Au fil des clics, on tombe parfois sur de supers sites comme zone zérogene que je vous conseille très fortement. Et je découvre de nombreux articles qui trouvent écho en moi, que j’aurais aimé écrire moi même. Alors je vais tout mélanger ici dans un pavé qui s’annonce peu structuré mais peu importe.
A travers différents articles, je me suis rendu compte à quel point, en tant que femme, mon corps est un enjeu, limite une machine de guerre. Tout au long de l’année, les magazines me donnent des conseils pour être toujours plus mince. Ce qui est drôle, c’est que selon les modes, on se contredit d’une année sur l’autre mais peu importe. De toute façon, à tout lire, on finirait presque par
penser que manger est un crime contre notre corps. Ce corps devenu ennemi. Ennemi car jamais assez fin et musclé. Ennemi car on ne sait pas le faire jouir correctement mais no soucy, voici les bons conseils pour prendre son pied, les trucs infaillibles. Ah oui? Tu veux dire que dans ta rédaction lointaine, tu connais mieux mon corps que moi ? Pardon mais je connais très précisément la formule magique de ma jouissance, celle que je n’ai jamais vu dans aucun magazine. Sans parler du fait que la jouissance n’est pas qu’un système mécanique, la forme physique et mentale jouent énormément, sans parler de l’alchimie entre les partenaires. Mais voilà, ce corps imparfait tant dans sa forme que dans ses performances est gentiment mais systématiquement stigmatisé. Sois bien dans ton corps, suis la norme.
Et dans un autre article, je découvre le mal être sexuel de femmes mal dans leur corps qui gâchent leur plaisir pour choisir la pause la plus flatteuse voire ne supportent pas la moindre lumière pendant leurs ébats. Tiens, révélation : moi qui me croyais complexée, en fait, je vis super bien ma nudité. Devant un amant ou autre, je me doute bien que même habillée, certains bourrelets ne disparaissent pas donc le Monsieur ne va pas se sentir floué en découvrant la marchandise. Mais il est vrai qu’on nous abreuve tant de pubs anticellulite qu’on ne peut que difficilement tolérer cette peau d’orange qui est nôtre. Même si, comme disait ma prof de bio, lutter contre sa cellulite, c’est lutter contre sa féminité. Enfin, perso, c’est pas tant au nom de ma féminité que j’ai arrêté de me tartiner de crèmes anti cellulite, c’est plus pour mon porte-monnaie, leur efficacité étant somme toute très relative. Quoi que je devrais écrire un article sur le côté placebo de ces produits, tiens.
Mais il y a pire que ce harcèlement permanent pour un corps parfait et performant, harcèlement qui n’est plus uniquement réservé aux femmes. Le pire donc c’est la contraception. Il faut lire cet article sur les gynécos, certains méritent des baffes. Mais c’est assez révélateur des problèmes des femmes à disposer totalement de leur corps. Typiquement le stérilet pour nullipare, beaucoup de gynécos refusent de le poser à cause d’éventuels risques d’infection. Ok je veux bien mais je connais les risques et les accepte. Mais non apparemment, je n’ai pas autorité sur mon corps, mieux vaut que je me gave d’ hormones qui peuvent provoquer mycoses, baisse de libido et gonflements. Je veux bien mais si de nombreux médecins acceptent de poser ce fameux stérilet sur des nullipares, c’est que ce n’est pas si fantaisiste. Si ? Je sais que dans certains cas, notamment dans le cas de règles naturellement très abondantes, il est déconseillé mais ce n’est pas mon cas.
Mais bon, risquer une éventuelle stérilité chez une nullipare, ça va pas non ? Parce que d’après mes rapides recherches sur le web, une femme ayant déjà enfanté n’a pas moins de risques de développer une infection via stérilet qu’une femme nullipare mais bon, la stérilité après un premier enfant, c’est moins grave, hein… Car toute femme est programmée pour avoir des enfants. Mais
elle ne le sait pas elle-même, c’est tout !
Et si finalement, c’était ça, le féminisme du XXIe siècle ? Arrêter de suivre les dictatures des corps, de se connaître soi et d’accepter que oui, mon corps est différent de celui de ma voisine. Et alors ?
Hello la dreamteam ! Alors tout d’abord, merci pour ce billet qui est tout simplement une motivation extraordinaire pour poursuivre mon travail la foi chevillée au corps.
Ensuite, le témoignage contenu dans ce billet est vraiment touchant, parce qu’en effet, les recettes médiatiques sont culpabilisantes, et qu’on en a plein le cul.
Alors un énorme merci.
Sinon, petite frustration : je voulais voir en détail ce super organigramme, mais impossible d’agrandir l’image, j’ai essayé de cliquer dessus et pas moyen d’avoir un zoom. 😉
Ton article est un antidépresseur génial ! Chaque fois que je complexe je vais le relire ! Merci 🙂
J’adore ce site!! Ca fait un moment que je le lis. La première fois que je suis tombée dessus, j’ai dû y rester 1h avec des « ha enfin », « ha ça me parle »…
Le coup des gyneco… m’en parle pas, je supporte pas la pilule et j’ai « pas le droit » d’avoir un stérilet = > je suis nullipare (d’ailleurs j’aime pas ce terme y’a « nulle » dans nullipare. Je me sens sous-femme à l’utiliser).
Bref.
Se libérer l’esprit pour jouir avec son corps, y’a rien de mieux.
Ah ben tient! quel heureux hasard, j’ai découvert zone Zérogène il y a quelques heures, via le blog de Maïa. Je comptais bien l’explorer d’avantage et tu m’en donnes encore plus envie!
Par ailleurs, j’ai moi-même mis fin aux crèmes anti-cellulite pour cause de porte monnaie. Et j’ai remarqué que, finalement, une séance d’abdos marche bien mieux! 😉
Quand les liens renvoient vers des sites où des mamans racontent comment expliquer le clitoris à leurs filles, on peut légitimement considérer que le mouvement déjà entamé se confirme, Nina, tu te trentenérises (néologisme pour l’occasion).
Et ça te va plutôt bien.
P.S.: Gaëlle-Marie, même si le décorticage sexuel n’est pas mon sujet de prédilection, continue, ton site me semble relever d’utilité publique.