En ce moment, je lis un livre délicieusement girlie « Ce crétin de prince charmant ». Ouais, j’aime bien les livres légers à l’approche de l’été. Dans un monde parfait, je lirais ça sur ma terrasse au soleil mais j’ai pas de terrasse et il pleut tout le temps ou presque. Donc je lis et là, une des héroïnes s’écrit après une rupture, « l’amour, j’y crois plus ! ». Tiens, depuis quand l’amour est une religion ?
Qui n’a pas dit ça après une belle déconvenue ? Genre the only one qu’on aimait, qu’on adorait, avec qui on voulait faire des bébés et passer nos vieux jours, main dans
la main, yeux dans les yeux, joues ridées contre joues ridées nous quitte ? Qu’on le traite de connard (ou de connasse), comme toutes les personnes du même sexe ? Ok, ça m’est arrivé,
comme tout le monde mais quand on n’est pas dans la situation, ce « je ne crois plus en l’amour » me paraît curieux. Je lis la déclaration de ce personnage en plein drame et mon premier réflexe est de soupirer. Pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’en général, les gens qui crient qu’ils ne croient plus en l’amour sont les premiers à lui courir après avec passion (pour ne pas dire désespérément). En gros, elle pleure lundi pour Jacques, elle se consolera mercredi dans les bras de Jean. Quand j’étais ado et étudiante, la spécialiste du genre, c’était Johanne la nymphomane, qui pleurait 10 minutes sur « le grand amour de sa vie que jamais je m’en remettrai » et elle avait même pas le temps de sécher ses larmes qu’elle avait repéré un nouveau mec. Des fois, j’admire un peu cette capacité girouette vu que je déteste être malheureuse à cause d’un mec. Non, je déteste être malheureuse tout court. Mais bon, à force, le discours « bouh, je suis malheureuse j’aimerai plus jamaiiiiiiiiiiiiiis » répété X fois ça saoule. Si, si.
Ensuite « croire en l’amour », quelle idée. Qu’est-ce que l’amour ? Ouais bon, je vais pas me lancer dans des théories philosophiques à deux francs six sous. Ne me remerciez pas, hein, je veux juste éviter de faire des généralités débiles. Non parce que l’amour, dans le genre concept bidon, on fait difficilement mieux. Pour moi, quand je dis je ne crois plus à l ‘amour, ça veut dire au pire du pire « je pense que c’est un domaine dans lequel je n’aurai jamais de chance » mais de l’amour, j’en ai, merci. Et j’en donne aussi. Heureusement qu’on n’a pas de l’amour que quand on est en couple, ce serait d’un pathétique ! Et puis une rupture, c’est quoi ? Un « toi-moi-nous » qui se termine. Pas plus, pas moins. En gros, ça n’a pas marché avec Marc pour X et Y raisons, on les connaît ou pas, là n’est pas la question. Donc parce qu’avec Marc, ça n’a pas marché, ça ne marchera plus jamais avec
personne ? Réducteur, non ? Chaque histoire d’amour est unique, sa réussite ou son échec tient à tant de choses, tant internes qu’externes. Déjà, y a le timing amoureux dont j’ai parlé y a X temps. Quand c’est pas le moment, c’est pas le moment, c’est tout. Donc c’est pas forcément notre faute, c’est pas forcément la sienne à ce sale mec que ce sont tous des connards, c’est comme ça. Alors, forcément, on va coller ça sur le dos de l’amour, c’est plus pratique.
Et puis en plus, l’amour, ce vilain pas beau en qui on ne veut plus croire, il est bien utile. Ca n’a pas marché ? La faute à l’amour, bien sûr, ça ne peut pas être la nôtre. Par exemple, la demoiselle dans le roman, elle sort avec un mec qui la demande en mariage au bout de trois jours et lui fait une scène monstrueuse au bout de 4 car elle suggère de récupérer la garde des enfants qu’ils n’ont pas encore. Non mais moi, un mec qui me demande sérieusement en mariage au bout de 3 jours, je me barre ! Le coup de foudre, c’est sympa mais j’y
crois pas, comme je l’ai déjà dit et quand bien même, on demande pas quelqu’un en mariage au bout de 3 jours. Donc bon, la nana, elle se jette la tête la première dans une histoire qui pue le fumier à 4 km à la ronde et après elle chouine sur l’amour, hum ! Perso, j’ai un peu trop tendance à sortir avec des mecs qui ont une fille en vue (pas moi) ou qui sortent d’une relation difficile, et forcément, ça peut me jouer des tours. Je râle, je peste mais je m’en prends pas à « l’amour », surtout que le terme est un peu fort, c’est plus de l’affection ou de la tendresse mais pas de l’amour. Souvent en analysant, je vois pourquoi ça n’a pas marché, pourquoi ça ne pouvait pas marcher. Même que des fois, ça peut être de ma faute à moi toute seule. Rarement mais ça arrive (je déconne-euh !)
Enfin, je trouve toujours dommage qu’à cause d’un seul, on punisse tous les autres. Bon, évidemment, on dit toujours ça sous le coup de la colère. Mais laissons un peu le
pauvre amour et arrêtons de l’accuser de tous les maux, ça lui fera des vacances
Ben il arrive le plus souvent que les gens disent une chose très différente de celles qu’ils disent. Plutôt que de dire « Pitié que quelqu’un m’aime », on hurle qu’on ne croit plus à l’amour, on le publie même dans un livre. Le sous-texte de cette phrase est plutôt poignant et bien humain !!!! On le comprend tous je crois… Et comme l’amour n’est pas une personne, il ne s’e sentira pas vexé !
