J’ai une certaine fascination pour les systèmes. Politiques ou d’information. Je suis fascinée tant par les utopies que par les dictatures et ce parce que j’adore les jeux de pouvoir, libertés et responsabilités et des citoyens… Je vais vous préparer un article sur le sujet, tiens. Parce qu’aujourd’hui, je veux vous parler des dictatures du web.
Travaillant dans le digital, je me frotte régulièrement aux big consortiums qui s’affrontent sur la scène web : Apple vs windows, Facebook vs Google, une magistrale guerre froide avec quelques crises dont l’internaute est un pion souvent peu averti. Bien entendu, personne ne nous oblige à participer au grand jeu mais aujourd’hui, si on peut ne pas s’inscrire sur Facebook et effectuer ses recherches sur Yahoo!, il devient compliqué de vivre hors de la bulle Internet, du moins pour notre génération. Les enjeux sont colossaux et ce qui est formidable, c’est que les limites de ce nouveau média sont bien floues. Tout est donc à peu près permis tant que personne n’a dit que ça ne l’était pas.
Nouveau rebondissement dans la guerre des Internet : Free a annoncé qu’il allait bloquer les pubs sur les sites, hop, comme ça ! Et c’est parti pour le Ad gate, encore mieux que la crise des fusées de Cuba. D’un côté, Free qui se présente une nouvelle fois comme le chevalier blanc des internautes en leur promettant de sauver leur ordinateur de la lie capitalistes (tout en faisant marcher leur propre machine à cash, les belligérants du web aiment brandir le fanion de nos interêts tout en piquant quelques sous sur notre compte en banque mais c’est légitime hein… ). De l’autre tous les besogneux du Web qui gagnent leur croûte grâce à ladite pub online. Je ne vous cache pas que j’étais à peu près persuadée qu’il s’agissait surtout d’un coup de bluff. Mais au delà de cette polémique, y a une question qui plane, une question qui nous ramène directement à la dictature du web : peut-on censurer un contenu sur le web de façon unilatérale ?
Oui, ok, on vit mieux sans la pub, détachons nous de ça. À quel moment le fait qu’un fournisseur d’accès à Internet décide que nous n’aurons plus accès à un contenu n’est-il pas complètement flippant ? On s’indigne de la censure qu’applique Google en Chine mais là, vu que c’est la pub qui est visée, tout va bien. Oui bah, tiens, c’est vrai, laissons nos FAI afficher les contenus selon leur bon vouloir. Bien sûr, Free avait prévu la possibilité de désactiver leur bloqueur de pub si vous avez vraiment envie de vous en débarrasser. Mais imaginez quel pas a été tenté : Free décidait de facto que ses abonnés n’auraient plus accès à un type de contenus, hop, comme ça… Et le gouvernement à mollement réagi « oui oh pffff, faut qu’on en parle ». Le fait que Free s’attaque à la pub rend l’histoire moins critique, personne n’aime trop les pubs, surtout ces putains de pré rolls de merde. Mais le problème est ailleurs, dommage que peu de gens semblent en avoir conscience. Tout ça parce que la première victime est la pub…
Article très intéressant. Mais au delà du débat sur Free, si on reposait la question d’un modèle économique alternatif, viable et fiable à long terme? Personnellement, je trouve dommage qu’on ait pas davantage abordé la question de la licence globale, qui pourrait représenter une alternative crédible. C’eut été pourtant l’occasion de le faire..