Par Lucas
Attention ! Cet article une forte connotation déprimatoire à deux balles. Je compte sur vous pour me faire des commentaires bien sentis du genre » Mais Fuck ! Allez quoi Lucas ! On est pas là pour ça ! Va voir un psy et prend du Nutella ça ira mieux ! » toute action juridique est bien entendue la bienvenue: après tout ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de se marrer.
Cela m’arrive régulièrement depuis 15 ans. Au moins une fois par an. Ce constat que la vie est insignifiante et ridicule, que notre existence n’a aucun sens. Bon d’accord : comme vous pouvez vous en rendre compte, avec un sourire goguenard et narquois, je n’ai jamais eu le courage ponctuel de cette lâcheté existentielle : celle qui consiste à mettre fin à ses jours face aux difficulté de la vie. Mais j’y pense souvent en termes techniques…
Comment ne pas se rater ?
Comment éviter des séquelles à vie qui empêcherait des lors de mettre en œuvre une disparition efficace ?
Comment ne pas se condamner à une existence encore plus morbide en raison d’une tentative ratée ?
Quel instrument efficace utiliser ?
Comment ne pas éveiller les soupçons ?
Comment gérer au mieux mes affaires pour que mes proches aient le moins de désagréments relatifs à mon décès et que celui ci passe comme une cadavre à la morgue ?
Je me rappelle, une fois, après mon bac, j’avais même pris rendez-vous avec ma banquière et mon notaire, sous le prétexte d’une grosse frayeur en voiture (bidon), « juste au cas où »…
Des rendez-vous techniques pour régler toute ma succession.
Eh oui, que je mette fin à MES jours soit, mais que cela ait des conséquences légales sur les jours des autres, ça, non.
Je pense que je devrais écrire « le Suicide pour les Nuls ». Le problème, c’est qu’aucun éditeur ne voudra prendre le risque de le publier. Si « ça » devient un best seller, des kyrielles d’avocats, représentants légaux de parents ayant perdu des enfants suicidés, ces avocats donc ne manqueront pas de chercher en moi et en mon éditeur une juste réparation au préjudice moral que j’aurai causé à leurs clients. En m’accusant d’incitation au meurtre. Incitation à l’auto-meurtre, bien sûr…
Mais si il y a un droit à la vie, en quoi y a t-il un devoir à la vie ?
Les gens vont me dire « pense donc à tous les petits nenfants qui sous vivent dans le tiers monde et tu comprendras que tu nages dans le bonheur et que tu n’as pas à te plaindre ».
Bon. Soit. Mais au delà de tout référentiel et de toutes comparaison, au delà de toute dimension extérieure au corps humain, dans le for intérieur de l’être qui se pose la question, c’est quoi le bonheur ? (réfléchissez y donc 3 secondes avant de reprendre votre lecture : c’est quoi le bonheur ?)
La seule raison qui m’ait pousse à ne pas commettre » l’irréparable » (cosmétique détestable, je sais) ce n’était pas le fait de continuer à vivre, malgré tout, histoire d’ être courageux. C’est le fait que mes parents actuels m’aient recueilli à l’âge de 11 ans. Au vu de tous les efforts qu’ils ont fait pour moi, je n’ai pas le droit de mettre fin à ma vie comme ça. Ils ont réussi à me façonner, ils ont réussi à me donner ce sentiment pourtant trop rare dans ma vie de l’autosatisfaction.
La seule autosatisfaction existentielle qui me paraisse légitime en 28 ans, c’est le fait que je me sois sorti les doigts du cul pour ma rééducation post accident. Le bac ? Les diplômes ? Les conquêtes amoureuses ? Ce sont là des épiphénomènes dans le grand fleuve de la vie. Je les trouve insignifiants. Mais par rapport au travail de mes parents, à leurs sacrifices, leurs efforts, je n’ai pas le droit d’aller voir ailleurs si j’y suis…
Au final, si on y réfléchit, une seule autosatisfaction existentielle, une seule raison d’être et exister, ça ne fait quand même pas bézeff en 28 ans d’existence vous ne trouvez pas ?
Mais par rapport au travail de mes parents, à leurs sacrifices, leurs efforts, je n’ai pas le droit d’aller voir ailleurs si j’y suis…
T’as bien résumé, tu n’as pas le droit (il existe bien).
