Hier soir, je me suis fait cette réflexion. Cela faisait bien 3 mois que je n’étais pas allée dans mon bar de prédilection, je profitais d’un rendez-vous avec Enzo et Lucas pour renouer avec mes vieilles habitudes. 3 mois, c’est peu mais suffisant pour se dire que là, on ne reviendra plus. Même si le basil mojito est toujours aussi bon.
Mais dès le départ, je tique « l’happy hour est fini », nous dit le mignon serveur en nous tendant les cartes. Il est 20h02. Autrefois, leur happy hour était bien plus élastique. Bon, tant pis. 12 € le basil mojito, on va le savourer. La musique est trop forte, l’adorable serveuse du début n’y est plus et ce depuis longtemps. Je noie dans le rhum cette sensation d’une époque désormais révolue. Les heures fastes où nous arrosions nos joies et nos peines de basil mojito n’est plus. Il faudra se trouver un autre bar.
Suite à cet accueil quelque peu cavalier, j’expliquais à mes compagnons de table tout le drame parisien : les cantines déclinent toujours. Quand je suis arrivée à Paris, j’avais un bar et un resto de prédilection. 3 ans que je ne suis pas retournée dans le premier, bien 2 ans pour le second. A une époque, j’adorais aller au Curieux bar. La dernière fois,
le service a été particulièrement prévenant, nous laissant une bonne demi-heure pour choisir un plat. Alors que je commençais à suggérer à ma compagne d’infortune qu’on allait peut-être s’en aller, le serveur est enfin arrivé, j’ai suggéré très poliment de nous offrir un verre pour se faire pardonner de l’attente, on a eu des shots. Mais la carte s’est appauvrie, le lieu a perdu de son charme. Il va falloir trouver une nouvelle cantine. Et maintenant un nouveau bar. De toute façon, depuis qu’on ne pouvait plus aller au sous-sol voûté en pierre, je sentais que ce n’était plus tout à fait pareil. Relativisons : nouvelle vie, nouvelles places.
Au-delà de ça, je me demande pourquoi cette éternelle insatisfaction qui finit par poindre dans nos lieux préférés. Je parle de Paris mais ça m’est arrivé en bien d’autres endroits. Dans ma ville natale par exemple, il y avait un resto très chouette avec une déco très originale et une terrasse follement agréable. Sauf que plus on y allait, plus le service
s’allongeait. Arrivés à 20h, repartis à 23h, c’est un peu long surtout que le resto était relativement petit. Evidemment, on me dira que vaut mieux ça que l’inverse, les restos qui te servent entrée/plat/dessert en même temps et t’enlèvent l’assiette à peine as-tu avalé la dernière bouchée pour gérer le deuxième service derrière. A Toulouse aussi, nos lieux chouchous déclinaient. Je me souviens d’un bar où l’on faisait la fête le jeudi soir, un bar sympa Place St Pierre où on a laissé plein de sous durant mon année de maîtrise de science po. L’année suivante, je veux y retourner avec deux potes. J’arrive en avance, je tourne dans le bar et comme je suis la première, je ressors. Je suis rejointe par les deux potes et là, le videur refuse de nous laisser entrer car les mecs sont en baskets. Et moi je suis… ah oui, tiens, en baskets. Et toujours la même conclusion : « on ne reviendra plus ».
Est-ce qu’objectivement, le service baisse ? Dans les exemples ci-dessus, il semble que oui. Mais n’est-ce pas notre niveau d’attente qui s’élève ? La déception inévitable d’une relation à long terme ? Un niveau d’attente trop élevé ? Le fait que le bar est plein alors ils n’ont pas besoin de faire plus d’efforts que ça ? Allez, essayons de voir le positif. En 2011, je vais trouver un nouveau quartier de prédilection. Reste à déterminer lequel parce qu’en quasi 6 ans (!! au passage), j’en ai écumé des quartiers. Tiens, si je retournais sur les Champs…
Ahah, non, je déconnais. Sinon, y a des trucs sympas à Madeleine ?
Madeleine, ça va être cher… J’aurais plutôt tendance à recommander l’Est : Oberkampf, Ménilmontant, Bastille/Roquette… En tous cas rien ne vaut le bouche-à-oreille et l’expérimentation, dans ce domaine qui tout simplement bouge beaucoup. Des lieux sympa, oupa, disparaissent, d’autres ouvrent…
Hmmm.. Pas faux pas faux… J’ai mes troquets parisiens, qui ne sont pas loin de chez moi et où je ne suis jamais déçue. Mais je me doute que tout peut changer et d’ailleurs, je ne rechigne jamais à découvrir de nouveaux spots. D’autant que les resto/bars peuvent disparaitre en 6 mois!
En revanche, je serai curieuse de retourner dans mes troquets dijonnais. Un an après mon départ, ils étaient toujours aussi agréables à fréquenter. Mais qu’en est-il aujourd’hui (soit presque deux ans après mon départ?)
Bref, tout ça pour dire que ta question est pertinente et que je vais me pencher sur la question!!
Euh, rien à voir et ça ne fera pas avancer le débat, mais tu sais que ta photo pleine de squelettes, si je ne me trompe pas c’est en plein coeur de la Suisse à Gruyères (oui comme le fromage, c’est par là qu’ils le font), en plein milieu d’une cité médiévale pleine de charmants chalets à fondue?
Cela dit à part l’ambiance très Alien – rapport au musée Giger qui est juste en face du bar, un monsieur très perturbé ce Giger – la carte n’a rien d’exceptionnel, je ne crois pas que ça puisse devenir ta nouvelle cantine (pis l’accès en transports en commun, bonjour).
Eh oui ! Rien n’est plus pareil. Les bons restaurants plongent dans la médiocrité et on a bien du mal à s’y retrouver. On retourne à nos favoris pour constater que la qualité n’y est plus. Je connais ça et ce n’est pas en France.