Par Lucas
Samedi je me suis posé la question de la pertinence de mon « friendorat » sur FaceBook. (Quand on s’inscrit, FB scanne nos adresses et envoie une invite à tous ceux dont on a le mail. CQFD).
Il y a 3 mois j’avais donc fait une coupe : j’avais gardé des anciens camarades avec qui j’avais trippé, des copains, des amis proches… entre autres. Et puis aussi ceux que j’espérais revoir dans un futur proche, une fois boulot trouvé, une fois que j’aurais toute légitimité et toute money pour les inviter. J’ai donc viré 150 personnes (connaissances d’école, membres d’un groupe de travail, ex reuloues, ex pas reuloues, histoires d’un soir, etc.). Bref, j’ai donc fait le ménage… Je me suis retrouvé à 280 personnes, un peu etonné d’avoir autant d’individus liés à moi : ce n’était que le début de la fin…
En effet, parmi les gens virés, j’en ai repris qq’uns en me rendant compte à terme que j’avais été un peu rapide: « ah bah je comprends pas ce qui s’est passé. On était pas friends ? ».
Personne n’était dupe…
Devant mon hypocrisie latente, mes parents vous diront que ce sont les conséquences du trauma cranien, ce qui est bien joli comme excuse facile mais bon j’ai aussi mon honnêteté intellectuelle.
Alors je tiens à m’excuser de cette vile lâcheté.
En fait, si j’étais vraiment honnête je pense que je mettrais une partie de mon friendorat out.
Juste après en avoir dispatché un bon nombre sur Linked In et Viadeo.
De manière somme toute très utilitariste.
Je ne leur parle jamais, ils ne me parlent jamais, on vit nos vies. Basta.
D’un autre coté je me dis que certaines personnes, connues pendant les études, ont peut-être évoluées et que je suis bien con de les zapper. Je parle, notamment, des gamin avec qui j’étais en école de commerce dont beaucoup ont gagné en maturité, en sagesse, en humanité, une fois enlevée la carapace de l’élève qui se miurge à longueur de soirées. Pareil pour tous ceux qui n’étaient que
des copains. Le terme friends est des plus larges et j’ai eu la connerie d’oublier qu’il pouvait englober l’acception « pal ». Faut-il donc que j’arrête de limiter le terme friends à sa traduction et que je le remplace par « connaissances » ? Serait-ce une hypocrisie latente ? Sommes nous tous complices de cette complaisance ? (votre opinion m’interesse, comme d’hab)
Je me suis rendu compte, récemment, qu’un esprit libre de mon école, une jolie nana qui a passé deux ans après le diplome, à bosser à la Comédie, à Reims, au SMIC, eh bien cette naiade m’a zappé de ces friends…
Je salue ici son honneteté intellectuelle, dans la droite ligne de son attitude générale.
Sans aucune ironie.
Faut-il donc être complaisant comme je le fais ou integre et droit comme j’avais voulu l’être et comme Chloé l’a été ? Vous me direz que, si ca se trouve, Chloé m’a zappé parce qu’elle a bien senti qu’elle ne pouvait rien tirer de bon de ma présence dans son reseau, mais laissez moi croire qu’elle n’est pas comme ça (spéciale dédicace à ta féérie, Chloé)
Dans la fourmillière, c’est l’Ultra Moderne…
Au-delà de mon idiotie avec le zapping des freundz (idiotie sociale, honneteté morale…) que j’assume pleinement et devant la profusion de reseaux sociaux je me demande ce qui est pertinent.
Faut-il mieux avoir un réseau dédié au taff et un autre dédié aux loisirs ?
Mais dans ce cas, entre Viadeo et Linked In, je privilégie lequel ?
Le premier n’est-il pas franchouillard quand l’autre est wordlwide ?? Tout celà n’est il pas un rêve, du vent vendu, l’espoir minuscule qu’un jour un DRH va voir mon profil et dire « il me le faut » ?
Faut-il maintenir les deux ?
Mais attendez, Flickr aussi c’est un reseau ludique. Et la blogosphère, et…
Faut-il trop que pas assez ? Cette myriade de cercles est un peu étourdissante…
Tout cela me rappelle le personnage d’Arash Derambarsh, un mec que j’ai connu alors qu’il était étudiant en droit à Paris X. C’est bien simple, à l’époque, Arash disait bonjour à tout le monde et donnait ses cartes de visite à tous les étudiants. Aujourd’hui, Arash, vous le connaissez tous : c’est le mec qui s’est autoproclamé président de Facebook il y a un an, avec, comme prétexte, une pseudo élection à la con (perso, j’ai jamais voté…) .Sur FB, il doit avoir la masse de friends donc la masse de contacts. Je présume qu’il doit faire une petite niouzletter mensuelle pour tenir les gens au courant de sa vie ou demander des aides pour des projets et….
CA, c’est un truc que je n’ai jamais réussi à faire.
