De façon générale, je me vois comme quelqu’un de plutôt chanceux, malgré quelques périodes noires. Mais j’ai quand même une solide poisse et ça continue encore et toujours et non, ce n’est pas une vue de l’esprit, c’est un fait ! Non mais vous en connaissez beaucoup de personnes qui partent en Martinique et se prennent le déluge du siècle ? Ou qui se retrouve avec une fuite d’eau massive alors que sa chaudière ne marche plus et qu’on est bien sûr au coeur de l’hiver ? Mais là où j’accumule, c’est dans ma relation avec la SNCF.
Jeudi, neige donc. Malgré ma joie enfantine, je pressens le drame : je dois rentrer samedi dans mon pays en train et forcément, je sens que ça va être drôle. Déjà, le vendredi soir, alors que je quittais le boulot bien tard suite au rush d’avant vacances, je me pointe à la gare pour rentrer chez moi. Prochain train à « retardé ». Ce qui en général, en langage transilien veut dire : « en fait ton train est annulé, attends le suivant mais on n’ose pas le dire ». Sauf qu’au bout de 10 mn, j’ai froid jusqu’au tréfond donc je pars prendre le métro. Du coup, une fois chez moi, j’appelle un taxi pour le lendemain matin, sentant que me rendre à Austerlitz s’annonçait périlleux.
Arrivée à Austerliz : 7h10, Kenya a encore fait caca dans sa panière donc après avoir récupéré mon billet, je fonce aux toilettes pour nettoyer tout ça. Oh ben y a du monde ! C’est le froid qui rend les vessies sensibles ? Bref, je fais mes affaires (je crois que j’ai au passage bouché les toilettes), je vais faire mes emplettes au relais H (les magazines féminins ont toujours un goût de vacances), un petit passage à la brioche dorée pour un petit déjeuner et voilà. Je zieute le panneau d’affichage : train à 7h40. Ouf, j’ai eu chaud, j’avais oublié qu’il ne part pas à 54 comme d’hab mais là, j’ai encore 15 mn de marge… Mais tiens, pourquoi le train n’est pas affiché… et que celui de 6h58 n’est pas encore parti ? Pas de panique, je savais bien qu’il y aurait du retard.
Sauf qu’Austerlitz est une gare ouverte, il n’y a pas vraiment d’endroit pour attendre au chaud, sauf le café qui est bondé. 8h15, je finis par me déplacer en espérant trouver un coin plus chaud. 8h35, quasi une heure après le départ prévu, on a enfin une voie annoncée. Ouais, je vais enfin pouvoir me mettre au chaud, j’ai mal aux pieds. Je marche vite jusqu’à mon wagon, je grimpe dedans et avance, un peu étonnée : ils nous donnent des couvertures maintenant ? J’avise ma place, à côté d’une jeune fille à l’accent bien de chez moi. Je lui demande pourquoi on a des couvertures. « Parce que le chauffage est en panne dans ce wagon! ». Non… non ! Je vais pas passer les 6 prochaines heures (et même 7 en fait, entre le départ qui n’a pas eu lieu de suite et les trois arrêts supplémentaires que nous avons fait pour remplacer des TER annulés). Et bien si. Je m’enroule comme je peux dans la couverture. IL y a une ambiance un peu étrange, on se croirait dans un film catastrophe où l’on serait des sinistrés sous couverture de survie. Sauf qu’on n’a pas de couverture de survie et ça pèle.
Me voici donc partie pour 7h de froid intense, impossible de dormir tellement j’ai froid, je me demande si je ne vais pas perdre un orteil dans l’opération. Je vérifie épisodiquement que Kenya qui ne moufte pas est toujours en vie. J’ai froid que j’en ai mal, j’ai même une cicatrice au niveau des chevilles, là où ma chaussure s’arrêtait, tellement ma peau était sensible. Pourtant, les gens ne s’indignent pas. On fait contre mauvaise fortune bon coeur même si ça m’agace de constater que la SNCF nous parque dans ce wagon sans chauffage (avec la mention passage interdit sur les portes des wagons qui communiquent avec nous, histoire qu’on se sente encore plus pestiférés) sans rien faire de plus. Moi, je dis pas, mais il y avait quelques enfants dans le wagon, ça aurait été bien d’essayer de les replacer ailleurs, quand même. Heureusement, vers 14h, la vente ambulante arrive et nous offre gracieusement un café. Du coup, on commence à papoter avec ma voisine. C’est le seul truc que j’aime bien dans ce genre de galère, je me fais toujours une pote dans l’affaire. A la fin, on comptait limite les minutes qui nous séparaient de la gare d’arrivée en se désolant de ne plus voir de neige. On en a eu tout le trajet, jusqu’à 10 mn de l’arrivée, pfff.
