J’ai deux cœurs

(Promis, la semaine prochaine, retour de la question love and sex mais en ce moment, j’ai pas trop la tête sur les épaules mais ça va  aller)

Cette semaine, j’ai été en vacances. Oh, pas assez, j’ai repris le travail hier. Oui, dans ma boîte, prendre le vendredi, c’est perdre le samedi donc j’ai tendance à revenir juste pour un jour.  Mais ces quelques jours passés dans le sud réveillent à chaque fois en moi cette sensation : j’ai deux cœurs.


J’aime Paris, ma vie parisienne et toutes les possibilités qu’elle offre et mes amis, bien entendu. J’aime Toulouse, ma famille, mes amis là-bas, la détente, la vie plus calme et plus saine. Mon coton en témoigne : le soir, il ramasse moins de saleté dans le sud que sur Paris, c’est un fait. Parfois, je me dis que si Paris et Toulouse étaient à 1h l’un de l’autre, ce serait parfait. On me chuchote à l’oreille qu’en avion, ça prend à peine une heure mais je dis non. Rien qu’aller à l’aéroport, j’en ai pour quasi une heure, sans compter que mes parents n’habitent pas du tout Blagnac donc une autre heure, sans compter l’heure à respecter pour l’enregistrement, l’embarquement, blablabla. A la limite pour un week-end, je dis pas (bien que ça m’ennuie de demander à mes parents de venir me chercher si loin) mais pas plus. Mais j’envisage de plus en plus le train de nuit.


J’aimerais bien avoir mes deux vies côte à côte dans l’espace. Chaque départ dans un sens ou dans un autre est une petite fêlure tout en étant une joie. Quand je redescends dans le sud, je me fais bichonner par maman, je revois mes amis qui me racontent leur vie. En plus ces derniers temps, il s’en passe des choses, j’ai parfois l’impression de rater l’essentiel. Oh, on va me dire à juste titre que je ne peux pas être présente pour tout le monde, que je dois aussi vivre la mienne, etc. C’est vrai, je le sais mais bon, des fois, je me sens tellement en décalé. Déjà dans mon vocabulaire alors que je n’en ai même pas conscience. Par exemple, j’expliquais à Guillaume «je suis rentrée, j’étais complètement jetlaguée ! ». Il me regarde « hein ? Quoi ? T’étais quoi ? ». Heu ? Mais c’est typiquement parisien de la comm de franciser des anglicismes pour en faire un adjectif ? Bref, quand j’explique que j’étais sur « une opé », personne ne comprend… La comm m’a tuer. J’ai beau toujours me moquer des anglicismes à outrance des présentations d’opération (brandé, trend, early adopter, streetstylé, les remixers…), je suis en train de les intégrer malgré moi. AAAAAAAH !




J’ai donc deux cœurs. Quand je redescends, des fois, je me prends à imaginer que je retourne ici, au pays où la vie est plus douce, moins chère. Avec mon salaire, je serais la reine du pétrole…Evidemment, je n’aurais pas le même. Mais revenir, c’est quitter ma vie parisienne et ça, je ne peux pas. Je n’en ai pas envie, pas maintenant en tout cas. J’ai la sensation qu’il me reste des milliards de possibilités ici. Alors je reste avec mes deux cœurs, je rate des trucs à Paris ou dans le sud, selon où je me trouve. Et je prie pour que la SNCF mette ENFIN Toulouse à 3h de Paris. On peut toujours rêver.

8 réflexions sur “J’ai deux cœurs

  1. Moi aussi Nina c’est exactement pareil avec la bretagne ou sont mes amis et ma famille (d’ailleurs je bade un peu en ce moment ça fait trois mois que je ne les ai pas vus 🙁
    Des fois je me dis que j’aimerais revivre là-bas mais quand je vois tout ce qui est possible de faire à paris…en plus j’aime ma petite ville de banlieue hein (euh pas si petite que ça^^) mais peut-être que le jour où j’aurai une opportunité de travail ou qsuand j’aurai une vie de famille j’y retournerai …mais il est vrai que quand je sature de la vie parisienne, je me remets à rêver d’une vie en « province » (je déteste ce mot d’ailleurs…)

