Anaïs et moi avons un vrai problème de riches : nous aimons plonger en eau chaude. Sauf que comme on ne roule pas (encore) sur l’or, on a un peu de mal à ne se payer que des voyages à l’autre bout du monde pour assouvir notre passion. Du coup, quand on a vu que l’UCPA proposait un séjour plongée en Tunisie, on s’est dit “go” !
Nous voici donc à Tabarka dont je vous ai déjà présenté la vie sur marine. Dès le lendemain de notre arrivée, nous voici sur un petit bateau de pêche avec un matériel un peu daté, prêts à nous enfoncer dans les eaux azur méditerranéennes. Bonne nouvelle : les sites de plongée ne sont jamais très loin, environ 10 mn de navigation et pas mal sont au pied du joli fort gênois.
Première plongée, la température de l’eau est plutôt douce… ce qui est plutôt une bonne nouvelle vu qu’on plonge en shorty. Petite parenthèse sur le sujet : ceux qui n’ont jamais plongé ne se rendent pas compte à quel point enfiler une combinaison est franchement pète-couille, surtout les longues. Pour ma part, j’ai toujours quelques soucis à tout faire rentrer, surtout au niveau poitrine/épaules. Là, je n’avais pas pris ma combi car je l’ai cassée à Oman et pas réparée donc shorty. Le shorty, lui, est un bonheur à mettre, beaucoup plus simple, c’est plié en 1 mn. Bref, je pourrais, je ne plongerais que en shorty mais même dans les eaux les plus chaudes, on n’est jamais à l’abri d’une thermocline bien froide et bien vicieuse. Fin du chapitre shorty. Donc eau chaude et visibilité plutôt pas mal mais… peu de poissons.
Il faut savoir qu’en Tunisie, ça pêche et braconne pas mal donc ne reste plus beaucoup de poissons : quelques mérous, des poulpes que notre encadrant a fait cracher (pas bien), des seiches, des castagnoles, des girelles paons, murènes, une rascasse, quelques sars et saupes, des étoiles de mer, des araignées de mer que j’étais la seule à voir et une petite raie sous un rocher mais je me demande si elle était pas un peu morte. Pendant une plongée, nous avons d’ailleurs trouvé un chasseur en pleine action. Nous étions à 10-15 m (je sais pas, j’ai cassé mon ordinateur dès la 2e plongée, je suis un boulet) quand je vois notre encadrant piquer un sprint tout à coup, je vois soudain un plongeur en tenue camouflage nous tourner le dos. Hein quoi ? Le dit plongeur se tourne très lentement et j’ai soudain une angoisse : il serait pas un peu mort, celui-là ? Non, il s’agissait juste d’un mec en train de chasser au harpon en apnée, mon encadrant l’engueule et le mec part sans demander son reste (enfin, part, son bateau était toujours là quand nous avons quitté le site).
Point de poisson mais des vers en pagaille par contre. Du doris dalmatien en veux-tu en voilà, de la jolie flabelline, le festival du nudibranche. Du coup, j’ai commencé à chercher au lieu d’attendre que notre encadrant nous en montre et je peux vous dire que j’ai sacrément progressé même si mes deux plus belles découvertes (un petit crabe et un nudibranche) sont dues à des accident (un, j’ai vu bouger, l’autre je regardais l’anémone ou je ne sais quoi à côté). On a aussi eu de jolis cnidaires et de gros Bernard l’Hermite squattant tranquille de gros coquillage.
Mais le mieux du mieux des plongées à Tabarka, ce sont les tunnels. La plongée des tunnels se fait dans une zone où les rochers sont littéralement creusés. Au début, t’as un peu les chocottes, il fait sombre, il fait froid mais très vite, tu trouves ça incroyable; Parce que mine de rien, la nature faisant bien les choses, tu as l’impression de passer dans des couloirs taillés par l’homme, de voir des marches… Bref, tu es Indiana Jones sous l’eau, tu découvres une cité engloutie. Et ça, on l’a tous ressenti et trouvé ça tellement génial qu’on a demandé à la refaire. Rien que pour cette plongée là, je vous jure, aller à Tabarka, ça vaut le coup.
Et puis sortir de plongée au pied d’un fort gênois, avouons que ça a quand même de la gueule.
Nudibranche toi même! (tire la langue: prrffllll…)
Heu…