J’hésite entre l’insulte et l’insulte 😀
Il n’y a pas de bon/mauvais texte, bon/mauvais sujet, alors je vais être ouvert à ton sujet …
28 piges … Putain, bienvenue au club, le jour de mon anniversaire, tu me ponds un put*** de texte qui vient remuer le couteau. Et pour en rajouter une couche sur ma vie personnelle, c’est à 1 semaine près, le souvenir de mon grand-frère qui a franchi le pas … Bref, déjà, merci 😀
Mais je suis complétement dérangé, je viens de te remercier pour un texte, qui me donne envie de te tabasser, de te gifler, …, de te serrer dans mes bras, de te soutenir … Tout n’est pas si mauvais dans la vie. Le bonheur se trouve en soi. Il faut savoir » être pour avoir » … Mes mots ne sauront jamais assez fort pour guérir le mal qui reigne en toi, mais sache que la peine des autres peut empathir les autres (proches ou non-proches) …
Je vais même me faire l’avocat du diable. Tu écris sur tes émois, tu livres tes sentiments, réflexions, c’est bien que tu as le désir d’éxister …
Bref, Nina ne veut pas me rencontrer pour que je puisse faire ta connaissance (elle refuse de rencontrer un beau brun, 1.84m, yeux verts, sportif, c’est les promos en ce moment, profitez-en !! :p). Tout çà pour te dire que si tu ouvrais un peu plus les yeux, tu y verrais autrement, au point de t’ouvrir et de trouver ton bonheur …
Par reconnaissance pour tes parents et tout ce qu’ils t’ont apporté…c’est déjà une raison d’exister d’envergure non ?
Après si tu cherches bien, ce n’est sûrement pas la seule. Il y a bien sûr tout ce qui relève du personnel, tout ce que tu appelles si j’ai bien compris les « épiphénomènes dans le grand fleuve de la vie ». Le boulot, les femmes, tu peux trouver cela insignifiant mais bon, c’est ce qui fait ton quotidien et si tu connais une certaine réussite dans ces domaines et bien c’est normal d’en être fier. Peut être que tout compte fait le bonheur réside dans toutes ces petites choses de la vie qui font notre quotidien. Elles sont plus ou moins superficielles, matérielles et en définitive à part nous et nos proches tout le monde s’en fout, mais mine de rien elles nous rendent heureux.
Est-ce que cela veut dire que tu te contentes de peu ? Non, tu vis simplement dans le monde et avec le monde.
A côté de cela, à 28 ans tu as sûrement une vision du monde déjà forgée, l’envie plus ou moins idéaliste que certaines choses changent. Faire en sorte qu’elles changent, dans la mesure de tes moyens bien sûr (restons humbles et lucides sur nos capacités ), ça te fait une raison de plus d’exister. Ca ne sera jamais une perte de temps et d’énergie car même si tu ne refais pas le monde, tu y contribues dans ta mesure.
Et pour la sentence philo à deux balles, « ce n’est pas tant la destination qui importe que le chemin que l’on prend pour y arriver ». Il paraît qu’arpenter le chemin sans t’en écarter c’est un sacré travail…
Bon comme je ne fonde pas beaucoup d’espoirs sur ce petit laïus pour te sortir de cette légère dépression post-hivernale, je te conseille aussi vivement une attaque en règle d’un pot de Nutella, taille maxi tant qu’à faire.
screugneugneu ! C’est quoi ce site où on ne peut pas contacter les auteurs !!! :@ !!! GRRRRrrr !!!
Ok, après réflexion et re-lecture, j’aimerais revenir sur mes mots et « déconnades ». Je ne peux pas rester sans rien faire … J’aimerais faire quelque chose, mais autrement que par des mots sur un fil virtuel !! Du concret !!
Ce n’est pas de la pitié, ni un bon rôle, c’est un vécu … ridicule ou non, peu m’importe ! J’te paie un chocolat chaud 😀
Allez !! Voilà mon mail : bogos_ludo@hotmail.com … Je peux être une gronzesse quand je veux, et en ce jour de mon anniv, je ne peux rester impassible (vu mon vécu aussi) à ce que je lis ! Mail-moi, je te répondrais . Je t’aurais bien filé mon num de tél, numéro de carte vitale, voir cb … euh, non, çà, j’vais éviter :p (ouais, j’aime bien faire du sale humour dans des moments sérieux ^^)
Cà vient du coeur, contacte-moi 😀
« Le corps est le tombeau de l’âme »… C’est ça la vraie philosophie, et non pas « peu importe la destination ».
Les Stoïciens ont tout compris, changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde. Caton était un maître.
Il n’y a pas de devoir de vivre, il n’y a qu’une envie. On le doit à nos proches, peut-être, et encore… On ne doit de vivre qu’à nous-même. Personne n’est assez intelligent, empathique, ou supérieur pour oser déterminer d’un éventuel devoir de vivre, ni même de savoir à qui il s’applique.
Seule liberté qui nous reste ? Eventuellement, mais comme toute liberté il faut savoir l’utiliser.
Je vous demande le droit de mourrir… ça n’est pas valable que pour les handicapés.
Oui oui, cette semaine je prends le contre-pied de tout le monde.