Sortie du train, Kenya se remanifeste et vomit (je crois qu’elle essaie de me faire comprendre que les voyages ne lui plaisent pas), mes parents me récupèrent et me ramènent à la maison où la cheminée est en route. Un bon repas, une décoration de sapin et une lecture de magazine interrompue par une sieste plus tard, mes 10 orteils sont toujours là. 24h plus tard, mon nez reste sec et ma température normale. J’ai passé 8h dans le froid, sans bouger et même pas j’ai la crève ? Si je chope rien les prochains jours, je me ferai surnommer wonder woman, je vous préviens !
En tout cas, après avoir testé le train sans clim en été (et même deux fois), j’ai fait le train sans chauffage en hiver. Je vais bientôt pouvoir écrire un livre sur les loses de voyage.
7 heures de route en train plus le temps d’attente dans l’incertitude et le froid, même quand il fait pas spécialement froid, c’est tout ce que je deteste et me ferait presque preferer ne pas partir…tu apprécies d’autant plus d’arriver et redoute encore plus le départ, beurk la SNCF et toujours cette voix de faux steward qui t’annonce a n’y rien comprendre que t’es dans un train, le bon, qui arrive a truc en desservant les gares de machin et bidule : franchement pourrait faire un effort soit de sonorisation, soit de motivation, voire des deux. j’aimerais faire un voyage style Orient Express avec des tas d’attractions, une attaque d’indien, une miss parple et un colonel parker, des globe trotteuses a orienter et des rencontres impromptues mais ça n’existe donc plus ??? j’espere que ton retour se passera mieux et que tu évireras la nuit blanche dans un gymnase creusois désaffecté pour cause de panne généralisé quelconque …
Vive la SNCF nous vous ferons adorer les voyages en train…Cela me rapelle mon attente à la Gare du Nord pour prendre un train pour Lille en janvier 2009(là ou on avait -10 à paris) attendu plus d’une demieheure sur les quais avant qu’on nous annonce la voie…génial)
Passe de bonnes vacances et de belles fêtes de fin d’année
et bien, pas de chance…en tout cas, moi je suis contente de: 1- ne plus habiter Paris, et :2- de pas prendre le train… désolée…
La bonne nouvelle, c’est qu’entre le retard et le froid, tu vas être intégralement remboursée.
Et hop on révise en vue d’un prochain post :
Elle ne craint rien ni persoooonne
Elle fonce comme un hoooomme
C’est la justicière interplanétaaaaaire
Elle jaillit comme un éclaaaaair
Wonder Woooomaaaan.
Moi, je dis que tu es une petite joueuse niveau loose SNCF: la preuve, y’a aucun train qui part d’Austerlitz aujourd’hui. Toi t’as au moins eu droit à un train 😉
Allez profite bien de tes vacances!
ça c’est la routine, je fais plus de mille kilomètres en train par semaine, ça arrive régulièrement, j’en suis à quatre heures et demi de retard en deux aller retours concécutifs.
ce matin c’était une erreur d’affichage des voitures (parcequ’on ne dit plus wagon depuis trente ans ma chère), ce qui fait que tu avais plein de gens pour la même place.
enfin bref j’en ai rempli deux cahier entiers de mes histoires de train. ça fait juste chier quand tu rentres pour un petit week end chez toi et que tu attends ça toute la semaine.
par contre je pige pas comment on peut haïr le froid (là tout pareil), et regretter l’absence de neige! ça sert à rien la neige à part être froid, humide, et retarder les trains!
Franchement, je suis pour que l’on t’appelle Wonder Woman. Je n’aurais pas survécu…enfin…j’aurais perdu quelques orteils dans l’histoire.
Une amie m’a dit un jour (parce que je suis du genre chat noir aussi) : « les chanceux sont ceux qui arrivent à tout, les malchanceux sont ceux à qui tout arrive »…Profite bien de tes vacances…au chaud ! 😉