous demandez si vous pourrez faire une table 100% mâle hétéro (oui, en général, ce type de personnage rigole grassement en ponctuant ses phrases d’un distingué « ohé chu pas un pédé! ». Ce qui vous donne envie de répondre du tac au tac « vaut mieux être pédé que con! » mais Jon n’apprécierait pas…) et blancs… Histoire d’éviter tout incident diplomatique.
Bref plus la liste s’allonge et plus les gens que vous avez réellement envie de voir sont noyés sous les invités « politiquement correct ». Et au fait, tous ces gens là, on les loge où ?