Je crois qu’on se pose tous un peu la question à un moment ou à un autre. L’autre jour, j’en parlais avec Vicky justement et je faisais la liste des façons de mourir sans pour autant être convaincue par aucune. Il est clair que je n’aurais pas le courage de faire un tel geste, peur de me rater. Bien sûr, quand on a vraiment envie de mourir, on ne pense pas à ça. Moi, je n’ai pas envie de mourir, c’est tout simple. Parce que je ne peux pas infliger ça à ma famille et à mon entourage, ça me freinera toujours. Puis soyons honnête, je n’ai aucune raison de me supprimer, ma vie est quand même globalement bien sympa.
LUCAS:
A part les gens qui ont un dérèglement des hormones du bonheur et qui ont, les veinards, plus d’ocytocine dans le cerveau que les autres, ce qui fait qu’ils peuvent être cancereux, orphelins, tous seuls et cons, et quand même trouver la vie trop cool, en général tout être humain, de par sa condition justement d’être humain éphémère et plus ou moins insignifiant, se demande un jour ou l’autre: pour quoi faire la vie?
Et ce genre de question, en plus, s’applique bien souvent, de façon assez injuste, à ceux qui se servent le plus de leur petit organe de réflexion qui se liquéfie dans sa boite cranienne.
« Heureux les simples d’esprits »= ceux qui vivent au jour le jour sans se poser de grandes questions existentielles sur le pourquoi du comment des choses, sont souvent plus détaché vis à vis de la vie (triple assonnance en I par parralélisme paronomastique) et traversent la vie avec l’esprit « plus léger » que ceux qui cherchent frénétiquement le pourquoi pourquoi pourquoi et le comment comment comment y arriver chez tous ceux qui se sont aussi posé la question, et qui, du coup, de rendent compte de plus en plus désespérément à chaque fois qu’ils referment un livre que la réponse ne s’y trouvait pas. Le bonheur est très très énervant, frustrant et déprimant parce qu’il est INSAISISSABLE, et que c’est pas en le cherchant qu’on va le trouver. (même si ça peut aider)
La seule certitude qu’on peut avoir, c’est que tempus fugit, et que, même si là tout de suite te prend une irrépréssible envie de vomir tout le mal être qui te pétrifie le cerveau, l’expérience a du certainement t’apprendre que ça passe, et que ce soir, demain, dans 1 semaine ou 2 mois, tu vas dénicher un morceau de jazz qui va tuer des ours polaires, te faire un nouvel ami qui va t’ouvrir de formidables perspectives humaines (parce que, quand même, la complicité et l’attachement sont des valeurs sûres) ou que sais je encore.
Et même cette douleur qui te prend là, elle n’est pas vaine: je rappelle ce qu’a dit Musset (et Musset a tjrs raison): « rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur ». Ta douleur, elle t’apprend qui tu es, et la connaissance de soi est quelque chose de très très très important (opinion personnelle) pour s’entendre avec la vie, et n’est jamais acquise, puisque de toute façon nous changeons à chaque minute qui passe.
Bref, si je puis te donner deux conseils:
1/Lire à propos du suicide le mythe de Sisyphe d’albert Camus
2/ « And after all the violence and double talk
Theres just a song in the trouble and the strife
…..You do the walk, you do the walk of life »
Sic transit gloria mundi…
C’est toujours mieux qu’aucune raison….
je vais me prendre la tete a ecrire mais vu le contenu je ne suis meme pas sur que le proprio de l’article me diffuse (halte à la censure) .
28 ans? ca tombe bien, moi aussi, des galeres? des ruptures des echecs? soit! en revanche, de l’autre coté… ben t’as des proches qui tiennent a toi… dileme… comment gerer le pb sauf pour autant les mettre dans la mouise…
plusieurs idées:
1°) fait le menage avant de te foutre en l’air!!! c’est quand meme plus sympa! et fait deja les cartons!! ca sera plus facile pour eux!
2°) l’acte en lui même doit être prémédité un an a l’avance!!! —->
quitte a partir, autant leur faire un beau kdo!!! tu vas chez ton assureur, et tu lui fait un joli contrat prévoyance à hauteur de 75000€ maximum, et tu réponds non à toutes les interrogations du questionnaire médical simplifié, et tu vas voir un autre jusqu’a ce que tu ne dépasses pas le plafond de 152500€ par bénéficiaire sinon tu choppes des droits de successions (art 990i du code général des impôts)!! alors pourquoi 75000€ de plafond par assureur, tout simplement parce qu’au delà le petit pervers va te faire passer un examen approfondi!.
tu vas me repondre qu’en cas de suicide les assureurs ne paient pas!!! faux!!! (art L132-7 du code général des assurances!)