« qu’en général, les gens qui crient qu’ils ne croient plus en l’amour sont les premiers à lui courir après avec passion (pour ne pas dire désespérément) »
Cette théorie a été lue et approuvée ! ; )
Je connais aussi des filles comme ça, qui rencontrent plusieurs « hommes de leur vie » par jour, qui sont obsédées par les garçons (ou par l’amour) et à chaque fois promettent qu’on ne les y reprendra plus ! : ))
NL’amour n’est pas une religion… mais croire en l’amour, c’est être prêtre prêt à s’investir et se rendre vulnérable pour une belle histoire .
Pour moi, ne plus y croire, c’est ne plus être prêt à ça, en avoir tellement bavé qu’on a plus envie de prendre le risque.
Et parfois, il y a des hauts et des bas.
L’Amour est confondu avec la Passion, en fait le terme exacte devrait être : Je ne crois plus en la Passion.
moi je sais plus trop finalement… je comprends ton propos et je suis assez d’accord… au final, moi mes amis et ma famille sont de vrais pilliers, parce qu’eux, jsutement, sont toujours là. Toujours. toujours.
Alors bon, l’Amour sous entendu celui avec qui je resterai pour le reste de mes jours, j’en sais rien. Faudra que Dieu et moi on en parle plus en profondeur ll
assez d’accord, j’irai même plus loin (pardon pour ceux qui le prennent pour eux, c’est pas forcément dirigé). La glorification de l’amour, avec un A majuscule comme on écrit Dieu ou Zidane ou je ne sais pas quoi, ça me parait être du même domaine. C’est ça croire en l’amour aussi, croire qu’il existe une sorte de force supérieure ou autre qui régit ce sentiment. Bref je suis sans doute trop terre à terre, mais je crois que tout ça est dans notre tête avant tout, donc voilà c’est sans doute moins simple à gérer qu’une déification du truc, mais c’est comme ça. L’amour, comme la religion, est une invention.
Juste une petite réaction en lisant ta prose.
Tout d’abord, la croyance ne se limite pas aux religions (en ce qui me concerne je crois particulièrement en la CSG et les filets de hareng pomme à l’huile).
Puisque tu mets à profit le beau mois de juin pour puiser dans les trésors de la littérature, je te conseille une petite exploration verticale du thème dans les ouvrages qui suivent. Attention, je n’ai pas forcèment les auteurs, c’est direct depuis ma mémoire. Où en étais-je au fait ?
Je te suggère donc :
– « Apportez-moi la tête du prince charmant » de R. Zelazny (pour des raisons évidentes)
– « 37 1/2 AA » (une synthèse des romans à l’eau de rose
Bonne lecture,
PS : « Croire en l’amour, n’est-ce pas aussi croire en soi-même ? » En fait je suis en train d’auditionner pour les sujets du bac 2012 (ou plus probablement pour les titres de sujets Cosmo de rentrée)
Bah alors, tu ne réponds plus aux commentaires.
Je suis déçu.
En même temps, il est vrai que tu es peut être débordé en ce moment.
Croire ou ne plus croire à l’amour… lorsqu’on est amené à prononcer de pareilles paroles c’est bien souvent l’enfant rebelle ou notre état émotionnel qui s’exprime. Si on est comme celle que tu évoques Johanne cela relève plus d’une posture psychologique (personnalité et caractère) que d’une analyse objective de la réalité que tu fais par ailleurs.
Pour ce qui est du timing… élement au combien essentiel… je conseillerais de relire Pierre Rey et son livre sur le désir intitutilé de façon éponyme, ce disciple de Lacan a beaucoup de bon sens.
PROF >J’ai pas tjs le temps en journée mas je finis tjs par répondre ! Fin, là, je me casse, je répondrai très très tard ce soir ou demain ! 🙂
Il faut toujours y croire!! Ca faisait cinq ans que j’y croyais plus, justement, eh bien ça y est j’ai eu droit à un coup de foudre hier, esprit fête de la musique et tango argentin aidant!
selon mes informations, en plus du malheur des coeurs brisés, l’amour serait également responsable :
-de la faim dans le monde
-du mauvais temps actuel sur la france
-de la guerre en irak
-de la défaite de la france contre l’italie en coupe du monde de foot
-du dernier cd d’amel bent
ça commence à faire beaucoup je propose une inculpation devant le tribunal pénal international
Il est possible aussi que quand on a vécu le vrai amour, le fort, celui comme tu dis que l’on pensait être pour la vie qu’on ne croit plus une fois la fin que l’on aimera de nouveau autant. Je pense que selon le degré et le situation cette phrase peut finallement avoir plus d’impact que l’on croit. Combien de personnes qui ont souffert refuse d’aimer de nouveau par peur de souffrir? Je crois que ça justement c’est ne plus croire en l’amour.
Je ne me reconnais pas dans ce que tu dis, d’ailleurs je trouve meme que c’est faux. J’ai déjà vécu une expérience amoureuse douloureuse il y a 5 ans, et ça m’avait tellement blessé que je me suis « forgée » une sorte de carapace pour me protéger de la douleur. et aujourd’hui c’est à nouveau la meme chose après deux ans de bonheur, alors que j’y croyais à nouveau et qu’il a réussi à passer dessus la barrière que j’avais placée. Et pourtant, je ne vais pas tomber dans les bras du premier venu. Si certaines le font, c’est par désespoir, pour tenter de combler le vide que ça laisse en nous.
J’ai mis trois ans pour me remettre totalement de ma première déception, et là, je ne sais meme pas combien de temps ça prendra. On a raison de dire « je ne crois plus en l’amour ». A force de cumuler des ruptures, des deceptions, on se demande si ça existe réllement. On est las de souffrir, de faire des efforts pour etre heureuse, de s’évertuer à croire en quelque chose qui nous échappe alors qu’on l’effleure à peine.