J’ai fait Sup de Co Reims, ca fait un an que je galère à trouver un boulot (mais seulement 6 mois où je cherche de façon ninesque intense). Lors de la diplomade en décembre, pendant deux heures le mot réseau est revenu un p’tit peu 40 fois. A croire qu’on a intégré avant tout une communauté avant un institut de formation. Etre d’un commerce agréable…
Je n’ai jamais osé frapper à la porte de mon réseau d’anciens (nb : un parisien sur 100 a fait Reims Management’s Cool. Je n’ai connu que 5 promo mais je me rends compte de cette vérité au vu du nombre d’anciens que je croise dans le métro de façon impromptue…). Je n’ai jamais osé parce que je n’avais aucune légitimité, aucun savoir faire et que je vois mal comment un ancien, même sympa, pourrait accepter de m’aider si je n’ai que ma bonne volonté à apporter à l’entreprise.
Tout ça pour dire que je ne me reconnais pas dans ce monde de faux semblants et de relations professionnelles mais que c’est un mal nécessaire et qu’il faut que je me bouge le cul. Ma conseillère APEC ma dit de prendre contact avec des anciens afin de leur demander si je pouvais les rencontrer afin de « leur demander des précisions sur leur boite… » Quand elle m’a dit ça, j’ai hurlé en disant que l’ancien ne serait pas dupe et qu’il comprendrait, aux premiers mots, au téléphone, que ce que je voudrais savoir c’est si il y a une place à
pourvoir dans sa boite et s’il peut m’aider à y rentrer ou alors s’il connait qq’un ailleurs qui… Elle a souri, elle a acquiescé : « Et alors ? ».
Faut-il donc multiplier ce genre d’actions hypocrites pour avoir, un jour peut-être, la chance qu’un ancien pense à moi s’il a connaisssance d’un poste qui se libère ?
J’ai peut-être un p’tit coté bisounours et je pense qu’une intègre expatriée ne va pas manquer de se foutre de ma gueule. Bon je vous quitte de façon abrupte mais je vais aller fouiller mon annuaire des anciens et dégotter des noms. Mais votre avis m’intéresse, lectrices, lecteurs, égarées, égarés.
Je fais moi aussi partie d’une « école à réseau » (mais côté ingé par contre) et je n’ai aucun mal à solliciter mes anciens.
Je sais que ma formation est bonne,que je suis légitime dans mes attentes professionnelles, que j’ai les capacités pour concurrencer les autres ingés et ça les anciens le savent. Je serai mal à l’aise de solliciter qqun en ayant pas les compétences mais ce n’est pas le cas.
Après, le principe de réseau d’école peut déranger, ce n’est pas mon cas, certains ont des parents bien placés, grand bien leur fasse.
Et puis dans le cas de mon école les anciens ne sont pas considérés comme « des vaches à lait », il y a des relations qui se créent entre promos, une certaine culture de l’école, des rassemblements et pas seulement des contacts pro.
Etant moi-même satisfaite du niveau de mon école et ayant reçu qques coups de pouce, je sais que je n’hésiterai pas à renvoyer l’ascenseur pour les suivants.
(Commentaire completement décousu j’ai l’impression mais la fenetre de rédaction des commentaires n’est pas très pratique)
Dina
Comme d’habitude, un article avec un fil directeur… et plein de questions (questionnements) sous-jacents.
Quelques petites réponses de mon point de vue rien qu’a moi sur FB, parce que le reste, me fait trop penser au boulot, et le dimanche, c’est le maaaaaaaaaaaaaaal.
FB, j’ai dû l’ouvrir pour le boulot (RH NDLR). OBLIGEE. Je l’ai utilisé comme tel pendant disons 6 mois, puis … j’y ai mis mes amis… J’ai fait des coupes très très franches…. De 200 personnes, je suis passée à une petite soixantaine.
J’ai quelques règles :
* aucune personne avec qui je travaille (même mon super pote du boulot, même ma collègue qui est devenue une véritable amie => on se voit suffisamment pour qu’ils ne sachent pas ABSOLUMENT TOUT de ma vie)
* Pas d’amis de mes parents (et y’en à!)
* Pas de personnes rencontrées « juste une fois »
* Pas de gens avec qui je n’ai aucun lien.
Finalement on y trouve: mes vrais amis, ou de vrais potes dont je suis contente d’avoir des nouvelles régulièrement.
Pourquoi? Honnêteté intellectuelle? Sûrement un peu… beaucoup. Mais aussi pas envie de savoir des choses sur des gens que je n’estime pas.
Dans FB il y a une vraie « course aux amis » plus tu en as (200!!) plus tu es « cool ».
Genre… tu m’expliques comment tu peux avoir 200 amis alors qu’il n ‘y a que 365 jours dans l’année :-)?
Toujours ces questions récurrentes finalement: qualité ou quantité? Apparence ou réalité? Satisfaction de soi via le regard des autres ou parce que l’on se connait?
