Je vous parlais l’autre jour de la théorie de l’engagement qui me tient fort à cœur et qui permet d’expliquer certains comportements qui me dépassent. Mais depuis j’ai trouvé une explication encore mieux : la dissonance cognitive. Bon sang mais c’est bien sûr !
C’est en lisant cet article de Justine sur Madmoizelle que j’ai eu la révélation. Je vous résume : cet article comment un croyant réadapte ses croyances au fur et à mesure des faits pour marier la réalité et sa foi tout en annihilant les contradictions. Par exemple : je crois en la fin du monde à telle date, elle ne survient pas, je trouve une explication pour expliquer ce phénomène sans pour autant perdre la foi. Ceci est réalisé en toute inconscience, il ne s’agit en aucun cas de mauvaise foi.
Ainsi donc ce processus peut être appliqué à tout dans la vie. Je suis un peu la pro de la dissonance cognitive, je le confesse. Par exemple mes histoires de cycles Kitchin où l’un chassait l’autre. Ou quand un mec me plait, je trouve des signes comme quoi il pourrait etre un homme important dans ma vie amoureuse : il a le même prénom que mon ex (penser à trouver des petits copains à prénom rare), le même signe astro que mon ex (une chance sur 12, incroyable ! Oui en fait, j’ai aussi plusieurs ex donc ça finit par marcher pour presque tous les signes), il aime la même musique que moi, on a fréquenté le même resto avant de se connaitre, on était à la même soirée sans le savoir… Bref, je prends ce qui m’arrange et j’oublie ce qui ne rentre pas dans mon système magique. Du genre « il est pris », « il a 23 ans et tu peux même pas prétendre être une MILF », « il est gay ». A l’inverse, je peux me persuader qu’une chose n’arrivera pas car ça coïncide pas avec la période. Exemple : je ne pensais pas décrocher le job chez Pubilon car je passais les entretiens en février et la période faste est plutôt en avril. Quoi que vu le résultat (lexomil), ça marche un peu finalement.
Si je crois en bonnes ou mauvaises périodes en fonction de cycles divers et variés, ça marche aussi pour les mecs. Exemple type et je pense que vous allez vous reconnaître pour la plupart : mon mec ou assimilé part en vacances, par exemple. Pendant les premiers jours, je n’ai aucun texto qui me dirait à minima qu’il est en vie. Je commence à fulminer genre « oh mais quel connard, à peine il s’éloigne que déjà, il m’oublie, je le déteeeeeeeeeste! ». Quand soudain arrive le texto du type « je pense à toi, bisous » et là, vous planez à 100 000 au pays des Bisounours « hiiiiiiii, c’est donc qu’il m’aime! ». Hop en un texto, vous reprenez que ce qui vous arrange (le texto) en oubliant le reste (il a un peu omis de penser à vous les autres jours) pour renforcer votre croyance, en l’occurence son amour pour vous. Ca peut aller très loin, pour peu que le mec soit un peu manipulateur (« il m’a trompée mais il m’a dit qu’il m’aimait et c’est tout ce qui compte » « oui, il me fait pleurer 6 jours sur 7 mais le 7e jour, il me dit qu’il m’aime ! », « je dois assumer toutes les finances du couple avec mon seul salaire mais une fois par mois, il m’invite dans un beau resto, c’est si romantique ! », « Oui, c’est moi qui fait tout à la maison mais c’est parce qu’il est fatigué de m’aimer »), jusqu’à vous pousser à croire que quand il lève la main sur vous, c’est pour votre bien. Fascinant. Triste, effrayant mais fascinant.
Revenons en donc à l’interrogation de départ. Théorie de l’engagement ou dissonance cognitive ? Pour ma part, la différence entre les deux réside dans la prise de conscience de la situation. La théorie de l’engagement implique de poursuivre malgré tout alors que nous avons conscience de commettre une erreur mais il est trop tard pour reculer, ça signifierait perdre la face. A l’inverse, la dissonance cognitive implique une réinterprétation des faits inconsciente afin de se persuader que l’on a raison mais on ne doute pas. On croit. De ce point de vue, je suis pas une vraie victime de la dissonance cognitive car j’ai assez conscience que mes histoires de cycles et de signes de la vie sont pourris mais ils m’amusent et me rassurent un peu. C’est plutôt cool de penser qu’il va forcément m’arriver un truc cool prochainement parce que… surtout que je me réfugie pas dans la passivité pour autant. Ca permet de tenir quand tu traverses un Marasme qui n’en finit pas et que tu te dis que tout ça ne peut pas être vain et que quand reviendra le soleil, tu en savoureras le moindre rayon. C’est pas de la dissonance cognitive, c’est de la survie !
2 réflexions sur “Engagement ou dissonance cognitive”