A l’écran une jeune donzelle amoureuse de son Jean-Freddy (non, tous les parents n’aiment pas leurs enfants, il faut que ce soit dit). Alors juste pour rire, le Jean-Freddy l’a serrée en la faisant venir chez lui pour le diner, en lui faisant boire du champagne puis en lui offrant un bain avec bougies et pétales de rose dedans. Non mais paie ton cliché… Oui, je sais, je manque cruellement de romantisme mais merde, ça fait plan de vieux lover… Bref. Ce qui devait arriver arriva, Jean-Freddy mit Jessica ou Dieu seul sait son prénom dans son lit et là, elle sut de suite que cette histoire était sérieuse car elle a eu un orgasme. C’est donc qu’elle était déjà amoureuse. Je… Quoi… Pardon ?
L’orgasme féminin, l’éternelle énigme. Puisqu’il parait que nous sommes des créatures cérébrales, nos orgasmes ne sont déclenches que par notre esprit donc un plan cul, on l’aime pas, on ne jouit donc pas. C’est cela ouiiiii… Alors il est vrai que le psychologique joue, essentiellement au niveau du lâcher prise et certains blocages sexuels sont de l’ordre du mental. C’est d’ailleurs pareil pour les mecs, faut arrêter de les prendre pour des machines à baiser. Mais il n’en reste pas moins que le sexe, c’est aussi et surtout une histoire de corps, de mécanismes naturels. Une bonne connaissance de son corps aussi pour savoir ce qui nous fait réagir. Perso, j’ai eu des orgasmes avec des mecs pour qui je n’avais aucun sentiment. D’ailleurs pour en revenir à l’orgasme « psychologique », est-ce tant le partenaire que la situation qui nous fait triper ? Ça reste à voir.
Vous allez me dire que cette déclaration n’engage qu’elle et qu’on s’en fout un peu. Oui sauf que Jessica est un peu symptômatique d’une façon de penser assez répandue et un peu triste sur le fond. C’est accepter une espèce de fatalisme de la frigidité un peu du genre « je ne peux jouir qu’avec un nombre restreint d’hommes ». Et bonjour le sac de nœud quand elles aiment un homme qui est de fait mauvais amant et ne les fait pas grimper au rideau. Plutôt que de prendre en main (sans mauvais jeu de mots) le garçon pour lui dire ce qu’elles aiment, ce dont elles ont envie… Elles remettent en question leurs sentiments. On pourrait débattre sur l’importance du sexe dans le couple et du fait qu’une fille ne restera pas 107 ans avec un mec qui ne la satisfait pas et donc qu’elle sera sans doute partie avant de l’aimeeeer mais bon, j’ai eu droit à des je t’aime d’hommes que je n’avais physiquement jamais vus alors… Mais effet extrêmement retors de cette façon de penser, c’est le cas des viols. Autrefois, alors que l’on pensait qu’un orgasme féminin était nécessaire à conception, une femme tombant enceinte suite à un viol n’était pas reconnue comme victime puisqu’elle avait pris apparemment son pied. Aujourd’hui encore, une femme qui jouit pendant un viol, ce qui peut arriver car je rappelle qu’on parle de mécanismes physiques, se sent extrêmement coupable.
Par contre, au-delà de tous les points soulignés au-dessus, je ne peux m’empêcher de sourire sur un point. Malgré tout le verbiage sexuel auquel nous sommes soumis dans les médias à coup de « les soirées partouze, la nouvelle mode », « le candaulisme, à essayer » (ça pour le coup, c’est la nouvelle pratique à la mode, je vois le terme partout) ou « si t’as pas baisé à 3 à 30 ans, c’est que tu as raté ta vie », cette vision nunuche du sexe de la part d’un couple qui se la joue « on est des gros chauds du sexe » (ce qui n’empêche pas) assez mignonne. Comme une framboise dans un panier de groseilles, un peu. Mais bon, si je suis la première à admettre que le sexe avec quelqu’un qu’on aime est d’une intensité sensuelle sans nom, une baise sans sentiments amoureux peut également être jouissive. Dieu merci !
Je confirme.
En prenant ce principe (idiot je suis d’accord) sous un angle différent, ça pourrait faire au contraire de pseudo-romantisme un étendard de la productivité : orgasmes>amour, moins d’orgasmes>moins d’amour donc passage au suivant amour/orgasme, et ainsi de suite
J’aime bien cet article et je suis bien d’accord.
Sauf sur un point point: « pareil pour les mecs, faut arrêter de les prendre pour des machines à baiser. » On doit pas parler des mêmes mecs 🙂
Moi j’ai su que je m’aimais vraiment le jour de ma première masturbation complète 🙂
Encore une fois, je suis de ton avis. Et fort heureusement je ne suis pas tombée amoureuse de « tous » ceux qui m’ont procuré un orgasme (sinon je serais déjà mariée à mon Rabbit)! D’ailleurs mes meilleurs baises n’ont en fait été que des plans cul. Je suis d’accord avec toi quand tu parles de « lâcher prise », de circonstances, de mécanisme. C’est aussi une question de s’aimer soi-même et de s’autoriser à ce faire plaisir, non?
Nina, ne pas savoir c’est mieux..ça déstabilise l’adversaire:))
J’acquiesçais à « une baise sans sentiments amoureux peut également être jouissive ».
Et j’ajoutais, très même.