  2. Ah, le charme du train de nuit au départ d’Austerlitz… Rien que l’accent du pays qu’à le contrôleur sur le quai me fait déjà me sentir loin. Et de temps en temps, tu as un jeune homme ou une jeune fille qui raccompagne le pépé et la mémé qui redescendent chez eux dans leur Lauragais / Comminges / Couserans (choisis…) après être venu voir le petit-fils à la capitale, et là tu te sens déjà presque rentré chez toi.
    Tu as un train couchettes qui part vers 22h30, et tu arrives à Matabiau juste avant 7h. Et de temps en temps, pour un somme coquette à verser
    à la SNCF en sus du prix du billet, tu peux t’offrir le confort du wagon-lit, un vrai bonheur.

  3. Quand je suis chez mes parents, j’ai envie de tout foutre en l’air, quitter ma vie parisienne, mon heure de transport matin et soir, mon petit appart’, mon boulot, et de retourner faire ma Tanguy, avec un boulot tranquille à 5 minutes de la maison.
    Mais ce n’est que pour les vacances, je crois que je deviendrais folle dans cette petite ville où tout le monde se connait, où ceux qui sont restés se sont marié avec leur copain/copine du lycée, et où la vie nocturne est… inexistante!
    Et si je rentre en Bretagne et toi dans ton sud, il faut que la téléportation soit inventée, sinon, c’est pas vivable!

  4. Moi je sature de Paris et de plus en plus, ptêt parce que je suis pas vraiment à Paris (trop loin) et que donc j’en profite pas vraiment, juste les mauvais côtés comme prendre 3 transports en commun pour aller travailler…
    Sauf que moi j’ai plus grand monde dans ma ville natale et puis c’est un bassin d’emploi sinistré, je serai sûrement obligé de venir travailler à Paris et je serai encore plus claquée…
    Alors je me dis que je partirai bien mais je sais pas où exactement…et puis chômeuse en province ça m’excite moyen…en plus je commence à peine à me faire un réseau sur Paris…bref ça m’emmerde mais pour l’instant je reste…mais de plus en plus à chaque fois que je vais en province, je vois tout ce que j’ai pas… :s

  5. Et bien moi c’est exactement le contraire. Je suis un « pur » parisien, né à Paris même, et qui un beau jour a décidé de faire ses études en province (dans l’ouest) et de partir travailler dans le sud est, et je ne regrette vraiment pas. La vie est douce, sans trop de transport en commun, il y a beaucoup plus d’activités à faire que quand je vivais à Paris (contrairement ce qu’on peut croire), la vie est moins chère (quoi que …), mon salaire y est quasi équivalent et du coup, je ne rentre quasi jamais en région parisienne. Peut-être une fois par an, à peine, et à chaque fois, l’hyperactivité, la grisaille, la déprime, la deshumanité me fatiguent, même si j’apprécie trainer dans quelques after works torrides 🙂
    Après, il y a province et province, cad le petit bled près de Limoges vs Marseille par exemple. La province ade multiples visages et il existe un juste milieu entre Paris et Moncuq.
    Quant aux anglicismes, je ne crois pas que ce soit une exclusivité parisienne. Cela dépend beaucoup plus du milieu professionnel, chaque secteur a son propre vocabulaire et dans ma boite, tout le monde utilise « jet flag » sans sourciller alors que je connais des parisiens qui ne comprennent pas.
    D’ailleurs, il faudra aussi distinguer Paris intramuros de sa banlieue, qui en certains endroits (cf Cergy, Melun, etc) offre moins d’activités diurnes et nocturnes que certaines grosses villes de province.

    Bonne journée

  6. Je reviens, je n’étais pas partie, mais juste en train de déménager.. ça y est, tout est rangé, et j’ai de nouveau internet, alors tout va bien, lol.
    Concernant ton post, et bien, j’ai connu ça, il y a longtemps! Je suis une ex parisienne, et avant de vivre ici, dans le sud, je suis passée aussi là!!Je te comprends!

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