Ceci dit, la donne se pose autrement pour les réseaux pro…
euh bon j’avoue parfois j’ai mis des gens dans ma liste d’amis juste pour savoir ce qu’ils font maintenant,comment ils sont et blabla (je sais ça a un côté voyeuriste xD)…
Enfin j’ai quand même évité d’adder mon ex sur facebook,pas envie d’en savoir plus sur sa vie privée!!!
mais facebook m’a permis de retrouver des gens que j’avais perdus de vue mais que néanmoins j’aimais bien.
de toute façon le principal c’est de savoir soi-même qui sont ses vrais amis.mais c’est vrai que le terme « amis » n’est pas approprié.Connaissances c’est mieux
Pour facebook, je suis d’accord avec Lili. Et j’ai du mal à comprendre comment on arrive à 200 « amis ». Faut vraiment ajouter n’importe qui, non ?
Pour le réseau de ton école Louka, je pense que tu aurais tord de te priver. Alors je suis d’accord, moi aussi à ta place ça me ferait chier de « mendier » un taf à quelqu’un que je connais à peine.
Mais ça fait maintenant 4 ans que je bosse (après presque 2 ans de chômage à la sortie de la fac) et mon 1er taf je l’ai eu grâce à un pote.
Et j’étais bien content de l’avoir ce taf.
Et je sais aussi que la boite ne m’aurait pas prise si mon pote n’avait pas insisté car j’avais foiré l’entretient.
J’ai fait 3 mois de stage payés une misère puis ils m’ont fait un CDI.
Alors j’ai pas de regret, j’ai été un pistonné et j’ai pas honte, car beaucoup de personne le font et c’est encore comme ça que ça marche le mieux.
Le monde du travail c’est pas bisounoursland. Commence par obtenir un taf, même en étant pistonné, et après tu bosseras pour montrer ce que tu vaux.
Si tu veux d’abord avoir du bagage avant de profiter de ton réseau, tu prends le problème à l’envers !
Car c’est justement quand tu n’as pas d’expérience que tu as le plus besoin de ton réseau. Et c’est quand tu as de la bouteille que tu peux t’en passer et compter sur ton cv.
Voilà, bon courage 🙂
J’ai pour habitude de ne jamais laisser de commentaire sur ce blog, mais un élément m’a titillé dans ta note.
Tu sembles très réticent à te résoudre à utiliser le « réseau des anciens » d’une part parce que tu ne te sens pas compétent malgré ton diplôme, d’autre part parce que tu trouves ça hypocrite de faire mine de vouloir faire connaissance avec quelqu’un juste pour ça, et enfin (peut-être que j’interprète totalement là dessus, par contre) parce que tu trouves peut-être que le système de piston très en vogue en France est moralement assez douteux.
Moi jvoudrais quand même faire remarquer que :
– si ta formation ne te plaît pas, dis toi que de toute façon ces anciens ont suivi exactement la même, donc ils ont été aussi « illégitimes » que toi
– rien ne t’oblige à faire croire que tu les joins autrement que pour ça, tu peux être franc et cordial en annonçant la couleur dès le début (ils ont d’ailleurs sans doute avoir pu fait pareil)
– (au cas où mon présupposé est vrai) c’est tout à ton honneur de remettre en cause ce principe, mais t’en priver n’y changera rien; on vit dans une société qui sacrifie plus ou moins ses jeunes (ya qu’à voir leur taux de chômage après les études) pour ménager son marché du travail, et c’est pas honteux d’essayer de s’en sortir (d’ailleurs, si ce système te rebute, libre à toi de t’investir associativement ou autre en parallèle)
Je me permet de commenter en tant qu’ancien élève(un double vingtenaire rien que ca). Je suis régulièrement contacté par des élèves fraichement sortis de mon école d’ingénieur voire d’autres écoles. Soyons clair, je n’ai pas souvent pu leur proposer du boulot dans mes équipes. Par contre, je prends toujours le temps de leur expliquer comment marche la (grosse) boite, qui contacter pour quel type de poste, qui a des chances d’embaucher en ce moment, voire meme, exceptionnellement, orienter quelqu’un vers une formation complémentaire.
C’est je pense assez utile quand on réalise la compléxité des grandes entreprises et l’ignorance première des candidats.
Je ne suis pas le seul à le faire dans ma boite, je pense que c’est simplement un passage de témoin. Par contre, je recois egalement pas mal de CV en direct et je dois dire que meme si j’en lis la moitié, j’en fait passer à peine 1/10 à mes collègues.
Bon courage
Très intéressant à tout niveau, autant l’article que les commentaires… je pense que tout dépend comment on utilise les réseaux et dans quel but. Et, surtout être en accord avec ses propres jugements, ce que l’on souhaite laisser comme informations aux autres.
Personnellement, j’ai beaucoup « d’amis facebook », et des demandes de certaines personne pro que j’accepte, mais je contrôle ce que ces personnes pro peuvent lire sur moi aussi.
J’utilise FB en tant que véritable lieu de communication, car je lance une marque et mes véritables clients en fin de chaîne, c’est l’homme en général, c’est à dire autant celui qui va travailler dans l’informatique, que dans une boutique de fringue!
Et enfin je suis du même avis que Dina, quand on a pas des parents qui peuvent nous « aider », le réseau c’est important, mais attention avec de vraies compétences derrière!