Bref, pour ne pas te louper par contre, y’a plusieurs choses, mais j’espere que tu aprecies les promenades dans la nature:
je t’invite à tester la digitale pourpre:Cette plante se trouve du côté de l’Ariège à 1700 m d’altitude
mais rien de telle que de l’aconit napel, bouffe une racine et la tu es tranquil!!! mais la tu devras faire plutot un tour dans les alpes!!!
voila, avec toutes ces connaissances je suis encore la… j’ai pas encore le « courage » d’aller voir mon banquier, mais l’idée me travaille de plus en plus…
voilaaaaaaa!!
a bientot tlm!!!^^
Putain, c’est quoi ces conneries??? En afrique les gens qui se suicident sont reniés par leur Famille…Pense a ca…
La vie est un cadeau de dieu, respectes la.
tu vas me dire que tu ne crois pas en dieu…Ok, ok…alors pense que tu n’as qu’une seule vie sur cette terre, une seule…alors profites, profites en bien, je suis sur que tu as encore plein de chose à découvrir…
Je fais un peu dans le redondant en disant que tout le monde pense un jour ou l’autre au suicide. Mais on passe tous par des phases de déprime ultime où on cherche un sens à tout ça. Y’a des jours où on est mal à en crever et on ne voit pas d’issue. Et puis, la plupart d’entre nous continue quand même parce que l’instinct de survie est là…
Maintenant, je pense que si tu as eu la force de te tirer de ton accident, de te rétablir en un temps record, de te faire violence pendant ta rééducation, c’est qu’il y a une envie de vivre qui est là. Tu vas p-ê dire que tu n’as pas eu le choix mais c’est faux. Quelqu’un qui n’a pas une certaine volonté de vivre, ça se chope une infection en réa et ça meurt pendant son coma… Ca aurait pu être tellement facile de te laisser aller mais tu ne l’as pas fait…
Alors déso, j’ai pas de recette miracle pour sortir ta tête du trou et retrouver un sens à ta vie mais moi en général, je mise sur l’avenir. C’est facile, on le connaît pas l’avenir donc je l’imagine toujours mieux que mon présent, je m’évade par mes rêves futurs. Je me rassure en me disant que je peux tout plaquer, partir et reprendre à zéro, que je trouverai une utilité à mon existence mais pas tout de suite. Même si le futur ne ressemble jamais à ce qu’on a imaginé (et encore heureux!), cette technique me permet de « passer le cap » de ma non envie de vivre…
Et puis Ok, tu n’as eu qu’une auto satisfaction en 28 ans (même si les épiphénomènes ne sont pas à négliger selon moi car représentent une autosatisfaction et un bonheur temporaire). Mais ce serait quand même con de te suicider genre la veille du jour où tu devais rencontrer LA femme génialissime ou trouver LE job idéal qui répondait à tes attentes. Sérieusement, ça me ferait trop chier de me foutre en l’air avant d’avoir profité du petit cadeau que la vie me réserve sûrement (hein que tu me réserves des bonnes surprises counasse de vie??). Ce serait un peu comme quiter la table parce que la viande était trop cuite avant d’avoir goûté la succulente tarte aux pommes de la cuisinière (comparaison à deux balles sorry)…
Une seule peut être, mais essentielle !
Après plusieurs périodes comme les tiennes, j’en suis venu à la conclusion suivante.
Si on n’a pas parfois ni l’occasion ni le temps de profiter de sa vie, on a par contre toute l’éternité devant soi pour profiter de sa mort. Bref, si parfois la vie est dure, si parfois on a envie d’en finir, il est quand même quand con d’avancer l’heure de sa mort.
L’éternité peut attendre. Car l’éternité, c’est long. Surtout vers la fin…
Heu… Toujours en retard de quelques jours, comme d’hab. Bref.
Le chocolat, des emplettes, un bon bain, un bon bouquin ….., un w-e avec ses amis qui fait du bien…. Oui, mais cette question existentielle demeure, et c’est tant mieux peut-être.
Moi aussi je me la pose sérieusement depuis le mois d’aout. Parce que j’avais mis un temps fou à trouver MON sens à la vie (soit 28 ans) avec tout ce que ça comporte d’investissements, d’échecs, de souffrances, de frustrations … Et le sens que j’avais trouvé s’est dissout cet été sans même que je puisse quoique ce soit contre. Ce que je dis est abstrait parce que je ne veux pas dire mon intime.
C’est très difficile de devoir vivre sans y trouver de sens nous sommes d’accord.
Pour ma part, ma dernière inspiration se fera sans avoir trouvé un sens durable je crois…. Résignée, je l’accepte, jusqu’à ce que peut-être j’ai à nouveau la possibilité de vivre avec une part de légèreté et d’insouciance…
J’ai quand même envie de miser sur nos capacités de résilience, nos capacités à créer autre chose que l’on connaît si bien ….
bravo